Dans le cadre de la
Déclaration de la Coalition pour la défense de la démocratie au Bénin
Se sont réunis à Djeffa,
dans la matinée du samedi 14 avril 2018, de grosses pointures politiques parmi
lesquelles les anciens Présidents de la République, Nicéphore Dieudonné Soglo
et Boni Yayi, le Président de l’Union sociale libérale (Usl), Sébastien Ajavon,
l’ancien Médiateur de la République, Albert Tévoèdjrè, les membres des Forces
cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), du Front pour le Sursaut patriotique
(Fsp) et de bien d’autres formations politiques. Ces personnalités se sont
réunies sous le sceau de la Coalition pour la défense de la démocratie au
Bénin. A l’issue des assises, une Déclaration a été rendue publique, pointant
du doigt neuf grosses plaies caractérisant le régime de la Rupture après deux
ans de pouvoir et les assortissant de trois recommandations essentielles,
adressées au Chef de l’Etat, patrice Talon. Intégralité de la Déclaration …
De gauche à droite, Sébastien Ajavon, Boni Yayi, Nicéphore Soglo, Albert Tévoèdjrè |
Intégralité de la Déclaration
de la Coalition Pour la Défense de la Démocratie au Bénin
Béninoises,
Béninois !
Chers Compatriotes de
l’Intérieur et de la Diaspora !
Notre pays, le Bénin,
va mal !
En effet, le Bénin,
notre pays est plongé dans une grave crise aux dimensions
multiples, politique, économique, sociale et culturelle.
La cause de cette
situation, vous vous en doutez tous, est la gouvernance du pouvoir depuis deux
ans. Cette gouvernance est caractérisée par :
1 / De graves conflits
d’intérêts au sommet de l’Etat avec une véritable Offre Publique d’Achat
sur le Bénin et sur toutes ses ressources au profit exclusif du Chef de
l’Etat et de son clan.
2 / Une opacité totale
de la gestion des affaires du pays
3 / Des privatisations
sauvages (sous divers noms) des secteurs vitaux de l’économie nationale et la
dernière en date est celle du Port Autonome de Cotonou livré à un Groupe
étranger dans des conditions totalement inconnues du peuple.
4 / Des licenciements
massifs des travailleurs des secteurs structurés ainsi que des destructions des
moyens et conditions d’existence des petites gens et des couches populaires
complètement fragilisées et affamées.
5 / Les destitutions
systématiques des Maires soupçonnés d’opposition au pouvoir dit de la
Rupture.
6 / Le mépris du peuple
et le refus du dialogue franc avec les travailleurs et autres Autorités morales
de ce pays.
7 / Des attaques
frontales aux libertés fondamentales, acquises de haute lutte par le Peuple et
consacrées par notre Constitution, qu’il s’agisse des libertés
d’association, de presse, de manifestation et d’opinion.
8 / Une véritable
chasse à l’homme est ouverte, sous le couvert de la lutte contre la corruption,
contre les opposants à la politique actuelle, qu’il s’agisse des hommes
d’affaires, des élus locaux, des syndicalistes de proue et des femmes de
marchés.
9 / Une attaque
frontale contre la Justice dont on veut remettre en cause l’indépendance, une
justice qui a tenu bon et permis aux exilés de retrouver la terre de leurs
ancêtres dans un passé récent.
La conséquence de cette
gouvernance catastrophique, c’est que notre pays est paralysé depuis bientôt
trois mois, et les rswouages principaux du fonctionnement de l’Etat sont
bloqués : les établissements scolaires et les universités sont
fermés. Les élèves et étudiants sont dans les rues et ne savent plus à
quel saint se vouer. Les hôpitaux sont fermés et la population est privée du
droit élémentaire aux soins de santé. Les tribunaux sont, eux aussi,
fermés avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur la vie quotidienne
des paisibles citoyens. Beaucoup d’autres administrations participent également
à ce mouvement général sans être formellement en grève. Le dialogue avec les
partenaires sociaux est dans l’impasse: tout le peuple est en rébellion contre
la politique actuelle.
Béninoises,
Béninois !
Chers
Compatriotes !
La Constitution qui est
le Contrat social qui lie tous les citoyens de ce pays, est attaquée de front
par celui-là même chargé par serment, de la Garantir et de la Protéger. Par ses
déclarations et actes quotidiens, le Président de la République affirme
s’opposer aux Décisions de la Cour Constitutionnelle, la plus haute Juridiction
constitutionnelle de notre pays et véritable clé de voûte de notre Constitution
qu’il se refuse systématiquement à exécuter.
Le dernier cas en date
est la non application jusqu’à ce jour, en complicité avec le Président de
l’Assemblée nationale, de la décision DCC 17-262 faisant injonction au
Parlement de désigner ses représentants au COS-LEPI au plus tard le 21 décembre
2017 et d’installer le COS-LEPI au plus tard le 29 décembre 2017.
Béninoises,
Béninois !
Chers
Compatriotes
La plupart des pays en
guerre en Afrique sont ceux qui gèrent mal entre autres les conflits
post-électoraux lesquels conflits naissent pour l’essentiel de la mauvaise
gestion des listes électorales. Le refus par le Gouvernement du Président
Patrice TALON en complicité avec l’Assemblée Nationale d’installer le COS-LEPI
en vue de l’apurement de la liste électorale permanente informatisée (LEPI),
est une porte ouverte à cette dangereuse perspective.
Aucun patriote
démocrate ne peut accepter cette posture. La Cour constitutionnelle a rappelé
dans sa décision que la LEPI a une validité de dix ans et court de 2011 à 2021.
Nous devons donc tous nous mobiliser pour qu’elle soit actualisée pour éviter
des crises postélectorales.
Le Gouvernement a
l’obligation de garantir un processus électoral transparent, équitable,
consensuel car dans notre pays, le consensus a une valeur constitutionnelle
ainsi que l’a souvent rappelé la jurisprudence constante de la Cour
constitutionnelle. Pour ce faire donc, il urge d’installer sans délai le
COS-LEPI conformément à la loi 2013-06 du 25 novembre 2013 portant Code
électoral en République du Bénin, et la décision DCC 17-262 de la Cour
Constitutionnelle.
Béninoises,
Béninois !
Chers
Compatriotes
- Nous, Forces
Vives et Patriotiques de la Nation, sous le haut parrainage de leurs
Excellences, les Anciens Présidents de la République, Nicéphore Dieudonné SOGLO
et Thomas Boni YAYI,
- de Sébastien
AJAVON, Président d’honneur de l’USL,
- Pr Albert
TEVOEDJRE, Médiateur émérite de la République,
- Pr Philippe
NOUDJENOUME, 1er Secrétaire du Parti Communiste du Bénin,
- de certaines
Hautes Personnalités comptables des décisions de l’historique Conférence
Nationale des Forces Vives,
- des Députés
acteurs du rejet du projet de constitution le 4 avril 2017
- des Hauts
Responsables du Front pour le Sursaut Patriotique (FSP),
- des
Personnalités des Organisations de la Société Civile
- et avec les
soutiens des autorités morales, des forces populaires et républicaines,
réunies ce jour, Samedi
14 Avril à Djeffa dans la commune de Sèmè-Kpodji déclarons
solennellement :
1°- Que la Constitution
du 11 décembre 1990 est l’expression unique de notre vouloir vivre ensemble.
2°- que le Président de
la République est coupable de violations manifestes du serment prêté le 06
avril 2016 en ne respectant pas les décisions de la Cour constitutionnelle
ainsi que les lois de la République.
3°- Mettons en garde
l’Assemblée Nationale contre toute velléité visant à faire remplacer la LEPI
par une liste extraite du RAVIP.
En conséquence nous
demandons au Président Patrice Talon de prendre la mesure des choses
et de :
1°- faire installer,
sans délai, le COS-LEPI conformément aux décisions de la Cour
Constitutionnelle ;
2° faire procéder à un
audit préalable de cette LEPI, en vue des élections législatives et
présidentielles, constitutionnelles qui sont insusceptibles de report.
2°- Redonner la parole
au Peuple en convoquant d’urgence une Assise nationale des Forces Vives de la
nation en vue de redéfinir de nouvelles bases consensuelles de gouvernance du
pays.
3°- En cas de non
satisfaction de ces exigences le peuple béninois, Maître unique de sa
souveraineté sera invité à prendre ses responsabilités, conformément à
l’article 66 de la Constitution.
Nous tenons à saluer
ici le Clergé catholique et l’Union Islamique du Bénin ainsi que toutes les
Bonnes volontés pour tous leurs efforts en faveur de la paix.
Que le Dieu de
Bêhanzin, Kaba et Bio Guerra bénisse notre pays,
Enfants du Bénin,
debout !
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