mercredi 25 octobre 2017

Urbain Amégbédji et Paul Essè Iko au cœur d’un scandale ?

Dans le cadre de leurs activités dans le Conseil d’Administration de l'institution

Réunis en Conseil d’Administration extraordinaire, il y a quelques jours, les administrateurs de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) ont autorisé un décaissement de plus de quatre milliards pour permettre à cette structure ayant vocation de collecter les cotisations des travailleurs de devenir actionnaire d’une banque de la place. Présentée comme une opération rentable de sauvetage d’une institution bancaire gérée depuis plusieurs années par un administrateur provisoire, le geste d’Amégbédji et d'Iko intrigue plus d’une personne.

Urbain Amégbédji
Figure emblématique de la classe syndicale, Paul Essé Iko, tout comme Urbain Amégbédji, actuellement Directeur général de l’Agence nationale pour l’emploi (Anpe) sont des hommes dont la sincérité et la probité devraient inspirer confiance. Mais, les renseignements recueillis, il y a environ une semaine, permettent désormais de s’interroger sur le comportement de ces deux acteurs majeurs de la société civile. 
En effet, devenu Directeur général de l’Agence nationale pour l’emploi, au lendemain de la victoire de Patrice Talon dont ’’Alternative Citoyenne’’ fut l’une des chevilles ouvrières, Amégbédji est entré au Conseil d’Administration de la Cnss en qualité de l’un des trois représentants du Gouvernement.
D’office, l’actuel Dg/Anpe occupe le poste de Vice-président de ce Conseil d’Administration. Donc, c’est en l’absence du Président de ce Conseil d’Administration et également en l’absence de deux autres membres influents, Madame Djidjoho et Monsieur Adjibi, que la décision fut prise pour envoyer, encore, près de quatre milliards, voire plus, pour que la Cnss devienne actionnaire à 45% dans le capital social d’une banque de la place dont la santé financière vacillante n’est plus un secret pour personne. Et, pourquoi ne pas demander à la Direction générale de la Cnss de retirer une partie des quinze milliards qui y ont été déposés, pour les transformer en parts sociales ?

Paul Essè Iko
Toutes les sources attestent que cette décision ne fut prise qu’après une tentative avortée au cours de laquelle certaines personnes proches du pouvoir et du dossier ont voulu faire un passage en force, c’est-à-dire que, lors du dépôt du dossier consacrant le changement de l’actionnariat de la banque en question, au Tribunal de Cotonou, il était apparu que l’un des deux nouveaux actionnaires, en l’occurrence, la Cnss, n’avait pas toujours libérée ses parts. Mystère ? Sûrement pas. Les hommes qui conduisent l’opération ont été, dans une vie passée, des experts en matière de gestions de fonds. Ils savent très bien le jeu auquel ils se livraient. D’ailleurs, l’un d’entre eux est suffisamment endetté auprès de certaines institutions bancaires de la place pour s’y connaître. Tout le reste n’est qu’une apparence flatteuse parce qu’on est à côté d’un homme très fortuné.


Gangstérisme financier au sommet de l’Etat ou pillage entre amis ?

Donc, il est évident que quelque chose de bien louche se prépare avec l’argent qui ne leur appartient pas du tout. Ces personnes savaient bien que leur tentative d’introduire la Cnss comme actionnaire de la banque indiquée devrait absolument obtenir un accord favorable et préalable du Conseil d’Administration de la Cnss. Mais, alors, est-ce par précipitation ou par simple naïveté qu’elles ont introduit ce dossier sensible au niveau du Tribunal ?
Subitement, après le rejet du dossier au Tribunal, le Conseil se réunit en session extraordinaire sous le « maillet » d’Amégbédji et, aussitôt, le feu vert est mécaniquement obtenu, comme à l’unisson. Suspect !  Même le communiste Paul Essè Iko donne son avis favorable. A-t-il contacté le Parti communiste du Bénin ? La Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) dont il fut le Secrétaire général est-elle favorable pour que l’argent des travailleurs soit géré de cette manière ? Toutes ces interrogations amènent les observateurs les plus avertis à dire qu’il y a, sous la Rupture, des hommes dont la moralité suscite bien des doutes.  
Mais, rien n’est plus obscur dans cette affaire. Des voix s’élèvent déjà pour donner certains éclairages et l’on peut s’apercevoir que l’acte concocté par le Conseil d’Administration entre dans une logique de pure collaboration. Déjà, on apprend que, même un Ministre des Finances est intervenu, personnellement, pour décourager une florissante société d’assurance de racheter la banque dont il s’agit avec vingt-cinq milliards de francs Cfa. Tout ceci démontre que c’est une mafia qui veut et tient à s’emparer des cotisations des travailleurs.
Affaire à suivre … 
   

Georges Aballo

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