Dans le cadre de son adhésion
à ce Groupe parlementaire
Depuis le vendredi 12
janvier 2018, le Groupe parlementaire dénommé ’’La voix du peuple’’ a été
ressuscité, à la faveur de l’adhésion en son sein d’un nouveau membre qui n’est
personne d’autre que le Député, anciennement non inscrit, Guy Dossou Mitokpè.
Guy Dossou Mitokpè |
Guy Dossou Mitokpè
vient de rejoindre le Groupe parlementaire ’’La voix du peuple’’, le remettant
en fonction. Le constat qu’ont dû faire ses collègues, le vendredi 12 janvier
2018, à la lecture, à l’Hémicycle, d’une déclaration, par l’un des
parlementaires, membre de la structure politique, l’Honorable Nourénou Atchadé.
Ainsi, Issa Salifou retrouve son fauteuil de Président, ce qui lui donne à
nouveau le droit de siéger dans l’instance stratégique, à l’Assemblée
nationale, de la Conférence des Présidents.
En réalité, c’est le 2
novembre 2017 que ’’La voix du peuple’’ avait été rendu inexistant par le fait
de la démission de l’Honorable Affo Obo Tidjani pour le Bloc de la Majorité parlementaire (Bmp). Et, si le Député Guy Dossou Mitokpè a pu combler le vide laissé par son
homologue, c’est parce que le 31 octobre 2017, il avait démissionné du Groupe ’’L’union
fait la nation’’ (Un). A l’heure actuelle, ’’La voix du peuple’’ contient juste
le nombre des neuf députés qu’il faut pour exister en tant qu’entité
parlementaire : Issa Salifou, Nourénou Atchadé, Mohamed Atao Hinnouho,
Jean-Marie Alagbé, René Bagoudou, Amadou Issifou, Justin Adjovi, Simplice Codjo
Dossou et Guy Mitokpè.
Dans la déclaration de
reconstitution, l’Honorable Nourénou Atchadé a réaffirmé l’appartenance de ’’La
voix du peuple’’ à la Minorité parlementaire constituant l’Opposition au régime
du Président Patrice Talon. « En nous reconstituant ce jour 12 janvier
2018, notre groupe parlementaire « LA
VOIX DU PEUPLE » entend faire savoir son refus catégorique de trahir le peuple,
son refus d’assister muet et de se résigner à l’instauration de la terreur
comme mode de gouvernance. Nous sommes de la minorité parlementaire mais nous
ne sommes pas complexés, pas le moins du monde, par ce vocable […] »,
a-t-il clamé.
Marcel Kpogodo
Intégralité de la Déclaration de l'Honorable Nourénou Atchadé
DECLARATION DE
RE-CONSTITUTION DU GROUPE PARLEMENTAIRE « LA VOIX DU PEUPLE »
Monsieur le président
de l’Assemblée nationale,
Honorables députés,
chers collègues,
Du haut de cette
tribune, je voudrais avoir une pensée envers tous les citoyens de notre pays qui ont lutté, bravé la mort,
et pour d’autres, consenti au sacrifice suprême, pour favoriser l’avènement de
l’Etat de droit.
Ce furent le sang des
uns, la sueur des autres, les larmes de certains qui ont forgé cette démocratie
dont nous sommes les héritiers et même
des pionniers pour d’autres.
Nous avons le devoir de
nous souvenir de cette histoire et de sauvegarder dignement cet acquis, car un
peuple sans histoire, est un monde sans âme.
Au nom de cette
histoire, je voudrais avoir une pensée positive à l’endroit de notre collègue,
l’Honorable Atao HINNOUHO, que les manœuvres de la ruse viennent de constituer
en exilé politique.
Combien ne sont-ils à
ce jour, les victimes du pouvoir, de ce pouvoir déchaîné, qui fait feu de tout
bois, pour traquer les résistants à une gouvernance tyrannique, face à laquelle
et au pied de laquelle certaines personnes pour des intérêts inavoués ont décidé de
s’aplatir, parfois au mépris de leurs
ressentiments personnels, de
leurs convictions inhibées, de leurs valeurs muselées, de leurs consciences
embastillées.
En nous reconstituant
ce jour 12 janvier 2018, notre groupe parlementaire « LA VOIX DU PEUPLE » entend faire savoir son
refus catégorique de trahir le peuple, son refus d’assister muet et de se
résigner à l’instauration de la terreur comme mode de gouvernance.
Nous sommes de la
minorité parlementaire mais nous ne sommes pas complexés, pas le moins du
monde, par ce vocable ; être d’une minorité, cela est une réalité arithmétique
mouvante qui ne saurait remplacer la morale
qui fonde des Nations solides.
Car comme le disait
Mahatma Gandhi «Même réduite à un seul homme, une minorité peut soulever une
révolution morale ».
Nous sommes une
minorité et les grandes batailles de l’histoire ont souvent opposé les plus
faibles aux plus forts ; les minorités brimées à des pouvoirs puissants et
surarmés ; des hommes de convictions à
ceux qui font de la seule conservation de leurs vies et de leurs intérêts, un
défi plus important que le service de la nation.
Nous entendons incarner
cette révolution des mœurs qui place le peuple souverain et ses intérêts au
cœur de l’action publique.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
chers collègues,
Nous sommes la voix du
peuple, et du sein de ce peuple où nous vivons, les cris qui remontent, sont de
détresse et de regret. C’est le cri de la bonne dame, endettée auprès des
institutions de micro-finance, pour le
petit commerce afin de subvenir aux charges de sa famille.
Cette dame dont le commerce a été rasé par le pouvoir sans
ménagement aucun, sans accompagnement.
Ce pouvoir y a déversé des graviers, puis mis des fleurs en terre comme si un jardin au bord des rails, avait plus de valeur que cette dame qui a
faim, et ne trouve plus à manger, qui ne peut plus payer la scolarité à ses
enfants ; qui est malade et ne peut faire face à l’ordonnance médicale.
Le pouvoir que nous refusons de soutenir, c’est celui qui
dit avoir dépensé près de deux mille milliards en 2017, dans ce pays, pendant
qu’un lycéen de Banikoara, fils de
paysan, est mort des suites d’une
incapacité de son lycée à prendre en charge ses soins de santé après une
morsure de serpent.
Le pouvoir que nous
refusons de soutenir, c’est celui des audits ciblés, des redressements fiscaux
sélectifs, des exonérations tendancieuses
au profit du clan qui dirige.
Cela ne trouble pas la
conscience du pouvoir ; mais le peuple, au nom duquel nous sommes ici, c’est
aussi tout ça.
C’est pourquoi, nous
avons refusé de voter les yeux
fermés la loi de finance 2018.
C’est aussi pour cela
que nous avons fait bloc, pour dire non au retrait punitif du droit de grève
aux magistrats, agents de santé, et paramilitaires.
Car au fond, ce que
garantit le droit de grève, ce n’est pas d’abord la grève ; c’est le devoir
pour le pouvoir exécutif de regarder et de traiter les serviteurs de l’Etat de
toutes catégories, avec considération et bienveillance ; c’est l’exigence
d’écouter leur cri de détresse. En définitive, ce que garantit le droit de
grève, c’est l’Etat de droit.
Monsieur le président,
Honorables députés, chers collègues, telle est la substance du message qu’il
nous plaît de délivrer en ce début d’année, du haut de cette tribune, au nom
des Béninois qui viennent de passer le Nouvel An dans une rare morosité.
Le groupe parlementaire
LA VOIX DU PEUPLE a pour Président l’honorable
ISSA Salifou.
Vive la minorité
parlementaire !
Vive le peuple
souverain !
Vive la démocratie !
Vive le Bénin !
PORTO-NOVO, LE 12
JANVIER 2018
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