Activités
professionnelles
Quelques
métiers en prise au quotidien avec des risques
Dans les principales
agglomérations béninoises, des milliers de personnes exercent différentes
professions pour lesquelles elles encourent un danger pour leur santé, et ce, à
court, moyen et long terme.
Un apprenti mécanicien en plein travail
Photo : Bernado Houenoussi
Ils sont entres autres, mécaniciens,
maçons et menuisiers et travaillent depuis plusieurs années dans l’informel. Mais
s’ils ne veulent pas y penser, c’est surtout leur santé qui est danger parce qu’ils
ne prennent aucune mesure de sécurité au travail. Nous sommes dans le quartier
de Vodjè, où Florent exerce en tant que mécanicien depuis quinze ans déjà. Au
quotidien, son job consiste à réparer les motos à quatre temps dont le nombre
augmente sans cesse à Cotonou. Mais, Florent inhale les gaz d’échappement des
engins pour lesquels son « expertise »
est sollicitée. Un tee-shirt et un pantalon noircis de part et d'autre par l’huile à moteur utilisée
par les motos, constituent son tenue de travail. Très gai, il affirme n’aller à
chez le médecin que lorsqu’il ressent des symptômes du paludisme ou d’autres
maladies. Mais jamais, il n’a fait check-up pour se faire idée sur l’état de
ces différentes fonctions vitales.
Un
brin fataliste
Quant aux maçons, ils sont
constamment aux prises avec le ciment fait à base de calcaire et utilisé pour
fabriquer les briques dont ils se servent lors de la construction des maisons.
Les menuisiers, absorbent par la voie respiratoire les fins débris de la sciure
du bois qu’ils utilisent pour fabriquer les tables, lits et autres bancs. De Florent, aux maçons et aux menuisiers, tous ont eu à un moment cette pointe de
fatalisme, qui témoigne du fait qu’ils étaient conscients du danger qu’ils
encouraient. Laissés à leur propre sort par l’Etat, chacun d’eux s’échinent à
se protéger en utilisant des moyens rudimentaires. Accessoirement, Albert, le
maçon utilise un cache-nez, alors que Samson le menuisier nous confie qu’il
prend à la fin de chaque semaine deux à trois de « lait peak ». Pères de familles pour la grande majorité
d’entre eux, ils sont assez souvent le principal soutien financier de leurs
enfants et compagnes. Les ennuis de santé qu’ils pourraient donc avoir dans
quelques années, constituent valablement un motif d’inquiétude. En effet, cela
est susceptible de remettre en cause l’avenir de toutes ces personnes qui
dépendent d’eux.
Bernado
Houenoussi
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