samedi 12 juin 2010

Activités du Centre culturel français de Cotonou

Christine Taubira




Dans le cadre la visite de Christine Taubira au Bénin





La question de la mémoire au centre d’une conférence publique





Christine Taubira, Députée française et membre du Parti radical de gauche (Prg) a effectué un séjour au Bénin, du 1er juin au 03 juin dernier. Il s’inscrivait dans le cadre de la journée du 10 mai choisie par les autorités françaises, comme étant celle du Souvenir de la traite négrière et de l’esclavage. Sur initiative de l’Ambassade de France au Bénin, l’une des activités de Madame Taubira était la conférence publique, tenue le 02 juin au Centre culturel français (Ccf) de Cotonou.






« Le travail de mémoire, un devoir républicain », tel était le libellé du thème de cette conférence dont la principale oratrice était Madame Taubira. Selon ses dires, c’est une promenade à travers les thèmes et concepts relatifs au devoir de mémoire qu’elle propose. Dans son approche, elle a dépouillé le thème par rapport à la période de la seconde guerre mondiale en se recentrant sur la France. L’une des tragédies de cette guerre ayant été la Shoah et l’holocauste. "Il ne faut pas confondre mémoire et histoire, bien que ces deux thèmes soient interconnectés", ajouta-t-elle. Car, à son avis, la mémoire s’empare des faits historiques, de même qu’elle est également un souvenir collectif. A la mémoire se rattachent, entre autres, les notions d’occultation et de révisionnisme. Dans son intervention, elle a abordé la question de l’esclavage et de la traite négrière. A ce sujet, elle a rappelé qu’il y a une revendication mémorielle de la part des descendants des esclaves qui aujourd’hui sont des Français à part entière. Mais, cette revendication se heurte au roman national car celui-ci exclut l’empire colonial et toutes les conséquences qui en découlent. Christiane Taubira, étant en terrain connu, du fait d'avoir, en 2001, initié une loi sur la traite négrière et l’esclavage, loi adoptée par le parlement français, reconnaît que ces deux faits historiques ont été des crimes contre l’humanité. Elle a montré que sa loi a suscité des controverses. Mais, cela est dû, notamment, à une méconnaissance des dispositions de ce texte. L’un de ces objectifs étant d’introduire dans les programmes scolaires cette période de l’histoire qui a duré quatre siècles. Car, la complexité de cette histoire détermine la France métissée d’aujourd’hui, ces faits historiques étant à l’origine des déséquilibres qu’on observe également au niveau mondial sur le plan politique, économique, culturel et social entre le Nord et le Sud. Dans les échanges qu’elle a eu avec le public, elle a réaffirmé que c’est son combat personnel qu’elle mène en France. Mais, elle a vivement souhaité voir la société civile africaine s’approprier ce pan de l'histoire africaine.





Bernado Houenoussi

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