mercredi 17 août 2016

Editorial du 16 août : Le défi de l'après-résultats

Les vacances scolaires se poursuivent. Des moments de repos pour apprenants rendus particuliers par des résultats aux examens qui auraient désillusionné plus d’un, dans le rang des écoliers et des élèves, d’une part, et dans celui de leurs parents, d’autre part.

Lucien Kokou, Ministre de l'Enseignement secondaire, technique et de la formation professionnelle
Pour une fois, les techniciens des examens, dans l’enseignement primaire et dans celui secondaire, ont appliqué les textes, en dehors de toute influence politique. Une véritable prouesse pour le régime Talon. Un acte de vrai Rupture dans ce à quoi, plus de 15 années auparavant, les gouvernements successifs de Mathieu Kérékou et de Boni Yayi ont habitué les Béninois : le maquillage de chiffres rendus flatteurs pour complaire aux partenaires techniques et financiers de l’éducation, puis pour rassurer les parents d’élèves, pour dégager de leur bec tout germe de contestation du mauvais fonctionnement du système éducatif béninois. Cependant, la nature ayant ses lois irréfragables de restitution inévitable de l’équilibre rompu, on a pu, un bon nombre de temps après, revenir à la norme.
A présent que l’impossible s’est réalisé, il faut un Nouveau départ. Dans la régulation du système éducatif béninois. Ceci ne peut se faire sans situer les grandes responsabilités de l’hécatombe scolaire. Sans toucher du doigt l’insouciance des parents, leur démission très perceptible, leur bâclage du devoir de suivi étroit de leurs rejetons d’apprenants, dans le contrôle de la régularité à l’école, celui de la gestion de leurs outils scolaires, du traitement de leurs exercices, de la maîtrise de leurs leçons, de leur bonne gestion de la période fluctuante des évaluations de tous ordres, sans oublier l’assurance de leur prise en charge, de leur entretien.
Du côté de ces scolairement mal entretenus, on ne peut analyser les causes de leur échec massif sans leur imputer d’avoir remplacé, dans leur esprit, les formules de tous ordres, les notions fermées, les règles scientifiques, sociales, civiques, par de la musique, des répliques de feuilletons, des intrigues sentimentales d’une facture stéréotypée, par des clips de chanteurs en vogue, par des paroles de chansons dont l’intérêt nul choque leur enseignants, par des manifestations de semaines culturelles où se fait le baptême de feu sur les choses sérieuses dans le secteur de l’amour. Donc, ils sont coupables d’une inconscience dont ils se repaissent des charmes de la facilité et, les voilà à l’abattoir des résultats catastrophiques. Solution : revoir la législation scolaire, la durcir, la rendre contraignante pour ces apprenants qu’on a trop habitué à voir espérer gagner sans bataille. Il faut tout re-toiletter pour espérer voir le secteur public du domaine de l’éducation remonter la pente de la bassesse du niveau intellectuel, se dégager des tréfonds abyssaux des classements méritoires. A vos marques ! Salimane et Kokou, partez ! Gagnez le défi de la conception de la thérapie de choc, avant la fin des vacances … 


Marcel Kpogodo

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