mardi 13 mars 2012

La gestion en catimini du dossier de la révision de la Constitution


Politique


Le flou persiste sur les contours de la modification de la Loi fondamentale


La session extraordinaire de l’Assemblée nationale qui s'ouvrira dans les prochaines semaines, sera entre autres consacrée à l’étude du projet de révision de la Constitution. Mais jusqu’à maintenant,  le Gouvernement reste vague sur les articles de la constitution qui seront retouchés.




              Mathurin Nago, Président de l'Assemblée nationale




En septembre dernier, la Cour constitutionnelle avait mis les garde-fous nécessaires en restreignant le champ de la révision de la Constitution. Elle avait prescrit qu’elle ne pouvait pas concerner entre autres  la durée et nombre de mandat présidentiel ; il en serait également de même de l’âge minimal et maximal requis pour tout candidat à l’élection présidentielle. Malgré cela, le gouvernement entoure d’une véritable loi du silence le contenu du projet de révision de la constitution. De facto, c’est à croire que qu’il s’apprête à sortir de son chapeau une carte inattendue, qui pourrait être  une nouvelle loi fondamentale bien différente de celle qui est utilisée actuellement. L’article 154 de la Constitution prescrit que, le projet de révision n’est pris en considération qu’après avoir été « voté à la majorité des ¾ des membres composant l’Assemblée nationale ». Une étape, qui doit être suivie par celle de son adoption définitive. Selon l’article 155, elle peut l’être par référendum ou être « approuvé à la majorité des 4/5  des membres composant l’Assemblée nationale ».Un an après la réélection de Boni Yayi, et une douzaine de mois avant les prochaines élections municipales, rien ne prouve que l’exécutif soit disposé à recourir au peuple alors qu’il prévaut actuellement une morosité sur le plan économique. Dans le même temps, il aura des difficultés pour  convaincre les électeurs de l’utilité d’une révision à laquelle il n’a été associé que tardivement. Le gouvernement pourrait alors se démener, pour convaincre 4/5 des 83 députés de l’Assemblée nationale pour qu’ils approuvent le projet de révision. Dans une telle hypothèse, il devra nécessairement avoir les faveurs des députés de l’opposition qui sont aujourd’hui une vingtaine.


Bernado Houenoussi

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