A travers le budget 2017 du Ministère
des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle
L’après-midi du lundi
14 novembre 2016 a permis à Lucien Kokou, Ministre des Enseignements
secondaire, technique et de la formation
professionnelle, de plancher devant la Commission budgétaire de l’Assemblée
nationale. Ce fut l’occasion pour cette personnalité gouvernementale de
présenter aux Députés les grandes orientations des dépenses de son Département,
pour l’année 2017, d’où l’impression de la prise en compte de points
stratégiques devant aider à la renaissance du secteur éducatif béninois.
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Lucien Kokou, au sortir de sa présentation à la Commission budgétaire de l'Assemblée nationale |
A plus de 78 milliards de
Francs Cfa, pour 2017, le budget du Ministère des Enseignements secondaire,
technique et de la formation professionnelle (Mestfp) est en augmentation par
rapport à celui de l’année précédente avec, à la clé, la prise en compte de
questions capitales comme la formation des enseignants, la subvention de la
scolarité des jeunes filles collégiennes, l’encadrement des enseignants dans
les 12 Départements du pays, la construction de salles de classes. Certaines
indiscrétions permettent de croire, en outre, que l’année 2017 verra le
Ministre Lucien Kokou faire face financièrement, pour la première fois, à la
subvention par l’Etat des établissements privés, ceux-ci devant être triés
selon des critères de performance liés aux résultats aux examens de fin d’année,
en 2015-2016. Une véritable révolution qui donne ainsi l’occasion au secteur
privé de l’éducation de sortir de la marginalisation, surtout que c’est lui qui
produit les meilleurs résultats aux examens, donnant ainsi une certaine ampleur
aux pourcentages de ceux-ci.
Marcel Kpogodo
Déclaration de Lucien
Kokou après la présentation du budget 2017 de son Département à la Commission
budgétaire :
« […] nous voulons
accorder les mêmes chances à tous les enfants du Bénin »
« Le budget du
Ministère des Enseignements secondaire, technique et de la formation
professionnelle à 61 milliards, en 2016, se trouve à 78 milliards 800 millions,
pour 2017. Vous devez avoir constaté un petit accroissement. Cela est lié
fondamentalement au prochain recrutement d’enseignants en décembre, de même qu’aux
réformes à mettre en place pour améliorer les résultats de nos examens, au
cours de l’année scolaire 2016-2017.
L’année dernière, au
Bepc, on a eu 16%, ce qui appelle nécessairement des retouches, des réformes
et, l’une des innovations est de rapprocher le corps d’encadrement des
enseignants ; nous avons créé 6 pools d’inspecteurs, pour les 12
Départements, par rapport au nombre d’inspecteurs que nous avons à disposition ;
cela nécessite un investissement pour pouvoir faire de l’accompagnement de
proximité, afin d’encadrer les enseignants pour qu’ils soient présents dans les
classes, pour une amélioration des résultats. Nous sommes passés de 6
Directions départementales à 12, ce qui appelle aussi des investissements.
Donc, c’est tout cela qui, mis ensemble, fait qu’on sent une certaine
augmentation du budget.
Alors, les chantiers,
il y en a tellement au niveau de l’enseignement secondaire et, nous allons
faire, pour 2017, un certain nombre d’efforts, du point de vue accessibilité de
l’école, et du maintien des couches vulnérables, surtout, des élèves filles,
dans le cursus. Donc, nous maintenons la subvention pour la scolarité des
jeunes filles, au niveau du 1er cycle des collèges, et la subvention
au niveau des filles aussi, dans les séries Sti (Sciences et techniques
industrielles) de l’enseignement technique. Nous encourageons les filles à
aller dans ces filières-là.
Nous avons un plan de
formation pour les enseignants ; vous n’êtes pas sans savoir que nous
avons des cohortes qui ont été reversées, depuis 2008, et qui sont en formation
depuis 2011. Nous devons achever ces formations-là, au cours de l’exercice 2017
de notre budget. Et, déjà, en décembre prochain, la Cohorte 6, qui est l’une
des dernières, pourra faire sa soutenance. Donc, les ressources sont déjà
mobilisées pour ça. Nous allons, du point de vue accessibilité, construire
quelques modules de classes, dans tous les Départements du pays.
Donc, les Honorables
Députés ont eu la primeur de notre budget ; nous voulons accorder les
mêmes chances à tous les enfants du Bénin, quel que soit l’endroit où ils se
trouvent, en faisant une bonne gestion des ressources humaines disponibles. Nous
n’avons pas assez d’enseignants dans certaines filières ; il faut aller à
la rationalisation de l’utilisation de ces enseignants, ce que nous nous
efforçons de faire déjà. Avec le recrutement de 3432 enseignants, en décembre,
nous allons un peu combler le déficit, surtout au niveau des Départements où le
problème se pose avec acuité. Imaginez que ce n’est pas concevable que des
élèves de la classe de 3ème n’ont des enseignants que pour le 1er
trimestre – Je parle de l’année scolaire écoulée – et qu’en juin, pour une
inspection, on se rende compte que les enseignants ont quitté les élèves depuis
janvier. Tout cela explique les mauvais résultats que nous avons eus, l’année
dernière.
Ce qui m’a fait
plaisir, c’est que les Honorables Députés sont préoccupés par la qualité de l’enseignement
et, ils ont apprécié l’effort que nous faisons pour pouvoir redonner, d’abord,
aux enseignants, ce dont ils ont besoin, surtout du point de vue formation. Ils
ont été préoccupés aussi par le débrayage qu’on constate dans l’enseignement
secondaire. A juste titre, ils se sont inquiétés des dispositions que nous
prenons pour qu’il y ait moins de grèves, dans le secteur. Alors, la seule
disposition prise, c’est toujours le dialogue avec les partenaires sociaux et,
nous avons le Conseil sectoriel du dialogue social, qui se tient régulièrement
et, tous les problèmes que les syndicalistes posent, je pense que jusqu’à l’heure
d’aujourd’hui, ils peuvent témoigner que nous avons une oreille très attentive face
aux problèmes. Puisque nous-même, nous sommes enseignant, nous connaissons les
problèmes que le système a, nous plaidons, au niveau du Gouvernement, pour que
des moyens subséquents soient mis à disposition pour résoudre graduellement les
problèmes qui se posent à notre système éducatif. Donc, les Honorables Députés
se sont montrés très préoccupés par la stabilité et la qualité dans le système
éducatif. Et, nous leur avons promis que le plan que nous avons mis en
branle, c’est surtout le dialogue avec les enseignants et l’ouvrage à leur
encadrement, un encadrement de proximité, pour que nos apprenants bénéficient
réellement d’un système éducatif performant, les années à venir ».
Propos recueillis par
Ramane Aïsso
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