jeudi 30 octobre 2014

Chabi Sika et Quenum reviennent embrouiller les cartes

Après leur conférence de presse du mardi 28 octobre dernier


L’une des salles de conférence du Codiam, à Cotonou, a servi de cadre à une nouvelle conférence de presse sur la Liste électorale indépendante informatisée (Lépi). Mais, cette fois-ci, elle concernait le fonctionnement interne du Conseil d’orientation et de supervision de la Lépi (Cos-Lépi). Les députés Karimou Chabi Sika et Epiphane Quenum étaient à l’initiative d’un échange avec les journalistes, qui n’a fait que tout embrouiller, à nouveau, sur la crise pré-électorale.

Karimou Chabi Sika
Les Honorables Karimou Chabi Sika et Epiphane Quenum, membres du Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale indépendante informatisée (Cos-Lépi) ont complètement remis en cause l’essentiel du message que leurs homologues, Sacca Lafia, Augustin Ahouanvoébla et Nicaise Fagnon, respectivement, Président, Vice-président et Rapporteur  de la structure de préparation de la tenue des prochaines élections, qu’est le Cos-lépi, ont fait passer, le lundi 27 octobre dernier. 
C’est à l’occasion d’une conférence de presse que ces deux députés ont tenue, dans la soirée de ce mardi 28 octobre, au Codiam de Cotonou. Selon eux, la gestion des affaires par le Bureau dont les responsables sont sus-mentionnés s’opère dans un flou total, ce qu’ils soutiennent par le fait que ces trois responsables du Cos-Lépi ne font pas connaître un rapport de gestion ni un point financier, de même qu’ils s’abstiennent de faire voter le budget en plénière et qu’ils se font remarquer par une « mauvaise orientation des activités », vu qu’ils sacrifient le primordial au profit de l’accessoire. Toujours à les en croire, Sacca Lafia et ses deux collègues auraient dû réclamer entre 3 et 4 milliards, au plus, au Gouvernement, au lieu des 8 milliards exigés, tout dernièrement, par eux. Et, dans un grand élan, l’Honorable Chabi Sika a, comme à son habitude, mis complètement en doute la dotation du peuple béninois de la Lépi, le 17 décembre prochain, une date qu’il a dénommée « Date de magicien », prophétisant que ce serait le moment où il y aurait un « grand miracle ». En dehors de cela, il a montré que, contrairement aux déclarations faites par Sacca Lafia, selon lesquelles, l’équipe actuelle de toilettage de la Lépi aurait tout repris à zéro, c’est plutôt d’une certaine continuité qu’il s’agit, depuis les résultats livrés par l’équipe d’Arifari Bako.

Epiphane Quenum
Une telle sortie, à la veille d’un rencontre fatidique à laquelle le Chef de l’Etat a conviée tous les membres des différentes structures impliquées dans l’organisation des trois prochaines grandes élections, sonne comme une grande manœuvre pour semer davantage la diversion et faire paniquer le peuple béninois. Cette stratégie de communication est d’autant plus préoccupante qu’elle émane de représentants du peuple qui ne sont pas loin d’appartenir à la même famille politique qu’est l’Alliance des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), surtout en ce qui concerne Sacca Lafia, Nicaise Fagnon et, notamment, Karimou Chabi Sika. 
Voilà un spectacle de mauvais goût qui honore peu une famille politique, celle du Chef de l’Etat ; elle donne l’impression qu’un manque total de coordination des idées et des visions puis, pourquoi pas, des intérêts, met à nu des cadres politiques par rapport auxquels il faudrait se demander si c’est ce pour quoi ils ont été portés au Cos-Lépi qui fait leur préoccupation essentielle ou autre chose de difficilement avouable. Si, en réalité, cette conférence de presse ne fait que développer le soupçon d’une gestion peu catholique des fonds exigés et laborieusement octroyés par le Gouvernement, dans le cadre des activités de la Lépi, elle résonne comme un son de cloche de l’intérieur, révélateur, non seulement d’un malaise, mais de quelque chose qui ne tourne pas rond dans le fonctionnement du Cos-Lépi et dans la gestion des fonds du contribuable béninois à eux affectés. Vivement que des initiatives plus pointues de contrôle des activités de tous ordres du Cos-Lépi viennent clarifier ce qui semble être une véritable caverne d’Ali Baba. Le plus pitoyable de tous : le Chef de l’Etat qui, impuissant, assiste, en plus, en sa fin de mandat, au déchirement de ceux qui ont ardemment soutenu, huit ans durant, ses actions, au Parlement.   

  
 Marcel Kpogodo

Aucun commentaire: