En marge du point de presse animé par le Fsp
Le Front pour le Sursaut patriotique (Fsp) a donné un point de presser à la Bourse du travail de
Cotonou, le vendredi 24 novembre 2017. Il s’est alors prononcé sur la mise sous
mandat de dépôt de Laurent Mètongnon et de ses co-accusés, le jeudi 23
novembre. En marge de cet échange avec les journalistes, Maître Aboubakar Baparapé,
l’un des avocats de l’ancien syndicaliste et Organisateur principal du Fsp, est
monté au créneau, ce qui lui a permis de faire ressortir le caractère purement
politique de la détention de Laurent Mètongnon.
Ci-contre, Maître Aboubakar Baparapé |
« Nous avons
assisté à un dispositif mis en place pour faire triompher le système
Talon-Djogbénou », a commenté Aboubakar Baparapé, l’un des avocats de
Laurent Mètongnon, suite au point de presse qu’ont animé les membres du Front
pour le Sursaut patriotique (Fsp), dans la matinée du vendredi 24 novembre
2017, à la Bourse du travail, à Cotonou. Ce point de presse a essentiellement
consisté au partage avec les journalistes d’une déclaration dénonçant la mise
sous mandat de dépôt de Laurent Mètongnon, la veille, le jeudi 23 novembre.
En outre, dans sa
démonstration, Aboubakar Baparapé a parlé de la stratégie du Gouvernement pour
avoir la mainmise sur l’appareil judiciaire : « sauter tous les
magistrats » du Parquet général, non favorables au régime Talon pour les
remplacer par d’autres, tirés de l’intérieur du pays. Cette réalité a été
abordée par l’avocat après qu’il s’est prononcé sur le déroulement de la
procédure ayant conduit à la détention de Laurent Mètongnon. Selon lui, l’Organisateur
principal du Fsp a subi des tracasseries au cours d’une garde-à-vue
« arbitrairement prorogée » et a été présenté au Procureur.
« Notre client avait raison et, il n’y avait plus de raison d’espérer
autre chose que de le remettre […] à ses parents ; toutes les tentatives
pour obscurcir le dossier et pour accabler Laurent Mètongnon ont toutes échoué
les unes que les autres », a continué l’avocat avant de lancer le chef
d’accusation qui a fait incarcérer l’ancien syndicaliste :
« Corruption et abus de pouvoir ! ».
Cette révélation a
déchaîné d’autres analyses chez l’orateur : « On aurait pu le mettre
en liberté, sous convocation », puisque, selon lui, « ses avocats ont
offert toutes les garanties de représentation » ; ils sont allés
jusqu’à offrir 10 millions de francs pour couvrir des amendes éventuelles,
comme cela fut le cas dans le dossier ’’Ségub’’ où le Juge avait siégé dans la
nuit tardive et où des prévenus ont remis 100 millions, d’autres, 50 millions
et, « chacun est rentré chez lui », s’est souvenu Aboubakar Baparapé,
évoquant aussi l’exemple récent du Maire de Porto-Novo, avant de revenir à la
charge : « Le Code de procédure pénale est favorable au
prévenu ! ».
C’est ainsi que
l’avocat a expliqué que l’inculpé doit être présenté au tribunal « à la
toute première audience », rappelant l’affaire des 18 kg de cocaïne
découverts au Port, celle-ci qui a vu Sébastien Ajavon être jugé dans la nuit,
après huit jours de garde-à-vue. Il a alors déploré le renvoi du jugement de
Laurent Mètongnon au 19 décembre, soit environ un mois après avoir été gardé à
vue, ce qui lui a fait produire violemment une question :
« Pourquoi ? », et l’a amené à conclure : « La
détention de Laurent Mètongnon est un acte politique arbitraire, dénué de tout
fondement juridique ». Enfin, il a prévenu : « La balle est dans
le camp du peuple, représenté par le Front pour le Sursaut patriotique
… ».
Déclaration du
Fsp : les implications de la détention de Laurent Mètongnon et consorts
Avant que n’intervienne
Aboubakar Baparapé, lors du point de presse indiqué, le Porte-parole du Fsp,
Jean Kokou Zounon, a présenté aux journalistes une déclaration. Emanant du
Comité du suivi du Fsp, elle a concentré l’essentiel de son intérêt sur la mise
en détention de Laurent Mètongnon, dans la soirée du jeudi 23 novembre 2017. Ainsi,
elle a rappelé le manque de confirmation par le commissionnaire de Romain
Bocco, l’ex-Dg de la Cnss, de la remise à Laurent Mètongnon, en quatre
tranches, de deux millions cinq cent mille et d’un pack de champagne, la
perquisition du domicile du prévenu et, notamment, sa mise sous mandat de
dépôt, en dépit de la vacuité évidente du dossier, d’où une détention qualifiée
de « politique ».
De gauche à droite, au deuxième rang, Jean Kokou Zounon présentant la Déclaration du Fsp |
En tirant toutes les conséquences
de cette situation, Jean Kokou Zounon a affirmé, en substance : « Mais,
ce qui a été mis en prison […] jeudi 23 novembre 2017, ce n'est pas seulement Laurent
Mètongnon, c'est surtout le droit, ce sont les libertés conquises par le peuple
[…] Laurent Mètongnon en prison, c'est la tentative de mise à mort de la
liberté d'expression, de presse, de manifestation, la liberté de défendre les
intérêts majeurs du peuple béninois. Laurent Mètongnon mis en prison, c'est la
tentative d'immolation d'une justice équitable au Bénin. C'est tout court, une
agression manifeste contre la Constitution du 11 décembre 1990. Laurent Mètongnon
en prison, ce sont les scandales ’’Machines agricoles’’, ’’Maria-Gléta’’ et
tous les crimes politiques et économiques commis par le clan au pouvoir que
Patrice Talon et son procureur, Gilbert Togbonon, tentent d'enterrer ».
Voilà qui montre que le
Front pour le Sursaut patriotique maintient la garde plus que jamais levée.
Marcel Kpogodo
Intégralité de la
Déclaration du Front pour le Sursaut patriotique
FRONT POUR LE SURSAUT
PATRIOTIQUE (FSP)
Cél : 97983565 /
97980179
----------------------------------------
POINT DE PRESSE
Cotonou, Bourse du
Travail, le 24 novembre 2017
A propos de mise sous
mandat de dépôt de Laurent METONGNON :
Une grave attaque
contre les libertés et la démocratie.
Mesdames et Messieurs
les journalistes,
Camarades et chers
amis,
Hier, 23 novembre 2017,
au palais de la justice de Cotonou, il s'est passé quelque chose des plus
horribles, des plus révoltantes : la mise sous mandat de dépôt de Laurent
METONGNON et de cinq autres anciens directeurs et administrateurs de la CNSS
dans un dossier que tout le monde sait vide.
En effet, nous avons,
au niveau du FSP, dans un point de presse le 18 novembre passé, donné des
informations sur le contenu du dossier. Rien dans ce dossier n'a évolué dans le
sens de conduire à une mise en prison de Laurent METONGNON. Au contraire. Il
demeure toujours et seulement que le DG de la BIBE, Monsieur BOCCO Romain
déclare avoir envoyé par personne interposée et sans décharge au camarade
Laurent METONGNON successivement un million de FCFA, puis cinq cent mille, ensuite
cinq cent mille, et enfin du champagne et cinq cent mille soit au total deux
millions cinq cent mille et du champagne. Il s'ajoute maintenant que les
personnes supposées intermédiaires ont pendant l'enquête préliminaire rejeté
l'ignoble accusation de l'ex-DG de la BIBE et ne se sont pas dédit devant le
procureur, Gilbert Ulrich TOGBONON.
Alors, il s'est dessiné
deux camps : le premier, celui du pouvoir accusateur avec l'ex DG de la BIBE,
Mr BOCCO Romain, et le second, celui des autres administrateurs et dirigeants
de la CNSS. Mais curieusement, sur la seule base de la déclaration de Mr BOCCO
Romain, le procureur TOGBONON choisit le camp du pouvoir de TALON et décide de
mettre en prison Laurent METONGNON et tous les autres.
Toutes les observations
et propositions des avocats ont été méprisées par le procureur qui agissait
comme dans un plan tracé d'avance et qui était mis en œuvre depuis, par la
garde à vue, les prolongations répétées, les perquisitions pour fabriquer
d'éventuelles autres preuves, dans la mesure où il apparaît insensée d'aller
perquisitionner en novembre 2017 pour découvrir les traces de dépenses de
2.500.000 frs CFa et du champagne qui auraient été envoyées par tranches dans
la période de 2014 à 2016 !
Le pouvoir de Talon a
peut-être pensé trouver des personnes à charge contre Laurent METONGNON et les
autres co-accusés. Mais, tous les intermédiaires cités par Mr Romain BOCCO ont
rejeté et récusé ses accusations. Alors la vacuité du dossier était plus que
jamais établie.
Et pourtant le procureur
TOGBONON a envoyé Laurent METONGNON ainsi que ses co-accusés en prison. Au lieu
de fixer le procès à une date proche, il pousse la torture en mettant la date
du procès au 19 décembre 2017. La mission est accomplie pour TALON et son
pouvoir fasciste. La détention politique de Laurent METONGNON est ainsi
prolongée.
Mais, ce qui a été mis
en prison, hier jeudi 23 novembre 2017, ce n'est pas seulement Laurent
METONGNON, c'est surtout le droit, ce sont les libertés conquises par le
peuple.
Ce pouvoir des hommes
d'affaires s'acharne contre la liberté d'entreprendre avec les redressements
fiscaux sélectifs, l'exclusion du bénéfice des marchés publics et la traque
contre les opérateurs économiques concurrents.
Le climat des affaires
au Bénin est plus que jamais dégradé entrainant des licenciements économiques
dans mains secteurs et augmentant le chômage aggravé par les privatisations
sauvages et les liquidations des entreprises publiques.
Laurent METONGNON en
prison, c'est la tentative de mise à mort de la liberté d'expression, de
presse, de manifestation, la liberté de défendre les intérêts majeurs du peuple
béninois. Laurent METONGNON mis en prison, c'est la tentative d'immolation
d'une justice équitable au Bénin. C'est tout court, une agression manifeste
contre la Constitution du 11 décembre 1990.
Laurent METONGNON en
prison, ce sont les scandales "machines agricoles, maria-gléta" et
tous les crimes politiques et économiques commis par le clan au pouvoir que
Patrice Talon et son procureur, Gilbert Togbonon tente d'enterrer.
Mais, mais ! ce
faisant, avec ruse et rage, il montre aux Béninois et au monde qu'il ne connaît
pas le Bénin, la terre de Béhanzin, de Bio Guéra, de Kaba, de tous les héros de
notre liberté et de notre dignité.
Il pense éteindre le
FSP, mais il a fait grandir le FSP et son combat dans le cœur et la tête de
chaque Béninois. Il a montré la faillite de son pouvoir dictatorial. Il dresse
plus que par le passé tout le peuple contre la dictature autocratique,
mafieuse, népotiste. Il indique à tout le peuple que son pouvoir est devenu un
danger public à écarter nécessairement.
Le FSP est alors plus
aguerri, plus légitimé, plus présent sous chaque toit, dans chaque demeure populaire
pour appeler à l'intensification des combats pour le tenue des Etats généraux
du peuple en vue d'un gouvernement patriotique et de probité dans notre pays.
Alors le FSP dit :
A bas le pouvoir
despotique, pilleur, accapareur, ruineux, mafieux et népotiste de Patrice TALON
!
Peuple du Bénin
debout !
Cotonou, le 24 novembre
2017
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