Mon Edito
Absence de patriotisme ?
Si le peuple béninois a vu les enseignants, à travers le Front, aller jusqu’au bout de leurs revendications, il a aussi attendu un supplément d’âme de la part de ces cadres que leurs fonctions placent à un niveau très stratégique de la société : se sacrifier pour la nation, comme celle-ci l’a fait pour eux, en faisant accéder le Président de la République à de nombreuses revendications coûteuses pour un budget national âprement fragilisé, depuis près de trois ans par la crise internationale. Mais, en réalité, rien. Juste à la levée du mot d’ordre de grève lancé deux mois plus tôt par le Front, ce sont les congés de Pâques. Et, comme aussi bien enseignants qu’élèves s’étaient ennuyés à ne rien faire pendant tout ce temps, il semblait normal à ces populations que les congés pour un non labeur soient entièrement consacrés à reprendre les classes, quitte à sauver les meubles d’une année scolaire rescapée. Ils n’ont pas eu ce courage et, devant les médias, certains directeurs ont juste évoqué l’idée et le Front n’a pas pipé mot là-dessus. Comme quoi, la nation a besoin qu’on la mette en danger pour ses intérêts mais ne mérite pas qu’on se saigne pour elle. Absence de patriotisme ou quoi d’autre ? Comme nous sommes en syndicalisme dans un régime démocratique, l’essentiel reste que dès le 12 avril prochain, les bouchées doubles soient mises pour une validation non bâclée de l’année scolaire 2009-2010.
Marcel Kpogodo
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