vendredi 16 février 2018

Six discours forts prononcés au deuxième Congrès ordinaire des Fcbe

Dans le cadre des assises tenues à Parakou


Le deuxième Congrès ordinaire des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) des 10 et 11 février 2018, à Parakou, a donné lieu à ce que plusieurs allocutions soient prononcées. D’abord, nous trouvons celle de la clôture des travaux, au petit matin du dimanche 11 février, lue par le nouveau Secrétaire exécutif national élu, Valentin Djènontin. Ensuite, nous avons celles successives du Parti pour la Libération du peuple (Plp), de Sébastien Ajavon, du Parti du Renouveau démocratique, du Front pour le Sursaut patriotique (Fsp) et, enfin, du Parti communiste du Bénin (Pcb), tous ces cinq derniers discours ayant été présentés à la cérémonie d’ouverture du Congrès.

Valentin Djènontin, prononçant son allocution de clôture


Discours du nouveau Secrétaire exécutif national du Parti Fcbe



« Je voudrais donc lancer un appel à chaque Béninoise et à chaque Béninois, que vous viviez à l’intérieur ou à l’extérieur de notre territoire ; je vous invite à vous joindre à nous »



Excellence Monsieur le Président Boni YAYI,
Excellences Messieurs les Ministres,
Honorables Députés à l’Assemblée Nationale, chers collègues,
Distingués Maires,
Chefs d’Arrondissement, Chefs de Quartier,
Chefs Village et Élus Locaux, Militantes, Militants, Sympathisants,
Journalistes et hommes de médias,
Messieurs et Mesdames, en vos grades et titres respectifs,
Mesdames messieurs les congressistes,
C’est avec action de grâces envers DIEU qui change les temps et les circonstances, qui renverse et qui établit les rois que je prends la parole ce matin. C’est aussi avec émotion et un profond sentiment de reconnaissance que je voudrais m’adresser à notre peuple et à nos militants. Vous avez été très nombreux, à croire à la FCBE, à vous battre de façon acharnée et désintéressée durant plus de 10 ans pour faire d’elle la plus grande force politique de notre pays. Vous avez souvent fait d’énormes sacrifices sans rien espérer et sans rien obtenir en retour. Notre reconnaissance à votre égard ne sera jamais assez exprimée.
Mr le Président YAYI Boni, leader charismatique des FCBE, vous m’avez à maintes reprises renouvelé votre confiance en m’offrant l’opportunité de servir notre pays à de grands niveaux de responsabilité à vos côtés ; c’est non seulement pour cette raison que je voudrais vous témoigner ma gratitude mais aussi surtout pour les grands services que vous avez rendus à notre cher pays. Vous êtes devenu une icône, un véritable homme d’Etat. Ceux qui en doutaient font aujourd’hui un témoignage qui nous réconforte.
Il y a un homme sans qui notre alliance n’existerait plus. Son esprit militant, sa loyauté et sa discipline font de lui un grand leader. Mr le Coordonnateur National AZATASSOU, votre nom restera à jamais gravé dans les annales de notre parti
Je ne saurai oublier leurs Excellences, Messieurs les Ministres ELEGBE, TIGRI pour leur fidélité légendaire qui s’est davantage confirmée ces derniers temps aux côtés de notre leader. Que le ciel les bénisse pour leur témérité. Ils serviront de modèle pour former la relève.
C’est en effet notre devoir de former une excellente relève. Notre ambition est de permettre à chaque jeune, quelle que soit son origine, quel que soit son parcours, quelle que soit sa position de contribuer au progrès de notre pays. Pour ceux d’entre eux qui veulent s’engager dans l’action politique, notre parti sera pour eux une réponse. Nous croyons à la force de l’engagement politique comme levier pour le progrès de notre Nation. Nous croyons aussi au mérite du travail. Nous avons espoir en l’avenir et sommes convaincus que bientôt notre pays rayonnera par ses valeurs et par son économie.

Mesdames et messieurs,
Les attentes de notre peuple sont nombreuses, pressantes et légitimes. Allant de l’emploi à l’énergie en passant par l’eau, par la simple satisfaction des besoins fondamentaux, ces attentes nécessitent que nous puissions davantage nous organiser, davantage planifier, davantage travailler et mettre notre peuple au travail. Je voudrais donc lancer un appel à chaque Béninoise et à chaque Béninois, que vous viviez à l’intérieur ou à l’extérieur de notre territoire ; je vous invite à vous joindre à nous. Ensemble nous ferons le travail, ensemble nous mènerons le combat. Mon équipe et moi nous nous évertuerons à créer le climat propice pour y arriver. Notre rôle de politique est en effet de créer les conditions propices pour que chaque Béninois excelle dans son domaine, dans un environnement de saine concurrence et pour que la République prospère. Les chantiers sont nombreux, les opportunités innombrables, chaque béninois a sa place. Nul ne doit être soustrait et ne devrait se soustraire.

Mesdames et messieurs,
Les moments que nous vivons nous permettent de jeter un regard critique sur notre gestion passée. Si nous demeurons fiers des progrès réalisés entre 2006-2016, nous percevons aussi les erreurs commises. Ce regard auto-critique nous permet d’envisager avec sérénité et une grande espérance un avenir radieux pour notre patrie. Dix ans d’expérience d’exercice du pouvoir d’Etat nous ont forgés. Ce quinquennat d’opposition qui s’épuise inexorablement nous permet de nous épurer et de nous perfectionner. Si le nombre de nos leaders politiques semble s’être réduit, celui de nos militants s’accroît à nouveau. C’est pour nous l’occasion de construire un nouveau partenariat avec notre peuple. Ce soutien populaire retrouvé sera pour nous le gage d’une légitimité qui nous permettra de mener sans compromis et parti-pris les grands chantiers de développement et de l’assainissement du sérail politique de notre pays.

Mes chers compatriotes,
Nous avons espoir en l’avenir. Nous sommes déterminés et nous savons que nous pouvons compter sur vous.

Chers congressistes,
je ne saurais terminer mes propos, sans vous manifester avec tout le Bureau Exécutif National que je préside à partir de cet instant notre reconnaissance pour la confiance que vous placez en nous pour conduire notre famille politique. Je sollicite d’ores et déjà vos soutiens, conseils, accompagnements pour bien conduire notre parti politique.
Je prie le Seigneur de vous fortifier et de bénir votre retour dans vos localités respectives.

Ensemble bâtissons notre pays.
Vive la République !
Que DIEU bénisse notre pays !




Discours du Président du Parti pour la Libération du Peuple (PLP), lu par le Secrétaire Général, Cécil Adjévi


Cécil Adjévi (Photo d'archives)

« Je saisis cette occasion pour rappeler la désignation et l’installation sans délai des membres devant siéger au sein du COS-LEPI pour l’actualisation de la liste électorale. Que cela soit clair. Pas de Lepi, pas d’élections en 2019 au Bénin »



Monsieur Thomas Boni YAYI, Ancien Président de la République,
Mesdames, Messieurs les Présidents et Représentants des Partis politiques,
Mesdames et Messieurs les anciens Ministres,
Honorables députés,
Distingués chefs religieux et chefs traditionnels,
Distingués invités,
Camarades congressistes,
Chers amis,
Mesdames et Messieurs,

Je ne saurai vous dire toute ma joie de vous voir ici rassemblés à l’occasion du deuxième Congrès Ordinaire de l’Alliance nationale FCBE. Merci aux organisateurs pour l’invitation et la mobilisation.
Comment douter, à voir cette Place Bio Guerra remplie par tant d'amitié, tant de chaleur et, ce n'est pas un jeu de mots, tant d'affection et tant d'engagement, que ce que nous sommes en train d'apporter à la vie politique béninoise est sans précédent et, à coup sûr, rien ne l'arrêtera ?
Je veux m'arrêter une seconde avec vous sur la profondeur, la gravité, le niveau d'exigence que la crise que traverse notre pays depuis bientôt deux ans attend de nous. Voyez-vous, nous sommes un pays qui a connu la gloire et le rayonnement. Mais nous rencontrons aujourd’hui toute sorte d'épreuves, de crises, de menaces, de nuages noirs. Ces crises laissent, hélas, notre pays exsangue physiquement et blessé moralement.
Avant avril 2016, la démocratie était chez elle au Bénin. Mais depuis, elle rase les murs, sous le regard impuissant d’un peuple toujours digne, même dans la souffrance. Elle est traquée, et sa tête mise à prix. Les brutes du régime sont même prêtes à la liquider ignorant qu’il se trouvera toujours des âmes républicaines comme nous pour la défendre. « La patrie ou la mort, nous vaincrons », dirait l’autre.
En vingt un mois de gouvernance hasardeuse, mafieuse, ruineuse, prédatrice, affairiste, népotiste, affameuse, insolente et autocratique, le président Patrice Talon s’est souvent montré prompt à la violation de la Constitution. Disons, sans ambages, qu’il est le chef d’État qui aura le plus violé la Constitution du 11 décembre 1990. Et ceci, peu importe la question ou l’enjeu. Parfois, je me pose la question de savoir la Constitution qu’il applique : celle du 11 décembre 1990 ou celle bâtarde du 4 avril 2017 jetée à la poubelle ?


Distingués invités,
Chers congressistes,
Mesdames et Messieurs,


Il y a actuellement une inquiétude profonde dans le cœur et l’esprit des Béninois. Un doute général s’est installé dans le pays. Le désordre, l’arrogance, le mépris vis-à-vis des citoyens et la confusion se développent d’autant plus que le pouvoir en place ne fait pas preuve de morale et d’éthique. 
Le Bénin de ces 21 derniers mois a été proclamé officiellement celui de la «ruse» et de la «rage». Une gestion des affaires du pays à crédit avec des emprunts obligataires quasi mensuels au rythme des paiements de salaires aux fonctionnaires. Résultat : le Gouvernement a creusé trop de déficit, trop de dettes, et ceci tire le pays vers le bas.
Les scandales qui secouent l’actualité prouvent que la morale républicaine fait lourdement défaut. La justice subit des coups de boutoirs tous azimuts. Le secret de l’instruction est systématiquement bafoué. La présomption d’innocence fait progressivement place à la présomption de culpabilité. De sorte qu’un simple rapport d’audit, indépendamment de toute procédure contradictoire, peut faire de n’importe quel indésirable du régime un dangereux criminel livré à la vindicte populaire parfois avec le soutien des comptes rendus de conseils des ministres.
Je veux dire ceci, singulièrement aux jeunes, si nombreux ce matin à Parakou, aux étudiants, si nombreux également, aux jeunes travailleurs, si nombreux et sans oublier nos braves et belles mamans : il n'y a de combats qui vaillent que ceux de la résistance du peuple meurtri. Il n'y a de combats qui vaillent que ceux qui refusent l'ordre établi dans l’injustice et l’arbitraire. Il n'y a de combats qui vaillent que ceux qui amènent le Bénin vers le progrès et non ceux qui prennent tout le pays comme leur héritage avec des privilèges exceptionnels.
Je pense à tous ceux qui souffrent dans leur vie, dans leur chair, dans leur affection, dans leur famille, de ce soubresaut-là et qui sont présents dans notre esprit ; c’est pour cette raison que je ne laisserai jamais le banditisme d’Etat s’érigé en système de gouvernance dans notre pays, je veux parler de la ruse, de la rage, du cynisme et de l’immoralité.
C'est la première fois, depuis longtemps dans notre histoire, que nous rencontrons toutes les crises du Bénin en même temps : crise économique, crise sociale, crise politique, crise sociétale, crispation du pays, interrogation sur ses valeurs, interrogation de chaque famille sur l'emploi, interrogation des familles sur l'éducation des enfants et la sécurité. En gros, une profonde crise de confiance. Tant et tant de Béninois vivent très mal et les classes moyennes, qui, jusqu'alors, avaient pu, normalement, obtenir un niveau de vie de qualité, tout d'un coup, se sont vues en difficulté pour simplement maintenir ce niveau de vie. Hier, ils faisaient des économies ; aujourd'hui, ils ont du mal à arriver à la fin du mois.
Il se trouve que j'aime le Bénin et vous aussi. Il se trouve que j'aime passionnément notre pays, que j'aime sa culture et que j'aime son identité, mais je sais, depuis longtemps, que, la vraie identité du Bénin, ce sont ses valeurs. La vraie identité du Bénin, c'est la République. La vraie identité du Bénin, c'est la Liberté, l’Egalité, la Justice et la Fraternité. La vraie identité du Bénin, c'est l'adhésion que nous avons consentie, chacun d'entre nous, en devenant enfants de la République et je ne confonds pas la vraie identité du Bénin avec les signes extérieurs de cette identité. Le président Patrice Talon ne les honore pas, ne les respecte pas, mais les confond l'un avec l'autre.
Je ne crois pas à la société des riches que le président Patrice Talon présente devant nous, jour après jour, presque heure après heure qui est une société injuste qui se caractérise, en tout cas, par sa dureté ; une société dans laquelle les favorisés du régime ont toute latitude de transmettre à leurs progénitures, qu'elles aient du mérite ou pas, les fortunes acquises par ruse et rage ; une société enfin dans laquelle le bouclier fiscal est décidé pour exonérer les amis et proches partenaires d'un certain nombre de contributions fiscales dont on laisse la charge aux classes moyennes.
Eh bien, je ne trouve pas que ce soit juste. Je ne crois pas à cette société dure pour les faibles et dorée pour les forts. Je veux une société ou, au contraire, l'esprit de justice est établi comme une règle pour tous. Je m’insurge contre cette société dans laquelle on accable, peut-être à juste titre, les petits fraudeurs de ticket de marché, mais dans laquelle les alliés politiques parmi les plus criminels bénéficient de la grâce du prince. Nous aspirons à une société dans laquelle petits fraudeurs comme grands fraudeurs sont astreints à la même justice.

Distingués invités,
Chers congressistes,
Mesdames et Messieurs,

Je veux vous dire qu'un pays est plus en ordre, plus en sécurité, plus stable, plus paisible, plus uni, plus juste, lorsqu'il y a entente entre ses concitoyens ; ce qui n’est pas le cas lorsqu’un pouvoir laisse s’installer la division, la haine et la détestation.
Je pense à tous ceux qui vivent en permanence cette terreur imposée. Je prétends que l'on a besoin, dans notre pays, de faire baisser les tensions entre Béninois, d'apprendre, aux uns, à comprendre les autres et, aux autres, à respecter les uns. Nous avons besoin de nous rapprocher les uns des autres et non de nous affronter mutuellement comme le fait le pouvoir de Talon.
La société divisée est une société dangereuse. Mon choix est celle d’une société d'ordre et de sécurité ; une société apaisée ; une société dans laquelle on puisse se regarder, se parler, se comprendre, s'entendre, vivre et travailler ensemble.
Le premier devoir d'un président de la République est de faire vivre ensemble ses concitoyens et non de les diviser entre les adversaires bannis et riches amis contrôlant tout.
En face de cette société dure, nous avons une toute autre vision que nous portons et que nous voulons défendre devant vous. La raison pour laquelle je suis avec vous ce matin, la raison pour laquelle nous nous sommes lancés, depuis deux ans, dans cette campagne de libération du Bénin, la raison pour laquelle nous voulons la gagner, c'est que nous voulons construire, au Bénin, la société de l'humanisme qui soit fière de ses valeurs, qui sache ce qu'elle veut, qui sache où elle va, qui défende un certain nombre de choses que l'on a oublié de défendre depuis longtemps à l'intérieur de nos frontières et à l'extérieur.
Je veux la société de l'humanisme pour le Bénin et je veux vous dire ce qu'est, pour moi, la société de l'humanisme. L'humanisme, cela commence avec l'idée que chacun et chacune, depuis son enfance jusqu'à sa jeunesse et à son âge mûr, ne se retrouvent jamais priver de chances, priver de la capacité de se refaire, de se reconstruire, de se rattraper.
Elle doit permettre à des femmes et des hommes compétents, venus de bords différents de travailler ensemble pour redresser et reconstruire notre pays.
Je choisis, pour reconstruire le Bénin, le dépassement pour le rassemblement des Béninois. Je suis convaincu que cette idée intéresse un grand nombre de Béninois, mais qu’au fond, il demeure dans leur tête des interrogations : « C'est une idée utile, c'est une idée juste, mais est-ce qu'elle est possible ? »
L’appel au Rassemblement de toutes les forces politiques acquises pour le Bénin uni, libre et juste que je viens de lancer depuis Parakou est un grand espoir pour le Bénin. C’est pourquoi, je souhaiterais vivement qu’à l’issue de ce congrès, l’Alliance FCBE puisse prendre des résolutions conséquentes. Soyez unis et solidaires. Tendez la main à tout le monde, même à ceux qui sont déjà partis. Beaucoup de ceux qui vous ont lâchés n’ont pas encore trouvé de nattes ou de tabourets pour s’asseoir. Ils sont encore debout, errant dans la cour de la Rupture qui les méprise royalement. Vous pouvez humblement encore les récupérer. N’oubliez personne. N’excluez personne. Ne minimisez personne. N’injuriez personne. Ne répondez à aucune provocation. Rassemblons-nous pour le Bénin. Nul ne sera de trop. Que chacun fasse son examen de conscience. Laissez les intérêts de factions et de carrière et les arrière-pensées de tous ordres l'emporter sur la grandeur et la cohérence du projet que vous portez pour le Bénin est un suicide collectif.
Formons ensemble, une équipe dense, solide, une équipe d'expérience, de femmes et d'hommes qui n'ont jamais craint le combat. La finalité de notre action commune est la mise en place d’une politique aux antipodes des vieux clivages en nous affranchissant de toutes les querelles qui arrièrent notre pays et maintiennent nos populations dans l’ignorance, l’analphabétisme et la misère. C’est en nous fondant sur ces valeurs, sur un mode d’engagement rénové, sur notre cohérence et notre volonté d’agir et de réussir ensemble, que nous allons arracher notre pays des mains des pilleurs, affameurs, prédateurs et assassins de la démocratie. C’est ensemble que nous allons barrer la route aux fossoyeurs de notre jeune démocratie et de nos institutions pour des intérêts insoutenables.
Ma conviction est que nous pouvons, par le renouvellement aussi bien des idées que des individus qui les portent, transformer notre classe politique complètement dévoyée et notre société en grande crise de repères.
J'ai aussi la conviction profonde que, de partout, venus de tous les milieux sociaux, des millions de Béninois ont envie que la gouvernance actuelle change. Ils vont l'imposer ce changement, que les appareils actuels de Patrice Talon le veuillent ou pas.
C'est si le Bénin est réconcilié avec lui-même qu'il va pouvoir reprendre le leadership qui était le sien parmi les nations. Voilà pourquoi je suis fier et ému que nous soyons en phase dans  ce combat, non pas seulement pour le mener, mais pour le gagner. On voit maintenant que tout est prêt pour que la décision du peuple béninois franchisse l'étape ultime, faire en sorte que le peuple béninois décide lui-même de son destin, décide lui-même d'une démarche politique exceptionnelle devant une situation politique exceptionnelle.
Je suis infiniment touché que vous soyez venus des milliers et des milliers ce matin à Parakou pour préparer avec les Béninois ce profond changement.
En République, on ne fait pas souffrir la démocratie et l’Etat de droit, on ne vassalise pas les institutions de la République, on ne les humilie pas, on n’appauvrit pas les pauvres, on ne vole pas l’Etat avec arrogance, on ne radie pas des fonctionnaires de l’Etat pour leurs opinions, on n’emprisonne pas des opposants pour leurs choix, on ne fait pas exiler des voix critiques, on ne fait pas du chantage à ceux qui refusent de chanter l’hymne de la ruse et de la rage avec des audits ciblés et des poursuites judiciaires totalement politiques, on ne persécute pas les créateurs de richesses et d’emplois que sont les opérateurs économiques.
En tout cas, merci à vous qui ne baissez pas les bras, qui refusez d'entendre les sirènes du terrorisme d’Etat. Vous ne devez pas céder à la rage et à la ruse. Le régime Talon a échoué. Oui, Talon et son gouvernement flottant ont échoué. Il n’y a plus d’espoir avec ce régime. « La rupture », « Le nouveau départ », « Le Bénin révélé », c’est fini. Tout est déréglé. Le Bénin est à l’envers. Notre pays coule. Allons rapidement aux assises nationales pour redresser le pays ou chassons les prédateurs par tous les moyens démocratiques.
Personne ne viendra sauver le Bénin à notre place. C’est notre responsabilité de faire barrage à l’imposture et le PLP jouera pleinement et convenablement le rôle qui est le sien dans la défense des intérêts de la patrie, quel que soit le prix à payer.
Je saisis cette occasion pour rappeler la désignation et l’installation sans délai des membres devant siéger au sein du COS-LEPI pour l’actualisation de la liste électorale. Que cela soit clair. Pas de Lepi, pas d’élections en 2019 au Bénin.

Distingués invités
Chers congressistes,
Mesdames et Messieurs,

Comment se porte le Bénin aujourd’hui ? Il revient à chacun de se faire son opinion. Lors de ses balades dominicales, le président Patrice Talon, par la vitre de sa Porsche, a certainement humé la misère à plein nez qu’exhale son pays. Et pourtant, droit dans ses chaussures Berluti à 10.000 euros, il demande aux Béninois de se serrer la ceinture et d’être patients.
Aujourd’hui, le Bénin a changé, il présente un visage amaigri et osseux. Il présente un visage inquiet et désespéré. Le Bénin déprime. Talon rend la société béninoise plus vulnérable, plus divisée, plus meurtrie, plus faible et fatalement plus dangereuse.
Les choses peuvent se passer autrement, si le Président pense moins à lui-même comme il en a l’habitude, et retourne vers les fondamentaux de la gouvernance. Les Béninois souhaitent que le Gouvernement opère moins de soustraction dans les acquis positifs, mais se tourne vers l’amélioration de leur quotidien et une planification objective pour leur avenir. Cela passe par plus de démocratie, plus de respect des textes, plus de social, plus de République, et moins d’enrichissement personnel, plus de Béninois et moins de Talon, plus de posture respectueuse de la misère des Béninois, et moins de bling-bling, plus de présence auprès des Béninois et moins de séjours onéreux à Paris et à Abidjan. Plus d’entreprises béninoises qualifiées, moins de prête-noms, plus d’égalité des chances, moins de concours de recrutement frauduleux, plus d’indépendance de la justice, et moins de manipulations, plus d’excellence et moins de népotisme, moins de fermeture d’organes de presse critiques et plus de liberté. Autrement, les Béninois sortiront de ce quinquennat comme on sort d’une relation amoureuse abusive : déçus, fortement marqués, et insensibles.
Béninoises, Béninois, Debout pour libérer le Bénin. C’est maintenant.

Non à la ruse et à la rage !
Non au mode opératoire « surgir, agir et disparaître » !
Vive la démocratie et l’État de droit !
Vive l’unité nationale !
Vive la paix !
Vive la République !
Vive le Bénin !
Je vous remercie.






Discours de Sébastien Ajavon, lu par son Directeur de cabinet,  Veran Ahouantchémè


De gauche à droite, Boni Yayi et Véran Ahouantchémè

« La Nation a grand intérêt à capitaliser la somme de vos expériences pour rectifier notre gouvernance actuelle dont l’objectif principal est la négation de la compétition, le saccage des règles du jeu, le règne du superficiel, la destruction totale du tissu social, l’instauration de la ruse et de la rage qui conduira, si on n’y prend garde, à un déluge et un chaos généralisé »



Excellence, Monsieur le Président, Thomas Boni YAYI,

Monsieur le Coordonnateur National de l’Alliance FCBE,

Vous tous, membres de l’Alliance, Congressistes et invités, suivant vos attributions et fonctions,


Je vous remercie pour l’invitation que vous m’avez adressée à participer à vos travaux et vous prie d’excuser mon absence physique. Ne doutez pas que je suis de tout cœur présent avec vous. Je vous exprime ici ma foi que nous serons encore plus présents, ensemble, sur la scène politique de notre Patrie.
Vos travaux vous conduisent vers une mutation après 10 années de gestion du pouvoir d'État avec son Excellence le Président Boni YAYI. Vous avez agi. Et comme cela s’entend pour toute action humaine, vous avez bien agi par moment, et sur d’autres actions, les fruits n’ont pas été à la hauteur des promesses.  Nous n’avons pas toujours été en accord sur les choix économiques et les décisions stratégiques qui étaient de votre ressort. Nous avons pu nous affronter à l’occasion de plusieurs décisions. Ce sont des positions revendiquées et assumées. Je dois, à la vérité, de saluer les efforts fournis pour que l’Homme ne disparaisse jamais du cœur de l’action publique. Il y a manqué parfois de la méthode, une méthode que réclamait le peuple dans sa majorité en appelant à une autre forme de gouvernance que j’ai souhaitée, que j’ai défendue contre votre projet. Mais hélas !
Vos travaux vous conduiront à vous réorganiser avec un objectif différent du passé. Vous souhaitez reconquérir le pouvoir d'État. Votre expérience compte. La Nation a grand intérêt à capitaliser la somme de vos expériences pour rectifier notre gouvernance actuelle dont l’objectif principal est la négation de la compétition, le saccage des règles du jeu, le règne du superficiel, la destruction totale du tissu social, l’instauration de la ruse et de la rage qui conduira, si on n’y prend garde, à un déluge et un chaos généralisé. Nous sommes au bord du gouffre! Les discours sans conviction ne sauraient remplacer les actions. Les promesses sans cesse renouvelées ne sauraient constituer un programme d’action. Les aveux montés de toute pièce ne sauraient remplacer la détresse des millions de nos concitoyens fracassés, fragilisés, violentés, chassés, poursuivis et dépossédés de leurs activités. Les populations s’appauvrissent davantage car les entreprises sont de plus en plus en difficulté. On a beau user de ruse et de tromperie pour faire croire le contraire, c’est une réalité qui résiste au temps.

Monsieur le Président,

Chers congressistes,

Nous avons un peuple patient. Le peuple béninois est de plus en méfiant de la classe politique en général et encore plus depuis deux ans. Il est urgent de redonner espoir au peuple. Il est urgent de faire du concret avec un peuple qui manque du minimum. Il est temps de faire la noblesse de la politique par la parole tenue, la compétition saine, le respect de nos concitoyens et l’humilité de savoir que nous ne pourrons pas tout faire tout seul. Gouverner, c’est avoir l’ouverture d’esprit suffisante pour faire travailler toutes les composantes de la Nation ; c’est avoir la capacité de projeter une Nation vers son futur ; c’est disposer des ressources morales et humaines nécessaires pour mobiliser les moyens de la politique que l’on veut réaliser. Tout ceci manque cruellement à notre gouvernance actuelle. L’ambition sans la morale n’est qu’un égoïsme sauvage qui, au niveau de l'État, aboutit à un désastre dont on se relèvera difficilement.
Telle est l’urgence telle que je l’appréhende amèrement  aujourd’hui. Il est possible de transformer notre pays pour le bonheur de tous. Il est possible de répondre aux attentes de nos populations. Il est possible de créer de la richesse parce qu’il y a des Hommes qui y aspirent. Il est possible de réformer notre administration pour mieux correspondre aux sollicitations de nos populations. En somme, toutes nos actions publiques doivent être conçues pour servir l’Etre. Tout investissement sur l’Homme est forcément rentable. Mettons l’Homme au cœur de nos actions et définissons nos priorités suivant ce critère capital. Pour que nos populations reprennent confiance en la politique, réintroduisons le respect de la parole donnée, la morale, la probité, l’efficacité.

Mesdames, messieurs,

Je voudrais avec vous, dire que l’heure est grave. Notre pays traverse des situations extrêmement difficiles dont les conséquences sont bien plus désastreuses que ce qu’on laisse entendre. Nos populations ne sauraient attendre davantage pour résoudre certaines de leurs difficultés. J’y suis déjà engagé. J’en ferai plus. Nous pourrons en faire davantage ensemble.

Je souhaite plein succès à vos travaux.





Déclaration du parti PRD


« Le moins qu’on puisse dire est que la grande majorité de nos populations, notamment rurales, vit encore dans des conditions précaires avec un manque cruel d’infrastructures décentes »


Excellence Monsieur l’ancien Président de la République,

Monsieur le Coordinateur National des FCBE,

Mesdames et Messieurs les anciens Ministres,

Honorables Députés à l’Assemblée Nationale,

Mesdames et Messieurs les membres du Bureau Politique et des structures des FCBE,

Mesdames et Messieurs les Présidents de partis et représentants de partis politiques,

Distingués invités, en vos rangs et grades respectifs,

Mesdames et Messieurs,


L’honneur m’échoit aujourd’hui de prendre la parole devant vous au nom du Président du PRD, Maître Adrien HOUNGBEDJI actuellement hors du territoire national, mais également au nom des militants du Parti du Renouveau Démocratique pour:

– Vous remercier pour nous avoir invités à vos présentes assises et surtout pour avoir envoyé une délégation des FCBE conduite par votre Coordonnateur National, à la cérémonie d’ouverture du 4è congrès ordinaire du PRD tenu à Porto-Novo les 1er et 2 décembre derniers, congrès au cours duquel d’importantes décisions concernant le PRD et la nation béninoise ont été prises.

– Vous encourager à transcender les affres de l’opposition en continuant d’exister et surtout en opérant la mutation de l’Alliance FCBE en parti politique.

Excellence Monsieur l’ancien Président de la République,

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs,

Le renouveau démocratique institué par l’historique Conférence des Forces Vives de la Nation de février 1990 vise à ‟créer un État de droit et de démocratie pluraliste dans lequel les droits fondamentaux de l’Homme, les libertés publiques, la dignité de la personne humaine et la justice sont garantis, protégés et promus comme la condition nécessaire au développement véritable et harmonieux de chaque Béninois….”

Vingt-sept (27) ans après, quel bilan pouvons-nous faire du chemin parcouru ?

Mesdames et Messieurs,

Le moins qu’on puisse dire est que la grande majorité de nos populations, notamment rurales, vit encore dans des conditions précaires avec un manque cruel d’infrastructures décentes. Cela n’est-il pas la preuve papable que les politiques publiques successives mises en œuvre jusqu’ici sont pour la plupart inadéquates ?

Pour remédier à cette défaillance dans la gouvernance de l’État, nous pensons qu’il faut commencer par opérer une réforme du système partisan encourageant la constitution de trois (3) ou quatre (4) grands partis nationaux au sein desquels seront enseignés aux cadres et aux militants les principes fondamentaux d’une bonne gestion des projets ou des organisations.

Excellence Monsieur l’ancien Président de la République,

Distingués invités,

Mesdames, messieurs,

Je ne voudrais pas abuser de votre temps précieux pour ce week-end de réflexion mais je reste persuadé qu’au cours de vos travaux, vous saurez opérer les choix stratégiques qui renforcent la démocratie et l’État de droit au Bénin.

Merci encore pour l’amitié que vous nous avez faite en nous invitant à partager ce moment avec vous.
Je souhaite pleins succès à vos travaux.

Vive la démocratie béninoise !

Je vous remercie




Discours du Front pour le Sursaut patriotique (Fsp), présenté par Maître Aboubakar Baparapé


Ci-contre, Aboubakar Baparapé (Photo d'archives)

« […] si ce char d’écrasement du peuple n’est pas arrêté, adieu les élections libres justes et transparentes; adieu la liberté d’association en partis politiques, adieu les libertés et la démocratie, adieu la paix et la sérénité dans les foyers au Bénin »



Excellence Monsieur le Président Boni YAYI,
Honorables Députés,
Monsieur le Coordonnateur national des FCBE,
Messieurs les Représentants des différents Partis politiques, 
Mesdames et Messieurs les invités,
Mesdames et Messieurs les Congressistes,
Mesdames et Messieurs les journalistes,
Camarades militants et chers amis,

Le Front pour le Sursaut Patriotique (FSP) remercie l’Alliance FCBE pour son aimable et militante invitation à son 2ème Congrès. La tenue de ce Congrès, au regard de l’évolution de la situation politique nationale depuis avril 2016 et des innombrables obstacles à surmonter, relève d’un véritable exploit que le FSP salue.

Mesdames et Messieurs,

Votre 2ème Congrès se tient à un moment de grands dangers contre la démocratie et l’avenir du pays. Oui, jamais depuis 1990, les risques de retour à un pouvoir de dictature autocratique, doublé de pillage au profit d’un clan au sommet de l’Etat, et de famine pour le peuple, n’ont été aussi grands et manifestes. Les déguerpissements sauvages de petits producteurs et sans alternative, la chasse aux opérateurs économiques concurrents, les arrestations arbitraires, les violations répétées des libertés publiques, le retour des poursuites et détentions politiques comme celle de Laurent METONGNON et ses co-inculpés Saliou YOUSSAOU et consorts, sont illustratifs. Les déclarations de ces derniers jours du Chef de l’Etat devant les secrétaires généraux des syndicats et ensuite les éminents membres de l’Episcopat catholique sont de nature à enlever les derniers doutes sur le système de camp de concentration qu’entend instaurer contre notre peuple le Président Patrice Talon.
Pour ceux qui en doutaient encore, il a avoué qu’il est l’instigateur des propositions de lois scélérates (portées par des députés) contre les libertés publiques, contre la vie privée des citoyens et pour le pillage légalisé des ressources publiques. Il a reconnu à la face du monde que notre Assemblée nationale est vassalisée. On comprend donc que la non application des décisions de la Cour Constitutionnelle, non seulement par le gouvernement, mais par la majorité parlementaire est du fait du Chef de l’Etat qui demande de jeter ces décisions à la poubelle.
Pour ceux qui en doutaient encore, ces dernières déclarations montrent la volonté cynique de conduire notre pays dans le gouffre sous le couvert de réformes dont les effets et les finalités reviennent à accroître le patrimoine privé du Chef de l’Etat et du clan autour de lui, et à aggraver la faim et la misère du peuple.
Alors, deux conclusions claires se dégagent : la gouvernance actuelle est un obstacle d’une part pour les libertés, la démocratie et la paix au Bénin, et d’autre part, pour le développement économique, l’avenir de la jeunesse et le bien-être des populations.
Si l’on observe les tentatives de déstabilisation de la Cour Constitutionnelle, le refus obstiné de désigner les membres du Cos-Lépi, d’installer cet organe pour l’utilisation de la Lépi jusqu’en 2021 au lieu du Ravip avec la société bien connue de tripatouillage électoral, SAFRAN, si l’on écoute les désaccords ouvertement exprimés à propos des décisions de cette Cour concernant les libertés publiques, aucun doute n’est permis sur les intentions du Chef de l’Etat, sur ses plans et préparatifs d’instaurer, avec une Cour constitutionnelle complètement aux ordres au prochain renouvellement de ses membres, ce système de dictature autocratique. Alors, si ce char d’écrasement du peuple n’est pas arrêté, adieu les élections libres justes et transparentes; adieu la liberté d’association en partis politiques, adieu les libertés et la démocratie, adieu la paix et la sérénité dans les foyers au Bénin.

Mesdames et Messieurs,

Toute illusion à propos d’élections libres, justes et transparentes sous le pouvoir de la ruse et de la rage, serait suicidaire pour les libertés, la démocratie, la paix, l’avenir immédiat de notre peuple et l’honneur de notre pays. Le pays est à terre. Le peuple a faim. Pendant ce temps, les dirigeants s’octroient et justifient les rémunérations pharaoniques de centaines de multiples de fois le salaire de l’ouvrier ou de l’instituteur. Les dirigeants justifient la destruction des petits producteurs sans aucune alternative, la destruction de l’Ecole, la chasse aux entrepreneurs nationaux en mentant arrogamment que c’est ce qu’il avait promis de faire.
Aucune élection libre, transparente et démocratique n’est possible dans notre pays sans qu’on ait arrêté cette équipe enivrée par le pillage, et changé la gouvernance de la ruse et de la rage. Rien ne pourra redémarrer dans notre pays, pour sa reconstruction sans que l’on ne se soit encore réuni, au cours d’une Assise Nationale, les Etats Généraux du peuple, pour redéfinir les bases d’une autre gouvernance, une gouvernance patriotique et de probité.
Les travaux de votre Congrès, le FSPen est certain, renforceront la contribution, combien déjà importante, de l’Alliance FCBE à l’intensification et la généralisation des combats pour arrêter la gouvernance de dictature autocratique, de pillage et de famine de Patrice TALON. Le peuple espère que votre Congrès aidera grandement à atteindre l’objectif actuel: la réunion dans les plus brefs délais des Etats généraux du peuple en vue d’une autre gouvernance, une gouvernance patriotique et de probité.

Alors, pleins succès à vos travaux !
Vive la démocratie !
Je vous remercie.

                                                                                                               Le Comité de Suivi du FSP



Discours du Parti communiste du Bénin (Pcb), présenté par Gilbert Kouessi


Gilbert Kouessi (Photo d'archives) 

« Comme nous sommes ici dans la ville de Parakou, permettez-moi de citer les noms de certains dignes fils du septentrion qui se sont sacrifiés pour cette noble cause, qui, en donnant leur propre vie comme Mama Yari Moussa, Orou Gbéa Sianne,Toko Yako El Zirkane, le jeune Fawaz, ou ceux qui ont sacrifié leur propre liberté dans les commissariats, les camps militaires, des prisons comme celle célèbre de SEGBANA ; je veux citer ici : Issoufou Alassane, Daloukowi Sanny, Omer Thomas, Baparapé Aboubakar, sans oublier le ministre Allassane Tigri présent à ce congrès et qui comme beaucoup ne le savent pas a été aussi enfermé à la prison de triste mémoire de Ségbana »


Excellence Monsieur le Président  YAYI BONI,
Monsieur le Coordonateur National des Forces Cauris pour un Bénin Emergent,
Messieurs les Députés,
Mesdames messieurs les invités,
Mesdames et messieurs les congressistes,

            C’est un honneur et une joie pour moi de m’adresser à votre congrès au nom du Parti Communiste du Bénin que vous avez bien voulu inviter à ce moment important de la vie de votre organisation.
             Depuis avril 2017, le Parti Communiste du Bénin et les Forces Cauris pour un Bénin Emergent sont engagés dans un combat commun contre le pouvoir autocratique et liberticide du Président Patrice Talon et ce, au sein du Front pour le Sursaut Patriotique. En effet, lorsque le Président Talon a voulu constitutionnaliser sa gouvernance autocratique dans notre Loi Fondamentale afin de mieux asservir notre peuple, comme nous et comme l’ensemble de notre peuple, vous avez dit non.  Depuis ce moment, nous cheminons ensemble, et tout ceux qui connaissent bien le Parti Communiste du Bénin savent que quand il s’agit des intérêts supérieurs de notre pays et de notre peuple, quand il s’agit de la défense des libertés, il répond toujours présent. Il en a toujours été ainsi depuis sa création et sous tous les pouvoirs qui se sont succédé dans note pays. Dans cette défense des libertés, il n’a jamais hésité à s’allier avec tous ceux-là qui ont voulu comme lui à ces moments précis, s’engager dans le même combat. Et toujours, quand il a jugé qu’à un moment précis, c’est le combat à faire pour l’intérêt supérieur du pays et de son peuple, il s’y est engagé de toutes ses forces. Nous l’avons fait sous la dictature du PRPB avec la Convention du peuple, nous l’avons fait à beaucoup d’autres occasions et c’est ce que nous faisons encore aujourd’hui avec le Front pour le Sursaut Patriotique (FSP). Est-il besoin de rappeler ici que notre Parti a payé très cher cet engagement pour la défense des libertés et de  la souveraineté nationale ! C’est ainsi que de dignes fils de notre pays ont été tués, torturés, emprisonnés pour leur engagement. Comme nous sommes ici dans la ville de Parakou, permettez-moi de citer les noms de certains dignes fils du septentrion qui se sont sacrifiés pour cette noble cause, qui, en donnant leur propre vie comme Mama Yari Moussa, Orou Gbéa Sianne,Toko Yako El Zirkane, le jeune Fawaz, ou ceux qui ont sacrifié leur propre liberté dans les commissariats, les camps militaires, des prisons comme celle célèbre de SEGBANA ; je veux citer ici : Issoufou Alassane, Daloukowi Sanny, Omer Thomas, Baparapé Aboubakar, sans oublier le ministre Allassane Tigri présent à ce congrès et qui comme beaucoup ne le savent pas a été aussi enfermé à la prison de triste mémoire de Ségbana.
            Mesdames, messieurs,  messieurs les congressistes,
            N’est-ce pas dévoiler  un secret de polichinelle que de dire que nous n’avons pas toujours  été ensemble ? Je le crois. Pas plus tard que les élections présidentielles passées, nous n’avons pas fait les mêmes choix. Parce que nous considérions que personne ne peut désigner de l’étranger l’homme qui doit diriger le Bénin, une personne parachutée et qui n’a pas vécu la vie réelle de notre peuple avec ses empathies et misères. Notre choix a été  contraire au vôtre. Nous l’avons fait avec conviction et détermination et si c’était à refaire, nous referions la même chose.
            Monsieur le Président, cher congressistes,
            Un grand danger plane sur le Bénin, il a nom Patrice Talon. Si nous ne prenons pas garde, si nous ne faisons pas attention, le réveil sera douloureux si réveil il y a. En effet, par les actes qu’il pose depuis son arrivée au pouvoir, le Président Talon veut imposer à notre peuple, un pouvoir dictatorial en remettant en cause tous les acquis des luttes pour la liberté et les semi-libertés consacrées dans notre Constitution après la Conférence Nationale de février 1990. Après l’échec de sa tentative de changement de notre Constitution en avril 2017, il a décidé de gouverner avec ruse et rage. Depuis lors, il essaie de faire passer à l’Assemblée Nationale par des députés achetés et aux ordres, tout ce qui était dans ce projet de révision en le saucissonnant en lois particulières ; il en est ainsi de la loi sur le renseignement, de la loi sur la fonction publique et les collaborateurs extérieurs, de la loi sur les magistrats etc.; c’est dans ce cadre qu’il a fait supprimer par ses députés, le droit de grève aux travailleurs des hôpitaux et aux magistrats. Prochainement, on nous promet une loi soi-disant sur le système partisan, une véritable déclaration de guerre contre le droit d’association en parti politique dans notre pays.
            Aujourd’hui, Patrice Talon a domestiqué presque toutes les institutions de contre-pouvoir du pays comme on a pu l’entendre et le voir lors de la présentation des vœux au Chef de l’Etat en ce début d’année par Adrien HOUNGBEDJI. La seule institution qui semble lui échapper et qu’il veut déstabiliser à tout prix, c’est la Cour Constitutionnelle dont il refuse de respecter les décisions. Si on sait qu’en juin 2018, c’est la fin du mandat de cette dernière et qu’il lui appartiendra avec HOUNGBEDJI de doter le pays d’une nouvelle Cour, on voit les nuages qui s’amoncellent sous nos yeux ? A côté de tout cela, il y a le RAVIP sur lequel il compte pour truquer les élections et faire ce qu’il veut du pays. Notre Parti réaffirme que Ravip avec SAFRAN est un outil de trucage et de fraude électorale. La décision de la Cour constitutionnelle qui rétablit la Lépi jusqu’en 2021 contrecarre la volonté du pouvoir de Talon de se servir du Ravip avec SAFRAN pour le traficotage et la fraude pour les prochaines élections. Voilà pourquoi Talon et son groupe au parlement se rebellent contre la Constitution. Mais, notre peuple n’acceptera jamais que dans des élections à venir dans notre pays, ce Ravip de fraude avec SAFRAN serve de base pour toute liste électorale à la place de la Lépi avant 2021. Toute illusion à ce niveau est suicidaire. Mais nous sommes convaincus que  comme tous les autres complots anti-démocratiques de TALON, ce complot aussi sera mis en échec par notre peuple.
Messieurs les congressistes,
Le mercredi 7 février 2018, Patrice Talon a confessé devant la délégation épiscopale catholique du Bénin qu’il avait une responsabilité dans la situation actuelle du pays puisqu’il fait partie de la minorité qui a amassé sa fortune sur le dos du peuple. Maintenant, comme pris de remords, il déclare qu’il veut sauver le pays ! Alors, si c’est cela, pourquoi a-t-il refusé la proposition du Parti Communiste du Bénin et du FSP de réunir les Etats Généraux du peuple pour évaluer l’Etat du pays , voir les maux dont il souffre et envisager ensemble les solutions à apporter ? Est-il plus intelligent que tous les Béninois réunis ? En réalité, Patrice Talon n’a aucune volonté de lutter contre la corruption puisque sa principale préoccupation a été de reconstituer et d’accroitre sa fortune, mise à mal sous l’ancien pouvoir dés son arrivée à la Présidence, allant même jusqu’à engloutir dans son patrimoine personnel, un domaine de l’Etat dont il a la garde. Une des preuves, c’est encore cette déclaration stupéfiante devant les centrales syndicales que lui, le Président de la République, ne connait pas le propriétaire des stations  d’essence « JNP » qui poussent comme des champignons dans les rues de Cotonou !
Depuis que le 13 octobre 2017, le Front pour le Sursaut Patriotique lui a lancé un ultimatum demandant de convoquer les Etats Généraux, Patrice Talon fait tout pour empêcher la roue de l’histoire de tourner. Il ne faut pas voir la raison de l’arrestation de Laurent METONGNON ailleurs. Mais c’est peine perdue ; les Etats Généraux auront lieu. Ils doivent se tenir dans les meilleurs délais sinon, le peuple béninois est en danger de mort. Avec la Cour Constitutionnelle aux ordres qui arrive, plus de libertés démocratiques, plus de marge de manœuvre. Voilà pourquoi le peuple doit continuer ses luttes, intensifier ses combats pour réunir les conditions pour la tenue rapide des Etats Généraux afin de stopper les dérives autocratiques de Patrice Talon et de son clan. Dans tous les cas, nous pouvons vous rassurer que le Parti Communiste continuera de jouer sa partition dans l’union, la loyauté avec toutes les forces qui accepterons de s’engager dans ce combat.
Plein succès à votre Congrès !
Je vous remercie.
Parakou le 10 février 2018


Textes réunis par la Rédaction du Journal Le Mutateur

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