Dans le cadre d’un
point de presse tenu à la Bourse du travail de Cotonou
Le cinquième Congrès ordinaire
de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) s’est tenu les 8
et 9 septembre 2017, des assises ayant abouti à l’élection d’un nouveau Bureau
de dix-neuf membres, qui doit, pour les cinq prochaines années, présider aux
destinées de l’institution syndicale. Ce Bureau, dénommé le Comité confédéral
national (Ccn), a pris service dans la matinée du jeudi 21 septembre 2017, et a
animé un point de presse dans l’après-midi de la même journée. Il ressort de la
déclaration rendue publique, à cette occasion, que la gouvernance Talon constitue
un véritable péril pour les travailleurs béninois.
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Ci-contre, Mampo Nagnini Kassa Mampo |
« […] depuis son
arrivée au pouvoir, [Patrice Talon] s’est distingué par une politique anti-travailleurs
consistant en la liquidation des entreprises publiques, le licenciement massif
et la mise en chômage des milliers de travailleurs, des pères et mères sans
mesures compensatrices ». C’est ainsi que Mampo Nagnini Kassa Mampo,
nouveau Secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du
Bénin (Cstb), a lancé un pilonnage en règle de la politique du régime Talon, en
ce qui concerne la classe ouvrière, le jeudi 21 septembre 2017, lors du point
de presse d’entrée en service du nouveau Comité confédéral national (Ccn) de la
Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), qui s’est déroulé à
la Bourse du Travail de Cotonou.
Selon cette
personnalité, les actions du Gouvernement, depuis l’arrivée au pouvoir du
Président Talon, sont négativement remarquables par la privatisation d’entreprises
du secteur public, la perte de leur emploi par des actifs du secteur formel et
leurs activités par ceux du secteur informel, la provocation de la colère des
travailleurs, des « redressements fiscaux fantaisistes », de nombreux
problèmes dans le secteur éducatif par rapport au démarrage de la rentrée
scolaire et, notamment, par le musèlement syndical.
Ce sont autant de constats
opérés qui ont poussé Mampo Nagnini Kassa Mampo à appeler les militants de la
Cstb à une mobilisation qui leur permettra d’ « aider à écrire des pages
glorieuses dans la voie de l’émancipation des travailleurs et des peuples du
Bénin et de l’Afrique ».
Marcel Kpogodo
Intégralité de la déclaration
de Mampo Nagnini Kassa Mampo, lors du point de presse de la Cstb
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Photo de famille du Ccn / Cstb |
CONFEDERATION SYNDICALE
DES TRAVAILLEURS DU BENIN
(CSTB)
03 B.P. 932 Cotonou
Tél. : (00229)
67-08-61-14 (00229) 64-58-00-86
Email : cstbsn@yahoo.fr
/ SiteWeb : WWW.CSTB.bj
INTRODUCTION LIMINAIRE
AU POINT DE PRESSE ORGANISE PAR LE COMITE CONFEDERAL NATIONAL (CCN) DE LA CSTB
LE JEUDI 21/09/2017
- Chers amis de la
presse,
- Camarades
travailleurs,
- Mesdames et messiers,
Suite à l’organisation
du 05ème congrès ordinaire les 8 et 9 septembre 2017 dans cette même Bourse du
travail, un nouveau Comité Confédéral National (CCN) de dix neuf (19) membres a
été élu et installé le samedi 09 septembre 2017 par le congrès. Le CCN que j’ai
l’insigne honneur de diriger pour un mandat de cinq (05) ans vient de prendre
officiellement service à travers la symbolique cérémonie de passation de
service qui a eu lieu dans la matinée.
Je profite de cette
occasion pour féliciter tous les militants de la CSTB et remercier tous ceux
qui de près ou de loin, ont contribué au succès de l’organisation de notre
congrès.
C’est aussi l’occasion
pour moi, au nom du CCN, de rendre un hommage mérité au camarade Paul Essè IKO
qui, pendant Vingt-cinq (25) ans, a fait partie de l’équipe dirigeante de la
CSTB et pendant quatre (04) ans, en était le Secrétaire Général Confédéral. A
la suite de Paul KOUDOUKPO, de Gaston AZOUA, le camarade Paul Essè IKO a gardé
haut l’étendard de la CSTB dont la ligne porte sur la lutte pour la vente, dans
les meilleures conditions, de la force de travail et l’avènement d’une
gouvernance au sommet de l’Etat qui soit profitable aux travailleurs et aux
peuples de notre pays. Nous avons tenu notre congrès dans un contexte où notre
pays connaît une gouvernance sans précédent qui plonge davantage le Bénin dans
un état de dépendance vis-à-vis des puissances capitalistes notamment de
l’impérialisme français, avec une volonté révélée du nouveau président de la
République de s’accaparer de tout le patrimoine national et de subjuguer toutes
les institutions de la république, y compris les partis politiques. C’est ce
renforcement du pacte colonial au fil des années et son aggravation avec les
nouveaux dirigeants qui justifient le choix du thème du congrès : « Face aux
assauts répétés de l’impérialisme international et au maintien du pacte
colonial par les pouvoirs successifs depuis 1960 qui pillent, accablent et
ruinent les travailleurs, Réaffirmons la ligne révolutionnaire de la CSTB
pour l’appliquer de façon rigoureuse et conséquente en vue de l’émancipation
des travailleurs et des peuples du Bénin.»
La tenue du congrès a
été précédée d’un séminaire organisé le 07 septembre 2017 à l’intention de tous
les congressistes sur la réaffirmation de la ligne syndicale de la CSTB surtout
face à cette gouvernante catastrophique de Patrice TALON qui a déçu tous les
travailleurs et tout le peuple.
Voilà dans quel
contexte nous organisons ce point de presse.
Chers amis de la
presse,
Camarades travailleurs,
Lors de la cérémonie
d’ouverture du congrès des 8 et 9 septembre 2017, le rapport moral de la CSTB
et le discours d’ouverture du 1er Secrétaire du Parti Communiste du Bénin (PCB)
ont suffisamment dépeint la situation de misère que les peuples vivent sur le
plan international et sur le plan national, sous la domination du capital
financier. Je m’intéresserai ici à la situation que nous vivons au Bénin que je
n’ai plus besoin de décrire dans les détails puisque vous la vivez vous-mêmes
quotidiennement.
Depuis avril 2016, nous
avons un nouveau pouvoir, celui de Patrice TALON que la lutte des peuples a
contribué à élire par rejet catégorique du néocolon Lionel ZINSOU et du pouvoir
de l’impunité.
Mais dès son arrivée au
pouvoir, il s’est distingué par une politique anti-travailleurs consistant en
la liquidation des entreprises publiques, le licenciement massif et la mise en
chômage des milliers de travailleurs, des pères et mères sans mesures
compensatrices. Ainsi on constate :
- La mise en
privatisation de tous les secteurs publics (santé, agriculture, SBEE, tourisme,
télécommunication, etc). Même le parc Pendjari réputé parc de la biosphère dans
la sous-région est vendu à une ONG étrangère et les travailleurs du CENAGREF
bien formés et expérimentés dans les activités de protection du parc sont
sauvagement licenciés.
- La destruction des
emplois des petites gens du secteur formel et surtout du secteur informel par
des opérations de déguerpissement des espaces publics.
- Dans le secteur des
finances, les travailleurs sont mécontents et les usagers qui ne sont alignés
sur la rupture sont frappés par des redressements fiscaux fantaisistes.
- La rentrée scolaire
se fait « à petits pas ». (la Nation du mardi 19 septembre 2017).
- Manque criard
d’enseignants dans les écoles ;
- Manque de salles de
classe sur toute l’étendue du territoire ;
- Les apprenants
souffrent dans les zones sinistrées ;
- L’école coûte très
cher au primaire, au secondaire, au supérieur et ceux qui arrivent à s’en
sortir sont sans emploi ;
- Malgré la publicité
faite sur le paiement des primes aux enseignants plusieurs n’ont pas perçu la
prime. Le cas criard est celui des enseignants de Ouaké où personne n’a perçu
aucun kopeck. Ils viennent ce matin de dire au ministre Salimane KARIM qu’ils
ne reprennent pas les cours tant qu’ils ne seront pas payés ;
- A la santé, la grève
du collectif des syndicats est massivement suivie avec beaucoup de conséquences
pour les usagers des formations sanitaires. Mais cela n’inquiète pas le
gouvernement.
La question des primes
de logement des arriérés de diverses primes et de l’équipement du plateau est
l’une des principales causes de la grève dans le secteur.
- les travailleurs du
secteur de la santé réclament aussi pour l’intérêt des populations le versement
par l’Etat, de la subvention aux hôpitaux et centres de santés pour les
indigents, la césarienne gratuite et pour d’autres soins subventionnés.
- les travailleurs de Libercom,
de Bénin Télécoms SA (services et infrastructures) sont frappés par les mesures
scélérates de privatisation totalement illégales et anti sociales.
- les transporteurs de
taxi auto et moto et les camionneurs sont écrasés par des taxes et des
tracasseries. on vient de m’annoncer que le maire d’Abomey Blaise AHANHANZO-GLELE
a interdit tout attroupement sur le territoire d'Abomey parce que les zémidjans
veulent marcher contre les taxes.
- le Port Autonome de
Cotonou et les travailleurs de la SOBEMAP sont confrontés à une misère
indescriptible. Ils travaillent sans convention et sont traités moins que
des hommes.
- la tentative de
musèlement des libertés syndicales est grande. L’emprisonnement du Secrétaire
Général du SYNAPOLICE et le limogeage et l’emprisonnement du Commissaire de la
BEF, de son adjoint et de plusieurs de leurs collaborateurs affectés de façon
punitive pour des raisons politiques. Le secrétaire général du syndicat des
eaux et forêts, patrice TREKPO est mis aux arrêts de rigueur pour délit
d’opinion.
Tout cela, joint à une
politique de menaces permanentes contre les libertés, une politique où se
mêlent scandales financiers avec d’énormes conflits d’intérêts, constitue pour
le monde du travail un nouveau défi à relever. La démocratie est en danger, la
démocratie syndicale est en danger. Voilà pourquoi, ce que préconisent tous les
hommes épris de paix et de justice, c’est la tenue des Etats-Généraux du
Peuple. C’est pourquoi, la CSTB ensemble avec d’autres forces dans le Front de
Sursaut Patriotique se battent pour sa réalisation.
CONCLUSION
La CSTB est à la sortie
de son congrès, doit mettre en œuvre toutes les résolutions liées au
fonctionnement de ses structures afin d’appuyer les travailleurs dans leurs
lutte pour la satisfaction de leurs revendications. Depuis sa création en
1982, elle a aidé à accomplir une mission, celle du renversement de
l’autocratie pour la conquête des libertés.
Aujourd’hui, avec la
mise en œuvre conséquente de sa ligne dans la situation actuelle du pouvoir
autocratique de TALON faite de ruse et de rage, les militants pourront encore
aider à écrire des pages glorieuses dans la voie de l’émancipation des
travailleurs et des peuples du Bénin et de l’Afrique.
Face à cette situation
catastrophique, la CSTB lance un appel vibrant aux ouvriers, aux salariés
des secteurs publics et privés à se lever pour des combats, pour la sauvegarde
des emplois acquits, la satisfaction des revendications économiques, contre les
atteintes aux libertés démocratiques et pour la réunion des assises nationales.
Sans les combats, la situation va empirer et le pays va droit au mur.
Cotonou, le 21
septembre 2017
Pour le CCN,
Le Secrétaire Général
Confédéral,
Nagnini M. KASSA MAMPO
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