Dans le cadre des assises
tenues à Parakou
Le deuxième Congrès
ordinaire des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) des 10 et 11 février
2018, à Parakou, a donné lieu à ce que plusieurs allocutions soient prononcées.
D’abord, nous trouvons celle de la clôture des travaux, au petit matin du
dimanche 11 février, lue par le nouveau Secrétaire exécutif national élu,
Valentin Djènontin. Ensuite, nous avons celles successives du Parti pour la Libération
du peuple (Plp), de Sébastien Ajavon, du Parti du Renouveau démocratique, du
Front pour le Sursaut patriotique (Fsp) et, enfin, du Parti communiste du Bénin
(Pcb), tous ces cinq derniers discours ayant été présentés à la cérémonie d’ouverture
du Congrès.
Valentin Djènontin, prononçant son allocution de clôture |
Discours du nouveau Secrétaire
exécutif national du Parti Fcbe
« Je voudrais donc
lancer un appel à chaque Béninoise et à chaque Béninois, que vous viviez à
l’intérieur ou à l’extérieur de notre territoire ; je vous invite à vous
joindre à nous »
Excellence Monsieur le
Président Boni YAYI,
Excellences Messieurs
les Ministres,
Honorables Députés à
l’Assemblée Nationale, chers collègues,
Distingués Maires,
Chefs d’Arrondissement,
Chefs de Quartier,
Chefs Village et Élus
Locaux, Militantes, Militants, Sympathisants,
Journalistes et hommes
de médias,
Messieurs et Mesdames,
en vos grades et titres respectifs,
Mesdames messieurs les
congressistes,
C’est avec action de
grâces envers DIEU qui change les temps et les circonstances, qui renverse et
qui établit les rois que je prends la parole ce matin. C’est aussi avec émotion
et un profond sentiment de reconnaissance que je voudrais m’adresser à notre
peuple et à nos militants. Vous avez été très nombreux, à croire à la FCBE, à
vous battre de façon acharnée et désintéressée durant plus de 10 ans pour faire
d’elle la plus grande force politique de notre pays. Vous avez souvent fait
d’énormes sacrifices sans rien espérer et sans rien obtenir en retour. Notre
reconnaissance à votre égard ne sera jamais assez exprimée.
Mr le Président YAYI
Boni, leader charismatique des FCBE, vous m’avez à maintes reprises renouvelé
votre confiance en m’offrant l’opportunité de servir notre pays à de grands niveaux
de responsabilité à vos côtés ; c’est non seulement pour cette raison que je
voudrais vous témoigner ma gratitude mais aussi surtout pour les grands
services que vous avez rendus à notre cher pays. Vous êtes devenu une icône, un
véritable homme d’Etat. Ceux qui en doutaient font aujourd’hui un témoignage
qui nous réconforte.
Il y a un homme sans
qui notre alliance n’existerait plus. Son esprit militant, sa loyauté et sa
discipline font de lui un grand leader. Mr le Coordonnateur National AZATASSOU,
votre nom restera à jamais gravé dans les annales de notre parti
Je ne saurai oublier
leurs Excellences, Messieurs les Ministres ELEGBE, TIGRI pour leur fidélité
légendaire qui s’est davantage confirmée ces derniers temps aux côtés de notre
leader. Que le ciel les bénisse pour leur témérité. Ils serviront de modèle
pour former la relève.
C’est en effet notre
devoir de former une excellente relève. Notre ambition est de permettre à
chaque jeune, quelle que soit son origine, quel que soit son parcours, quelle
que soit sa position de contribuer au progrès de notre pays. Pour ceux d’entre
eux qui veulent s’engager dans l’action politique, notre parti sera pour eux
une réponse. Nous croyons à la force de l’engagement politique comme levier
pour le progrès de notre Nation. Nous croyons aussi au mérite du travail. Nous
avons espoir en l’avenir et sommes convaincus que bientôt notre pays rayonnera
par ses valeurs et par son économie.
Mesdames et messieurs,
Les attentes de notre
peuple sont nombreuses, pressantes et légitimes. Allant de l’emploi à l’énergie
en passant par l’eau, par la simple satisfaction des besoins fondamentaux, ces
attentes nécessitent que nous puissions davantage nous organiser, davantage
planifier, davantage travailler et mettre notre peuple au travail. Je voudrais
donc lancer un appel à chaque Béninoise et à chaque Béninois, que vous viviez à
l’intérieur ou à l’extérieur de notre territoire ; je vous invite à vous
joindre à nous. Ensemble nous ferons le travail, ensemble nous mènerons le
combat. Mon équipe et moi nous nous évertuerons à créer le climat propice pour
y arriver. Notre rôle de politique est en effet de créer les conditions
propices pour que chaque Béninois excelle dans son domaine, dans un
environnement de saine concurrence et pour que la République prospère. Les
chantiers sont nombreux, les opportunités innombrables, chaque béninois a sa
place. Nul ne doit être soustrait et ne devrait se soustraire.
Mesdames et messieurs,
Les moments que nous
vivons nous permettent de jeter un regard critique sur notre gestion passée. Si
nous demeurons fiers des progrès réalisés entre 2006-2016, nous percevons aussi
les erreurs commises. Ce regard auto-critique nous permet d’envisager avec
sérénité et une grande espérance un avenir radieux pour notre patrie. Dix ans
d’expérience d’exercice du pouvoir d’Etat nous ont forgés. Ce quinquennat
d’opposition qui s’épuise inexorablement nous permet de nous épurer et de nous
perfectionner. Si le nombre de nos leaders politiques semble s’être réduit,
celui de nos militants s’accroît à nouveau. C’est pour nous l’occasion de
construire un nouveau partenariat avec notre peuple. Ce soutien populaire
retrouvé sera pour nous le gage d’une légitimité qui nous permettra de mener
sans compromis et parti-pris les grands chantiers de développement et de
l’assainissement du sérail politique de notre pays.
Mes chers compatriotes,
Nous avons espoir en
l’avenir. Nous sommes déterminés et nous savons que nous pouvons compter sur
vous.
Chers congressistes,
je ne saurais terminer
mes propos, sans vous manifester avec tout le Bureau Exécutif National que je
préside à partir de cet instant notre reconnaissance pour la confiance que vous
placez en nous pour conduire notre famille politique. Je sollicite d’ores et
déjà vos soutiens, conseils, accompagnements pour bien conduire notre parti politique.
Je prie le Seigneur de
vous fortifier et de bénir votre retour dans vos localités respectives.
Ensemble bâtissons
notre pays.
Vive la République !
Que DIEU bénisse notre
pays !
Discours du Président du Parti pour la Libération
du Peuple (PLP), lu par le Secrétaire Général, Cécil Adjévi
Cécil Adjévi (Photo d'archives) |
« Je saisis cette
occasion pour rappeler la désignation et l’installation sans délai des membres
devant siéger au sein du COS-LEPI pour l’actualisation de la liste électorale.
Que cela soit clair. Pas de Lepi, pas d’élections en 2019 au Bénin »
Monsieur Thomas Boni YAYI, Ancien Président de la
République,
Mesdames, Messieurs les Présidents et Représentants
des Partis politiques,
Mesdames et Messieurs les anciens Ministres,
Honorables députés,
Distingués chefs religieux et chefs
traditionnels,
Distingués invités,
Camarades congressistes,
Chers amis,
Mesdames et Messieurs,
Je ne saurai vous dire toute ma joie de vous voir
ici rassemblés à l’occasion du deuxième Congrès Ordinaire de l’Alliance
nationale FCBE. Merci aux organisateurs pour l’invitation et la mobilisation.
Comment douter, à voir cette Place Bio Guerra
remplie par tant d'amitié, tant de chaleur et, ce n'est pas un jeu de mots,
tant d'affection et tant d'engagement, que ce que nous sommes en train
d'apporter à la vie politique béninoise est sans précédent et, à coup sûr, rien
ne l'arrêtera ?
Je veux m'arrêter une seconde avec vous sur la
profondeur, la gravité, le niveau d'exigence que la crise que traverse notre
pays depuis bientôt deux ans attend de nous. Voyez-vous, nous sommes un pays
qui a connu la gloire et le rayonnement. Mais nous rencontrons aujourd’hui
toute sorte d'épreuves, de crises, de menaces, de nuages noirs. Ces crises laissent,
hélas, notre pays exsangue physiquement et blessé moralement.
Avant
avril 2016, la démocratie était chez elle au Bénin. Mais depuis, elle rase les
murs, sous le regard impuissant d’un peuple toujours digne, même dans la
souffrance. Elle est traquée, et sa tête mise à prix. Les brutes du régime sont
même prêtes à la liquider ignorant qu’il se trouvera toujours des âmes
républicaines comme nous pour la défendre. « La patrie ou la mort, nous vaincrons »,
dirait l’autre.
En vingt un
mois de gouvernance hasardeuse, mafieuse, ruineuse, prédatrice, affairiste,
népotiste, affameuse, insolente et autocratique, le président Patrice Talon
s’est souvent montré prompt à la violation de la Constitution. Disons, sans
ambages, qu’il est le chef d’État qui aura le plus violé la Constitution du 11
décembre 1990. Et ceci, peu importe la question ou l’enjeu. Parfois, je me pose
la question de savoir la Constitution qu’il applique : celle du 11
décembre 1990 ou celle bâtarde du 4 avril 2017 jetée à la poubelle ?
Distingués invités,
Chers congressistes,
Mesdames et Messieurs,
Il y a
actuellement une inquiétude profonde dans le cœur et l’esprit des Béninois. Un
doute général s’est installé dans le pays. Le désordre, l’arrogance, le mépris
vis-à-vis des citoyens et la confusion se développent d’autant plus que le
pouvoir en place ne fait pas preuve de morale et d’éthique.
Le Bénin de ces 21 derniers mois a été proclamé officiellement celui de
la «ruse» et de la «rage». Une gestion des affaires du pays à crédit avec
des emprunts obligataires quasi mensuels au rythme des paiements de salaires aux
fonctionnaires. Résultat : le Gouvernement a creusé trop de déficit, trop
de dettes, et ceci tire le pays vers le bas.
Les scandales qui secouent
l’actualité prouvent que la morale républicaine fait lourdement défaut. La
justice subit des coups de boutoirs tous azimuts. Le secret de l’instruction
est systématiquement bafoué. La présomption d’innocence fait progressivement
place à la présomption de culpabilité. De sorte qu’un simple rapport d’audit,
indépendamment de toute procédure contradictoire, peut faire de n’importe quel
indésirable du régime un dangereux criminel livré à la vindicte populaire
parfois avec le soutien des comptes rendus de conseils des ministres.
Je veux dire ceci, singulièrement aux jeunes, si
nombreux ce matin à Parakou, aux étudiants, si nombreux également, aux jeunes
travailleurs, si nombreux et sans oublier nos braves et belles mamans : il n'y
a de combats qui vaillent que ceux de la résistance du peuple meurtri. Il n'y a
de combats qui vaillent que ceux qui refusent l'ordre établi dans l’injustice
et l’arbitraire. Il n'y a de combats qui vaillent que ceux qui amènent le Bénin
vers le progrès et non ceux qui prennent tout le pays comme leur héritage avec
des privilèges exceptionnels.
Je pense à tous ceux qui souffrent dans leur vie,
dans leur chair, dans leur affection, dans leur famille, de ce soubresaut-là et
qui sont présents dans notre esprit ; c’est pour cette raison que je ne
laisserai jamais le banditisme d’Etat s’érigé en système de gouvernance dans
notre pays, je veux parler de la ruse, de la rage, du cynisme et de l’immoralité.
C'est la première fois,
depuis longtemps dans notre histoire, que nous rencontrons toutes les crises du
Bénin en même temps : crise économique, crise sociale, crise politique,
crise sociétale, crispation du pays, interrogation sur ses valeurs, interrogation
de chaque famille sur l'emploi, interrogation des familles sur l'éducation des
enfants et la sécurité. En gros,
une profonde crise de confiance. Tant et tant de Béninois vivent très
mal et les classes moyennes, qui, jusqu'alors, avaient pu, normalement, obtenir
un niveau de vie de qualité, tout d'un coup, se sont vues en difficulté pour
simplement maintenir ce niveau de vie. Hier, ils faisaient des économies ;
aujourd'hui, ils ont du mal à arriver à la fin du mois.
Il se trouve que j'aime le Bénin et vous aussi.
Il se trouve que j'aime passionnément notre pays, que j'aime sa culture et que
j'aime son identité, mais je sais, depuis longtemps, que, la vraie identité du
Bénin, ce sont ses valeurs. La vraie identité du Bénin, c'est la République. La
vraie identité du Bénin, c'est la Liberté, l’Egalité, la Justice et la
Fraternité. La vraie identité du Bénin, c'est l'adhésion que nous avons
consentie, chacun d'entre nous, en devenant enfants de la République et je ne
confonds pas la vraie identité du Bénin avec les signes extérieurs de cette
identité. Le président Patrice Talon ne les honore pas, ne les respecte pas,
mais les confond l'un avec l'autre.
Je ne crois pas à la société des riches que le
président Patrice Talon présente devant nous, jour après jour, presque heure
après heure qui est une société injuste qui se caractérise, en tout cas, par sa
dureté ; une société dans laquelle les favorisés du régime ont toute
latitude de transmettre à leurs progénitures, qu'elles aient du mérite ou pas,
les fortunes acquises par ruse et rage ; une société enfin dans laquelle
le bouclier fiscal est décidé pour exonérer les amis et proches partenaires
d'un certain nombre de contributions fiscales dont on laisse la charge aux
classes moyennes.
Eh bien, je ne trouve pas que ce soit juste. Je
ne crois pas à cette société dure pour les faibles et dorée pour les forts. Je
veux une société ou, au contraire, l'esprit de justice est établi comme une
règle pour tous. Je m’insurge contre cette société dans laquelle on accable,
peut-être à juste titre, les petits fraudeurs de ticket de marché, mais dans
laquelle les alliés politiques parmi les plus criminels bénéficient de la grâce
du prince. Nous aspirons à une société dans laquelle petits fraudeurs comme
grands fraudeurs sont astreints à la même justice.
Distingués invités,
Chers congressistes,
Mesdames et Messieurs,
Je veux vous dire qu'un
pays est plus en ordre, plus en sécurité, plus stable, plus paisible, plus uni,
plus juste, lorsqu'il y a entente entre ses concitoyens ; ce qui n’est pas
le cas lorsqu’un pouvoir laisse s’installer la division, la haine et la
détestation.
Je pense à tous ceux qui vivent en permanence
cette terreur imposée. Je prétends que l'on a besoin, dans notre pays, de faire
baisser les tensions entre Béninois, d'apprendre, aux uns, à comprendre les
autres et, aux autres, à respecter les uns. Nous avons besoin de nous
rapprocher les uns des autres et non de nous affronter mutuellement comme le
fait le pouvoir de Talon.
La société divisée est une société dangereuse.
Mon choix est celle d’une société d'ordre et de sécurité ; une société
apaisée ; une société dans laquelle on puisse se regarder, se parler, se
comprendre, s'entendre, vivre et travailler ensemble.
Le premier devoir d'un président de la République
est de faire vivre ensemble ses concitoyens et non de les diviser entre les
adversaires bannis et riches amis contrôlant tout.
En face de cette société dure, nous avons une
toute autre vision que nous portons et que nous voulons défendre devant vous.
La raison pour laquelle je suis avec vous ce matin, la raison pour laquelle
nous nous sommes lancés, depuis deux ans, dans cette campagne de libération du
Bénin, la raison pour laquelle nous voulons la gagner, c'est que nous voulons
construire, au Bénin, la société de l'humanisme qui soit fière de ses valeurs,
qui sache ce qu'elle veut, qui sache où elle va, qui défende un certain nombre
de choses que l'on a oublié de défendre depuis longtemps à l'intérieur de nos
frontières et à l'extérieur.
Je veux la société de l'humanisme pour le Bénin
et je veux vous dire ce qu'est, pour moi, la société de l'humanisme.
L'humanisme, cela commence avec l'idée que chacun et chacune, depuis son
enfance jusqu'à sa jeunesse et à son âge mûr, ne se retrouvent jamais priver de
chances, priver de la capacité de se refaire, de se reconstruire, de se
rattraper.
Elle doit permettre à des femmes et des hommes
compétents, venus de bords différents de travailler ensemble pour redresser et
reconstruire notre pays.
Je choisis, pour reconstruire le Bénin, le
dépassement pour le rassemblement des Béninois. Je suis convaincu que cette
idée intéresse un grand nombre de Béninois, mais qu’au fond, il demeure dans
leur tête des interrogations : « C'est une idée utile, c'est une idée
juste, mais est-ce qu'elle est possible ? »
L’appel au
Rassemblement de toutes les forces politiques acquises pour le Bénin uni, libre
et juste que je viens de lancer depuis Parakou est un grand espoir pour le
Bénin. C’est pourquoi, je souhaiterais vivement qu’à l’issue de ce congrès,
l’Alliance FCBE puisse prendre des résolutions conséquentes. Soyez unis et
solidaires. Tendez la main à tout le monde, même à ceux qui sont déjà partis.
Beaucoup de ceux qui vous ont lâchés n’ont pas encore trouvé de nattes ou de tabourets
pour s’asseoir. Ils sont encore debout, errant dans la cour de la Rupture qui
les méprise royalement. Vous pouvez humblement encore les récupérer. N’oubliez
personne. N’excluez personne. Ne minimisez personne. N’injuriez personne. Ne
répondez à aucune provocation. Rassemblons-nous pour le Bénin. Nul ne sera de
trop. Que chacun fasse son examen de conscience. Laissez les intérêts de
factions et de carrière et les arrière-pensées de tous ordres l'emporter sur la
grandeur et la cohérence du projet que vous portez pour le Bénin est un suicide
collectif.
Formons ensemble, une
équipe dense, solide, une équipe d'expérience, de femmes et d'hommes qui n'ont
jamais craint le combat. La finalité de notre action commune est la mise en
place d’une politique aux antipodes des vieux clivages en nous
affranchissant de toutes les querelles qui arrièrent notre pays et maintiennent
nos populations dans l’ignorance, l’analphabétisme et la misère. C’est en nous
fondant sur ces valeurs, sur un mode d’engagement rénové, sur notre cohérence
et notre volonté d’agir et de réussir ensemble, que nous allons arracher notre
pays des mains des pilleurs, affameurs, prédateurs et assassins de la
démocratie. C’est ensemble que nous allons barrer la route aux fossoyeurs de
notre jeune démocratie et de nos institutions pour des intérêts insoutenables.
Ma conviction est que nous pouvons,
par le renouvellement aussi bien des idées que des individus qui les portent,
transformer notre classe politique complètement dévoyée et notre société en
grande crise de repères.
J'ai aussi la
conviction profonde que, de partout, venus de tous les milieux sociaux, des
millions de Béninois ont envie que la gouvernance actuelle change. Ils vont
l'imposer ce changement, que les appareils actuels de Patrice Talon le
veuillent ou pas.
C'est si le Bénin est réconcilié avec lui-même
qu'il va pouvoir reprendre le leadership qui était le sien parmi les nations.
Voilà pourquoi je suis fier et ému que nous soyons en phase dans ce combat, non pas seulement pour le mener,
mais pour le gagner. On voit maintenant que tout est prêt pour que la décision
du peuple béninois franchisse l'étape ultime, faire en sorte que le peuple
béninois décide lui-même de son destin, décide lui-même d'une démarche
politique exceptionnelle devant une situation politique exceptionnelle.
Je suis infiniment
touché que vous soyez venus des milliers et des milliers ce matin à Parakou
pour préparer avec les Béninois ce profond changement.
En République, on ne
fait pas souffrir la démocratie et l’Etat de droit, on ne vassalise pas les
institutions de la République, on ne les humilie pas, on n’appauvrit pas les
pauvres, on ne vole pas l’Etat avec arrogance, on ne radie pas des
fonctionnaires de l’Etat pour leurs opinions, on n’emprisonne pas des opposants
pour leurs choix, on ne fait pas exiler des voix critiques, on ne fait pas du
chantage à ceux qui refusent de chanter l’hymne de la ruse et de la rage avec
des audits ciblés et des poursuites judiciaires totalement politiques, on ne
persécute pas les créateurs de richesses et d’emplois que sont les opérateurs
économiques.
En tout cas, merci à
vous qui ne baissez pas les bras, qui refusez d'entendre les sirènes du
terrorisme d’Etat. Vous ne devez pas céder à la rage et à la ruse. Le régime
Talon a échoué. Oui, Talon et son gouvernement flottant ont échoué. Il n’y a
plus d’espoir avec ce régime. « La rupture », « Le nouveau
départ », « Le Bénin révélé », c’est fini. Tout est déréglé. Le
Bénin est à l’envers. Notre pays coule. Allons rapidement aux assises
nationales pour redresser le pays ou chassons les prédateurs par tous les
moyens démocratiques.
Personne ne
viendra sauver le Bénin à notre place. C’est notre responsabilité de faire
barrage à l’imposture et le PLP jouera pleinement et convenablement le rôle qui
est le sien dans la défense des intérêts de la patrie, quel que soit le prix à payer.
Je saisis cette
occasion pour rappeler la désignation et l’installation sans délai des membres
devant siéger au sein du COS-LEPI pour l’actualisation de la liste électorale.
Que cela soit clair. Pas de Lepi, pas d’élections en 2019 au Bénin.
Distingués invités
Chers congressistes,
Mesdames et Messieurs,
Comment se porte le Bénin
aujourd’hui ? Il revient à chacun de se faire son opinion. Lors de ses
balades dominicales, le président Patrice Talon, par la vitre de sa Porsche, a
certainement humé la misère à plein nez qu’exhale son pays. Et pourtant, droit
dans ses chaussures Berluti à 10.000 euros, il demande aux Béninois de se
serrer la ceinture et d’être patients.
Aujourd’hui, le Bénin a changé,
il présente un visage amaigri et osseux. Il présente un visage inquiet et
désespéré. Le Bénin déprime. Talon rend la société béninoise plus vulnérable,
plus divisée, plus meurtrie, plus faible et fatalement plus dangereuse.
Les choses peuvent se
passer autrement, si le Président pense moins à lui-même comme il en a
l’habitude, et retourne vers les fondamentaux de la gouvernance. Les Béninois
souhaitent que le Gouvernement opère moins de soustraction dans les acquis
positifs, mais se tourne vers l’amélioration de leur quotidien et une
planification objective pour leur avenir. Cela passe par plus de démocratie,
plus de respect des textes, plus de social, plus de République, et moins
d’enrichissement personnel, plus de Béninois et moins de Talon, plus de posture
respectueuse de la misère des Béninois, et moins de bling-bling, plus de
présence auprès des Béninois et moins de séjours onéreux à Paris et à Abidjan. Plus d’entreprises
béninoises qualifiées, moins de prête-noms, plus d’égalité des chances, moins
de concours de recrutement frauduleux, plus d’indépendance de la justice, et
moins de manipulations, plus d’excellence et moins de népotisme, moins de
fermeture d’organes de presse critiques et plus de liberté. Autrement, les
Béninois sortiront de ce quinquennat comme on sort d’une relation amoureuse
abusive : déçus, fortement marqués, et insensibles.
Béninoises, Béninois,
Debout pour libérer le Bénin. C’est maintenant.
Non à la ruse et à la rage !
Non au mode opératoire « surgir, agir et disparaître » !
Vive la démocratie et l’État de droit !
Vive l’unité nationale !
Vive la paix !
Vive la République !
Vive le Bénin !
Je vous remercie.
Discours de Sébastien Ajavon,
lu par son Directeur de cabinet, Veran Ahouantchémè
De gauche à droite, Boni Yayi et Véran Ahouantchémè |
« La Nation a
grand intérêt à capitaliser la somme de vos expériences pour rectifier notre
gouvernance actuelle dont l’objectif principal est la négation de la
compétition, le saccage des règles du jeu, le règne du superficiel, la
destruction totale du tissu social, l’instauration de la ruse et de la rage qui
conduira, si on n’y prend garde, à un déluge et un chaos généralisé »
Excellence, Monsieur le
Président, Thomas Boni YAYI,
Monsieur le
Coordonnateur National de l’Alliance FCBE,
Vous tous, membres de
l’Alliance, Congressistes et invités, suivant vos attributions et fonctions,
Je vous remercie pour
l’invitation que vous m’avez adressée à participer à vos travaux et vous prie
d’excuser mon absence physique. Ne doutez pas que je suis de tout cœur présent
avec vous. Je vous exprime ici ma foi que nous serons encore plus présents,
ensemble, sur la scène politique de notre Patrie.
Vos travaux vous conduisent
vers une mutation après 10 années de gestion du pouvoir d'État avec son
Excellence le Président Boni YAYI. Vous avez agi. Et comme cela s’entend pour
toute action humaine, vous avez bien agi par moment, et sur d’autres actions,
les fruits n’ont pas été à la hauteur des promesses. Nous n’avons pas toujours été en accord sur
les choix économiques et les décisions stratégiques qui étaient de votre
ressort. Nous avons pu nous affronter à l’occasion de plusieurs décisions. Ce
sont des positions revendiquées et assumées. Je dois, à la vérité, de saluer
les efforts fournis pour que l’Homme ne disparaisse jamais du cœur de l’action
publique. Il y a manqué parfois de la méthode, une méthode que réclamait le
peuple dans sa majorité en appelant à une autre forme de gouvernance que j’ai
souhaitée, que j’ai défendue contre votre projet. Mais hélas !
Vos travaux vous
conduiront à vous réorganiser avec un objectif différent du passé. Vous
souhaitez reconquérir le pouvoir d'État. Votre expérience compte. La Nation a
grand intérêt à capitaliser la somme de vos expériences pour rectifier notre
gouvernance actuelle dont l’objectif principal est la négation de la
compétition, le saccage des règles du jeu, le règne du superficiel, la
destruction totale du tissu social, l’instauration de la ruse et de la rage qui
conduira, si on n’y prend garde, à un déluge et un chaos généralisé. Nous
sommes au bord du gouffre! Les discours sans conviction ne sauraient remplacer
les actions. Les promesses sans cesse renouvelées ne sauraient constituer un
programme d’action. Les aveux montés de toute pièce ne sauraient remplacer la
détresse des millions de nos concitoyens fracassés, fragilisés, violentés,
chassés, poursuivis et dépossédés de leurs activités. Les populations
s’appauvrissent davantage car les entreprises sont de plus en plus en
difficulté. On a beau user de ruse et de tromperie pour faire croire le
contraire, c’est une réalité qui résiste au temps.
Monsieur le Président,
Chers congressistes,
Nous avons un peuple
patient. Le peuple béninois est de plus en méfiant de la classe politique en
général et encore plus depuis deux ans. Il est urgent de redonner espoir au
peuple. Il est urgent de faire du concret avec un peuple qui manque du minimum.
Il est temps de faire la noblesse de la politique par la parole tenue, la
compétition saine, le respect de nos concitoyens et l’humilité de savoir que
nous ne pourrons pas tout faire tout seul. Gouverner, c’est avoir l’ouverture
d’esprit suffisante pour faire travailler toutes les composantes de la Nation ;
c’est avoir la capacité de projeter une Nation vers son futur ; c’est disposer
des ressources morales et humaines nécessaires pour mobiliser les moyens de la
politique que l’on veut réaliser. Tout ceci manque cruellement à notre
gouvernance actuelle. L’ambition sans la morale n’est qu’un égoïsme sauvage
qui, au niveau de l'État, aboutit à un désastre dont on se relèvera
difficilement.
Telle est l’urgence
telle que je l’appréhende amèrement
aujourd’hui. Il est possible de transformer notre pays pour le bonheur
de tous. Il est possible de répondre aux attentes de nos populations. Il est
possible de créer de la richesse parce qu’il y a des Hommes qui y aspirent. Il
est possible de réformer notre administration pour mieux correspondre aux
sollicitations de nos populations. En somme, toutes nos actions publiques
doivent être conçues pour servir l’Etre. Tout investissement sur l’Homme est
forcément rentable. Mettons l’Homme au cœur de nos actions et définissons nos
priorités suivant ce critère capital. Pour que nos populations reprennent
confiance en la politique, réintroduisons le respect de la parole donnée, la
morale, la probité, l’efficacité.
Mesdames, messieurs,
Je voudrais avec vous,
dire que l’heure est grave. Notre pays traverse des situations extrêmement
difficiles dont les conséquences sont bien plus désastreuses que ce qu’on
laisse entendre. Nos populations ne sauraient attendre davantage pour résoudre
certaines de leurs difficultés. J’y suis déjà engagé. J’en ferai plus. Nous
pourrons en faire davantage ensemble.
Je souhaite plein
succès à vos travaux.
Déclaration du parti PRD
« Le moins qu’on puisse dire est que la grande majorité de
nos populations, notamment rurales, vit encore dans des conditions précaires
avec un manque cruel d’infrastructures décentes »
Excellence
Monsieur l’ancien Président de la République,
Monsieur le Coordinateur National des FCBE,
Mesdames et Messieurs les anciens Ministres,
Honorables Députés à l’Assemblée Nationale,
Mesdames et Messieurs les membres du Bureau Politique et des structures des FCBE,
Mesdames et Messieurs les Présidents de partis et représentants de partis politiques,
Distingués invités, en vos rangs et grades respectifs,
Mesdames et Messieurs,
L’honneur
m’échoit aujourd’hui de prendre la parole devant vous au nom du Président du
PRD, Maître Adrien HOUNGBEDJI actuellement hors du territoire national, mais
également au nom des militants du Parti du Renouveau Démocratique pour:
– Vous remercier pour nous avoir invités à vos présentes assises et surtout pour avoir envoyé une délégation des FCBE conduite par votre Coordonnateur National, à la cérémonie d’ouverture du 4è congrès ordinaire du PRD tenu à Porto-Novo les 1er et 2 décembre derniers, congrès au cours duquel d’importantes décisions concernant le PRD et la nation béninoise ont été prises.
– Vous encourager à transcender les affres de l’opposition en continuant d’exister et surtout en opérant la mutation de l’Alliance FCBE en parti politique.
Excellence Monsieur l’ancien Président de la République,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
Le
renouveau démocratique institué par l’historique Conférence des Forces Vives de
la Nation de février 1990 vise à ‟créer un État de droit et de démocratie
pluraliste dans lequel les droits fondamentaux de l’Homme, les libertés
publiques, la dignité de la personne humaine et la justice sont garantis,
protégés et promus comme la condition nécessaire au développement véritable et
harmonieux de chaque Béninois….”
Vingt-sept (27) ans après, quel bilan pouvons-nous faire du chemin parcouru ?
Mesdames et Messieurs,
Le
moins qu’on puisse dire est que la grande majorité de nos populations,
notamment rurales, vit encore dans des conditions précaires avec un manque
cruel d’infrastructures décentes. Cela n’est-il pas la preuve papable que les
politiques publiques successives mises en œuvre jusqu’ici sont pour la plupart
inadéquates ?
Pour remédier à cette défaillance dans la gouvernance de l’État, nous pensons qu’il faut commencer par opérer une réforme du système partisan encourageant la constitution de trois (3) ou quatre (4) grands partis nationaux au sein desquels seront enseignés aux cadres et aux militants les principes fondamentaux d’une bonne gestion des projets ou des organisations.
Excellence
Monsieur l’ancien Président de la République,
Distingués invités,
Mesdames, messieurs,
Je
ne voudrais pas abuser de votre temps précieux pour ce week-end de réflexion
mais je reste persuadé qu’au cours de vos travaux, vous saurez opérer les choix
stratégiques qui renforcent la démocratie et l’État de droit au Bénin.
Merci encore pour l’amitié que vous nous avez faite en nous invitant à partager ce moment avec vous.
Je souhaite pleins succès à vos
travaux.
Vive la démocratie béninoise !
Je vous remercie
Discours du Front pour
le Sursaut patriotique (Fsp), présenté par Maître Aboubakar Baparapé
Ci-contre, Aboubakar Baparapé (Photo d'archives) |
« […] si
ce char d’écrasement du peuple n’est pas arrêté, adieu les élections libres
justes et transparentes; adieu la liberté d’association en partis politiques,
adieu les libertés et la démocratie, adieu la paix et la sérénité dans les
foyers au Bénin »
Excellence Monsieur le Président Boni
YAYI,
Honorables Députés,
Monsieur le Coordonnateur national des
FCBE,
Messieurs les Représentants des
différents Partis politiques,
Mesdames et Messieurs les invités,
Mesdames et Messieurs les Congressistes,
Mesdames et Messieurs les journalistes,
Camarades militants et chers amis,
Le Front pour le Sursaut Patriotique
(FSP) remercie l’Alliance FCBE pour son aimable et militante invitation à son 2ème
Congrès. La tenue de ce Congrès, au regard de l’évolution de la situation
politique nationale depuis avril 2016 et des innombrables obstacles à surmonter,
relève d’un véritable exploit que le FSP salue.
Mesdames et Messieurs,
Votre 2ème Congrès se tient à
un moment de grands dangers contre la démocratie et l’avenir du pays. Oui,
jamais depuis 1990, les risques de retour à un pouvoir de dictature autocratique,
doublé de pillage au profit d’un clan au sommet de l’Etat, et de famine pour le
peuple, n’ont été aussi grands et manifestes. Les déguerpissements sauvages de
petits producteurs et sans alternative, la chasse aux opérateurs économiques
concurrents, les arrestations arbitraires, les violations répétées des libertés
publiques, le retour des poursuites et détentions politiques comme celle de
Laurent METONGNON et ses co-inculpés Saliou YOUSSAOU et consorts, sont
illustratifs. Les déclarations de ces derniers jours du Chef de l’Etat devant
les secrétaires généraux des syndicats et ensuite les éminents membres de
l’Episcopat catholique sont de nature à enlever les derniers doutes sur le
système de camp de concentration qu’entend instaurer contre notre peuple le
Président Patrice Talon.
Pour ceux qui en doutaient encore, il a
avoué qu’il est l’instigateur des propositions de lois scélérates (portées par
des députés) contre les libertés publiques, contre la vie privée des citoyens
et pour le pillage légalisé des ressources publiques. Il a reconnu à la face du
monde que notre Assemblée nationale est vassalisée. On comprend donc que la non
application des décisions de la Cour Constitutionnelle, non seulement par le
gouvernement, mais par la majorité parlementaire est du fait du Chef de l’Etat
qui demande de jeter ces décisions à la poubelle.
Pour ceux qui en doutaient encore, ces
dernières déclarations montrent la volonté cynique de conduire notre pays dans
le gouffre sous le couvert de réformes dont les effets et les finalités
reviennent à accroître le patrimoine privé du Chef de l’Etat et du clan autour
de lui, et à aggraver la faim et la misère du peuple.
Alors, deux conclusions claires se
dégagent : la gouvernance actuelle est un obstacle d’une part pour les
libertés, la démocratie et la paix au Bénin, et d’autre part, pour le
développement économique, l’avenir de la jeunesse et le bien-être des
populations.
Si l’on observe les tentatives de
déstabilisation de la Cour Constitutionnelle, le refus obstiné de désigner les
membres du Cos-Lépi, d’installer cet organe pour l’utilisation de la Lépi
jusqu’en 2021 au lieu du Ravip avec la société bien connue de tripatouillage
électoral, SAFRAN, si l’on écoute les désaccords ouvertement exprimés à propos
des décisions de cette Cour concernant les libertés publiques, aucun doute
n’est permis sur les intentions du Chef de l’Etat, sur ses plans et préparatifs
d’instaurer, avec une Cour constitutionnelle complètement aux ordres au
prochain renouvellement de ses membres, ce système de dictature autocratique.
Alors, si ce char d’écrasement du peuple n’est pas arrêté, adieu les élections
libres justes et transparentes; adieu la liberté d’association en partis
politiques, adieu les libertés et la démocratie, adieu la paix et la sérénité
dans les foyers au Bénin.
Mesdames et Messieurs,
Toute illusion à propos d’élections
libres, justes et transparentes sous le pouvoir de la ruse et de la rage,
serait suicidaire pour les libertés, la démocratie, la paix, l’avenir immédiat
de notre peuple et l’honneur de notre pays. Le pays est à terre. Le peuple a
faim. Pendant ce temps, les dirigeants s’octroient et justifient les
rémunérations pharaoniques de centaines de multiples de fois le salaire de
l’ouvrier ou de l’instituteur. Les dirigeants justifient la destruction des
petits producteurs sans aucune alternative, la destruction de l’Ecole, la
chasse aux entrepreneurs nationaux en mentant arrogamment que c’est ce qu’il
avait promis de faire.
Aucune élection libre, transparente et
démocratique n’est possible dans notre pays sans qu’on ait arrêté cette équipe
enivrée par le pillage, et changé la gouvernance de la ruse et de la rage. Rien
ne pourra redémarrer dans notre pays, pour sa reconstruction sans que l’on ne
se soit encore réuni, au cours d’une Assise Nationale, les Etats Généraux du
peuple, pour redéfinir les bases d’une autre gouvernance, une gouvernance
patriotique et de probité.
Les travaux de votre Congrès, le FSPen
est certain, renforceront la contribution, combien déjà importante, de l’Alliance
FCBE à l’intensification et la généralisation des combats pour arrêter la
gouvernance de dictature autocratique, de pillage et de famine de Patrice
TALON. Le peuple espère que votre Congrès aidera grandement à atteindre
l’objectif actuel: la réunion dans les plus brefs délais des Etats
généraux du peuple en vue d’une autre gouvernance, une gouvernance patriotique
et de probité.
Alors, pleins succès à vos travaux !
Vive la démocratie !
Je vous remercie.
Le
Comité de Suivi du FSP
Discours du Parti
communiste du Bénin (Pcb), présenté par Gilbert Kouessi
Gilbert Kouessi (Photo d'archives) |
« Comme nous
sommes ici dans la ville de Parakou, permettez-moi de citer les noms de
certains dignes fils du septentrion qui se sont sacrifiés pour cette noble
cause, qui, en donnant leur propre vie comme Mama Yari Moussa, Orou Gbéa Sianne,Toko
Yako El Zirkane, le jeune Fawaz, ou ceux qui ont sacrifié leur propre liberté
dans les commissariats, les camps militaires, des prisons comme celle célèbre de
SEGBANA ; je veux citer ici : Issoufou Alassane, Daloukowi Sanny,
Omer Thomas, Baparapé Aboubakar, sans oublier le ministre Allassane Tigri
présent à ce congrès et qui comme beaucoup ne le savent pas a été aussi enfermé
à la prison de triste mémoire de Ségbana »
Excellence Monsieur le
Président YAYI BONI,
Monsieur le
Coordonateur National des Forces Cauris pour un Bénin Emergent,
Messieurs les Députés,
Mesdames messieurs les
invités,
Mesdames et messieurs
les congressistes,
C’est un honneur et une joie pour moi de m’adresser à
votre congrès au nom du Parti Communiste du Bénin que vous avez bien voulu
inviter à ce moment important de la vie de votre organisation.
Depuis avril 2017,
le Parti Communiste du Bénin et les Forces Cauris pour un Bénin Emergent sont
engagés dans un combat commun contre le pouvoir autocratique et liberticide du
Président Patrice Talon et ce, au sein du Front pour le Sursaut Patriotique. En
effet, lorsque le Président Talon a voulu constitutionnaliser sa gouvernance
autocratique dans notre Loi Fondamentale afin de mieux asservir notre peuple,
comme nous et comme l’ensemble de notre peuple, vous avez dit non. Depuis ce moment, nous cheminons ensemble, et
tout ceux qui connaissent bien le Parti Communiste du Bénin savent que quand il
s’agit des intérêts supérieurs de notre pays et de notre peuple, quand il
s’agit de la défense des libertés, il répond toujours présent. Il en a toujours
été ainsi depuis sa création et sous tous les pouvoirs qui se sont succédé dans
note pays. Dans cette défense des libertés, il n’a jamais hésité à s’allier
avec tous ceux-là qui ont voulu comme lui à ces moments précis, s’engager dans
le même combat. Et toujours, quand il a jugé qu’à un moment précis, c’est le
combat à faire pour l’intérêt supérieur du pays et de son peuple, il s’y est
engagé de toutes ses forces. Nous l’avons fait sous la dictature du PRPB avec
la Convention du peuple, nous l’avons fait à beaucoup d’autres occasions et
c’est ce que nous faisons encore aujourd’hui avec le Front pour le Sursaut
Patriotique (FSP). Est-il besoin de rappeler ici que notre Parti a payé très
cher cet engagement pour la défense des libertés et de la souveraineté nationale ! C’est ainsi
que de dignes fils de notre pays ont été tués, torturés, emprisonnés pour leur
engagement. Comme nous sommes ici dans la ville de Parakou, permettez-moi de
citer les noms de certains dignes fils du septentrion qui se sont sacrifiés
pour cette noble cause, qui, en donnant leur propre vie comme Mama Yari Moussa,
Orou Gbéa Sianne,Toko Yako El Zirkane, le jeune Fawaz, ou ceux qui ont sacrifié
leur propre liberté dans les commissariats, les camps militaires, des prisons
comme celle célèbre de SEGBANA ; je veux citer ici : Issoufou
Alassane, Daloukowi Sanny, Omer Thomas, Baparapé Aboubakar, sans oublier le
ministre Allassane Tigri présent à ce congrès et qui comme beaucoup ne le
savent pas a été aussi enfermé à la prison de triste mémoire de Ségbana.
Mesdames, messieurs,
messieurs les congressistes,
N’est-ce pas dévoiler
un secret de polichinelle que de dire que nous n’avons pas toujours été ensemble ? Je le crois. Pas plus
tard que les élections présidentielles passées, nous n’avons pas fait les mêmes
choix. Parce que nous considérions que personne ne peut désigner de l’étranger
l’homme qui doit diriger le Bénin, une personne parachutée et qui n’a pas vécu
la vie réelle de notre peuple avec ses empathies et misères. Notre choix a été contraire au vôtre. Nous l’avons fait avec
conviction et détermination et si c’était à refaire, nous referions la même
chose.
Monsieur le Président, cher congressistes,
Un grand danger plane sur le Bénin,
il a nom Patrice Talon. Si nous ne prenons pas garde, si nous ne faisons pas
attention, le réveil sera douloureux si réveil il y a. En effet, par les actes
qu’il pose depuis son arrivée au pouvoir, le Président Talon veut imposer à
notre peuple, un pouvoir dictatorial en remettant en cause tous les acquis des
luttes pour la liberté et les semi-libertés consacrées dans notre Constitution
après la Conférence Nationale de février 1990. Après l’échec de sa tentative de
changement de notre Constitution en avril 2017, il a décidé de gouverner avec
ruse et rage. Depuis lors, il essaie de faire passer à l’Assemblée Nationale
par des députés achetés et aux ordres, tout ce qui était dans ce projet de
révision en le saucissonnant en lois particulières ; il en est ainsi de la
loi sur le renseignement, de la loi sur la fonction publique et les
collaborateurs extérieurs, de la loi sur les magistrats etc.; c’est dans
ce cadre qu’il a fait supprimer par ses députés, le droit de grève aux
travailleurs des hôpitaux et aux magistrats. Prochainement, on nous promet une
loi soi-disant sur le système partisan, une véritable déclaration de guerre
contre le droit d’association en parti politique dans notre pays.
Aujourd’hui, Patrice Talon a
domestiqué presque toutes les institutions de contre-pouvoir du pays comme on a
pu l’entendre et le voir lors de la présentation des vœux au Chef de l’Etat en
ce début d’année par Adrien HOUNGBEDJI. La seule institution qui semble lui
échapper et qu’il veut déstabiliser à tout prix, c’est la Cour
Constitutionnelle dont il refuse de respecter les décisions. Si on sait qu’en
juin 2018, c’est la fin du mandat de cette dernière et qu’il lui appartiendra
avec HOUNGBEDJI de doter le pays d’une nouvelle Cour, on voit les nuages qui
s’amoncellent sous nos yeux ? A côté de tout cela, il y a le RAVIP sur lequel
il compte pour truquer les élections et faire ce qu’il veut du pays. Notre
Parti réaffirme que Ravip avec SAFRAN est un outil de trucage et de fraude
électorale. La décision de la Cour constitutionnelle qui rétablit la Lépi
jusqu’en 2021 contrecarre la volonté du pouvoir de Talon de se servir du Ravip
avec SAFRAN pour le traficotage et la fraude pour les prochaines élections.
Voilà pourquoi Talon et son groupe au parlement se rebellent contre la
Constitution. Mais, notre peuple n’acceptera jamais que dans des élections à
venir dans notre pays, ce Ravip de fraude avec SAFRAN serve de base pour toute
liste électorale à la place de la Lépi avant 2021. Toute illusion à ce niveau
est suicidaire. Mais nous sommes convaincus que
comme tous les autres complots anti-démocratiques de TALON, ce complot
aussi sera mis en échec par notre peuple.
Messieurs
les congressistes,
Le
mercredi 7 février 2018, Patrice Talon a confessé devant la délégation
épiscopale catholique du Bénin qu’il avait une responsabilité dans la situation
actuelle du pays puisqu’il fait partie de la minorité qui a amassé sa fortune
sur le dos du peuple. Maintenant, comme pris de remords, il déclare qu’il veut
sauver le pays ! Alors, si c’est cela, pourquoi a-t-il refusé la
proposition du Parti Communiste du Bénin et du FSP de réunir les Etats Généraux
du peuple pour évaluer l’Etat du pays , voir les maux dont il souffre et
envisager ensemble les solutions à apporter ? Est-il plus intelligent que
tous les Béninois réunis ? En réalité, Patrice Talon n’a aucune volonté de
lutter contre la corruption puisque sa principale préoccupation a été de
reconstituer et d’accroitre sa fortune, mise à mal sous l’ancien pouvoir dés
son arrivée à la Présidence, allant même jusqu’à engloutir dans son patrimoine
personnel, un domaine de l’Etat dont il a la garde. Une des preuves, c’est
encore cette déclaration stupéfiante devant les centrales syndicales que lui,
le Président de la République, ne connait pas le propriétaire des stations d’essence « JNP » qui poussent
comme des champignons dans les rues de Cotonou !
Depuis
que le 13 octobre 2017, le Front pour le Sursaut Patriotique lui a lancé un
ultimatum demandant de convoquer les Etats Généraux, Patrice Talon fait tout
pour empêcher la roue de l’histoire de tourner. Il ne faut pas voir la raison
de l’arrestation de Laurent METONGNON ailleurs. Mais c’est peine perdue ;
les Etats Généraux auront lieu. Ils doivent se tenir dans
les meilleurs délais sinon, le peuple béninois est en danger de mort. Avec la
Cour Constitutionnelle aux ordres qui arrive, plus de libertés démocratiques,
plus de marge de manœuvre. Voilà pourquoi le peuple doit continuer ses luttes,
intensifier ses combats pour réunir les conditions pour la tenue rapide des
Etats Généraux afin de stopper les dérives autocratiques de Patrice Talon et de
son clan. Dans tous les cas, nous pouvons vous rassurer que le Parti Communiste
continuera de jouer sa partition dans l’union, la loyauté avec toutes les
forces qui accepterons de s’engager dans ce combat.
Plein
succès à votre Congrès !
Je
vous remercie.
Parakou
le 10 février 2018
Textes
réunis par la Rédaction du Journal Le
Mutateur
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