Dans la cadre de la
suspension de chaînes privées de télévision et de radio
Le lundi 28 novembre a
vu Adam Boni Tessi, Président de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la
communication (Haac), prendre des dispositions conservatoires contre des
chaînes privées de télévision et, une autre, de radio. S’insurgeant contre
cette situation, d’une part, conjointement, l’Union des professionnels des
médias du Bénin (Upmb) et le Conseil national du patronat de la presse et de l’audiovisuel du Bénin (Cnpa-Bénin),
ont rendu public un Communiqué de presse, assorti d’une menace de boycott d’une
prochaine rencontre internationale. D’autre part, le Parti pour la libération
du peuple (Plp) a émis aussi un Communiqué aussi stigmatisateur qui plonge la
démarche d’Adam Boni Tessi. Lisons plutôt …
Adam Boni Tessi |
Communiqué conjoint Upmb / Cnpa-Bénin
L’Union des
Professionnels des Médias du Bénin (UPMB) et le Conseil National du Patronat de
la Presse et de l’Audiovisuel
(Cnpa-Bénin) ont appris avec étonnement et désolation la fermeture sans une
mesure préalable de « mise en demeure » comme le dispose pourtant l’article 46
de la loi organique sur la HAAC , des chaînes des télévision E-Télé, Sikka TV
et Eden TV et de la radio Soleil FM les 28 et 29 novembre 2016 par la Haute
Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication pour des raisons de « délocalisation
».
Les associations
professionnelles des médias conscientes que force doit rester à la loi,
condamnent avec vigueur cette mesure brutale, bancale et disproportionnelle
digne des époques moyenâgeuses et qui n’est rien d’autre une volonté manifeste
de nuire dangereusement à la liberté de presse pourtant garantie par la
Constitution béninoise du 11 décembre 1990.
L’UMPB et le CNPA-Bénin
invitent la HAAC à revoir sa copie et à jouer le rôle de protecteur des organes
de presse que lui confère la Constitution plutôt que de s’ériger en bourreau en
prenant des décisions liberticides qui mettent au chômage des centaines de
professionnels des médias.
Les associations des
professionnels des médias invitent les acteurs de la presse à rester vigilants
et mobilisés pour la sauvegarde de la liberté de presse chèrement acquise et à
se tenir prêts pour des actions plus grandes devant décourager toutes velléités
liberticides.
En tout cas, les
associations professionnelles des médias conditionnent leurs participations aux
assises de la 8e Conférence des Instances de Régulation de Communication
d’Afrique (CIRCAF) prévue pour se tenir les 6, 7 et 8 décembre à Cotonou, à la
réouverture de ces organes fermés en violation des textes de la République.
Cotonou, le 29 novembre
2016
Le Président de
l’UPMB,
Franck KPOCHEME
Le Président du CNPA-BENIN,
Franck KPOCHEME
Le Président du CNPA-BENIN,
Basile TCHIBOZO
Communiqué de presse du
Parti pour la Libération du Peuple
Le Parti pour la
Libération du Peuple (PLP) s’indigne contre les récentes mesures prises par la
Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) relatives à la
fermeture de plusieurs chaînes de télévision et de radio : Sikka Tv, Eden Tv,
Soleil Fm, Etélé…
Outre l'impact
dangereux de cette action sur le pluralisme des médias et la liberté de la
presse au Bénin, le ciblage de ces organes est particulièrement préoccupant. Il
va à l'encontre des principes démocratiques, notamment de la Constitution du 11
décembre 1990 et même de la Loi Organique de la HAAC.
En effet, l’article 46
de la Loi Organique de la HAAC stipule clairement : «En cas de violation des
obligations prescrites par les lois et les règlements, la Haute Autorité de
l’Audiovisuel et de la Communication met en demeure les titulaires
d’autorisations pour l’exploitation d’un service de presse de communication
audiovisuelle, de respecter les obligations qui leurs sont imposées». Et
l’article 47 renchérit : «En cas d’inobservation de la mise en demeure rendue
publique, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication peut
prononcer à l’encontre du contrevenant, compte tenu de la gravité du
manquement, une des sanctions suivantes :1- la suspension de l’autorisation ou
d’une partie du programme pour un mois au plus; 2- la réduction de la durée de
l’autorisation dans la limite d’une année; 3- le retrait de l’autorisation».
Le PLP constate avec
regret que la HAAC a violé sa propre Loi Organique. Dans la décision
unilatérale du Président de la HAAC suspendant les organes concernés, nulle
part il n'est fait référence à l'étape de mise en demeure prévue par les
textes. Mieux, la radio Soleil FM, depuis le 02 octobre 2014, a porté à la
connaissance de la HAAC qu’elle a désormais de nouveaux studios à Cotonou.
Toutefois, a-t-elle précisé dans sa correspondance, le signal est toujours
envoyé depuis Djeffa. La HAAC en avait pris acte, puisque depuis 2014, aucune
mesure n’avait été prise à l’encontre de Soleil FM.
La fermeture de ces
chaînes de télévision et de radio constitue une menace grave pour la démocratie
chèrement acquise au Bénin. Elle apparaît comme une réaction injustifiée visant
à cibler explicitement les organes de presse dont l'indépendance vis-à-vis de
l’action gouvernementale est avérée.
Le Bénin entre dans une
ère où la prise de la parole est très difficile en raison des complots,
intimidations, pressions et menaces de tous genres sur des responsables
d'organes de presse et de leaders politiques.
L’attitude de la HAAC
représente donc un véritable danger pour la survie des médias libres au Bénin.
A quelques mois de la
célébration des 27 ans de la Conférence Nationale des Forces Vives de la
Nation, le PLP souligne que cette mesure est inacceptable et invite la HAAC à
mettre fin à sa campagne de censure contre les médias privés qui osent accorder
la parole à tous les courants d'expression du pays. La HAAC, institution
constitutionnelle, doit respecter ses engagements de protéger et renforcer la
liberté de la presse reconnue et garantie par l’Etat tel que prescrit par la
Constitution.
Cette nouvelle provocation
à l'endroit de tous les démocrates du Bénin et d'ailleurs a fait l'objet d'une
vive préoccupation au PLP ce mardi 29 Novembre 2016 qui a transmis ses
inquiétudes aux organisations internationales appropriées et à certaines
Chancelleries.
Le PLP exprime tout son
soutien aux responsables et à tous leurs employés ainsi qu'aux citoyens
consommateurs desdits médias tout en les invitant à rester unis et mobilisés
afin de sauver le Bénin et sa démocratie.
Le Parti pour la
Libération du Peuple (PLP) continuera le combat au nom du peuple béninois, dans
le but d'empêcher les hyènes déguisées en adeptes vertueux de la démocratie,
mais désormais à découvert, d’instaurer dans notre pays, la pensée unique et le
culte de la dictature.
Fait à Cotonou, le 29
Novembre 2016
Le Secrétaire Général,
porte-parole
Cécil Ahouélété ADJEVI
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