mercredi 19 août 2009

Bac 2009 au Bénin

Organisation du Baccalauréat 2009

Alexandre Ladikpo mérite de grandes félicitations

Le Baccalauréat, session unique de l’année en cours, s’est tenu du 17 au 19 juin. Légèrement moins d’un mois après, les premiers résultats sont proclamés. Durant tout le très délicat processus de l’examen, dont les résultats définitifs sont l’aboutissement, pas la moindre anicroche. Ceci dénote du professionnalisme dans l’organisation de cet examen donnant lieu au premier diplôme universitaire, et de la nécessité de couvrir de lauriers le Directeur de l’office du baccalauréat et du brevet de technicien supérieur (Dob/Bts), Alexandre Ladikpo.


Alexandre Ladikpo doit être félicitié ; il faut se souvenir des très récentes années noires du Baccalauréat béninois pour s’en convaincre : en 1998, bien avant la composition écrite de la session unique, certaines épreuves de la série D étaient sur les étals du marché Dantokpa ; en 2000, des candidats n’ayant pas composé ont été déclarés admissibles, pour être remis, quelques jours plus tard, à leur réelle place, sur fond de réhabilitation des candidats qui remplissaient les conditions docimologiques pour être reçus ; c’étaient les graves insuffisances du Dob Norbert Awanou se battant, contre vents et marées, pour informatiser les résultats du Bac. Par ailleurs, entre 2000 et 2007, on ne compte pas les éditions du Bac où certaines épreuves, en mathématiques ou en français, - peu importe ! - truffées d’erreurs monumentales ou d’omissions catastrophiques, ont mis au bénéfice des candidats, qui n’en demandaient pas moins, des bonus de points qui, coefficiés, leur facilitaient l’acquisition de ce diplôme tant convoité. Dans d’autres cas, des candidats et des professeurs, après la publication des épreuves, se plaignent, qui de leur accessibilité difficile, qui de leur mauvais cadrage dans les programmes exécutés au cours de l’année. Dans d’autres encore, ce sont des épreuves qui sont photocopiées à la dernière minute, dans des conditions de brisure de la confidentialité, ou d’autres dans lesquelles les candidats composent selon des horaires de grand retard. Conséquence : des barèmes particulièrement avantageux qui biaisent l’évaluation des copies et qui permettent à des milliers de candidats de se retrouver, par pure chance, de l’autre côté de la barrière de sélection, pour faire valoir leur droit à des études universitaires. Il y a même eu un Bac où, des correcteurs, pour fait de regroupement à but syndical, ont été bastonnés par des policiers.

Le cas du Bac 2009

La dénonciation acerbe d’une situation inacceptable se révèle de rigueur lorsqu’il se produit des catastrophes, en matière de gestion, de la même manière qu’il faut savoir reconnaître les mérites d’une personnalité, dans des conditions où elle réussit à s’élever à un niveau donné de performance, dans l’exercice d’une mission d’ordre étatique. Dans le cas d’espèce, Alexandre Ladikpo, Directeur de l’office du baccalauréat et du brevet de technicien supérieur (Dob/bts), a fourni au peuple béninois, en 2009, un Baccalauréat sans tache ; il s’est montré si rigoureux qu’un bon nombre d’établissements scolaires, du public et du privé, qui n’étaient pas dans les délais du dépôt des dossiers de leurs candidats, ont été purement et simplement empêchés de faire figurer ceux-ci sur les listes officielles de composition, avec, à la clé, une décision du Conseil des ministres de sanction des directeurs des collèges publics et de fermeture de ceux privés, pour une durée de deux années. Alexandre Ladikpo a proposé des épreuves, toutes séries confondues, dont les candidats et les professeurs évaluateurs ne se sont pas plaints ; on n’y a pas noté des erreurs favorisantes pour les candidats ni, avant même l’étape de composition par les aspirants au supérieur, des ratés ’’pénalisateurs’’ dans l’organisation matérielle de l’examen et dans le déroulement des épreuves. Il est allé plus loin en faisant tenir la correction des copies sur une semaine et en faisant proclamer les premiers résultats moins de sept jours après, et en rendant disponibles ceux-ci sur le site de l’Office du Baccalauréat, dans la soirée de la publication du verdict des compositions, de même qu’au niveau de trois réseaux Gsm de la place, que les candidats pouvaient consulter par le biais d’un numéro particulier.

Des perspectives ?

Si, en fin de compte, le Bac 2009 est celui dont les pays de l’Union monétaire ouest-africaine (Uemoa) ont pu synchroniser le déroulement, il est porteur d’un certain nombre de facteurs de réussite qui en font un Bac de maturité dans l’organisation et dans l’adaptation aux technologies de l’information et de la communication. Il reste à souhaiter que la session de remplacement, qui devra prendre en compte les candidats malades pendant la session unique, en plus de ceux dont le dossier de candidature n’avait pas été déposé à temps, ait lieu sans accrocs. Alexandre Ladikpo a poussé le Bac à un niveau de performance qui mérite d’être maintenu et dépassé, pour continuer à faire de ce premier diplôme universitaire au Bénin, un document d’évaluation des plus fiables. Pourvu que la politique continue à rester à l’écart de la technicité !
Marcel Kpogodo

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