lundi 30 mars 2015

Awawou Bissiriou, l’Amazone qui fragilise Abiola et Kolawolé Idji

Pour les législatives dans la 21ème circonscription électorale


Dans la 21ème circonscription électorale, pour le compte des prochaines élections législatives, tout porte à croire que les trois sièges en lice feront l’objet d’une bataille redoutable entre les candidats des alliances ’’Soleil’’, Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) et Union fait la nation (Un). Mais, se détachant du lot, Eniola Awawou Bissiriou, de la première alliance, garde de véritables chances de renverser les tendances établies.

Awawou Bissiriou
Eniola Awawou Bissiriou, de l’Alliance ’’Soleil’’, présente toutes les chances de remporter son siège de députée, à l’issue des élections législatives du 26 avril prochain. Candidate tête de liste dans la 21ème circonscription électorale, comportant les communes d’Ifangni, d’Adja-Ouèrè et de Sakété, elle dispose d’un premier atout, celui d’être native de Sakété et d’y être vraiment connue, pour avoir réalisé sa première participation aux législatives en 2007. Cette militante chevronnée, mère de famille et chef d’entreprise, reste une fidèle parmi les plus fidèles du Député Sacca Lafia dont elle n’a pas hésité à adhérer au parti, dénommé Uds. L’aura de cet homme politique, parlementaire régulier depuis plusieurs législatures, détenant un véritable fief électoral dans le septentrion, n’a pas manqué de prendre de l’envergure avec la réalisation d’un coup de maître : la laborieuse et très attendue Liste électorale permanente informatisée (Lépi), dans une réussite qui a imposé silence à toute la classe politique.
Ceci rejaillira, sans nul doute, sur la campagne d’Awawou Bissiriou qui, en deuxième atout, se voit positionnée, dans la 21ème circonscription électorale, face à un homme aux réalisations invisibles à Kétou : Antoine Idji Kolawolé, de l’Alliance ’’Union fait la nation’’, qui se trouve n’être même pas originaire de l’une ou l’autre des communes de cette circonscription et qui, aux élections législatives passées, avait toujours brigué son siège dans la 22ème, comportant Kétou et Pobè.
Un autre coup de chance pour elle : le leader du Madep, Séfou Fagbohoun, lui aussi, à l’occasion des législatives d’avril prochain, a déserté sa circonscription habituelle pour se rabattre sur la 22ème et, en deuxième position !
Comme si cela n’était pas suffisant pour aider Awawou Bissiriou à obtenir son poste de députée, François Abiola, Ministre d’Etat dans l’actuel Gouvernement, bien qu’étant positionné dans la circonscription de sa commune d’origine, la 21ème, sur la liste des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), fait l’objet d’une terrible impopularité, ce qui renforce définitivement les chances de la battante Awawou Bissiriou dont la candidature avait été suscitée par les jeunes, les femmes et les sages de Sakété, avant d’être validée par Sacca Lafia sur la liste de l’Alliance ’’Soleil’’. Des sources proches de la région d’origine de cette candidate laissent croire qu’au soir du 26 avril prochain, elle sera portée en triomphe par des militants en liesse, célébrant la conquête de son siège, vu qu’étant une famille bien incrustée dans son milieu, elle suscite la volonté de ses incomptables partisans de faire l’expérience inédite d’être représentée au Parlement béninois par une femme. 


Marcel Kpogodo

jeudi 26 mars 2015

Déclaration d’Euloge Béo Aguiar, candidat député dans la 16ème circonscription électorale

« Ma responsabilité est de contribuer à faire de la culture le socle du développement du Bénin»


La particularité de la confection des listes pour les élections législatives, dans la 16ème circonscription électorale, est le positionnement de l’artiste béninois, Euloge Béo Aguiar, alias Masta Cool, en tête de liste, comme candidat de l’Alliance pour un Bénin triomphant (Abt). Sans prétention aucune, sans complexe face aux grosses cylindrées qu’il devra affronter, il livre, dans cet entretien qu’il a consacré à notre Rédaction, sa vision du combat électoral qui l’attend.

Euloge Béo Aguiar, alias Masta Cool
Le Mutateur : Bonjour Euloge Béo Aguiar, alias Masta cool. Vous êtes un artiste comédien et chanteur bien connu au Bénin et, vous voilà candidat aux législatives du 26 avril prochain, en tête de la liste Abt, dans la 16ème circonscription électorale, c’est-à-dire des 7ème au 13ème arrondissements de la ville de Cotonou. Savez-vous de quelle ampleur est votre responsabilité?


Euloge Béo Aguiar : Je pense que ma responsabilité est de contribuer à faire de la culture le socle du développement du Bénin, parce qu’il s’agit de marquer une rupture avec une génération qui a eu le mérite de beaucoup apporter à notre pays ; c’est un ensemble de personnes qu’il faut remercier, dont il faut saluer l’apport au développement de notre pays. Avec tout ce respect-là, je voudrais dire que la rupture que propose l’Alliance Abt, en proposant ma candidature comme tête de liste à Cotonou vient répondre aussi à la nécessité et à l’urgence d’impliquer la jeunesse au cœur des activités de développement de notre pays, parce qu’on a beau entendre que la jeunesse est le fer de lance, que la jeunesse est le moteur, mais il est absolument impérieux de faire en sorte que notre pays puisse tenir compte de la majorité de sa classe, aujourd’hui, qui est constituée essentiellement de la jeunesse.
Vous savez, notre pays a des problèmes de développement et non des problèmes politiques. C’est pour cela que des personnes comme moi, qui sont de la société, qui sont au cœur des problèmes de la société et de la jeunesse, je pense qu’il est préférable de les mettre au cœur des solutions à proposer. C’est pour cela que je souhaite vivement qu’à un moment donné de l’histoire de notre pays que l’ensemble de tous ceux qui le dirigent prennent conscience de ce que les jeunes, sans insultes, avec tout le respect qu’ils doivent aux aînés, les invitent à prendre la place, parce qu’ils ont besoin d’être à cet apprentissage-là, pour que notre pays renouvelle sa classe politique.
Je dirai également qu’en mesurant l’ampleur de ma candidature, dans la 16ème circonscription, c’est faire en sorte que le problème de la fierté d’être Béninois, tout simplement, en consommant prioritairement les produits fabriqués par nous-mêmes, qui découlent alors de la prise en compte de la culture dans le développement, ce problème est capital. Moi, je suis un homme des arts et de la culture, je suis un homme de culture, donc, je sais très bien comment j’évoque cette dimension, dans mon travail, au quotidien. C’est pour cela que l’Alliance Abt a plutôt choisi de mettre, sur l’ensemble de sa liste, rien que des jeunes, parce que nous pensons essentiellement que notre pays a des problèmes qui sont d’abord liés à sa jeunesse ; vous savez, on ne coiffe pas quelqu’un en son absence et, un chauve ne coiffe pas quelqu’un qui a des cheveux ; mieux, on ne coiffe pas quelqu’un la nuit. Donc, les jeunes ont besoin, aujourd’hui, d’être responsabilisés.



Par votre positionnement sur la liste Abt, vous êtes directement en confrontation avec certains poids lourds, notamment, les Honorables Rosine Soglo et Candide Azannaï, qui sont des habitués de ces élections et du Parlement, le Ministre du Développement, Marcel de Souza, de l’Alliance des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), sans compter Yves-Edgard Monnou du Parti de renouveau démocratique (Prd). N’avez-vous pas envie de démissionner ?

Pas du tout ! Je voudrais juste ajouter quelque chose : comme autre poids très très lourd, par rapport à tout ce que vous avez abordé, c’est le Président Abdoulaye Bio Tchané qui, forcément, constitue, pour moi, le guide et le soutien inconditionnel, dans ces élections-là. Et, l’autre poids que j’ai, forcément et indubitablement, c’est l’ensemble de la jeunesse de la 16ème circonscription électorale de notre pays ; elle constitue aussi un poids lourd, parce que vous savez très bien que les jeunes ont besoin de renouvellement, ils y aspirent. Et puis, comme troisième poids lourd, j’ai l’ensemble des artistes et l’ensemble des hommes de la culture, de même que tous ceux qui rêvent de voir notre pays vivre autrement, en redevenant fiers d’être Béninois. On ne peut pas développer notre pays aujourd’hui en mettant au second rang ce sur quoi on devrait s’asseoir d’abord : la culture. Donc, c’est tous ceux-là qui sont derrière moi et, du coup, je me sens très fort, parce que ceux qui souffrent aujourd’hui ne sont pas les hommes politiques, ce sont les jeunes, c’est eux qui rêvent du renouvellement.
La candidature de Masta Cool n’est pas une candidature individuelle, c’est la candidature de l’ensemble de ceux qui ne savent pas ce qu’ils vont manger avant le soir, elle est celle de ceux qui ne savent pas, après deux ans de contrat à durée déterminée, ce qu’ils vont devenir, c’est la candidature de l’ensemble de ces gens-là qui ne savent pas comment payer leur loyer, qui ne savent pas comment envoyer leurs enfants à l’école, c’est la candidature de tous ceux qui sont en train de souffrir quelque part et qui n’ont pas d’argent pour acheter un paracétamol, c’est la candidature de l’ensemble de ces femmes qui sont marginalisées et qu’on utilise à tort et à travers, c’est aussi la candidature de tous ces gens-là, de ces intellectuels, de ces fonctionnaires qui aspirent à un mieux-être, à un bien-être. Donc, ma candidature n’est pas individuelle.   



Serait-il possible que vous leviez un coin de voile sur ce que vous irez faire à l’Assemblée, dès que vous serez élu ?

Je pense que le rôle de l’Assemblée, c’est de proposer et de voter des lois qui engagent surtout le développement de notre pays. C’est aussi un rôle de contrôle de l’action du Gouvernement, c’est aussi un autre rôle de présence institutionnelle importante au niveau de nos 24 circonscriptions électorales. Dans la spécificité qui est la mienne, forcément, l’ensemble des actions, des lois qui seront proposées iront d’abord en faveur de la jeunesse. Je pense donc m’intéresser à l’introduction de la dimension culturelle dans nos matières, à l’emploi des jeunes en rapport avec les besoins de la nation, au renforcement de l’apport financier aux femmes et à son ouverture aux hommes aussi, à la lutte contre la piraterie, à la dépolitisation de notre administration ; je pense aussi m’intéresser au soutien de l’action du Président Bio Tchané, quand les Béninois auront décidé de faire de lui le Chef de l’Etat, en 2016. Mais, je vous prie de garder patience pour avoir plus de détails sur mon programme, au lancement de la campagne électorale.



Avez-vous un mot de fin ?

Je voudrais lancer un appel à tous ceux qui semblent réticents ou qui sont dans des doutes, notamment ; je voudrais leur dire tout simplement que c’est ensemble qu’on est forts ; je voudrais qu’on se donne la main pour faire en sorte que, pour une fois, un artiste béninois aille au sein de cette auguste Assemblée pour porter haut nos problèmes, afin de trouver des solutions idoines, depuis le sommet, parce que ce sont les lois qui fabriquent, après, les décisions qui, à leur tour, fabriquent les décrets, les arrêtés, entre autres, qui nous sont imposés. Donc, je crois que nul n’a intérêt à ne pas faire réussir cette entreprise.



Propos recueillis par Marcel Kpogodo 

lundi 2 mars 2015

Rosine Soglo compromet la réélection de Candide Azannaï

Pour les législatives d’avril 2015


Depuis la publication de leurs listes de candidats par les partis et les alliances de partis politiques, pendant que certains députés sont sereins, espérant être réélus à leur siège, d’autres paniquent, au vu du positionnement de leur challenger. C’est le cas de l’Honorable Candide Azannaï qui, face au maintien de Rosine Soglo, en tête de liste, pour le compte de liste Rb-Rp, dans la 16ème circonscription électorale, semble ne plus savoir où donner de la tête.

Candide Azannaï
L’honorable Candida Azannaï, Député des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), dans la législature passée, a de gros soucis. Positionné en tête de liste de l’Union fait la nation (Un), dans la 16ème circonscription électorale, prenant en compte des 7ème au 13ème Arrondissements de la ville de Cotonou, il se réjouissait des rumeurs laissant croire au départ à la retraite politique de Rosine Soglo, affectueusement appelée ’’Maman’’. Ainsi, il savourait sa satisfaction de devoir en découdre très facilement avec ses anciens amis des Fcbe, supposant que, seul, Léhady Soglo ne pouvait pas faire le poids face à lui qui, ces dernières années, plus précisément, depuis son départ du Gouvernement, à la suite des législatives de 2011, n’a cessé de développer une féroce verve anti-Yayi, ce qui n’a pas manqué de plaire aux Cotonois et d’augmenter sa popularité dans la capitale économique.
Surfant donc sur sa notoriété, critiquant à tout bout de champ le pouvoir en place, il dormait paisiblement sur ses lauriers lorsque la certitude du come-back de ’’Maman’’ s’est réalisée, avec le dépôt de la liste Rb-Rp. Voilà qui refroidit complètement sa détermination à montrer aux Fcbe que, sans eux, il pouvait renouveler sa présence au Parlement, surtout qu’en face de Rosine Soglo, à la verve dangereuse et, populaire aussi, il ne se voit pas en mesure de lui tenir la dragée haute, elle que les Cotonois reconduisent facilement au Parlement, depuis plusieurs législatures, qui a perpétué un amour chez ses mandants l’admirant pour ses œuvres sociales à travers l’Association ’’Vidolé’’ et qui se dédouanent de l’échec de son mari aux présidentielles de 2016, par la reconduction pratiquement tacite de cette ’’dame de fer’’, à l’Assemblée.
Un gros casse-tête, donc, pour Candide Azannaï sentant bien, par le retour de ’’Maman’’, la volonté de lui nuire de son autre ennemi, Léhady Soglo qui, selon des observateurs de la chose politique cotonoise, libèrera Rosine Soglo, très épuisée physiquement, lorsqu’elle aura rempli la formalité d’empêcher le Président de ’’Restaurer l’espoir’’ de revenir au Parlement, intimant, en ce temps, au suppléant de l’Amazone de prendre le relais. Que fera Candide Azannaï  pour relever le défi de sa réélection ? Bien malin qui pourra résoudre cette énigme.

Marcel Kpogodo

Victor Topanou appelle Abomey-Calavi à la ’’rébellion démocratique’’

Il est non partant pour la députation et, aspire à être Maire


L’ancien Ministre de la Justice, Victor Topanou, en marge de la validation définitive des listes des candidats aux législatives, élections auxquelles il ne se présente pas personnellement, a accepté de partager avec nous ses ambitions de Maire pour la Commune d’Abomey-Calavi.  

Victor Topanou
Journal ’’Le Mutateur’’ : Bonjour Monsieur le Ministre. Le Front uni pour la république (Fur), parti politique dont vous êtes le Président, n'a pas présenté de liste pour les élections législatives d'avril prochain, ce qui montre que vous ne participerez pas à ces joutes. Si cette idée est confirmée, qu'est-ce qui justifie votre position?

Victor Topanou : Non, non, il ne faut pas penser que le Front uni pour la république ne participera pas aux législatives ; nous sommes en discussion, attendez la publication définitive des listes des candidats et, vous verrez que nous avons des candidats sur des listes. Comme la plupart des partis sont allés en alliance, nous avons réussi à aller en alliance avec quelques partis, mais je vous laisse le temps de découvrir, d’ici moins de huit jours, puisque la Céna a huit jours pour afficher la liste définitive, et on pourra vous dire, à ce moment, là où nous avons pu positionner des gens.
Ceci dit, il est évident que c’est un Parti jeune, qui est dans sa troisième année d’existence ; il faut reconnaître que nous n’avons pas encore la capacité, en ressources humaines, de présenter des candidats dans toutes les circonscriptions. Donc, nous avons fait comme tout le monde : aller en alliance pour pouvoir mutualiser les forces et positionner les candidats que nous estimons de bonne qualité dans les circonscriptions que nous pensons pouvoir remporter.  



Il nous est revenu que vous, n’étant pas candidat à la députation, vous avez un choix particulier, celui de diriger la Mairie d'Abomey-Calavi, à l'issue des municipales, des communales et des locales de mai 2015. Peut-on dire que votre ambition de diriger cette Commune est comme un désaveu, un rejet de la gestion du Maire sortant, Patrice Hounsou-Guèdè ?

Non, ce n’est pas forcément un désaveu ; il y a d’abord le fait que les compétitions électorales sont des compétitions concurrentielles. En démocratie, ça fait désordre ou mauvais goût de savoir qu’il n’y a qu’un candidat. Donc, je crois que cela participe même de l’ordre des choses ; il ne faut, de toute façon, pas oublier que le Maire actuel qui est là n’avait, au sortir des urnes, en 2008, remporté que 2 sièges sur les 35 et, que c’est grâce à une coalition avec les Conseillers majoritaires des Fcbe qu’il s’est retrouvé Maire. Donc, ce n’est pas qu’il y a un désaveu, mais, à l’origine, déjà, il n’avait pu s’en sortir qu’avec deux élus. Et, forcément, lorsque, cinq ans après et, même six ans et demie puisque le mandat a été prolongé, de façon indue, depuis 2013, à partir de ce moment-là, je dis, c’est de bonne guerre, qu’il y ait une pluralité de candidatures.
Maintenant, si vous voulez savoir pourquoi, moi, j’ai opté pour les communales et non pour les législatives, c’est parce que, justement, mon ambition, c’est d’être Président de la République et, le Président de la République, c’est l’Exécutif, alors qu’aller à l’Assemblée nationale, c’est le Législatif dont le mode de fonctionnement n’est pas tout à fait le même que celui de l’Exécutif. Or, la Mairie, c’est un exécutif d’un territoire décentralisé. Donc, c’est déjà un apprentissage de l’Exécutif même si, par ailleurs, moi, j’ai une grosse expérience, déjà, dans la gestion de l’Exécutif, puisque j’ai été Secrétaire général du Gouvernement puis, ensuite, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, de la législation et des droits de l’homme.  


   
Que pensez-vous apporter de révolutionnaire et d'innovant à la Commune d'Abomey-Calavi?

’’Révolutionnaire’’, c’est un mot que je n’aime pas beaucoup, qui me fait peur. Mais, d’ ’’innovant’’, sans aucun doute. Vous savez, quand vous regardez la Commune d’Abomey-Calavi, aujourd’hui, du point de vue de la démographie, c’est la première commune du Bénin. Il est tout simplement inacceptable qu’une commune de cette envergure n’ait pas un stade qui mobilise la jeunesse, il n’y a même pas de stade ; ça fait désordre et, que l’on ait commencé la décentralisation depuis 2002, ce qui fait bientôt 13 ans, ça fait désordre, je pense qu’il faut y remédier en mettant en place un complexe sportif au niveau de la Commune d’Abomey-Calavi.
Ensuite, Calavi, c’est la Commune où, malheureusement, il y a encore d’énormes problèmes de recasement, d’énormes problèmes ! C’est inacceptable que, depuis 54 ans que nous sommes indépendants, il y ait encore des communes non entièrement urbanisées. A partir de ce moment-là, il faudrait que l’on mette les bouchées doubles pour y arriver.
Troisièmement, il faut aussi construire les routes ; Calavi, c’est la première Commune, y compris en matière de superficie, mais il n’y a presque pas de route, presque pas de route ! Quand vous regardez les frais de fonctionnement de la Mairie, ça bouffe plus de 75% du Budget général de la Commune ; il faut plutôt inverser cela, c’est plutôt 25% qui devrait servir de fonctionnement, et 75% d’investissement. On est complètement à la renverse ; il n’est pas normal qu’il n’y ait pas un marché international à Calavi. Et, je pense que, si en moins de cinq ans, on peut refaire ça, Calavi changera complètement de visage ; c’est pour ça que je dis que je me méfie beaucoup du mot ’’révolutionnaire’’, on n’a pas besoin de révolutionner, personne ne nous demande la révolution. Il suffit juste de poser des actes concrets qui ont des incidences, des effets induits sur le développement et, vous verrez que Calavi changera de visage, en moins de cinq ans.



Vos relations avec l'actuel Chef de l'Etat et avec les Soglo sont-elles si bonnes pour que vous comptiez sur leur appui pour remporter la Mairie d’Abomey-Calavi ?

Pourquoi faut-il s’entendre avec le Chef de l’Etat et les Soglo avant d’être Maire ? Non, il faut d’abord parler aux populations ; en démocratie, on parle d’abord aux populations. Ce n’est qu’après l’expression de l’opinion, de la souveraineté nationale que les équipes peuvent ensuite se faire des alliances pour essayer, au mieux, d’incarner les attentes de la communauté. Mais, vous ne commencez pas par dire aux populations : « Nous, on va s’entendre sur votre dos, on va gérer la Commune avec ou sans vous. » Non ! Par respect pour les populations, par respect pour la souveraineté nationale, on s’adresse d’abord aux populations. Donc, je ne m’adresserai pas, en premier lieu, ni à Soglo ni au Chef de l’Etat, mais je m’adresserai d’abord aux populations. Et, quand elles se seront exprimées, on verra les tendances qu’elles auront sorties ; en fonction de ça, on agira, il ne faut pas inverser la pyramide.


Quel est votre appel aux populations d'Abomey-Calavi, celles sur qui vous comptez pour être élu comme leur premier citoyen?

Je pense que les populations de Calavi méritent beaucoup mieux que ce qu’elles ont aujourd’hui. Mais, pour que cela en soit autrement, il faut qu’elles se mobilisent, il faut qu’elles prennent leur destin en mains, il faut qu’elles sachent que, gérer une mairie, ce n’est pas simplement se limiter à la vente indue des réserves domaniales de la Commune. Aujourd’hui, on ne sait pas, personne ne sait ce qui est fait avec l’argent récolté de la vente des réserves domaniales, personne ne le sait ; ça n’est pas budgétisé, on ne le sait pas.
Donc, moi, j’en appelle aux populations pour qu’elles fassent ce que j’appelle, enfin, la rébellion démocratique ; qu’elles sachent que les appareils qui les régentées jusqu’à présent n’ont pas toujours travaillé dans leurs intérêts, mais dans les intérêts particuliers de ces partis-là et que, si elles veulent reprendre leur liberté, elles n’ont qu’à la reprendre, saisir l’occasion de cette élection du 31 mai, pour l’exprimer, de façon forte, de façon vigoureuse et, de façon démocratique.


Propos recueillis par Marcel Kpogodo