Dans le cadre de leurs activités dans le Conseil d’Administration de l'institution
Réunis en Conseil
d’Administration extraordinaire, il y a quelques jours, les administrateurs de
la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) ont autorisé un décaissement de
plus de quatre milliards pour permettre à cette structure ayant vocation de
collecter les cotisations des travailleurs de devenir actionnaire d’une banque
de la place. Présentée comme une opération rentable de sauvetage d’une
institution bancaire gérée depuis plusieurs années par un administrateur
provisoire, le geste d’Amégbédji et d'Iko intrigue plus d’une personne.
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Urbain Amégbédji |
Figure
emblématique de la classe syndicale, Paul Essé Iko, tout comme Urbain Amégbédji,
actuellement Directeur général de l’Agence nationale pour l’emploi (Anpe) sont
des hommes dont la sincérité et la probité devraient inspirer confiance. Mais,
les renseignements recueillis, il y a environ une semaine, permettent désormais
de s’interroger sur le comportement de ces deux acteurs majeurs de la société
civile.
En
effet, devenu Directeur général de l’Agence nationale pour l’emploi, au
lendemain de la victoire de Patrice Talon dont ’’Alternative Citoyenne’’ fut
l’une des chevilles ouvrières, Amégbédji est entré au Conseil d’Administration
de la Cnss en qualité de l’un des trois représentants du Gouvernement.
D’office,
l’actuel Dg/Anpe occupe le poste de Vice-président de ce Conseil
d’Administration. Donc, c’est en l’absence du Président de ce Conseil
d’Administration et également en l’absence de deux autres membres influents, Madame
Djidjoho et Monsieur Adjibi, que la décision fut prise pour envoyer, encore,
près de quatre milliards, voire plus, pour que la Cnss devienne actionnaire à
45% dans le capital social d’une banque de la place dont la santé financière vacillante
n’est plus un secret pour personne. Et, pourquoi ne pas demander à la Direction
générale de la Cnss de retirer une partie des quinze milliards qui y ont été déposés,
pour les transformer en parts sociales ?
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Paul Essè Iko |
Toutes
les sources attestent que cette décision ne fut prise qu’après une tentative
avortée au cours de laquelle certaines personnes proches du pouvoir et du
dossier ont voulu faire un passage en force, c’est-à-dire que, lors du dépôt du
dossier consacrant le changement de l’actionnariat de la banque en question, au
Tribunal de Cotonou, il était apparu que l’un des deux nouveaux actionnaires,
en l’occurrence, la Cnss, n’avait pas toujours libérée ses parts.
Mystère ? Sûrement pas. Les hommes qui conduisent l’opération ont été,
dans une vie passée, des experts en matière de gestions de fonds. Ils savent
très bien le jeu auquel ils se livraient. D’ailleurs, l’un d’entre eux est
suffisamment endetté auprès de certaines institutions bancaires de la place pour
s’y connaître. Tout le reste n’est qu’une apparence flatteuse parce qu’on est à
côté d’un homme très fortuné.
Gangstérisme
financier au sommet de l’Etat ou pillage entre amis ?
Donc,
il est évident que quelque chose de bien louche se prépare avec l’argent qui ne
leur appartient pas du tout. Ces personnes savaient bien que leur tentative
d’introduire la Cnss comme actionnaire de la banque indiquée devrait absolument
obtenir un accord favorable et préalable du Conseil d’Administration de la Cnss.
Mais, alors, est-ce par précipitation ou par simple naïveté qu’elles ont
introduit ce dossier sensible au niveau du Tribunal ?
Subitement,
après le rejet du dossier au Tribunal, le Conseil se réunit en session extraordinaire
sous le « maillet » d’Amégbédji et, aussitôt, le feu vert est mécaniquement
obtenu, comme à l’unisson. Suspect ! Même le communiste Paul Essè Iko donne son
avis favorable. A-t-il contacté le Parti communiste du Bénin ? La Confédération
syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) dont il fut le Secrétaire général
est-elle favorable pour que l’argent des travailleurs soit géré de cette
manière ? Toutes ces interrogations amènent les observateurs les plus
avertis à dire qu’il y a, sous la Rupture, des hommes dont la moralité suscite
bien des doutes.
Mais,
rien n’est plus obscur dans cette affaire. Des voix s’élèvent déjà pour donner
certains éclairages et l’on peut s’apercevoir que l’acte concocté par le
Conseil d’Administration entre dans une logique de pure collaboration. Déjà, on
apprend que, même un Ministre des Finances est intervenu, personnellement, pour
décourager une florissante société d’assurance de racheter la banque dont il
s’agit avec vingt-cinq milliards de francs Cfa. Tout ceci démontre que c’est
une mafia qui veut et tient à s’emparer des cotisations des travailleurs.
Affaire
à suivre …
Georges
Aballo
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