Après leur conférence de presse
du mardi 28 octobre dernier
L’une des salles de
conférence du Codiam, à Cotonou, a servi de cadre à une nouvelle conférence de
presse sur la Liste électorale indépendante informatisée (Lépi). Mais, cette
fois-ci, elle concernait le fonctionnement interne du Conseil d’orientation et
de supervision de la Lépi (Cos-Lépi). Les députés Karimou Chabi Sika et
Epiphane Quenum étaient à l’initiative d’un échange avec les journalistes, qui
n’a fait que tout embrouiller, à nouveau, sur la crise pré-électorale.
Karimou Chabi Sika |
Les Honorables Karimou
Chabi Sika et Epiphane Quenum, membres du Conseil d’orientation et de
supervision de la Liste électorale indépendante informatisée (Cos-Lépi) ont
complètement remis en cause l’essentiel du message que leurs homologues, Sacca
Lafia, Augustin Ahouanvoébla et Nicaise Fagnon, respectivement, Président,
Vice-président et Rapporteur de la
structure de préparation de la tenue des prochaines élections, qu’est le
Cos-lépi, ont fait passer, le lundi 27 octobre dernier.
C’est à l’occasion d’une
conférence de presse que ces deux députés ont tenue, dans la soirée de ce mardi
28 octobre, au Codiam de Cotonou. Selon eux, la gestion des affaires par le
Bureau dont les responsables sont sus-mentionnés s’opère dans un flou total, ce
qu’ils soutiennent par le fait que ces trois responsables du Cos-Lépi ne font
pas connaître un rapport de gestion ni un point financier, de même qu’ils s’abstiennent
de faire voter le budget en plénière et qu’ils se font remarquer par une « mauvaise
orientation des activités », vu qu’ils sacrifient le primordial au profit
de l’accessoire. Toujours à les en croire, Sacca Lafia et ses deux collègues
auraient dû réclamer entre 3 et 4 milliards, au plus, au Gouvernement, au lieu
des 8 milliards exigés, tout dernièrement, par eux. Et, dans un grand élan, l’Honorable
Chabi Sika a, comme à son habitude, mis complètement en doute la dotation du
peuple béninois de la Lépi, le 17 décembre prochain, une date qu’il a dénommée « Date
de magicien », prophétisant que ce serait le moment où il y aurait un « grand
miracle ». En dehors de cela, il a montré que, contrairement aux
déclarations faites par Sacca Lafia, selon lesquelles, l’équipe actuelle de
toilettage de la Lépi aurait tout repris à zéro, c’est plutôt d’une certaine
continuité qu’il s’agit, depuis les résultats livrés par l’équipe d’Arifari
Bako.
Epiphane Quenum |
Une telle sortie, à la
veille d’un rencontre fatidique à laquelle le Chef de l’Etat a conviée tous les
membres des différentes structures impliquées dans l’organisation des trois
prochaines grandes élections, sonne comme une grande manœuvre pour semer
davantage la diversion et faire paniquer le peuple béninois. Cette stratégie de
communication est d’autant plus préoccupante qu’elle émane de représentants du
peuple qui ne sont pas loin d’appartenir à la même famille politique qu’est l’Alliance
des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), surtout en ce qui concerne
Sacca Lafia, Nicaise Fagnon et, notamment, Karimou Chabi Sika.
Voilà un
spectacle de mauvais goût qui honore peu une famille politique, celle du Chef
de l’Etat ; elle donne l’impression qu’un manque total de coordination des
idées et des visions puis, pourquoi pas, des intérêts, met à nu des cadres
politiques par rapport auxquels il faudrait se demander si c’est ce pour quoi
ils ont été portés au Cos-Lépi qui fait leur préoccupation essentielle ou autre
chose de difficilement avouable. Si, en réalité, cette conférence de presse ne
fait que développer le soupçon d’une gestion peu catholique des fonds exigés et
laborieusement octroyés par le Gouvernement, dans le cadre des activités de la
Lépi, elle résonne comme un son de cloche de l’intérieur, révélateur, non
seulement d’un malaise, mais de quelque chose qui ne tourne pas rond dans le
fonctionnement du Cos-Lépi et dans la gestion des fonds du contribuable
béninois à eux affectés. Vivement que des initiatives plus pointues de contrôle
des activités de tous ordres du Cos-Lépi viennent clarifier ce qui semble être
une véritable caverne d’Ali
Baba. Le plus pitoyable de tous : le Chef de l’Etat qui, impuissant,
assiste, en plus, en sa fin de mandat, au déchirement de ceux qui ont ardemment
soutenu, huit ans durant, ses actions, au Parlement.
Marcel Kpogodo
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire