Ils concourent à cultiver l'embarras de choix
Pour les élections
présidentielles qui s’annoncent pour l’année 2016, plusieurs potentiels
candidats ne manquent pas de faire connaître leur intention de succéder au
Président Boni Yayi. Parmi ceux-ci, Pascal Irénée Koupaki, ancien Premier
ministre et, Abdoulaye Bio Tchané, ancien Directeur Afrique du Fonds monétaire
international, sont deux challengers qui présentent des caractéristiques
semblables.
Pascal Irénée Koupaki
et Abdoulaye Bio Tchané sont deux présidentiables qui impressionnent les
citoyens exigeant la rigueur dans la méthode et le sens des valeurs du travail.
Des sources très proches de plusieurs cadres ayant travaillé administrativement
dans le sillage de ces deux hommes, ils se font remarquer par leur ponctualité
à toute épreuve ; les concernant, la haine du retard fait d’eux des
personnalités qui font bouger, comme une fourmilière, le milieu bureaucratique
dans lequel ils exercent. Ont-ils donné leur accord pour être présents à une
rencontre quelconque, à une ouverture de séminaire, notamment, ils se
présentent sur les lieux, plusieurs minutes à l’avance, attendant d’être pris
en charge par le protocole de la manifestation et d’être installés à leur
place, à la tribune.
Pascal Irénée Koupaki |
Du temps où Abdoulaye
Bio Tchané était Ministre des Finances du Président Mathieu Kérékou, il n’était
pas rare de le voir, seul, entouré de ses proches collaborateurs, attendant que
les autorités et les participants à une manifestation officielle se présentent,
dans le temps requis, pour lancer une activité.
Non seulement ces deux
hommes sont rigoureux sur l’heure, pour ceux qui les ont vus travailler mais,
aussi, ils manifestent une rigueur à nulle autre pareille dans le traitement
des dossiers. Toujours selon des hommes ayant travaillé à leurs côtés, ils
sont méticuleux, pointilleux et ne laissent rien au hasard, l’imprévu n’a pas
de place dans leur calendrier. Ce sont des hommes de dossier qui n’affirment rien
sans avoir en leur possession toutes les données nécessaires pour se prononcer,
pour analyser.
Abdoulaye Bio Tchané |
En dehors de ces traits
de caractère, Pascal Irénée Koupaki et Abdoulaye Bio Tchané se sont battus pour
se faire remarquer par une certaine intégrité et par un anti-populisme qui les
ont toujours démarqués des personnalités avec lesquelles ils ont siégé dans un
gouvernement ; ce ne sont pas des genres d’hommes que vous verrez
facilement dans des situations politiciennes de meetings de prières ou de
remerciements de nomination au Chef de l’Etat, ils se contentent généralement
de jouer le rôle technique qu’on attend d’eux, pas plus. Aussi, quand on parle
d’eux comme des personnalités de rigueur, ils ne tolèrent pas les compromis politiques,
les pratiques de mauvaise gestion, de prévarication, de corruption, ce qui fait
qu’il est rare de trouver un scandale qui pourrait les entacher.
Dans le cas d’espèce,
Bio Tchané s’est illustré, en août 2001, dans la fouille des casiers des
douaniers au Port de Cotonou, semant la déroute dans leurs rangs ; sous sa
gestion au Ministère des Finances, plus d’un cadre rançonneur des usagers n’a
pas manqué d’être limogé et privé, pour toujours, des avantages d’Agent
permanent de l’Etat (Ape). Du côté de Pascal Irénée Koupaki, la soustraction, à
son niveau, des portefeuilles successifs
de l’Economie et, ensuite, des Finances, dans les premières années du
Changement, est interprétée par certains observateurs comme la difficulté qu’il
avait de répondre favorablement à des pratiques de favoritisme politique, en
matière de passation de marchés à des hommes d’affaires, partisans férus du
Président.
En outre, Koupaki et
Bio Tchané développent une carrure identique lorsqu’on les voit montrer de l’austérité,
de la sobriété en toute chose, manquer de chaleur populiste, avoir une tenue
extérieure sérieuse, rigoureusement contrôlée : ils ne font rien n’importe
comment, n’importe où et n’importe quand ; avec eux, tout semble
parfaitement contrôlé, rien ne donne l’impression d’être laissé au hasard.
Mais, l’appartenance de
chacun de ces deux futurs présidentiables à un gouvernement a toujours
constitué pour eux un élément de fragilisation. Dans le cas de Bio Tchané, l’histoire
retiendra qu’il est le Ministre des Finances ayant reçu le chèque d’achat de la
Sonacop, des mains de Séfou Fagbohoun, un achat avec les fonds propres de l’entreprise.
Du côté de Koupaki, plusieurs scandales ayant émaillé le régime du Président
Yayi ne le déchargent pas trop, ce qui amène certains citoyens à vouloir lui
demander des comptes, dans la gestion de dossiers clés, notamment, celui d’Icc
Services.
Malgré tout, cette
considération ne change rien à ce que ces deux hommes sont intrinsèquement :
des personnalités de qualité qui n’attendent que l’accord électoral du peuple
pour qu’ils apportent beaucoup plus leur contribution d’ordre politique au
rayonnement du Bénin.
Marcel Kpogodo
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