dimanche 26 novembre 2017

« La détention de Laurent Mètongnon est un acte politique arbitraire, dénué de tout fondement juridique », a conclu Me Aboubakar Baparapé

En marge du point de presse animé par le Fsp

Le Front pour le Sursaut patriotique (Fsp) a donné un point de presser à la Bourse du travail de Cotonou, le vendredi 24 novembre 2017. Il s’est alors prononcé sur la mise sous mandat de dépôt de Laurent Mètongnon et de ses co-accusés, le jeudi 23 novembre. En marge de cet échange avec les journalistes, Maître Aboubakar Baparapé, l’un des avocats de l’ancien syndicaliste et Organisateur principal du Fsp, est monté au créneau, ce qui lui a permis de faire ressortir le caractère purement politique de la détention de Laurent Mètongnon. 

Ci-contre, Maître Aboubakar Baparapé
 « Nous avons assisté à un dispositif mis en place pour faire triompher le système Talon-Djogbénou », a commenté Aboubakar Baparapé, l’un des avocats de Laurent Mètongnon, suite au point de presse qu’ont animé les membres du Front pour le Sursaut patriotique (Fsp), dans la matinée du vendredi 24 novembre 2017, à la Bourse du travail, à Cotonou. Ce point de presse a essentiellement consisté au partage avec les journalistes d’une déclaration dénonçant la mise sous mandat de dépôt de Laurent Mètongnon, la veille, le jeudi 23 novembre.
En outre, dans sa démonstration, Aboubakar Baparapé a parlé de la stratégie du Gouvernement pour avoir la mainmise sur l’appareil judiciaire : « sauter tous les magistrats » du Parquet général, non favorables au régime Talon pour les remplacer par d’autres, tirés de l’intérieur du pays. Cette réalité a été abordée par l’avocat après qu’il s’est prononcé sur le déroulement de la procédure ayant conduit à la détention de Laurent Mètongnon. Selon lui, l’Organisateur principal du Fsp a subi des tracasseries au cours d’une garde-à-vue « arbitrairement prorogée » et a été présenté au Procureur. « Notre client avait raison et, il n’y avait plus de raison d’espérer autre chose que de le remettre […] à ses parents ; toutes les tentatives pour obscurcir le dossier et pour accabler Laurent Mètongnon ont toutes échoué les unes que les autres », a continué l’avocat avant de lancer le chef d’accusation qui a fait incarcérer l’ancien syndicaliste : « Corruption et abus de pouvoir ! ».
Cette révélation a déchaîné d’autres analyses chez l’orateur : « On aurait pu le mettre en liberté, sous convocation », puisque, selon lui, « ses avocats ont offert toutes les garanties de représentation » ; ils sont allés jusqu’à offrir 10 millions de francs pour couvrir des amendes éventuelles, comme cela fut le cas dans le dossier ’’Ségub’’ où le Juge avait siégé dans la nuit tardive et où des prévenus ont remis 100 millions, d’autres, 50 millions et, « chacun est rentré chez lui », s’est souvenu Aboubakar Baparapé, évoquant aussi l’exemple récent du Maire de Porto-Novo, avant de revenir à la charge : « Le Code de procédure pénale est favorable au prévenu ! ».
C’est ainsi que l’avocat a expliqué que l’inculpé doit être présenté au tribunal « à la toute première audience », rappelant l’affaire des 18 kg de cocaïne découverts au Port, celle-ci qui a vu Sébastien Ajavon être jugé dans la nuit, après huit jours de garde-à-vue. Il a alors déploré le renvoi du jugement de Laurent Mètongnon au 19 décembre, soit environ un mois après avoir été gardé à vue, ce qui lui a fait produire violemment une question : « Pourquoi ? », et l’a amené à conclure : « La détention de Laurent Mètongnon est un acte politique arbitraire, dénué de tout fondement juridique ». Enfin, il a prévenu : « La balle est dans le camp du peuple, représenté par le Front pour le Sursaut patriotique … ».


Déclaration du Fsp : les implications de la détention de Laurent Mètongnon et consorts

Avant que n’intervienne Aboubakar Baparapé, lors du point de presse indiqué, le Porte-parole du Fsp, Jean Kokou Zounon, a présenté aux journalistes une déclaration. Emanant du Comité du suivi du Fsp, elle a concentré l’essentiel de son intérêt sur la mise en détention de Laurent Mètongnon, dans la soirée du jeudi 23 novembre 2017. Ainsi, elle a rappelé le manque de confirmation par le commissionnaire de Romain Bocco, l’ex-Dg de la Cnss, de la remise à Laurent Mètongnon, en quatre tranches, de deux millions cinq cent mille et d’un pack de champagne, la perquisition du domicile du prévenu et, notamment, sa mise sous mandat de dépôt, en dépit de la vacuité évidente du dossier, d’où une détention qualifiée de « politique ».

De gauche à droite, au deuxième rang, Jean Kokou Zounon présentant la Déclaration du Fsp
En tirant toutes les conséquences de cette situation, Jean Kokou Zounon a affirmé, en substance : « Mais, ce qui a été mis en prison […] jeudi 23 novembre 2017, ce n'est pas seulement Laurent Mètongnon, c'est surtout le droit, ce sont les libertés conquises par le peuple […] Laurent Mètongnon en prison, c'est la tentative de mise à mort de la liberté d'expression, de presse, de manifestation, la liberté de défendre les intérêts majeurs du peuple béninois. Laurent Mètongnon mis en prison, c'est la tentative d'immolation d'une justice équitable au Bénin. C'est tout court, une agression manifeste contre  la Constitution du 11 décembre 1990. Laurent Mètongnon en prison, ce sont les scandales ’’Machines agricoles’’, ’’Maria-Gléta’’ et tous les crimes politiques et économiques commis par le clan au pouvoir que Patrice Talon et son procureur, Gilbert Togbonon, tentent d'enterrer ».
Voilà qui montre que le Front pour le Sursaut patriotique maintient la garde plus que jamais levée.

Marcel Kpogodo




Intégralité de la Déclaration du Front pour le Sursaut patriotique


FRONT POUR LE SURSAUT PATRIOTIQUE (FSP)

Cél : 97983565 / 97980179
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POINT DE PRESSE

Cotonou, Bourse du Travail, le 24 novembre 2017


A propos de mise sous mandat de dépôt de Laurent METONGNON :

Une grave attaque contre les libertés et la démocratie.



Mesdames et Messieurs les journalistes,

Camarades et chers amis,



Hier, 23 novembre 2017, au palais de la justice de Cotonou, il s'est passé quelque chose des plus horribles, des plus révoltantes : la mise sous mandat de dépôt de Laurent METONGNON et de cinq autres anciens directeurs et administrateurs de la CNSS dans un dossier que tout le monde sait vide.

En effet, nous avons, au niveau du FSP, dans un point de presse le 18 novembre passé, donné des informations sur le contenu du dossier. Rien dans ce dossier n'a évolué dans le sens de conduire à une mise en prison de Laurent METONGNON. Au contraire. Il demeure toujours et seulement que le DG de la BIBE, Monsieur BOCCO Romain déclare avoir envoyé par personne interposée et sans décharge au camarade Laurent METONGNON successivement un million de FCFA, puis cinq cent mille, ensuite cinq cent mille, et enfin du champagne et cinq cent mille soit au total deux millions cinq cent mille et du champagne. Il s'ajoute maintenant que les personnes supposées intermédiaires ont pendant l'enquête préliminaire rejeté l'ignoble accusation de l'ex-DG de la BIBE et ne se sont pas dédit devant le procureur, Gilbert Ulrich TOGBONON.

Alors, il s'est dessiné deux camps : le premier, celui du pouvoir accusateur avec l'ex DG de la BIBE, Mr BOCCO Romain, et le second, celui des autres administrateurs et dirigeants de la CNSS. Mais curieusement, sur la seule base de la déclaration de Mr BOCCO Romain, le procureur TOGBONON choisit le camp du pouvoir de TALON et décide de mettre en prison Laurent METONGNON et tous les autres.

Toutes les observations et propositions des avocats ont été méprisées par le procureur qui agissait comme dans un plan tracé d'avance et qui était mis en œuvre depuis, par la garde à vue, les prolongations répétées, les perquisitions pour fabriquer d'éventuelles autres preuves, dans la mesure où il apparaît insensée d'aller perquisitionner en novembre 2017 pour découvrir les traces de dépenses de 2.500.000 frs CFa et du champagne qui auraient été envoyées par tranches dans la période de 2014 à 2016 !

Le pouvoir de Talon a peut-être pensé trouver des personnes à charge contre Laurent METONGNON et les autres co-accusés. Mais, tous les intermédiaires cités par Mr Romain BOCCO ont rejeté et récusé ses accusations. Alors la vacuité du dossier était plus que jamais établie.

Et pourtant le procureur TOGBONON a envoyé Laurent METONGNON ainsi que ses co-accusés en prison. Au lieu de fixer le procès à une date proche, il pousse la torture en mettant la date du procès au 19 décembre 2017. La mission est accomplie pour TALON et son pouvoir fasciste. La détention politique de Laurent METONGNON est ainsi prolongée.

Mais, ce qui a été mis en prison, hier jeudi 23 novembre 2017, ce n'est pas seulement Laurent METONGNON, c'est surtout le droit, ce sont les libertés conquises par le peuple.

Ce pouvoir des hommes d'affaires s'acharne contre la liberté d'entreprendre avec les redressements fiscaux sélectifs, l'exclusion du bénéfice des marchés publics et la traque contre les opérateurs économiques concurrents.

Le climat des affaires au Bénin est plus que jamais dégradé entrainant des licenciements économiques dans mains secteurs et augmentant le chômage aggravé par les privatisations sauvages et les liquidations des entreprises publiques.

Laurent METONGNON en prison, c'est la tentative de mise à mort de la liberté d'expression, de presse, de manifestation, la liberté de défendre les intérêts majeurs du peuple béninois. Laurent METONGNON mis en prison, c'est la tentative d'immolation d'une justice équitable au Bénin. C'est tout court, une agression manifeste contre  la Constitution du 11 décembre 1990.

Laurent METONGNON en prison, ce sont les scandales "machines agricoles, maria-gléta" et tous les crimes politiques et économiques commis par le clan au pouvoir que Patrice Talon et son procureur, Gilbert Togbonon tente d'enterrer.

Mais, mais ! ce faisant, avec ruse et rage, il montre aux Béninois et au monde qu'il ne connaît pas le Bénin, la terre de Béhanzin, de Bio Guéra, de Kaba, de tous les héros de notre liberté et de notre dignité.

Il pense éteindre le FSP, mais il a fait grandir le FSP et son combat dans le cœur et la tête de chaque Béninois. Il a montré la faillite de son pouvoir dictatorial. Il dresse plus que par le passé tout le peuple contre la dictature autocratique, mafieuse, népotiste. Il indique à tout le peuple que son pouvoir est devenu un danger public à écarter nécessairement.

Le FSP est alors plus aguerri, plus légitimé, plus présent sous chaque toit, dans chaque demeure populaire pour appeler à l'intensification des combats pour le tenue des Etats généraux du peuple en vue d'un gouvernement patriotique et de probité dans notre pays.

Alors le FSP dit :

A bas le pouvoir despotique, pilleur, accapareur, ruineux, mafieux et népotiste de Patrice TALON !

Peuple du Bénin  debout !

Cotonou, le 24 novembre 2017

Le Comité de Suivi du FSP

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