lundi 13 octobre 2014

Selon Orden Alladatin, « Nous réagirons … Le peuple réagira »

Suite aux propos d'Ousmane Batoko, Président de la Cour suprême


La nouvelle, lancée, le lundi 6 octobre dernier, par Ousmane Batoko, Président de la Cour suprême, concernant l’impossibilité de la tenue, en 2014, des élections municipales, communales et locales, suscite beaucoup d’inquiétudes. Dans l’arène politique, un appel à la prise de conscience par le peuple s’amorce. C’est ce qui ressort de l’interview qu’Orden Alladatin, Secrétaire général du Parti ’’Alternative citoyenne’’, a bien voulu accorder à notre Rédaction.

Orden Alladatin
Le Mutateur : M. Orden Alladatin, vous êtes Secrétaire général du Parti ’’Alternative citoyenne’’. Votre réaction face à la déclaration d’Ousmane Batoko, Président de la Cour suprême, au sortir d’une audience accordée par le chef de l’Etat, le lundi 06 octobre dernier, déclaration selon laquelle les élections municipales, communales et locales ne pourraient avoir lieu, comme annoncé, en 2014, pour plusieurs ordres de raisons ?



Orden Alladatin : Cette déclaration ne me surprend pas. Vous voyez bien qu’un plan bien orchestré est en cours. C’est dommage que Monsieur Batoko et les autres aient accepté de prendre un rôle dans cette tragi-comédie.


Quelle action, votre parti, ’’Alternative citoyenne’’ compte-t-il mener, face à cette situation ?


Lors d’une conférence de presse, le 15 mai dernier, nous avions  appelé à une concertation de la classe politique et des forces sociales pour trouver une liste alternative qui nous permette d’organiser les élections communales et locales. Nous sommes heureux que cette concertation soit en cours et, j’espère que nous saurons transcender nos égos pour trouver une issue à l’impasse. Je sais que les apprentis-sorciers ne nous rendront pas la tâche facile, mais nous réagirons … Le peuple réagira.


Dans vos projections, imaginez-vous un scénario où l’on pourrait nous annoncer, aussi, demain, l’impossibilité de la tenue des législatives et des présidentielles ?

Il n’y a l’ombre d’aucun doute là-dessus. Quand vous analysez les faits et gestes du Gouvernement et, surtout, de son chef, vous vous faites aisément une idée sur les réelles intentions de leurs auteurs. Plutôt que de finir les chantiers entamés, de s’occuper des spoliés d’Icc et consorts, on assiste à des cérémonies intempestives de poses de première pierre, pour des projets dont les financements sont loin d’être bouclés. A quoi peuvent bien servir les posters d’un Président de la République, en fin de mandat,  dans tous les angles de rue de nos villes ? On se croirait sous une époque révolue, au coucher du soleil. C’est Maître Joseph Djogbénou qui compare ces agissements à ceux d’un locataire qui, à la fin de son bail, préfère s’attaquer à la fondation de la maison, au lieu de plier bagage.


Que faudra-t-il faire alors ?

Combattre, par tous les moyens, toutes les actions dilatoires du régime Yayi tendant à faire subir aux élections législatives de 2015 le même sort que celui actuellement réservé aux élections communales et locales.  La Constitution du Bénin indique bien la voie à suivre, en cas de forcing. Notre Constitution, celle de décembre 1990, a bien prévu ces cas de personnes qui pourraient profiter des libertés et de la démocratie pour se hisser à la tête du pays et, par la suite, se révéler comme de véritables gourous de la démocratie et des libertés.


Avez-vous un appel à lancer à la population béninoise ? 

Je n’ai pas un autre appel que celui déjà lancé le 15 mai par mon parti : « Les forces politiques et sociales opposées à la violation constante des règles démocratiques doivent rester vigilantes et s’organiser pour faire échec à toute tentative de report des élections législatives, au-delà de mars 2015, et à toute modification de la Constitution du Bénin par Boni Yayi, tant il paraît de plus en plus probable que ces actes constitueront les prochaines étapes dans le plan de maintien au pouvoir de Boni Yayi, au-delà du terme constitutionnel de son mandat en  avril 2016 ».


Propos recueillis par Marcel Kpogodo

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