Dans le cadre de la
production du ’’Pacte’’, son premier roman
La principale salle de
conférence du Centre culturel ’’Artisttik Africa’’ de Cotonou s’est révélé trop
exiguë pour abriter le monde impressionnant venu participer au lancement de son
premier roman par Claude Balogoun : ’’Le pacte’’. C’était de l’après-midi
à la soirée du samedi 30 septembre 2017. Dans s es explications, le tout
frais romancier béninois a précisé son intérêt, dans cet ouvrage, pour
l’enrichissement, par les procédés occultes très pratiqué, de nos jours, au
Bénin, par les jeunes désoeuvrés.
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Claude Balogoun, au cours de la cérémonie de lancement du roman |
« J’ai trouvé
l’inspiration, pour écrire ce roman, à travers les jeunes riches, les
cybercriminels, encore appelés ’’gayman’’, qui utilisent les fétiches, le
’’kinninsi’’, notamment, pour obtenir la fortune ». L’éclairage
fondamental qui devrait amener le public à se procurer ’’Le pacte’’, les 168
pages du premier roman de Claude Balogoun, lancé le samedi 30 septembre 2017 au
Centre culturel ’’Artisttik Africa’’ du quartier Agla, à Cotonou.
Pour cet écrivain qui
n’est personne d’autre que le membre du Conseil économique et social (Ces),
unique représentant élu siégeant, dans cette institution, au nom des artistes
et des acteurs culturels, Alain Coovi, le personnage principal du roman, se
trouve aux prises avec une situation pénible du devoir de sacrifice de l’enfant
mâle obtenu d’un lit adultérin ; « c’est le sort du Jésus-Christ à
sacrifier », a-t-il ajouté, laissant le suspens entier planer sur le
devenir de ce rejeton dont la mort, selon l’ordonnance du féticheur, reste la
condition sine qua non du retour de
son père à la prospérité perdue, du fait de la banalisation et de la violation
d’un interdit fondant l’ouverture de cet ancien miséreux à une vie de puissance
financière.
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Pages de couverture du ''Pacte'' |
Bien avant que Claude
Balogoun n’ait pris son tour d’intervention, le chroniqueur littéraire, Tanguy
Agoï, présentateur du roman, a recommandé la lecture du ’’Pacte’’, dans le sens
de la découverte du fin mot de l’histoire évoquée et, aussi, pour s’imprégner
de l’instinct, de l’esprit de conteur qui a guidé l’auteur dans la confection
de l’ouvrage censé porter de fortes traces de cette stratégie narrative.
En outre, s’il faut
absolument lire ’’Le pacte’’, c’est pour analyser de quelle manière ce livre
s’impose comme le résultat du dépassement, de la transcendance de son auteur
d’un passé peu avantageux, peu glorieux concernant une discipline comme le
Français, sur les bancs du primaire et du secondaire : « Je savais
que je prenais une revanche sur la langue française ; j’avais
difficilement 04/20 en Français, même si j’étais premier de la classe »,
lancera le Conseiller, n’ayant plus rien à perdre. « Dans les petites
classes du collège, j’avais des difficultés à lire un ouvrage ; mes
parents étaient dépourvus de moyens et d’opportunités pour m’acheter un livre
de Français … », a-t-il achevé, complètement décomplexé.
Et, si la publication
du ’’Pacte’’, qu’il faut considérer comme une prouesse, a pu être conquise,
c’est aussi, comme l’a déclaré Claude Balogoun, grâce à l’acteur Osséni
Soubérou qui, au cours d’un atelier d’écriture, initié par le tout nouveau
romancier, en 2006, a initié le sujet ayant fondé l’écriture du roman, au
centre de toutes les attentions, le samedi 30 septembre.
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Gratien Zossou, présenté par Claude Balogoun au public |
Par ailleurs, Claude
Balogoun n’entend pas s’en arrêter là, lui qui, premièrement, pense déjà à un
’’Tome 2’’ du ’’Pacte’’, ce qui lui donnera l’occasion de creuser davantage
dans la vie étrange des cybercriminels béninois, de retracer le parcours
ordinaire qui s’avère le leur, dans le labyrinthe judiciaire. Deuxièmement, les
révélations du membre du Ces permettent de croire que ’’Le pacte’’ sera porté
au cinéma, surtout que l’incarnation des personnages de l’ouvrage semble déjà
connue et qu’Alain Coovi a même été présenté au public : Gratien Zossou,
connu comme artiste peintre, de même que comme poète à la verve savante et que
comme acteur-comédien : « Nous allons le rajeunir pour en faire votre
Alain Coovi », a alors commenté Claude Balogoun.
Celui-ci, visiblement
comblé, épanoui d’avoir bénéficié de l’honneur du déplacement de plusieurs
membres du Ces, d’artistes et d’acteurs culturels de tendances inconciliables, s’est
fendu d’un grand appel au monde des Arts et de la culture : « Cette
cérémonie de lancement n’est qu’un prétexte pour demander à tous d’être plus
souples, plus tolérants, pour que nous nous imposions aux autres sans aller
dans les épreuves de force ».
Marcel Kpogodo
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