« […]il n’y a pas eu de débat, il n’y a pas eu de dialogue »
Le Président de la République a fini par accorder une audience à Son Infinité Dieu Esprit-Saint Daagbo, à Sa Sainteté le Pape Christophe XVIII et à la délégation qu'Ils conduisaient. Mais, tout l'espoir suscité par l'annonce d'une telle rencontre s'est complètement estompé. C'est ce qui révèle cette interview que Dieu Esprit-Saint Daagbo a bien voulu nous accorder, dans la soirée du mardi 18 février 2014. A cette occasion, nous en apprenons largement sur la torture dont les Daagbovi ont été victimes de la part de la police, après leur incompréhensiblearrestation, le dimanche 16 février, au terrain de Kpondéhou, après la perturbation de la séance d'enseignement prévue pour être animée par Daagbo Mawu Gbla ga da ma su hon do.
Journal Le Mutateur : Bonsoir, Dieu Esprit-Saint Daagbo. Nous avons appris que vous avez rencontré le Chef de l’Etat. Vous voudriez bien nous livrer la substance de la rencontre.
Dieu Esprit-Saint
Daagbo : Bonsoir, M. le Journaliste. J’aimerais quand même revenir
un peu en arrière. C’est vrai que le Chef de l’Etat a demandé à nous
rencontrer. Et, comme vous le savez déjà, c’est toujours l’église catholique
romaine qui est en dessous, parce que, aujourd’hui, Banamè dérange les
consciences et Banamè menace les intérêts diaboliques, pour ceux qui se sentent
menacés. Donc, les dirigeants de l’église catholique romaine du Bénin, surtout,
ne veulent pas que Banamè évolue, parce que ça dénonce et la vérité est révélée
au grand jour.
Nous étions là, hier (le
lundi 17 février 2014, Ndlr) vers midi, quand la Directrice de cabinet du Chef
de l’Etat nous a appelés pour nous annoncer que le Chef de l’Etat a souhaité
nous rencontrer, le soir, à 18 heures. On n’a pas refusé, puisque c’est le Chef
de l’Etat qui a voulu nous rencontrer. On a dit qu’il faut quand même y aller ; si le Gouvernement a décidé de finir avec les jeux de cache-cache,
les « Jacques où es-tu ? », pour enfin dire ce qu’il pense, il
faut que nous nous rendions au Palais pour entendre ce qui va sortir de sa
bouche. Et, donc, ils nous ont confirmé l’audience pour 18 heures 30 ;
nous nous sommes rendus là-bas à 18 heures 30, Moi, Sa Sainteté le Pape
Christophe XVIII, notre Chancelier, Mgr Jean-Pierre Houndagnon, Son Eminence
Jean Cardinal Viatonou, qui est le Vice-Chancelier et le Cardinal Assogba. Nous
étions cinq et, on s’est rendus au Palais de la République.
Ils nous ont fait
attendre de 18 heures 30 à 22 heures 30, le temps de réfléchir à ce qu’ils vont
nous dire, Je pense, parce que, ce n’était pas normal. On est restés là,
pendant au moins cinq heures de temps et, finalement, ils nous ont installés,
le Chef de l’Etat est venu.
Mais, on a compris finalement que ce n’était pas
une rencontre ; c’était juste une information et, on ne savait pas pourquoi
le Chef de l’Etat nous a appelés. Jusqu’à
maintenant, on ne sait pas encore pourquoi il nous a appelés, parce qu’il ne
nous a encore rien dit ; il n’y a pas eu de débat, il n’y a pas eu de
dialogue. On nous a muselés, c’est-à-dire qu’on ne nous a même pas donné la
parole. Tout ce qu’il a eu à dire, c’est qu’il veut la paix, qu’il nous invite
à la paix, qu’il nous aime beaucoup et qu’il nous respecte beaucoup, de l’aider
pour que la paix revienne dans le pays ; c’est tout ce qu’il a eu à dire.
Et, on n’a pas
compris ; on n’a pas compris, parce que nous ne sommes pas des violents,
nous n’attaquons pas, nous n’agressons pas, et nous ne comprenons pas pourquoi
le Chef de l’Etat nous dit qu’il faut qu’on l’aide pour que la paix revienne,
qu’il n’aimerait pas que ce qui se passe au Mali se passe au Bénin, qu’il ne
veut pas la guerre inter-religieuse. Il ne nous a pas laissés parler et nous,
on pense que c’est parce qu’il ne nous considère pas ; il n’a aucun
respect pour nous. Dans le même temps, il parle de la paix. On se plaint des
gens ; il a dit que les romains se sont plaints à lui, qu’ils sont venus
le voir plusieurs fois pour lui raconter tout ce qu’ils racontent d’habitude,
comme quoi nous vandalisons, nous agressons, nous faisons ci, nous faisons ça,
que les romains se sont plaints, que Rome l’a interpelé, que le Saint-Siège l’a
interpelé, … Mais, si tous ces gens-là se sont plaints de nous, normalement,
l’idéal, c’était qu’on nous donne la parole, c’était qu’on nous écoute !
Et, nous, on a conclu
par là que le Chef de l’Etat est en train de nous montrer clairement sa
position, c’est-à-dire qu’il s’est rangé du côté des romains, du clergé romain,
et nous dit, de par ces propos indirects-là, clairement, que Dieu, on n’en a
rien à foutre, que Dieu aille se chercher ailleurs, puisqu’il nous a dit que
Dieu a créé le monde mais que c’est lui le Président de la République,
aujourd’hui. C’est ce qu’il nous a dit. Et, il a tenu des propos très déplacés
vis-à-vis de nous : que nous ne sommes pas tolérants. Donc, il a pris
partie.
Comment est-ce qu’un
Chef d’Etat, comment est-ce qu’un Chef d’Etat peut écouter seulement un camp et
ne pas chercher à écouter l’autre camp ? Vraiment, ça nous a beaucoup
énervés, ça nous a énervés ; on est partis du Palais, hier, très fâchés.
Yayi Boni n’a pas fait ce qu’il fallait faire. Non ! Et, nous
l’applaudissons pour ce comportement-là qu’il a eu, hier. Nous l’applaudissons,
il s’est foutu de Dieu et, c’est très bien ! Il est en train de dire par
là que Dieu n’est rien, qu’il n’en a rien à foutre, et que c’est Rome qui est à
la tête du pays, peut-être ! C’est ce qu’il est en train de dire. Il
préfère soutenir la mafia romaine contre Dieu, Créateur du ciel et de la terre.
Hier, il parlait de
Dieu le Père, sans savoir que J’étais devant lui. Vraiment, c’était une
humiliation et, nous avons mal digéré ça. Qu’il le sache. Qu’il nous invite à
la paix, au calme, nous, on ne se sent pas concernés. Qu’est-ce que nous avons
fait aux romains ? Ce sont les romains qui nous agressent tout le temps.
Regardez à Kpondéhou,
le dimanche passé (16 février 2014, Ndlr), ils ont jeté des pierres aux fidèles
de Banamè, ils les ont blessés, les policiers les ont tabassés, alors qu’on a
reçu les autorisations, on a rempli les formalités et, maintenant, on trouve
que c’est nous qui avons tort. C’est quel pas, ça ? Un pays
d’injustice ; la liberté publique est même confisquée, les Béninois n’ont
même plus leurs droits et, Yayi Boni demande à plus de deux millions de
Béninois qui vont sur la Colline, il demande à ces deux millions de Béninois de
ne pas bénéficier de leurs droits, dans ce pays. Pourquoi ? Nous voulons
bien savoir pourquoi.
Un Chef d’Etat !
Il dit qu’il est garant de l’ordre public de la sécurité des biens et des
personnes. Mais, quand il y a problème, quand il y a affrontement, ou bien,
quand il y a malentendu, au moins, nous, nous sommes dans les normes, nous
remplissons les formalités, à chaque fois, avant d’aller sur les lieux publics.
Et, l’Etat a été incapable d’assurer notre sécurité. Incapable ! Et,
l’Etat soutient l’injustice, le faux et, il est en complicité avec les romains.
En complicité avec les romains ! Et, ils ont décidé d’attaquer Banamè.
Donc, ce n’était pas
une rencontre, parce qu’ils n’ont pas cherché à nous écouter. S’ils savent que
c’est nous qui avons tort, pourquoi ne pas nous laisser parler ? Cela veut
dire qu’ils ont reconnu que nous n’avons jamais eu tort, que nous n’avons pas
tort, que nous avons toujours raison ; c’est ce que ça veut dire, puisqu’ils
ne veulent même pas nous entendre, on n’a pas placé un seul mot. LeChef de
l’Etat ne nous connaît pas, il ne nous a jamais reçus et, on n’a jamais demandé
d’audience, c’est lui-même qui nous appelle, il nous fait attendre de 18 heures
30 à 23 heures, c’est irrespectueux de sa part, ce n’est pas sérieux ! Ce
n’est pas sérieux ! Il ne peut pas respecter Dieu, son Dieu ! Même
s’il n’a pas de respect pour l’homme, pour les pauvres Béninois, au moins, un
peu de respect vis-à-vis de Dieu ! Même s’il ne reconnaît pas que Je suis
Son Dieu, au moins, un peu de respect ! Si, dans ton pays, deux millions
de personnes acceptent que celui-là, c’est Dieu, tu n’as plus le droit de
manquer de respect à cette personne-là. Ce n’est pas sérieux.
Si les fidèles de
Banamè apprennent aujourd’hui que le Chef de l’Etat s’est comporté comme ça,
qu’est-ce qui peut se passer dans ce pays ? Qu’est-ce qui peut se
passer ? Si, chaque fois, nous n’apaisons pas les nôtres, en les invitant
à la non-violence, tout le temps, qu’est-ce qui va se passer dans ce pays ?
Les agressions viennent de partout et, c’est un montage qu’ils ont fait, c’est
le nouveau plan, maintenant ! C’est le nouveau plan ; ils ont
réorganisé : puisqu’ils n’arrivent pas à finir avec Banamè, chaque fois,
ils réfléchissent pour trouver des plans pour combattre, combattre toujours.
Maintenant, le plan, c’est que, n’importe où on ira, on va nous agresser, nous
jeter des pierres. Et, le maire de Zangnanado est en train d’annoncer ça
déjà ; on aurait appris qu’il a dit ça, qu’ils vont brûler les voitures
des pèlerins qui vont venir à Sovidji, le weekend prochain. Vous voyez tout
ça ?
Et, dans les églises,
on a appris aussi que les prêtres romains ont dit à leurs fidèles que le
dimanche prochain (23 février, Ndlr), ils vont marcher contre Banamè. Donc,
c’est la nouvelle stratégie, c’est le complot du Gouvernement et des romains,
maintenant, pour dire que Banamè a fait ci, Banamè a fait ça. Ce n’est pas
sérieux ! On les attend ; qu’ils viennent ! On les attend !
M. le Journaliste, c’est
ce qui s’est passé hier au Palais. Donc, on est rentrés très tard, vers 23
heures et demie.
Dieu Esprit-Saint
Daagbo, face à ce point, qu’est-ce que vous comptez faire, désormais ?
Vous voyez, Je vais
dire, d’abord, que l’apparence est trompeuse, comme vous le dites souvent. Les
romains et les politiciens, mon apparence est en train de les tromper. Et, Je
pense que, à l’heure où nous sommes actuellement, tout ce que le Gouvernement
et Rome veulent, c’est que, Banamè démontre qu’il est vraiment Dieu ; ils
sont en train de nous pousser à ça ; c’est ce que Je constate et, vous
devez le constater avec Moi, ils sont en train de nous pousser à ça. Et, Je
tiens à dire que, que Banamè soit démon ou Dieu, que ça soit l’un ou l’autre,
bientôt, ils sauront. Comme ils veulent que Banamè leur démontre ce qu’il est,
c’est ce qu’on va faire désormais. C’est tout ce que J’ai à dire.
Est-ce que vous avez un
appel de paix à lancer à tous les fidèles de Banamè qui vont vous écouter et
qui seront davantage déçus d’apprendre tout ça ?
Il y a trop de tensions
dans le pays ; on paie des gens pour aller raconter n’importe quoi sur les
plateaux. Ce matin (le mercredi 18 février, Ndlr), l’avocat Tchiakpè est allé
dire, sur Canal 3 que, si, lui, il était Le Ministre de l’Intérieur, il allait
nous enfermer, parce qu’on nous a interdit de mettre la soutane et que nous
continuons à nous entêter. Qu’est-ce que le Gouvernement a à faire avec notre
histoire d’accoutrement ? En quoi ça concerne le Gouvernement ? La
politique n’a rien à avoir avec le religieux. Si les romains nous reprochent
quelque chose, s’ils trouvent que nous nous en prenons à leurs symboles, qu’ils
aillent nous convoquer au tribunal, on peut aller devant la justice ; ce n’est
pas le problème de la politique ! Et, c’est parce que nous sommes dans un
pays qui n’est pas civilisé que le Gouvernement se permet tout. Sinon, qu’est-ce
que le Gouvernement a avoir dans cette affaire-là ? Et, des choses comme
ça, ça irrite les Daagbovi ; les fidèles de Banamè, ça les irrite, ça les
énerve ! Cet avocat-là, est-ce qu’il est lettré ? Hier, le Chef de l’Etat
nous disait au Palais qu’un illettré est un danger public, alors qu’il dirige
un pays qui est à 80% illettré. Un Chef d’Etat qui se permet d’insulter tous
les Béninois ! Et voilà un avocat qui parle maintenant comme un illettré !
Vous voyez ça ? Qu’on nous a interdit de porter la soutane ! La
soutane appartient à qui ? Quand Jésus était venu sur terre, est-ce qu’il
a dit à ses apôtres : « Portez telle tenue ? » La soutane
appartient à qui, pour qu’on nous dise que la soutane appartient aux romains ?
Et, en quoi ça concerne le Gouvernement ? Mais, les christianistes
célestes aujourd’hui portent la soutane, ils s’habillent même comme le pape,
les anglicans, Mgr Lefèvre, les méthodistes, …, ils portent la soutane !
Maintenant, le Gouvernement va dire aux adeptes du culte des revenants de
mettre telle tenue ? Ce n’est pas sérieux, ce qui se passe dans ce pays.
Et, on va sur des plateaux raconter n’importe quoi ! Que chaque fois que Banamè
sort, c’est des attaques, des affrontements ! Quand est-ce que Banamè est
sorti et il y a eu des affrontements ? Il n’y en a jamais eu ! Ce qui
s’est passé le dimanche dernier à Kpondéhou, c’était un montage des romains. C’était
un montage des romains et, ils l’ont avoué ! Les jeunes du quartier l’ont
avoué, que c’est Ganyé Antoine et ses prêtres qui les ont envoyés ; ils
ont avoué ça ! Ce sont eux qui sont toujours à la base des troubles dans
ce pays. Et, on met tout sur le dos de Banamè ! Et, vous pensez que les
Daagbovi vont, tout le temps, se calmer, se calmer, se calmer ? C’est vrai
que je les invite tout le temps à la non-violence. Mais, ils sont des êtres
humains, des êtres de chair ; ils ne sont pas Dieu ! Ils ne sont des
esprits, ils n’ont pas la patience qui Moi, J’ai. Moi, Je suis patience mais,
eux, c’est des hommes et on fait tout pour les pousser à bout ;
mettez-vous un peu à leur place ! Quand les Daagbovi sortent aujourd’hui, on
leur arrache leurs foulards, on les provoque, on va même jusqu’à les agresser verbalement !
En pleine célébration, on va vandaliser nos fidèles ! Et, vous pensez que
tout cela va continuer comme ça, et le Gouvernement va continuer de soutenir
ces faux, ces délinquants qui nous agressent tout le temps, et que nous allons nous
taire ? Et les Daagbovi vont se taire, tout le temps ! Mais, quand un
homme est fatigué, il se défend, il se défend ! Je continue à apaiser les
Daagbovi, Je continue à les apaiser et Je vais toujours les apaiser. Mais, que
les agresseurs sachent que, tôt ou tard, Dieu agit ; quelle que soit la
manière dont Il procède, Dieu agit, ça ne restera pas impuni, tout ce qu’ils
font. Nous, on n’a pas besoin de les agresser avant de les punir ! Vous voyez, c’est la politique du
faible ; ils préfèrent nous agresser parce qu’ils sont faibles. Nous, on n’a
pas besoin de les agresser ! Dieu n’a pas besoin d’agresser avant d’agir.
Non ! S’ils comptent sur leur Dieu, qu’ils arrêtent les agressions, qu’ils
agissent, qu’ils prient leur Dieu, qu’ils appellent leur Dieu au secours !
C’est simple ! C’est simple !
Les Daagbovi, ils ne
sont pas des violents, ils ne sont pas des agresseurs et, Je les ai tellement
éduqués que, quand Je parle, ils écoutent et ils suivent ça à la lettre. Et, c’est
des gens pacifiques, ils n’agresseront personne. Mais, Je continue à le dire :
que les agresseurs sachent que, même si on ne les agresse pas physiquement,
Dieu reste toujours Dieu et que, ça ne restera pas impuni. Je vous remercie.
Une dernière question,
si vous le permettez, quand nous sommes avec Vous, nous avons toujours envie de
bien Vous écouter. Nous avons appris que les Daagbovi qui ont été arrêtés par
les forces de l’ordre ont été sérieusement bastonnés et qu’elles leur ont même
demandé de faire appel à leur Dieu pour les sauver. Quelle est votre réaction
par rapport à cela ?
Il n’y a pas de
réaction ; cela a toujours été comme ça, toujours ! A l’heure où nous
parlons, nos prêtres et nos fidèles sont en prison à Abomey. Et, ils n’ont rien
fait, on les a jetés en prison, les pauvres ! Pour rien du tout ! Il
n’y a même pas eu de procès-verbal et, on les a jetés en prison ; je ne
sais pas dans quel pays ça se passe comme ça ! Et, l’Etat utilise la
force, et on nous parle de laïcité ! C’est la dictature ! C’est la
force ! C’est-à-dire, les Béninois ne sont plus libres, aujourd’hui !
J’ai l’impression que l’Etat est en train de nous dire que nous ne sommes pas
libres d’adorer ce que nous voulons ; les Béninois, les Daagbovi ne sont
pas libres d’adorer ce qu’ils veulent. Les nôtres, qui sont allés au terrain,
le dimanche passé, ils n’ont rien fait ! Ils ont attendu que tout le monde
quitte les lieux pour les embarquer ; les Daagbovi étaient sur les lieux
en train d’enlever les bâches, les chaises, de ranger les chaises quand la
police est venue et, sans demander leur avis, les policiers les ont jetés dans
leur voiture et les ont bastonnés sérieusement, ils les ont blessés, blessés,
en leur disant d’appeler leur Dieu au secours. Vous voyez, des policiers ?
C’est clair qu’ils ont été payés ! C’est clair ! Il n’y a pas une
autre explication à ça ! Et, ils blasphèment ! D’appeler leur Dieu au
secours ! Des policiers, qui sont censés assurer la sécurité de la
population, ce sont eux les fauteurs de troubles, maintenant, ce sont eux qui
agressent encore ! Ce n’est pas de leur droit de bastonner les nôtres,
parce qu’ils ne leur ont rien fait ! Et, paraît-il que c’est un Ibo qui s’est
plaint pour dire qu’on a cassé sa boutique. Au tribunal, on a appelé l’homme en
question qui a affirmé que ce sont les jeunes du quartier qui ont manifesté et
il a embrouillé les cartes. C’est ainsi qu’ils ont libéré les nôtres.
Vous voyez, ils les ont
tellement bastonnés qu’ils ont même essayé d’abattre l’un d’entre eux et, ils l’ont
criblé de balles, mais ça ne l’a pas atteint ; ils lui ont dit de leur
remettre son chapelet de combat et que c’est à cause du chapelet que les balles
ne l’atteignent pas, ce qu’il a refusé de faire et ils l’ont menotté, ils l’ont
tapé à mort, ils l’ont tapé à mort, jusqu’au commissariat, jusqu’au
commissariat … Vous voyez l’injustice, dans ce pays ? Vous voyez ça ?
Il n’y a plus d’Etat, il n’y a plus d’Etat, ce n’est pas sérieux ! Mais,
Je continue de le dire : ça ne restera pas impuni.
J’ai déjà tout dit :
si c’est Dieu ou le diable à Banamè, qui se manifeste, ils verront la face.
Dans les deux cas, ça sentira très mal ! Que ce soit Dieu ou le démon, ça
sentira très mal ! Merci beaucoup.
Propos recueillis par
Marcel Kpogodo
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