Situation en Côte d’Ivoire
Que pense Bruno Amoussou du hold-up de Gbagbo ?
Président de l’Union fait la nation (Un) mais, avant tout, celui du Parti social démocrate (Psd), Bruno Amoussou est membre de l’International socialiste, au même titre que le Front populaire ivoirien (Fpi) de Laurent Gbagbo. Le Parti socialiste (Ps) français qui est également membre de cette union qui regroupe les partis politiques d’obédience socialiste, s’est prononcé officiellement en faveur de la position de la communauté internationale. Proche de Laurent Gbagbo ou, tout au moins, sur le plan idéologique, Bruno Amoussou s’est muré dans un silence lourd de sens au sujet du contexte sociopolitique actuel en Côte d’Ivoire.
Au mois de juin 2008, le Bénin a abrité le sommet de la Cen-Sad. Boni Yayi, hôte de la rencontre, accueille ses homologues à l’aéroport de Cotonou. A l’arrivée de l’avion présidentiel ivoirien duquel on attendait que ce soit Laurent Gbagbo qui en sorte le premier, c’est Bruno Amoussou, tout sourire, qui pointe son nez, suivi, quelques instants plus tard, par celui que Boni Yayi attendait. Ce fait a provoqué beaucoup de commentaires à l’époque. Mais, cela en disait long sur la proximité entre les deux hommes que sont Bruno Amoussou et Laurent Gbagbo, le second ayant permis au premier de bousculer le protocole d’usage. Quoi qu’il en soit, Bruno Amoussou ne s’est pas encore prononcé sur la situation actuelle en Côte d’Ivoire. L’Union fait la nation (Un), dont il est l’un des ténors, accuse le pouvoir actuel de vouloir verrouiller tout le dispositif qui sera mis en place pour l’échéance électorale de mars 2011. Et, lors d’un point de presse, tenu le 06 décembre dernier, Janvier Yahouédéhou, l’un des lièvres de l’opposition, laissait entendre que le Bénin courait le risque d’avoir à l’avenir deux ou trois présidents, si on ne prenait pas garde de veiller à une bonne organisation du prochain scrutin présidentiel qui est en ligne de mire. Le diable étant dans les détails, certaines analyses perfides pourraient déduire du silence actuel d’Amoussou, un consentement tacite aux manœuvres de Gbagbo pour garder le pouvoir. L’Un fait partie du Front pour la défense de la démocratie (Fdd), un regroupement qui professe de défendre la démocratie béninoise qui serait en danger. Le Fdd peut aussi valablement prétendre à une vocation sous-régionale, car des initiatives du même type sont notées dans d’autres pays de lasous-région ouest-africaine. Amoussou a plus qu’intérêt à se prononcer, car il n’est pas tenu à une certaine obligation de réserve, comme le Gouvernement béninois. Même si comparaison, n’est pas raison, la victoire de Ouattara peut résolument inciter l’Un à décupler davantage ses forces pour la bataille politique de 2011. Ouattara ayant réussi à renverser la vapeur, de même que tous les pronostics qui le donnaient perdant face à Gbagbo, sa victoire a aussi sonné, comme une piqure de rappel au camp yayiste, la réélection de Boni Yayi n’étant pas acquise et, ce, malgré tout ce qui est dit, ici et là.
Bernado Houenoussi
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