Revente
à la sauvette de cartes Sim à Cotonou
Quel
sort pour les acteurs de ce secteur informel?
Une dizaine d’années
après l’installation du 1er réseau Gsm au Bénin, le nombre des
abonnés au téléphone mobile connait depuis cette date une augmentation
constante. Outre les sociétés de téléphonie mobile et les autres acteurs qui
évoluent dans un cadre légal, d’autres se sont aussi faits une place au soleil
mais au détriment de la loi.
En parcourant les abords des agences des opérateurs Gsm qui sont notamment situés aux quatre coins de la ville de Cotonou, on remarque facilement ces jeunes hommes et femmes qui tiennent en main des kits de connexion qu’ils proposent aux passants. Avec parfois une attitude qu’on peut assimiler à du racolage actif, ils courent à gauche et à droite afin d’attirer ces personnes qu’ils considèrent avant tout comme des clients potentiels. Le principe de cette activité informelle qui a pilon sur rue depuis 04 à 07 ans est simple : il s’agit de vendre ces kits de connexion qui comportent souvent une carte Sim, une plaquette et un guide d’utilisation. La personne qui s’en procure, n’a donc plus besoin d’aller dans l’agence de l’opérateur mobile dont il souhaite devenir un abonné. Au demeurant, il ne leur présente aucun document officiel pouvant attester de son identité. Les revendeurs de ces kits de connexion, ont quant à eux un circuit plus ou moins officiel, où ils achètent ce produit par lots de centaine. Au grand dam du danger qu’ils courent lorsqu’ils se postent à certaines artères principales de la ville de Cotonou, ils ont fait de cette activité un moyen pour joindre les deux bouts. Tolérés par ces sociétés dont ils occupent dès le début de la journée la devanture, on retrouve entre autres parmi eux des déscolarisés et des personnes au chômage.
Une
amorce de reconversion ?
Depuis le dernier trimestre de
l’année 2010, l’Autorité transitoire de régulation des postes et
télécommunications (Atrpt), a demandé aux 05 opérateurs Gsm exerçant aux Bénin
de procéder à une identification de tous leurs abonnés. Si les principaux
concernés ont tôt de se plier à cette demande, cette opération pouvait
éventuellement sonner le glas de l’activité de revente de cartes Sim, car
dorénavant tous les propriétaires de cartes Sim devaient être identifiés. Or
cette idée, va à l’encontre du principe de base de la revente à la sauvette de
cartes Sim. Près de deux ans après, les revendeurs de cartes Sim n’ont pas à
s’en faire pour l’avenir. Néanmoins, on remarque aussi qu’une frange non
négligeable de ces personnes vend aussi depuis deux à trois ans des téléphones
portables qu’ils disposent dans des vitrines bien achalandées. C’est le cas de
Thierno, qui a débuté dans la vente de cartes Sim depuis 2007. « Depuis près de deux ans, j’ai pu
m’offrir cette vitrine », nous confie t-il. « C’est une nouvelle activité qui s’ajoute à celle que je faisais
avant » continua t-il. C’est la principale source de revenus de ce
jeune homme âgé de 29 ans qui a arrêté ses études en classe de 3ème.
Bernado
Houenoussi
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