Après la proclamation de la victoire d’Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire
Panique dans le camp Yayi
Le verdict des urnes est tombé en Côte d’Ivoire, depuis hier. Alassane Dramane Ouattara a été déclaré vainqueur du second tour des élections présidentielles ivoiriennes, avec 54,1%, par la Commission électorale indépendante. Contre toute attente, ce résultat a produit un certain branle-bas dans le microcosme politique béninois, version mouvance présidentielle. Dans le camp du Président de la République, on craint un effet de contagion pour les consultations présidentielles de mars 2011.
Si la victoire d’Alassane Dramane Ouattara crée la panique au Bénin, c’est à cause des conditions dans lesquelles ce candidat a, en fin de compte, été déclaré vainqueur. Le chemin a été semé d’embûches mais, finalement, celui qui sera intronisé Président de la République lorsque le Conseil constitutionnel ivoirien va lever sa réserve, a dû, en dernier ressort, contracter une alliance de poids avec son ancien irréductible ennemi politique, Henri Konan Bédié. Ceci l’a crédité d’un pourcentage de 57%, si l’on fusionne ce qu’Ado a pu obtenir au premier tour au score de l’Ancien Chef d’Etat et Dauphin d’Houphouët-Boigny. Ainsi, le report des voix a produit son effet et, Gbagbo a eu beau se débattre, il a été contrecarré par cette alliance houphouëttiste. Et, c’est justement ce qui inquiète le camp politique du Docteur Boni Yayi. Harcelé politiquement depuis plusieurs mois par le bloc L’Union fait la nation (Un) qui, à coups de marches très populaires, avec à leur tête les leaders phares du Groupe, contribuent à écorner l’image du régime du Changement, affaibli par un certain nombre d’affaires non encore complètement réglées jusqu’à maintenant, le Président de la République se doute bien que sa cote de popularité n’est plus d’un niveau si reluisant.
Tout se corse …
Pour tout compliquer, la candidature plus que jamais certaine d’Abdoulaye Bio Tchané ruine les espoirs du Chef de l’Etat de se taper la grande exclusivité des voix du Nord Bénin. Alors, de plus en plus, il se murmure que l’Union fait la nation et le bloc Abt vont coordonner leurs efforts électoraux, en cas de situation stratégique d’arbitrage, pour booter hors de la Marine Boni Yayi. Et, les résultats proclamés hier en Côte d’Ivoire ne viennent que rappeler au 1er des Béninois l’épée de Damoclès qui pèse sur sa tête, celle de la chute démocratique de son régime, au lendemain des élections présidentielles de mars 2011, sauf en cas de circonstances exceptionnelles. Ainsi, les nouvelles qui nous parviennent des milieux proches du Président Boni Yayi laissent croire qu’à l’heure actuelle, on se pose la question de savoir s’il faut prendre les dispositions, dès maintenant, pour se libérer dès avril prochain des affaires publiques, ou fourbir des armes d’espérance pour que des solutions providentielles aident à retourner les choses en sa faveur. Wait and see !
Marcel Kpogodo
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