Reprise progressive des cours
par les enseignants
L’effet escompté du forcing du
gouvernement
En grève depuis le 24 janvier
dernier, les enseignants de la maternelle, du primaire et du secondaire reprennent
les cours depuis quelques jours et ce bien malgré eux. En effet, le
Gouvernement a dû employer les grands moyens pour les y contraindre.
Boni Yayi, Chef de l'Etat béninois
Dans le différend qui l’a
opposé ces dernières semaines aux enseignants, le Gouvernement a brandi
plusieurs épouvantails. Tout y est passé dans cette guerre psychologique :
menace de défalcation de salaire et de suspension au cas échéant du paiement
des salaires. Cela a été suivi par l’envoi des militaires dans les écoles et
collèges, afin qu’ils aillent vérifier si les enseignants avaient repris
service. Mais les grévistes sont restés droit dans leurs bottes malgré cela. C’est
finalement l’ultimatum fixé au 19 mars par Boni Yayi, qui a sonné le glas de
cette grève. En effet, lors d’une rencontre qu’il a eu le 12 mars dernier avec
les syndicats, il a menacé de radier de la fonction publique les enseignants
qui n’auraient pas repris les cours à la date du 19 mars. Intervenue la semaine
dernière, cette menace a eu dans la foulée ses premiers effets. C’est ainsi que
plusieurs syndicats ont appelés leurs affiliés à reprendre les cours.
Gouvernement et syndicats dos à
dos
Si les enseignants n’ont rien obtenu après
près de 07 semaines de grève, c’est bien la preuve que la surenchère qu’ils ont
fait durant toute cette période a échoué.
Le Gouvernement s’étant à chaque fois réfugié depuis le fait, qu’il leur
a concédé depuis l’avènement du régime actuel beaucoup d’avantages. Il a également
affirmé, qu’il avait largement dépassé la part du budget national qui devait
être consacré au paiement des salaires. Il a mis en avant pour la circonstance,
cette règle qui aurait été éditée par l’Union économique et monétaire ouest
africaine (Uemoa). Au-delà de ses arguments, et bien qu’il ait gagné son pari,
le gouvernement sort affaibli de ce conflit et étale plusieurs contradictions.
Il clame que les caisses de l’Etat sont
vides, alors qu’il envisage de faire passer le nombre de départements de 12 à 29
et de créer en plus 06 régions. Aussi, et ce aux frais du contribuable les
ministres ont fait ces dernières semaines dans les différentes contrées du
Bénin une tournée. Ils avaient pour mission d’expliquer aux populations la
position du gouvernement. Or, chaque ministre ainsi que ceux qui l’accompagnent
lors d’une tournée perçoivent à la fin des frais de mission. C’est dans ce
contexte qu’il a été révélé que Boni Yayi percevait une rémunération mensuelle
de 17 millions. Une information que le Ministre de l’Economie s’est vu obligé
de démentir, en annonçant à la surprise générale que le Chef de l’Etat avait
décidé depuis avril 2006, de renoncer à une panoplie d’avantages pécuniaires et
autres au quels il a droit en tant que Président de la République.
Bernado Houenoussi
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