Dans le cadre d’une
publication sur sa page Facebook
Au lendemain des
assises effectuées à Djeffa par les prestigieux membres de la Coalition pour la
défense de la démocratie au Bénin, le samedi 14 avril 2018, dans la Commune de
Sèmè-Kpodji, une instance à l’issue de laquelle une Déclaration historique a vu
le jour, et qui a fait voir verser des larmes, à son départ des lieux, par l’ex-Président
de la République, le Docteur Boni Yayi, cette personnalité a partagé une
déclaration justificative de ce comportement. C’était le dimanche 15 avril
2018, en milieu de matinée, sur sa Page Facebook. Il ressort qu’il n’était
nullement question de jouer de la comédie. L’intégralité du propos de l’ex-Chef
de l’Etat …
De gauche à droite, Boni Yayi et Nicéphore Soglo, aux assises de Djeffa, du samedi 14 avril 2018 |
Intégralité de la
Déclaration de Boni Yayi sur sa page Facebook
« LE SENS DE MA PRESENCE
A DJEFFA A L’INVITATION DES FORCES VIVES DE LA NATION »
« Notre patrie va mal.
Sortons de cette tautologie. Les symptômes s’aggravent mais les racines ne
datent pas d’aujourd’hui. Interrogeons notre histoire et notre passé lointains.
Notre responsabilité est partagée dans ce qui nous arrive. La surprise est que
la rupture promise ne rassure plus le peuple. Le concept est génial mais la
pratique sociale a déjà abouti à une crise de confiance en notre sein.
Gouvernement - institutions – société civile – jeunes – femmes – travailleurs,
peuple, etc.
L’Etat de veille
conféré à tout citoyen a déserté le forum. Les acquis de notre Conférence
Nationale et de notre constitution ne sont plus garantis. Nous en sommes tous
comptables avec le silence de tous face à ce Peuple victime d’un système
éducatif défaillant. Sans éducation point de démocratie.
Victime d’une crise de
confiance, ce Peuple est dans le sous-sol d’une misère sans précédent avec le
risque d’une aggravation programmée par le rejet répétitif de notre
architecture légale et constitutionnelle en matière électorale. L’Appel de
Djeffa est fondamental : le respect des décisions de la Haute juridiction
constitutionnelle : la mise en place de la LEPI et du COS-LEPI pour des
élections transparentes, équitables, pacifiques et consensuelles. Autrement
plus d’Etat de droit et de Démocratie.
Mes gouttes de larmes,
vraiment non préméditées et loin d’une comédie, état l’âme d’un ancien
Président qui s’accuse aussi, à côté de mon ainé Nicéphore Dieudonné SOGLO dans
la plus haute fonction au sommet de notre Etat, du Frère Melchior Albert
TEVOEDJRE, de notre hôte Sébastien AJAVON, Président NATA et autres
personnalités que je salue, je dis bien mes larmes sont le signe d’une honte,
d’un regret et d’une alerte face au drame qui nous guette sans le consensus du
processus électoral en cours.
Ces pleurs partagent en
même temps les souffrances de ce peuple et de cette jeunesse.
Où va ma patrie que
j’aime si tant ? Assurément je n’ai pas le monopole du Cœur. Au terme de mon
mandat constitutionnel au sommet de l’Etat, je m’attendais naturellement à plus
de consensus, valeur constitutionnelle dans la gestion des affaires de notre
cité commune, car à aucun moment je n’ai cru que tout était parfait sous moi.
C’est évident et la Palice en dirait autant. Faire mieux que mon
administration, c’est le sens de toute alternance démocratique. Autrement,
cette alternance serait piégée.
Sortons vite ensemble
de ce guêpier et de ce piège dans l’unité nationale et sans considération d’âge
ni de sexe et allons à une république exemplaire qui facilite la mise en place
d’un Etat fort et d’une Autorité respectueuse.
L’Appel de Djeffa a
vécu et est devenu historique avec l’ultimatum lancé à tous pour le respect de
notre Loi Fondamentale, notre Vouloir Vivre Ensemble, notre attachement à ce
consensus à valeur constitutionnelle pour éviter le drame des processus
électoraux mal préparés qui malheureusement nous menacent en ce moment.
Les réformes
structurelles comme institutionnelles pour une véritable transformation
radicale de notre pays, source d’une croissance inclusive dans l’intérêt de
tous, notamment de cette jeunesse sans emplois sont possibles. Elles exigent
cependant la cohésion et l’adhésion négociée de tous. Pour convaincre, ces
réformes doivent éviter les conflits d’intérêts au sommet de l’Etat. Oui c’est
possible. Soyons ensemble et unis autour de l’idéal de paix et de développement
durable et partagé de notre pays.
En ma qualité d’Homme
d’Etat et Homme politique, je défendrai toujours cet idéal à l’instar du combat
des grands hommes d’Etat de ce monde, soucieux de leur leadership pour changer
leur pays et notre planète. Le Président OBAMA est en pleine tournée dans son
pays pour sensibiliser les américains sur les nombreux défis à relever par son
pays comme une nation unie décidée à préserver sa place de première Puissance
Mondiale. C’est mon rêve pour mon pays le Benin et je le partagerai sur toute
l’étendue du territoire national et dans le monde. C’est mon Droit et mon Devoir.
Que Dieu vous bénisse
tous et bénisse la jeunesse de mon Pays ».
Dr Thomas boni YAYI
Ancien Président du
Bénin
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