dimanche 27 juin 2010

Patronat de la presse du Bénin

Remous dans l'univers du patronat de la presse du Bénin
Le CPDC/PPB porté sur les fonts baptismaux
Le vendredi 25 juin dernier s'est tenue au Codiam à Cotonou l'Assemblée générale constitutive du Cadre permanent de dialogue et de concertation des patrons de presse du Bénin (CPDC/PPB). A l'issue des assises, un communiqué final a été publié, manifestant l'élection d'un Bureau de treize (13) membres à la tête de la nouvelle structure.


Assemblée générale constitutive du Cadre Permanent de Dialogue et de Concertation des Patrons de Presse du Bénin




Communiqué final


Les Etats Généraux de la presse du Bénin ont consacré en 2002 la naissance du Conseil National du Patronat de Presse et de l’Audiovisuel du Bénin (CNPA).

Après deux mandats de gestion, cette institution a montré un certain nombre de limites et de dysfonctionnements notamment ;

- l’inexistence d’une messagerie de presse ;

- l’inertie au niveau de la centrale d’achat des intrants ;

- la mauvaise gestion de l’Aide de l’Etat à la presse ;

- la mauvaise gestion et le sous équipement de la maison des Médias du Bénin.

En ce qui concerne la messagerie de presse du Bénin, l’on constate que non seulement elle n’existe pas, mais encore faut-il constater que son absence entraîne des pertes énormes et la non présence des journaux sur toute l’étendue du territoire national.

Pour ce qui est de la centrale d’achat des intrants, le constat est fait que depuis dix mois, cette structure existe, mais demeure totalement inopérationnelle et n’arrive pas à résoudre le problème crucial d’approvisionnement en intrants des patrons de presse qui constituent de s’approvisionner à des coûts exorbitants.

L’Aide l’Etat à la presse, quant à elle, est caractérisée par une mauvaise gestion dans la répartition des fonds alloués aux organes de presse, sur fond d’une configuration inégalitaire au niveau de la commission d’attribution de l’aide.

Au niveau de la Maison des Médias, on remarque que sa gestion actuelle ne participe pas d’une sociabilisation des patrons de presse à l’instar de leur pairs de la sous –région.

Face à tous ces dysfonctionnements, le Cadre Permanent de Dialogue et de Concertation des Patrons de Presse du Bénin propose :

1-une nouvelle approche dans la gestion de la messagerie de presse au Bénin, dans le cadre de l’accélération du dossier de sa création ;

2- la levée immédiate du blocage qui empêche le fonctionnement optimal de la centrale d’achat des intrants ;

3- une approche novatrice dans la gestion de l’aide de l’Etat à la presse avec une nouvelle configuration des membres du comité qui la compose ;

4- une gestion plus saine de la Maison des Médias du Bénin ;

Pour ce qui est des conditions de vie plus épanouissantes et de la solidarité au sein de la corporation, le cadre suggère :

- l’institution d’une mutuelle de santé au profit de tous les organes de presse ;

- la défiscalisation au niveau de la production des médias ;

- la mise à disposition par le CNPA d’un collège d’avocats pour défendre les patrons de presse en cas de citation directe ;

- la mise en relation des entreprises de presse avec les institutions bancaires en vue d’éventuels financements des entreprises de presse ;

- l’initiative d’activités récréatives, culturelles et sportives au profit des patrons de presse.



Fait à Cotonou le 25 juin 2010

L’Assemblée Générale Constitutive






Bureau élu du CPDC/PPB



Président : TCHIBOZO Basile (Le Challenge)

1er Vice-président : HOUESSOU Etienne (Le Télégramme)

2eme Vice –président : HOUNKPE Saturnin (L’Autre Vision)

3eme Vice-président : AIHOU Charbel (Golfe TV)

Secrétaire Général : ASSOGBA Vincent Fortuné (Nouvelles Mutations)

Secrétaire Général Adjoint : KPOGODO Marcel (Le Mutateur)

Trésorier Général : SAIZONOU Cyrille (Djakpata)

Trésorier Général Adjoint : ANAGO Serge (Elite)

Secrétaire à la Formation : AZONWAKIN Alexis (Notre Temps)

Secrétaire à la Communication : AHONON Michel (Palmarès)

Secrétaire à l’Organisation : KPOGODO Belly (Tokpa Actu)

Secrétaire Adjoint à l’Organisation : TCHIWANOU Hilaire (Coup d’œil)

Secrétaire aux affaires féminines et du genre : AYITE Pecthonia (First Info)




Deux commissaires aux comptes :


1- GBETIE Goras (Contemporain)

2- ABOUDOU Akim (Option Quotidien)



Conseillers :

1- ZANCLAN Bernard

2- TODOME Stéphane

3- CARLOS Gérôme



Fait à Cotonou le 25 juin 2010

L’Assemblée Générale

Vie des centrales syndicales au Bénin

Gaston Azoua, Secrétaire général de la Cstb




4ème congrès ordinaire de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin



La première Centrale syndicale du Bénin réaffirme ses valeurs fondatrices



Les 24 et 25 juin derniers, au Palais des congrès de Cotonou s’est tenu le 4ème congrès ordinaire de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb). Cette rencontre de deux jours a permis aux membres de cette centrale syndicale de mener des discussions à propos du thème relatif à la sauvegarde et à la consolidation des valeurs fondatrices du mouvement syndical au Bénin.



Le 4ème congrès ordinaire de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) a réuni ses membres les 24 et 25 juin dernier à Cotonou. A cette occasion, le thème au centre des différents échanges était relatif à « la mobilisation pour la sauvegarde et la consolidation des valeurs du mouvement syndical au Bénin ». Pour la Cstb, ce thème est motivé par la volonté de « contrer les nombreux assauts du capital financier contre les travailleurs et les peuples ». Cette rencontre succède au précédent congrès qui a eu lieu en 2000. Dix ans plus tard, la centrale syndicale s’est imposée comme étant la première organisation syndicale lors des élections professionnelles de 2001, organisées au Bénin. Dans les propos qu’il a tenus, Gaston Azoua, le Secrétaire confédéral de la Cstb a fait un bref retour sur l’histoire de la confédération syndicale qu’il dirige. Il a tenu, en outre, à rendre hommage à Pascal Fatondji qui a fondé en 1982 la Cstb. A cette époque, le régime de Mathieu Kérékou I réprimait férocement tous les mouvements syndicaux. La Cstb est née dans la clandestinité, ajouta-t-il. Aussi a-t-il tenu à rappeler que sa centrale a contribué, aux côtés du Parti communiste du Dahomey (Pcd), devenu aujourd’hui le Parti communiste du Bénin (Pcb), à éreinter l’autocratie du régime de Mathieu Kérékou. Et, c’est toujours Pascal Fatondji qui a créé le Pcd, à la fin des années 1970, et ce, toujours dans la clandestinité. Gaston Azoua déclara également : « Je suis un communiste et membre du bureau du Pcb ». Philippe Noumèdjinon, le Premier secrétaire de ce parti était l’invité d’honneur de ce Congrès ordinaire de la Cstb. Celui-ci a appuyé les propos de Gaston Azoua, en déclarant : « l’histoire du Pcb et celle de la Cstb sont communes. La Cstb est une émanation du Pcb, car le parti voulait passer d’une lutte de classe à une lutte de masse ». Et, c’est pourquoi, la centrale syndicale aide les travailleurs à lutter pour l’amélioration de leurs conditions de travail. La victoire de la Cstb aux élections professionnelles de 2001 démontre qu’elle a réussi dans sa lutte constante aux côtés des travailleurs. Et, à Philippe Noumèdjinon de conclure, entre autres, que le dialogue social en vogue actuellement est un vœu pieux. Car, « il n’y a pas de dialogue possible entre l’exploiteur et l’exploité ». A ce Congrès étaient conviées d’autres organisations syndicales du Bénin, mais aussi des délégations en provenance du Niger et Burkina Faso. Il s’agit de la Confédération générale des travailleurs du Niger (Cgtn) et de la Confédération générale des travailleurs du Burkina Faso (Cgtb). Ces deux centrales syndicales s’inscrivent eux aussi, comme la Cstb, depuis sa fondation, dans la dynamique d’un syndicalisme de combat.

Bernado Houenoussi

Société civile et élections de 2011 au Bénin

Les membres de la Ceca, prêtant serment




Installation de la Commission électorale citoyenne alternative




La société civile béninoise veut contribuer à des élections apaisées




La Commission électorale citoyenne alternative (Ceca) a été installée le 21 juin dernier au Chant d’oiseau de Cotonou. Réunie au sein de Fors-Elections, 150 organisations de la société civile ont décidé d’apporter leur contribution aux élections de 2011 par le biais de cette Commission.


L’installation et la prestation de serment des 7 membres de la Commission électorale citoyenne alternative (Ceca) a eu lieu en présence des responsables des principales organisations de la société civile béninoise dont le Centre Africa Obota et Social watch Bénin. Ces organisations de la société civile béninoise, réunies au sein de Fors-Elections, ont créé un Conseil d’administration qui a désigné les 7 membres de cette Commission. Ceux-ci, au terme de leur serment, sont tenus de s’abstenir d’être membres de la Commission électorale nationale autonome (Cena) qui sera mise en place pour les prochaines échéances électorales de mars 2011. Leur obligation de réserve s’étend également au fait qu’ils ne peuvent ni se prononcer sur les candidats qui seront en lice pour la période élective, ni sur leurs différents programmes. Pour Me Joseph Djogbénou, l’un des membres du Conseil d’administration de Fors-Elections, la cérémonie d'installation a été rendue possible par les leçons qu’ils ont tirées de leurs acquis et erreurs après la participation des organisations de la société civile aux trois derniers scrutins électoraux au Bénin. Après cette analyse, elles ont décidé de mutualiser leurs ressources humaine, financière et matérielle. L’objectif étant, ajoute-t-il, « de développer un plaidoyer efficace pour une réforme pertinente des lois électorales car une incertitude plane au sujet de la loi qui sera applicable pour les élections de mars 2011. » Il s’agira également de superviser tout le processus, avant, pendant et après le scrutin. Fors-Election, après l’installation de sa structure nationale, le fera aussi dans toutes les régions du Bénin, afin d’assurer sa présence sur tout le territoire national. Ce regroupement mènera également des actions pour la promotion de la démocratie et d’une gouvernance crédible.


Les échanges avec la presse


Suite aux différentes questions posées par les journalistes présents, Joseph Djogbénou qui était le principal orateur, a tenu à rappeler, d’une part, que la Commission électorale citoyenne alternative est un message aux acteurs politiques, car il y a deux élections majeures en perspective. D’autre part, selon lui, aucune confusion n’est possible entre les attributions de la Commission électorale nationale autonome qui est une structure installée par la classe politique, et celles de la Ceca. Aussi, cette Commission, nouvellement installée, est une organisation de contribution à l’organisation des élections et n’a aucune prétention de substitution à la Cena, de même qu’elle n’est pas l’émanation des hommes politiques. Fors-Elections, pour évoluer, compte travailler avec ses partenaires. Parmi ceux-ci, il y a la presse, le clergé dans toute sa diversité, les corps constitués, et les partenaires techniques étrangers.

Bernado Houenoussi

Chronique - Rubrique Journal Le Mutateur

La question des valeurs à Cotonou

Bien qu’elle ne soit que la capitale économique du Bénin, Cotonou est la vitrine de ce pays. Peuplée d’un peu plus d’un million d’âmes, deux phénomènes y ont actuellement pion sur rue. Il s’agit, d’une part, de l’arnaque sur le net qui est devenue le fonds de commerce de certains jeunes et, d’autre part, la prolifération de ces boîtes de nuit dont la principale activité est le strip-tease. Ces arnaqueurs qui envahissent, à longueur de journée, les cybers-café, pour gruger, par le biais du commerce en ligne, des Occidentaux, justifient leur acte par la pauvreté. D’autres, plus culottés, affirment que c’est un juste retour des choses après l’esclavage, la colonisation et, notamment, celle de la France.

Quant à ces strip-teaseuses au sein desquelles on recense une forte colonie étrangère, elles sont également mues par l’appât du gain facile. Face à des hommes en mal d’inspiration sexuelle et dont la libido est passablement en panne, elles se font un plaisir de se dénuder pour donner des appétits sensuels et sexuels à ceux-ci.

Revenons à ces cybers criminels dont le rang grossit de jour en jour. En toute impunité, ils offrent le spectacle du culte de l’argent volé, de la médiocrité et de la paresse. Certains parents apportent leur soutien implicite à leurs enfants qui se livrent à ces actes répréhensibles. Ceux-ci constituent, à la nuit tombée, une partie non négligeable de la clientèle de ces boîtes de strip-tease qui pullulent aux quatre coins de la ville. Ils mènent un train de vie élevé sans avoir une activité officielle qui puisse permettre cela. Tout cela vient se greffer aux autres problèmes de la société béninoise : familles de plus en plus mono-parentales, envahissement des programmes de télévision et, par ricochets, de la vie de chaque ménage par des programmes télévisés de toutes sortes. Nos us et coutumes s’érodent au profit d’autres reçus de l’extérieur et qui, sereinement, s’enracinent dans chacune de nos vies. Avec le nombre sans cesse croissant de ces cybercriminels, c’est le Bénin qui en récole les retombées négatives, car il sera de moins en moins perçu comme une destination sûre en matière d’investissement. Concernant les boîtes de nuit, ce qui s’y passe n’est que l’arbre qui pourrait cacher une forêt plus dense et dangereuse. Proxénétisme, blanchiment d’argent, trafic de stupéfiants, autant d’activités qui peuvent y trouver un terrain fertile. Le Bénin et Cotonou, en particulier, pourraient devenir une plaque tournante du trafic de la drogue et du crime organisé. Avec les frontières poreuses du pays, personne ne peut affirmer le caractère licite de tout ce qui entre sur le territoire. La Guinée-Bissau est un sinistre exemple des conséquences politiques, économiques et sociales qu’engendre la pénétration de la mafia de la drogue dans l’appareil étatique.

Face aux deux faits évoqués précédemment, la mobilisation des autorités compétentes est timide et quasi-inexistante. Le ministère de l’intérieur diffuse actuellement sur les ondes des médias audiovisuels un communiqué, où il rappelle l’interdiction formelle des activités de strip-tease dans les boîtes de nuit. Quoi qu’il en soit, la responsabilité principale pour lutter et enrayer ces deux maux incombe au régime actuel. Depuis 4 ans, ne s’est-il pas auto-proclamé celui du changement ? Le pouvoir politique n’est-il pas aussi porteur de valeurs ? Les ministres ayant en charge les Technologies de l’information et de la communication, d'une part, et l’Intérieur, d'autre part, sont interpellés. Le premier pourrait saisir les personnes ressources nécessaires pour explorer la possibilité de bloquer l’accès depuis le Bénin aux sites web qu’utilisent ces arnaqueurs pour commettre leurs forfaits. Le second doit pouvoir décider de la suspension provisoire des activités des boîtes de nuit afin d’y voir plus clair. Et qu’on ne se réfugie pas derrière l’argument des pertes d’emploi que cela pourrait induire pour certains citoyens béninois. Une société sans repères court irrémédiablement dans le mur et, par ricochets, à sa perte.

Bernado Houenoussi

Choux Gras - Rubrique Journal Le Mutateur

Choux Gras

France – Mexique

Hassan Kamranifar, de nationalité iranienne, était l’un des arbitres de cette rencontre du mondial sud-africain. A première vue, il n’y a rien à redire, seulement que la France fait partie des pays qui votent régulièrement, depuis 4 ans ,au Conseil de sécurité de l’Organisation des nations-unies (Onu), des sanctions contre l’Iran, son pays. Mais, cet arbitre n’est pas pour autant rancunier. Il a bien joué son rôle durant ce match et la France a été sèchement battue par le Mexique. L’Iran porte donc malheur à la France, elle-même portant la poisse au pays des Ayatollahs.

Pirates somaliens

Arrêtés pour fait de piratage dans l’océan indien, ces pêcheurs somaliens ont été condamnés à 5 ans de prison par la justice des Pays-Bas. Ces pirates, dès l’entame de leur procès, il y a quelques semaines, ont déclaré préférer de loin la prison à la vie qu’ils avaient en Somalie. Ils viennent donc de signer un bail de 5 ans. Sera-t-il reconduit à son terme ?

La promesse aux femmes

Avec le remaniement du gouvernement intervenu récemment au Bénin, le nombre de ministres femmes n’a pas varié. Sur les 30 membres du Gouvernement, 4 sont des femmes soit 13.33%. Nous sommes loin des 30% que le Chef de l’Etat a promis aux femmes, il y a un peu plus d’un an. Quelles sont maintenant les mesures que ces femmes comptent prendre face à cet engagement non respecté ? Au sein de leurs foyers respectifs, les mesures de représailles, suite à une incartade de leurs conjoints, ne manquent pas. Il y a la bouderie, la grève du lit et j’en passe. Mais, dans le cas présent, on attend de voir.

Des braqueurs d’un autre genre

L’une des personnes impliquées dans le braquage raté de la semaine dernière à Cotonou portait une croix au cou. Une découverte stupéfiante sur un homme qui voulait tuer et voler rien que pour de l’argent. A-t-il prié avant d’aller commettre ce crime avec ces acolytes ? Toujours est-il qu’il s’est inspiré de ceux-là qui jouent les vertueux sous la couverture de la religion. Mais, eux, on ne les débusque que rarement, les auteurs de braquage aussi la plupart du temps au Bénin mais, lui et ces compères n’ont pas eu de veine !

Le logo des zémidjans émergents

La chemise de couleur jaune est le principal signe distinctif des conducteurs de zémidjans qui opèrent à Cotonou. Ceux d’entre eux qui sont acquis à la cause du Mouvement des zémidjans pour un Bénin émergent (Mozebe) tiennent à lui montrer leur adhésion. En effet, le logo du Mozebe est affiché au dos de leur chemise. Quand on sait que, ce logo prend une place qui est, par principe, réservée à celui de la Mairie de Cotonou, comment seront réglés les conflits éventuels qui naîtront ? Est-ce déjà les prémices d’un combat entre David et Goliath ? Et qui jouera le rôle de David ? Et celui de Goliath ?

Elections au Burundi

La prochaine élection présidentielle qui se tiendra dans ce pays n’aura qu’un seul candidat en lice qui n’est que le Président sortant lui-même. Les autres candidats se sont retirés pour dénoncer la fraude qui aurait été orchestrée, en prélude à ce scrutin, par le pouvoir. Si les soupçons de fraude étaient avérés, le retrait de ces candidats fait le malheur de qui ? Surtout de ces personnes engagées pour mener à bien l’entreprise de fraude. Quand on connaît les risques qu’elles encourent, la perspective de se faire un bon paquet de sous devait les apaiser un peu. Voilà qu’à cause de ces opposants, elles viennent de perdre la poule aux yeux d’or. Ces opposants ont fait doublement des victimes. A malin, malin et demie.

La promotion des cartes Sim

Les revendeurs à la sauvette de cartes Sim au niveau de certaines artères stratégiques de la ville de Cotonou donnent des idées à des personnes auxquelles on ne penserait pas à première vue. En effet, les opérateurs Gsm lancent maintenant leurs propres vendeurs dans la ville. Drapés dans des tee-shirts aux couleurs de l’opérateur téléphonique, ils proposent eux-aussi des cartes Sim à vendre. Mais, chaque camp reste de son côté. Ils se regardent en chiens de faïence, à la limite. Qui va gagner ce match ? Qui aura le plus de clients et donc de ventes ? Comme les uns évoluent dans le secteur formel et les autres dans l’informel, les seconds vont remporter la manche. L’exemple de l’essence frelatée étant une preuve vivante. Les affaires marchent bien là. Mais, si cela donne encore des idées à certaines personnes, on aura vraiment tout vu.

Dénonciation du Canard enchainé

Le Canard enchainé, le journal satirique le plus lu en France vient de sortir une nouvelle info comme toutes les autres dont il a le secret. En effet, une ex-ministre de l’actuel gouvernement français a été chargée par le président français d’une mission sur les conséquences sociales de la mondialisation. Rien de grave mais, en creusant un peu, le journal découvre qu’elle perçoit une rémunération estimée à plusieurs milliers d’euros, avec à la clé, d’autres avantages dont un chauffeur particulier. Cette prime, appelons cela ainsi, s’ajoute à deux autres de ses rémunérations en tant qu'ancienne députée, d’une part, et en tant qu’élue d’un conseil général français, d’autre part. Face au scandale, elle a renoncé à la gratification salariale qu’elle percevait pour sa mission sur la mondialisation. Un travail bien singulier, quand on sait qu’un citoyen averti peut parler des conséquences de la mondialisation. Espérons que cela fasse des émules ici. Des ministres de l’actuel gouvernement étaient auparavant des conseillers à la présidence de la république. Des députés de l’actuelle législature occupaient également cette fonction auprès du Chef de l’Etat. Il faut qu’on voie clair dans leurs rémunérations.

Bernado Houenoussi

lundi 21 juin 2010

Unicef-Bénin

Le staff de l'Unicef entretenant les journalistes béninois





Activités de l’Unicef au Bénin





Les médias informés sur la problématique du développement de l’enfant





Du 11 au 15 juin dernier, l’Organisation des nations unies pour l’enfance (Unicef) a réuni des experts en provenance de 24 Etats de l’Afrique de l’ouest et du centre, dans le cadre d’une rencontre régionale sur la question de la nutrition. En prélude à celle-ci, l’organisme onusien a organisé une séance d’information à Cotonou pour les journalistes, le 10 juin 2010.



Ce briefing des médias, tenu le 10 juin 2010, a permis à l’Organisation des nations unies pour l’enfance (Unicef) d’informer les médias sur le volet « Nutrition » de la Stratégie africaine pour la survie et le développement de l’enfant (Sasde). Cette rencontre sur la Sasde, tenue du 11 juin au 15 juin, a réuni 24 pays de l’Afrique de l’ouest et du centre. La Sasde vise à réduire la mortalité maternelle, néonatale et infantile, en vue d’atteindre l’un des objectifs du millénaire pour le développement. En effet, malgré les progrès enregistrés, notamment avec la réduction de la mortalité infanto-juvénile de 16% au Bénin, par exemple, ces 24 pays ont des indicateurs mauvais en matière de suivi. Et, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Sur une population estimée à 388 millions pour l’ensemble de ces pays, 66 millions ont moins de 5 ans. 44% de ces enfants souffrent d’une malnutrition chronique, soit 26 millions d’enfants. 11% des enfants de moins de 5 ans souffrent d’une malnutrition aiguë, soit un peu mois de 8 millions d’entre eux, l’une des conséquences de la malnutrition étant une diminution des capacités du système immunitaire et un retard de croissance. La nutrition est essentielle pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement et les causes de la malnutrition sont immédiates et sous-jacentes. Les premières déclinent de l’inadéquation des apports alimentaires et de l’accès insuffisant à l’alimentation.





Quelles solutions pour y remédier ?





Selon les experts qui ont échangé avec les journalistes présents, il faut intégrer les interventions. Cela passera par une alimentation optimale de la femme, du nourrisson et du jeune enfant. Le contrôle des carences en micronutriments est également nécessaire. Tout cela devra être accompagné par un dépistage précoce et par une prise en charge de la malnutrition aiguë. Pour agir, il faut un continuum de soins et l’utilisation des médicaments variés. Pour relever ces défis, le développement de cadres stratégiques nationaux et la coordination des acteurs sont aussi indispensables.





Bernado Houenoussi

samedi 12 juin 2010

Choux gras - Rubrique du Journal Le Mutateur

Choux gras

Les zémidjans émergents

Le Mouvement des zémidjans pour un Bénin émergeant (Mozebe) vient d’ouvrir une section dans la ville d’Abomey-Calavi. La question qui peut être posée est de savoir d’où viennent les fonds ayant servi à une telle installation. Et, pour la cause, ces chers conducteurs de taxi-moto, ont sonné le rappel des médias. N’imaginons pas un seul instant que ces fonds proviennent d’une augmentation ponctuelle par eux du coût de transport de leurs différents clients. Ils nous diront que la période des pluies et le yoyo du prix de l’essence frelatée justifient amplement cela. Mais, il y a de ces coïncidences qui donnent vraiment à réfléchir. Et puis, tous les zémidjans ne sont pas émergents.

Coups de poing manqués

La scène se passe devant la Direction générale de la police nationale (Dgpn) la semaine dernière. Deux femmes ayant une allure assez remarquable commencent à se lancer des propos injurieux et en viennent presqu'aux mains. Un haut gradé de la police nationale observant la scène leur intima l’ordre de s’arrêter. Rien n’y fit et nos deux dames font la sourde oreille. Alors, il fait appel à trois ou quatre policiers qui viennent manu militari appréhender nos deux boxeuses. Elles sont conduites dans les locaux de la Dgpn. Espérons que dans cette enceinte, elles n’ont pu encore laissé libre cours à ces élans qui les ont conduites dans ces locaux. A moins qu’elles aient subi un autre sort, auquel il est difficile de penser.

La journée de l’arbre

Comme à l’accoutumée, le 1er juin, le Bénin célèbre la journée de l’arbre. Durant vingt-quatre heures, des arbres sont plantés et, pour l’occasion, chouchoutés, passez-moi l’expression. Le reste de l’année, les assauts de l’urine déversée par la population, leurs branchages sont cassées lors des manifestations et, supplice suprême, ils ne sont arrosés que de façon sporadique. Souhaitons vivement que la journée de l’arbre soit une pratique quotidienne, plutôt qu'annuelle.

Le football en Corée du Nord

Tenez-vous bien, ne tombez pas à la renverse. Le sélectionneur de l’équipe de football de la Corée du nord vient de déposer, comme ses homologues des autres équipes qualifiées pour la coupe du monde en Afrique du Sud, la liste des vingt trois (23) joueurs sélectionnés. Mais, une grosse bourde a été commise. En effet, le nom d’un des attaquants figure sur la liste en tant que troisième gardien. Après ce constat, c’est le branle-bas dans le staff technique. Mais, la Fédération internationale de football associations (Fifa) dit niet à la tentative de correction. Et voilà un attaquant qui devra jouer en tant que gardien de but. Sa seule prière est qu’il n’y ait pas une circonstance catastrophe qui l’oblige à jouer un tel rôle. Avec le dirigeant qui est à la tête de son pays, raison de plus pour voir rouge.

Un procès et une douzaine de milliards

La cour qui va siéger dans ce cadre ne jugera pas une affaire dont le préjudice financier est évalué à une douzaine de milliards. Mais, pour qu’elle soit installée et prête pour ce procès, il faut qu’une somme d’une telle envergure soit réunie. Le procès en question est celui d’Hissène Habré, ancien président du Tchad accusé de plusieurs crimes graves lors de sa présidence et réfugié au Sénégal depuis deux décennies. Le Sénégal, son pays d’adoption, et qui s’apprête à le juger réclame une telle somme pour la tenue de ce jugement. Qu’est-ce qui coûtera si cher ? Le procès en lui-même ? Une facture bien salée !

Une prison à ciel ouvert

C’est la dernière trouvaille des autorités d’un canton suisse. Expérimenter l’installation de prisons à ciel ouvert pour permettre un tant soit peu de désengorger ces lieux de détention. L’idée, c’est d’envoyer ces détenus aider des agriculteurs dans leur travail au quotidien. Et, à la fin de la journée, ils retournent dans des locaux qui, bien qu’ils soient fermés, disposent d’un confort convenable. Si le Bénin s’en inspirait ? Voilà un problème récurrent de nos prisons qui trouverait une solution. Et en ces temps où les chantres du changement chantent le retour à la terre, malgré les machines agricoles qui seraient défectueuses, une telle trouvaille servirait bien leurs desseins. Néanmoins, en Suisse, certains prisonniers se sont évadés, mais ils se sont faits rattraper. Il y aurait un tel risque au Bénin également. Toutefois, Dieu seul sait si on pourrait appréhender de nouveau un détenu qui se ferait la belle dans un tel cas au Bénin.

Un ministre condamné

Le premier flic de France, Brice Hortefeux, vient d’être condamné à une amende de sept cent cinquante euros pour injure raciale. En cause, les propos maladroits qu’il a tenus en août 2009 à l’égard d’un militant d’origine maghrébine de l’Union pour un mouvement populaire (Ump), lors de l’université de ce parti. Il vient de faire appel, suite à cette décision de justice. Et si ce jugement était confirmé en appel, que ferait le Bénin ? Car Brice Hortefeux est titulaire d’un passeport rouge de notre pays. C’est donc un citoyen pas comme les autres, et ce document de voyage trône sur son bureau de travail à la place Beauvau. Il l’a dit avec fierté lors d’un entretien qu’il a accordé il y a quelques mois au magazine français l’Express.

Les bleus sont dans le blues

L’équipe de France de football, les bien nommés bleus, drôle de nom quand même, mais passons!de livrer trois matches amicaux. A la clé, une victoire, un nul, et une défaite. Des rencontres, avec à la clé, une performance qui a subi un decrescendo inquiètant les fans de foot du pays du coq gaulois. Avis donc à ceux qui voulaient miser sur une bonne prestation de cette équipe en Afrique du Sud. Mais qui sait, impossible n’est pas français. Une façon de s’inspirer de cette formule utilisée par un opérateur Gsm d’ici afin d’encourager les écureuils pour une éventuelle qualification pour Afrique du Sud 2010. Mais ils n’ont pu que glaner Angola 2010 et encore !

Bernado Houenoussi

Chronique politique - Journal Le Mutateur

Gilchrist Olympio




Gilchrist Olympio





Avec l’entrée dans le nouveau gouvernement togolais de sept membres de l’Union des forces du changement (Ufc), Faure Gnassingbé et Gilchrist Olympio viennent de sceller un accord politique inimaginable il y a moins de six mois.

Chacun d’eux a repris le flambeau de leurs pères respectifs qui se sont affrontés politiquement et de la plus violente des manières, au début des années 1960. Aujourd’hui, que diraient ces deux défunts de cette alliance entre leurs fils. Gilchrist Olympio, président de l’Ufc, et opposant historique à Gnassingbé Eyadéma vient ainsi d’entrer dans les rangs. Son parti, naguère cheville ouvrière de l’opposition, s’en tire avec une division qui désoriente ses différentes composantes. Empêché de se porter candidat aux dernières élections présidentielles du Togo, à cause d’un accident domestique, Gilchrist Olympio a jugé plus utile de collaborer avec le Rassemblement du peuple togolais (Rpt) au pouvoir. Pour lui, c’est dans l’intérêt de la population togolaise. Mais, quelles que soient les bonnes ou mauvaises raisons qui l’ont conduit à faire ce choix, celui-ci souffre d’un handicap majeur. En effet, le Rpt est au pouvoir depuis plus de quarante (40) ans. Ce parti, sous la coupe d’Eyadéma père et celui de son fils actuellement, a eu le temps de faire ses preuves et d'étendre des tentacules difficilement déracinables dans toutes les régions du pays. Et, à en juger par l’état du pays, le constat est désolant. Il y a plus de noirceur sur ce tableau, que de points positifs. Comment diantre, Gilchrist Olympio pourra t-il changer un système bien enraciné et qu’il a toujours combattu ? En fin de compte, il n’innove pas; ceux qui rêvent d’un combat d’idées entre ces deux forces politiques n’en auront pas eu pour leur compte. Le Togo a l’air d’une vache à lait dont il faut tirer profit et ce quel que soit le prix politique à payer. Le grand perdant dans ces tractations politiques est cet électorat resté fidèle à l’Ufc, ces centaines de milliers de personnes qui ont toujours cru en l’alternative crédible que représentait Gilchrist Olympio à travers ces combats politiques. Jean Pierre Fabre, Secrétaire général de l’Ufc, qui a remplacé au pied levé Gilchrist Olympio en tant que candidat du parti aux dernières élections présidentielles, fait barrage, depuis ce revirement d’Olympio. Il se fait même tirer les oreilles pour reconnaître la réélection de Faure Gnassingbé. Les manifestations qu’il dirige tous les samedis en sont une parfaite illustration. La guerre de tranchées qui vient de se déclarer au sein de l’Ufc entre les deux camps, à défaut d’une conciliation presqu'impossible, aura peut-être une suite judiciaire. Le bureau du parti, réuni autour de Fabre ayant décidé d’exclure Gilchrist Olympio et les sept membres du parti qui sont entrés au gouvernement. La légitimité des camps pour revendiquer l’héritage de ce parti est en jeu. Et, la justice quelle que soit la décision qu’elle rendra lors d’une éventuelle saisine par un des camps, ira de sa petite musique en faveur de l’une ou l’autre des deux parties. Aujourd’hui septuagénaire, et au crépuscule de sa vie politique, que retiendra l’histoire de Gilchrist Olympio ? L’opposant historique, marchant dans la droite ligne de son feu père ou celui qui a cédé finalement aux sirènes du pouvoir ?

Bernado Houenoussi

Activités du Centre culturel français de Cotonou

Tierno Monénembo




Conférence-débat au Centre culturel français de Cotonou





Tierno Monémembo explique les contours des prix littéraires français





Tierno Monémembo, écrivain guinéen, a été le lauréat 2008 du Renaudot l’un des prix littéraires français les plus en vue. Invité par l’Ambassade de France dans le cadre d’une série de manifestations en prélude au cinquantenaire de l'accession au Bénin à la souveraineté internationale, il a animé, le 03 juin dernier, au Centre culturel français (Ccf) de Cotonou, une conférence-débat axé sur des prix littéraires français.






Qu’est-ce un prix littéraire français ? Quels en sont les contours et les retombées pour le lauréat? Voilà des exemples de questions auxquelles l’orateur du jour a donné des réponses, par le biais de la conférence-débat qu'il a tenue le 03 juin dernier. Celle-ci avait pour thème : « Les prix littéraires français et la promotion de la littérature francophone ». Il a rappelé que le Goncourt et le Renaudot sont les récompenses majeures de la littérature française. Chacun de ces prix est décerné au mois d’octobre et couronne un auteur ayant dernièrement publié un livre. Pour arriver à cette étape ultime, un jury d’écrivains, dix pour le cas du Goncourt, par exemple, est désigné pour opérer son choix après une présélection, et une sélection parmi les ouvrages récemment publiés. Mais, il a tenu à faire remarquer que la récompense que reçoit l’écrivain, lauréat d’un de ces Prix, est de l’ordre du symbolique. Les retombées pour l’auteur relève surtout du grand retentissement médiatique que suscitent chaque année le Goncourt et le Renaudot. Cela assure donc une forte publicité à l’écrivain et augmente considérablement la vente de son livre. L'orateur a, par conséquent, mis en exergue son exemple à travers son roman, « Le roi du Kahel », qui lui a valu le Renaudot 2008. Il dira qu’il en était à sa dixième tentative et que ce fut la bonne. "J’étais à Cuba, quand on m’annonça l’heureuse nouvelle. Le Renaudot me donne juste le droit d’être inviter à partager un repas avec le jury qui m’a choisi et rien de plus", explique-t-il, à ce propos.





Les échanges avec le public





Les débats avec l’auditoire ont tourné notamment autour de la littérature africaine, du lien entre la démocratie et la culture, et de l’objet de son roman « Le roi du Kahel ». Il a ainsi profondément regretté l’inexistence d’un prix littéraire africain. Un tel vide ne saurait subsister encore longtemps et il a fait part de son vœu de concrétiser une telle chose. Un prix de ce genre ne saurait exister sans la création de maisons d’éditions dignes du nom, de librairies et de bibliothèques. Sur ce point, il a rappelé la création de « Présence Africaine » dans les années 1950, qui a publié des auteurs emblématiques africains. Mais, ce qui a gargarisé son évolution, c’est qu’elle n’a pas su s’adapter et prendre l’envergure de la mission qui lui était d’emblée assignée. Pour lui, le contexte politique est déterminant pour l’éclosion d’une culture. Le cas de la Guinée, son pays d’origine, en est un exemple digne du nom, la dictature de Sékou Touré l'ayant contraint à l’exil, de même que d’autres écrivains guinéens. Et, il était même interdit d’écrire durant cette période. Mais, le positif dans ce sombre tableau est le réveil des sociétés civiles africaines. Et, celle de son pays est au cœur des changements politiques qui s’y observent actuellement. Cela permettra l’éclosion de plusieurs talents culturels. Quant au roman « Le roi du Kahel », il présente, sous forme d’une fiction, la vie d’Olivier San Derval. Celui-ci, issu de la bourgeoisie lyonnaise du 18ème siècle, découvre les aventures des explorateurs coloniaux en Afrique. De ses lectures naît ses fantasmes pour la région guinéenne du Fouta Djallon dont il voulait devenir le roi. Abandonnant tout, il mettra pied dans cette contrée et réussira à se faire adopter par son peuple peuhl. Il deviendra en outre l’enfant adoptif du souverain qui lui accordera des terres pour le royaume sur lequel il voulait régner. Ces terres avaient une étendue de vingt six (26) km.





Bernado Houenoussi

Activités du Centre culturel français de Cotonou

Christine Taubira




Dans le cadre la visite de Christine Taubira au Bénin





La question de la mémoire au centre d’une conférence publique





Christine Taubira, Députée française et membre du Parti radical de gauche (Prg) a effectué un séjour au Bénin, du 1er juin au 03 juin dernier. Il s’inscrivait dans le cadre de la journée du 10 mai choisie par les autorités françaises, comme étant celle du Souvenir de la traite négrière et de l’esclavage. Sur initiative de l’Ambassade de France au Bénin, l’une des activités de Madame Taubira était la conférence publique, tenue le 02 juin au Centre culturel français (Ccf) de Cotonou.






« Le travail de mémoire, un devoir républicain », tel était le libellé du thème de cette conférence dont la principale oratrice était Madame Taubira. Selon ses dires, c’est une promenade à travers les thèmes et concepts relatifs au devoir de mémoire qu’elle propose. Dans son approche, elle a dépouillé le thème par rapport à la période de la seconde guerre mondiale en se recentrant sur la France. L’une des tragédies de cette guerre ayant été la Shoah et l’holocauste. "Il ne faut pas confondre mémoire et histoire, bien que ces deux thèmes soient interconnectés", ajouta-t-elle. Car, à son avis, la mémoire s’empare des faits historiques, de même qu’elle est également un souvenir collectif. A la mémoire se rattachent, entre autres, les notions d’occultation et de révisionnisme. Dans son intervention, elle a abordé la question de l’esclavage et de la traite négrière. A ce sujet, elle a rappelé qu’il y a une revendication mémorielle de la part des descendants des esclaves qui aujourd’hui sont des Français à part entière. Mais, cette revendication se heurte au roman national car celui-ci exclut l’empire colonial et toutes les conséquences qui en découlent. Christiane Taubira, étant en terrain connu, du fait d'avoir, en 2001, initié une loi sur la traite négrière et l’esclavage, loi adoptée par le parlement français, reconnaît que ces deux faits historiques ont été des crimes contre l’humanité. Elle a montré que sa loi a suscité des controverses. Mais, cela est dû, notamment, à une méconnaissance des dispositions de ce texte. L’un de ces objectifs étant d’introduire dans les programmes scolaires cette période de l’histoire qui a duré quatre siècles. Car, la complexité de cette histoire détermine la France métissée d’aujourd’hui, ces faits historiques étant à l’origine des déséquilibres qu’on observe également au niveau mondial sur le plan politique, économique, culturel et social entre le Nord et le Sud. Dans les échanges qu’elle a eu avec le public, elle a réaffirmé que c’est son combat personnel qu’elle mène en France. Mais, elle a vivement souhaité voir la société civile africaine s’approprier ce pan de l'histoire africaine.





Bernado Houenoussi

mercredi 2 juin 2010

Politique au Bénin -Chronique - Rubrique du Journal Le Mutateur

Une piètre inspiration politique

L’actualité de la semaine dernière a été, entre autres, ponctuée par la mobilisation d’un nombre assez conséquent de conducteurs de taxi-moto, communément appelés « zémidjan ». A travers celle-ci, ils entendaient renouveler leur soutien au Chef de l’Etat actuel. Le Ministre de l’Intérieur les a reçus à cette occasion, et a promis de transmettre leur motion de soutien à qui de droit. Remarquons que ces zémidjans ont dû se lever d’un très bon pied ce jour-là, car les marches d’autres catégories socioprofessionnelles ne bénéficient pas d’un tel traitement et, ce, malgré la pertinence des revendications qui y sont formulées. Si ces conducteurs de taxi-moto se sont réunis, c’est surtout parce qu’ils ont su être motivés en conséquence. Si ce n’était pas le cas, on compterait le nombre d’entre eux qui seraient prêts à laisser leur travail pour quelques heures et, ce, juste pour aller manifester leur soutien à un homme politique. Les mœurs politiques au Bénin sont ainsi. Une pratique bien huilée qui se décline en terme de marche d’appui contre une rémunération de quelques centaines ou milliers de nos francs. Chaque partie s’en tire à bon compte. L’homme politique se gargarise d’une certaine adhésion populaire, et les marcheurs disent avoir reçu de l’argent sans grand effort. A quelle logique peut répondre de tels faits qui sont aux antipodes des réponses que doivent apporter nos hommes politiques aux citoyens dont ils sont les représentants à divers niveaux ? Et le citoyen, a t-il conscience du tort qu’il se fait à lui-même ? Aujourd’hui, après vingt ans de démocratie, notre pays doit franchir des caps sur plusieurs points. Avec cette crise économique qui durcit davantage la vie au quotidien pour une grande partie de la population, il est bien difficile pour un citoyen lambda de ne pas céder à une telle proposition. Le ventre affamé n’ayant pas d’oreilles et cette somme d'argent, aussi menue qu’elle soit, permettant de s’assurer le repas d’un jour. Toujours est-il que pour les prochaines échéances électorales, les réponses de nos hommes politiques doivent être autres. Que ce soit la mouvance actuelle ou ceux qui s’opposent à elle, ils doivent apporter des solutions concrètes aux problèmes sociaux qui accablent la grande masse. En terme de santé, d’éducation, de transport, et j’en passe, des approches de solutions sont nécessaires. Comment chaque camp pense garantir à chaque citoyen un accès aux soins de santé ? Quel avenir pour chaque composante de l’enseignement public ? Par quel moyen il convient d’éveiller la conscience citoyenne de tout un chacun afin qu’il sache que de ses droits découlent également des devoirs ? Voici une liste non exhaustive de questions autour desquelles il faut réfléchir. "Tout ce qui n’avance pas recule", dit-on. Si, après vingt ans de renouveau démocratique, nous en sommes toujours aux mêmes pratiques politiques, les élections ne pourront plus constituer le seul baromètre de notre vie démocratique. Et, tel que les choses se présentent depuis que la campagne précoce pour 2011 a commencé, c’est un film identique aux précédentes élections que nous suivrons. Et, nos hommes politiques montrent qu’ils sont mal inspirés et presque déconnectés des réalités de ceux qui triment chaque jour pour avoir une vie décente.

Bernado Houenoussi