mardi 13 février 2018

« […] le Béninois ne peut pas dire qu’il a deux repas par jour », dixit l’Honorable Jean-Marie Alagbé

A l’issue du deuxième Congrès des Fcbe


Les 10 et 11 février 2018, le Centre d’Alphabétisation de la ville de Parakou a abrité le deuxième Congrès ordinaire des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Après avoir drainé un monde impressionnant à la cérémonie d’ouverture de la mi-journée du samedi 10 février, qui s’est déroulée sur l’Esplanade de la Place ’’Bio Guéra’’, et qui fut honorée par la présence de l’ancien Président de la République, le Docteur Boni Yayi, et par celle de bon nombre d’autorités du régime défunt, ce deuxième Congrès a tenu ses travaux. A l’achèvement de ceux-ci, au petit matin du matin du dimanche 11 février, l’Honorable Jean-Marie Alagbé, Rapporteur du Présidium les ayant conduits, a accepté de nous accorder une interview, ce qui a permis à cette personnalité de se prononcer sur diverses préoccupations cardinales liées au fonctionnement de la Minorité parlementaire à l’Assemblée nationale.

Le Député Fcbe, Jean-Marie Alagbé
Journal ’’Le Mutateur’’ : Bonjour Honorable Jean-Marie Alagbé. Nous sommes à la fin du deuxième Congrès ordinaire des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Quelles impressions avez-vous à livrer, à l’issue de ces assises ?


Honorable Jean-Marie Alagbé : Mes impressions sont très bonnes. Vous avez vu la grande mobilisation qu’on a eue, malgré tout le sabotage qu’il y a eu autour de cet événement, autour de notre deuxième Congrès ordinaire. Vous avez vu que les populations sont sorties suffisamment ; cela a été une fête ! Je pourrai vous dire que, maintenant, la machine, la nouvelle machine des Forces cauris pour un Bénin émergent vient d’être lancée ici, à Parakou.


Pourquoi a-t-on choisi Parakou pour ce deuxième Congrès ordinaire des Fcbe ?

Parakou fait partie des trois villes à statut particulier du Bénin. Si nous l’avons choisie, c’est à cause des déclarations qui ont été répandues selon lesquelles on n’y avait plus personne, c’est à cause des propos selon lesquels personne ne pouvait plus, aujourd’hui, nous suivre, surtout, dans la huitième circonscription électorale. C’est pour cela que nous sommes venus faire une démonstration de force ; nous sommes venus nous mesurer pour voir si, effectivement, nos militants étaient encore disponibles, s’ils étaient encore présents pour faire la lutte prochaine.


Concernant votre travail à l’Assemblée, vous vous êtes particularisé par votre appartenance assidue à la minorité parlementaire, c’est-à-dire à l’Opposition. Quel est le secret qui vous permet d’animer, avec vos autres collègues, cette opposition, contre vents et marées ? Comment parvenez-vous à réussir cela ? Comment parvenez-vous à le faire, malgré les attaques ?

C’est simple : la vérité ne porte pas beaucoup ; nous sommes en train de voir tout ce qui se passe dans le pays. On vous l’a dit souvent ; vous-mêmes, vous êtes présent, vous êtes Béninois : vous avez vu qu’il y a eu des casses dans ce pays ! La césarienne, ce qui se faisait gratuitement à nos épouses, à nos enfants, aujourd’hui, toutes ces choses sont payantes ! Vous avez vu : aujourd’hui, le Béninois ne peut pas dire qu’il a deux repas par jour ; ce n’est pas possible, il y a la misère ! Vous rencontrez les gens, les Béninois, aujourd’hui, vous lisez, sur leur visage, la misère … C’est pour cela que, depuis toujours, moi, je prends position, je dis que, nous autres, nous ne faisons pas l’Opposition pour l’opposition mais, ce qui est bon pour le peuple, les lois qui arrivent à l’Assemblée et qui sont bonnes pour le peuple, qui sont bonnes pour la jeunesse, nous, nous allons les voter. Mais, quand ce n’est pas bon, l’argent ne peut pas nous acheter.


Personnellement, vous avez adressé un certain nombre de questions orales au Gouvernement et qui, jusqu’à aujourd’hui, n’ont pas trouvé de réponse …

Si ce sont les questions orales, j’en ai déposé plusieurs et, comme on sait que ces questions, si jamais le Gouvernement vient pour y répondre, il y aura des étincelles dans l’air, au haut niveau même du Bureau de l’Assemblée, on n’aime pas programmer ces questions orales au Gouvernement avec débat …


Alors, qu’est-ce que la minorité parlementaire entend faire pour que cela change ?

Pour que cela change, maintenant, c’est facile : nous déposons nos questions orales au niveau de l’Assemblée mais, si le Président de l’Assemblée nationale n’arrive pas à les programmer, nous avons la presse qui est là, nous allons nous adresser à elle avec une conférence de presse, c’est déjà clair ! Nous ne sommes pas allés à l’Assemblée pour dormir. Si, aujourd’hui, on ne veut pas nous entendre, il y a des voies par lesquelles on peut se faire entendre : c’est vous, les journalistes, c’est la presse !


Nous nous acheminons lentement vers la fin de la septième législature, est-ce que vous pensez vous présenter à nouveau aux élections législatives, dans votre circonscription électorale ?

Je n’ai pas de volonté, l’homme même ne se choisit pas chef, c’est Dieu ; tout dépend du comportement que j’ai eu tout le long de ce mandat ; il appartient aux populations, il appartient aux membres du Parti de porter leur choix ou non sur ma personne. Donc, retourner à l’Assemblée, c’est le Parti qui en décidera, ce sont les populations qui en décideront.


Propos recueillis par Marcel Kpogodo

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