Loi relative aux élections
Boni Yayi, tiendra t-il sa promesse d’un nouveau code électoral
«Il est envisagé l’élaboration d’un nouveau code électoral au titre des réformes que mon Gouvernement a déjà engagées. » Ainsi s’exprimait entre autres Boni Yayi, lors de son discours sur l’état de la nation qu’il a prononcé le 27 décembre dernier. Mais l’adoption de cette future loi, dépend également de certains calculs politiques qui peuvent remettre en cause la volonté affichée par le chef de l’Etat.
Boni Yayi, le chef de l'Etat béninois
Ces dernières années, les députés ont pris l’habitude d’adopter à l’approche de chaque scrutin deux lois. L’une d’elle est relative aux règles générales pour les élections; l’autre quant à elle, traite spécifiquement du scrutin en ligne de mire. Il peut s’agit soit d’une élection présidentielle ou législative. De ce fait, le Bénin ne dispose pas d’un code électoral en bonne due forme. Aussi bien la mouvance présidentielle que l’opposition, quant elle détienne la majorité au parlement s’évertue donc à l’approche de chaque scrutin à se tailler une loi qui fait à l’un ou à l’autre la part belle. En déclarant le 27 décembre dernier, que l’une des réformes du gouvernement concernera la rédaction d’un nouveau code électoral, Boni Yayi est donc bien conscient du fait que la pratique qui a cours actuellement n’est pas le gage de la viabilité du système électoral béninois.
Un choix politique à concrétiser
Avec les lois actuelles, c’est la Commission électorale nationale autonome (Céna) qui est chargée de l’organisation des élections. Elle le fait de concert avec ses démembrements, qui sont installés dans tous les départements, communes et arrondissements du pays. Or la composition de la Céna est déterminée en fonction du rapport de force qui prévaut au sein du parlement. Actuellement, Boni Yayi dispose d’une confortable majorité à l’Assemblée nationale. Ses partisans ont donc toute la latitude, pour contrôler la Céna qui sera chargée d’organiser les élections municipales de 2013. Mais avant, et ce fort de leur majorité, ils peuvent faire adopter par le parlement un code électoral qui ne remettra pas en cause leurs intérêts. Et dans ce cas, le contenu de ce futur code ne répondra pas aux attentes de l’opposition. Et celle-ci, le modifiera, dés qu’elle détiendra de nouveau la majorité à l’Assemblée nationale. Or au-delà des considérations politiques, il urge que le Bénin sorte du cercle vicieux dans lequel il est, et ce parce qu’il ne dispose pas d’un code électoral digne du nom et qui fasse l’unanimité au sein de la classe politique.
Bernado Houenoussi
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