Mathurin Nago, Président de l'Assemblée nationale
Pascal Irenée Koupaki, Premier ministre
Après l’annonce du départ effectif de Yayi en 2016
Duel fratricide en vue entre Koupaki et Nago
Les trompettes émanant de la mouvance présidentielle soufflent dans le sens du retrait du Président Boni Yayi du pouvoir, après 2016. Cette donne rassure le peuple béninois mais crée le désarroi, voire l’incertitude, dans la famille politique du Chef de l’Etat : qui choisir entre Pascal Irénée Koupaki et Mathurin Nago, qui vont se livrer une rude bataille souterraine pour conquérir le titre de Dauphin du futur Président sortant. Chacun d’eux présente des atouts et des faiblesses.
Avec la certitude qui se dégage de plus en plus de voir Boni Yayi quitter le pouvoir après son second mandat s’achevant en 2016, le camp de la mouvance présidentielle se demande ce qui va advenir de la magistrature suprême après le départ à la retraite politique de leur patron Boni Yayi. Ainsi, des analyses menées par-ci par-là permettent de conclure à l’existence de deux tendances clés devant faire face à l’enjeu de 2016 : celle qui veut que Pascal Irénée Koupaki, actuel Premier ministre, qui conduit, avec Boni Yayi, son patron, l’aventure politique démarrée depuis avril 2006, puisse lui succéder. Une autre voit plutôt l’actuel Président de l’Assemblée nationale, Mathurin Nago, l’un des fidèles parmi les plus fidèles au Chef de l’Etat, pour prendre sa relève à la tête de l’Etat béninois. L’existence de ces deux groupes tranchées qui, de jour en jour, vont voir des partisans les rejoindre respectivement, cette existence permet de focaliser l’attention de tous sur ces deux hommes que sont Pascal Irénée Koupaki et Mathurin Nago. Le premier, à travers ses comportements gouvernementaux, s’est montré un technocrate rompu, rigoureux et convaincant, surtout lorsqu’il s’agit d’aborder devant le peuple des questions d’une sensibilité terrible. Aussi, il est difficile pour le premier des Béninois de le convaincre de descendre dans l’arène populaire pour convaincre les populations à telle ou telle vision voulue par le Gouvernement. Difficile donc à « instrumentaliser », il manifeste une force de caractère qui fait peur à plus d’un et, selon certaines langues, à Boni Yayi même. Mais, le handicap majeur que traîne l’homme reste de ne pas avoir la même trempe de chaleur que son patron ; il est trop froid, assez réservé et insondable, au-delà de tout. Selon nos sources, si certains membres de l’entourage du Président reconnaissent qu’il est la personnalité qu’il faut pour prendre la relève de la vision mise en place par Boni Yayi depuis son accession au pouvoir en avril 2006, ils le craignent parce que ne sachant pas vraiment s’il pourra éviter de créer des ennuis à Boni Yayi, après son départ du pouvoir. Quant à Mathurin Nago, à ce niveau, s’il était élu Président, il n’y aurait, à en croire ces mêmes proches présidentiels, rien à craindre de lui, en ce qui concerne la gestion des aspects peu heureux de la gouvernance multidimensionnelle de l’actuel Chef de l’Etat. Mais, si beaucoup le trouvent d’une fidélité irréfragable à Yayi, ils le voient trop dépourvu du charisme technocratique porteur d’une vision de développement avec, à la clé, la maîtrise des grands secteurs de la vie du Bénin. Mais, l’avoir reconduit pour le Perchoir montre de la part de Yayi une confiance inaltérable en lui. De toute façon, tout porte à croire que, de manière discrète, ces deux personnalités, poussées chacune par leurs courtisans respectifs, s’apprêtent à se livrer une guerre sans merci pour se faire adouber par le Chef, plus illisible que jamais. Une autre particularité de l’affaire est la volonté des courtisans de chaque camp de ne pas jouer un jeu ouvert, de peur de se faire griller si le patron du camp adverse accédait au pouvoir en 2016. La lutte d’influence autour du Président pour sa succession ne vient que de commencer …
Marcel Kpogodo
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