Forum Afric’ winners
Des échanges ponctués par cinq communications
Du 08 au 10 février, à l’Institut pontifical Jean Paul 2 de Cotonou, l’association Afric’ winners a organisé une réunion qui devait réfléchir sur la détermination d’une architecture pour le Bénin, sur le plan politique, économique et socioculturel et, ce, pour les 10 prochaines années. C’est dans cette optique que des communications axées sur plusieurs thèmes ont eu lieu, en prélude aux discussions entre les participants.
Des communications sur plusieurs thèmes, suivies par des discussions et, au finish, la proposition d’une synthèse de la journée, tel est le triptyque des activités de ces trois jours du forum Afric’ winners. Y ont participé les représentants de certains des candidats à la prochaine élection présidentielle mais aussi des particuliers exerçant dans plusieurs secteurs d’activités. Le Père Alphonse Quenum a animé une communication autour du thème de la “co-responsabilité face à l’imprévoyance : quelle synergie pour l’avenir“. Pour étayer “l’imprévoyance“, le communicateur s’est notamment appuyé sur l’actualité politique. En effet, il était prévu, depuis 5 ans, que deux élections auront lieu en 2011. Or, la mise en place tardive des différentes structures devant intervenir dans le processus électoral pourrait créer des tensions entre les acteurs politiques et la population. Et, cela pourrait être à la base de troubles pouvant conduire le pays dans le néant. Le prélat a étendu son analyse à d’autres domaines tels que l’éducation nationale. En effet, selon lui, il est inutile de clamer haut et fort la gratuité des frais d’inscription dans les écoles et autres centres d’instruction si, dans le même temps, les mesures idoines ne sont pas prises pour prévoir les moyens structurels et financiers qu’une telle chose induite. Même si c’est l’Etat qui est le premier indexé pour ces deux cas “d’imprévoyance“, chacun de nous y a une part de responsabilité, a-t-il ajouté. En effet, le libéralisme économique induit une course effrénée au gain. Cela rejaillit sur la déficience des prestations fournies par certaines entreprises qui, par exemple, sont chargées de construire les routes. Autres faits évoqués, la politisation, la “dégradation du service public“ et la corruption, car sans corrompu, il n’y a pas de corrupteur. C’est ainsi qu’il a estimé qu’une meilleure “synergie“ entre les citoyens et l’Etat est l’une des pistes sérieuses à explorer pour parer à ces problèmes. Joseph Djobgénou, a débattu, quant à lui, avec les participants, “sur les questions de politique et de gouvernance“. Il a ainsi estimé qu’en matière de gouvernance, c’étaient les hommes et non les textes qui étaient en cause. Et, d’ajouter qu’il faut l’homme qu’il faut à la place qu’il faut et, pour faire ce qu’il faut.
Les questions socioculturelles et économiques
Le Docteur Simon Tomety a animé une communication sur la “crise des valeurs et les dérives institutionnelles“ que cela entraîne au Bénin. Il s’est particulièrement référé à certains articles de la Constitution du 11 décembre 1990. Il a affirmé que les articles 2, 10, 35, entre autres, doivent être les clés de voute de tous les dirigeants du Bénin. Il a passé en revue les crises de divers ordres qui secouent notre pays à travers une approche systémo-cartographique. Ces crises pluridimensionnelles concernent, notamment, le système politique, le secteur de la sécurité et le système médiatique. Cela a entraîné une “déperdition des valeurs, caractérisée par “une banalisation de l’autorité de l’Etat, celle des serments et de la parole donnée et une administration de gaspillage de deniers publics, avec une généralisation du luxe inutile“. Et, comme le Forum doit jeter les bases d’une gestion efficace pour la prochaine décennie, il a suggéré une refonte de la gouvernance administrative, un meilleur contrôle citoyen de l’action publique et une autre manière pour promouvoir le militantisme et l’éducation à l’emploi coopératif. Roland Riboux, Président du Conseil des investissements privés du Bénin (Cipb) a été l’un des orateurs qui ont abordé la question de l’économie. “Productivité, Création de valeur et mentalité“ était le sujet de sa communication. Selon lui, c’est une fausse idée de croire que la création de l’emploi revient à l’Etat. L’administration au Bénin ne comprend pas réellement le rôle qu’elle doit jouer afin d’impulser une nouvelle ère économique au Bénin. Il s’est appuyé sur l’exemple des Etats tel que la Malaisie et Singapour qui se sont basés sur leurs ressources pour bâtir leur prospérité économique respective. Il estime donc qu’il faut réformer l’administration béninoise, régler le récurrent problème du foncier mais, surtout, développer une mentalité forte, afin d’accompagner tous ces changements indispensables au Bénin.
Bernado Houenoussi
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