Malgré ce que Yayi a voulu comme un coup de balai
Les résultats des tractations au sommet de l'Etat sont tombés, le mercredi 20 août 2014, en début de soirée. Le Président de la République a procédé au toilettage de son équipe gouvernementale. Ce toilettage s'est révélé léger, au vu du nombre réduit de sorties, et considérant le maintien d'un certain nombre de ministres qu'on peut considérer, de par leur inefficacité, comme le boulet mettant à mal l'émergence dans leurs domaines respectifs.
Eric N'da |
La liste du troisième Gouvernement du Président Boni Yayi, effectuant son second mandat présidentiel, a été publié, le mercredi 20 août 2014, au cœur de la nuit, par Alassane Tigri, Secrétaire général du Gouvernement. Il ressort de son propos le maintien dans l'Exécutif de seize (16) ministres parmi lesquels ceux des Enseignements maternel et primaire, de l'Enseignement secondaire et, enfin, de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Nommément, il s'agit d'Eric Kouagou N'da, d'Alassane Soumanou Djimba qui a osé sortir un arrêté empêchant de renvoyer, entre autres, les élèves "triplants" de la classe de 4e des collèges du Bénin, et de François Abiola.
Alassane Soumanou Djimba |
Au vu des derniers résultats scolaires au Bénin, et, surtout, étant donné le fonctionnement actuel du système éducatif béninois, il s'agit de ministres dont le maintien dans le Gouvernement étonne.
Si on se souvient qu'il existe un grand contraste entre les pourcentages respectifs des résultats de l'année scolaire 2013-2014, plus précisément, du Certificat d'études primaires (Cep) ayant donné 89,56%, du Brevet d'études du premier cycle (Bepc), pour 47,57%, et du Baccalauréat, avec 23,71%, c'est le signe d'un dysfonctionnement total du système éducatif béninois. Au niveau du Cep et du Bepc, les résultats, souvent politiques, ne révèlent jamais le vrai visage du niveau des apprenants des secteurs primaire et secondaire, pendant que ceux du Bac, hors de contrôle de la politique, montrent le triste visage du niveau des candidats.
Eric N'da et Alassane Soumanou Djimba, dans leurs ministères respectifs, n'ont pas manqué de maintenir une ligne négative tracée depuis des décennies par leurs prédécesseurs, et qui consiste à faire valoir des niveaux de rachat insoupçonnables des candidats, de façon à présenter à la population des pourcentages de succès plus ou moins acceptables. Ils savent bien que, si on devait s'en tenir à une note minimale de 09/20 pour faire obtenir aux apprenants le Cep ou le Bepc, on ne serait pas loin du pourcentage catastrophique donné, chaque année, par le Bac. Ils n'ignorent certainement pas que l'application du système de l'Approche par compétences (Apc), généralement connu sous la dénomination de "Nouveaux programmes d'études" (Npe), aux apprenants de leurs degrés respectifs, en Français, a comme résultat, entre autres, une manipulation minable de la langue de travail à l'oral et à l'écrit, et, aussi, des contre-performances incroyables dans les autres matières, ce qui concourt, inévitablement, à de mauvaises notes dans presque toutes les matières, pour la majorité de candidats qui comprennent difficilement les consignes des épreuves, d'où leur échec massif et le camouflage par N'da et Soumanou Djimba de ces résultats malheureux.
Aussi, ce qui guette le Baccalauréat, c'est la politisation des résultats de cet examen, surtout lorsque François Abiola va se rendre compte que cela peut être un moyen, après toute proclamation, de se mettre à l'abri des critiques acerbes de la population. On verra si les acteurs du secteur éducatif laisseront faire, cette fois-ci.
Des ministres peu alertes
Comme il est de notoriété publique que l'Approche par compétences en Français a détruit, chez les apprenants béninois ayant subi cette réforme, du Cours d'initiation (Ci) à la classe terminale, la capacité de la bonne expression, orale et écrite, dans la langue de travail, Eric N'da et Soumanou Djimba ne donnent pas l'impression d'être pressés que la rectification des choses interviennent, profondément et, au plus tôt, pour sauver les apprenants qui se bousculent dans les petites classes et, qui, bientôt, finiront le secondaire pour l'université ; ils ne sont pas pressés de réinstaurer la salvatrice dictée du Ci jusqu'en classe de troisième, avec des verrous d'élimination au Cep et au Bepc. A coup sûr, ils prennent leur temps parce que leurs enfants, déjà grands et actifs, ne sont plus concernés par les affres intellectuelles d'une réforme scolaire catastrophique. En bons hommes politiques béninois, ils attendent le cataclysme, avant de conduire ces changements au niveau du Français.
Des ministres peu anticipateurs
Par ailleurs, les trois ministres de l'enseignement que sont Eric N'da, Soumanou Djimba et François Abiola auraient dû être chaleureusement remerciés par Boni Yayi, dans son dernier remaniement ministériel. En effet, ils anticipent peu sur les crises et attendent patiemment qu'elles atteignent une gravité prononcée, à travers la grève perlée des enseignants, pour commencer à jouer aux sapeurs-pompiers. Actuellement, ceux-ci préparent une gigantesque grève qui va paralyser la rentrée 2014-2015. Cela est sensible à travers un communiqué cinglant publié par le Front d'action des trois ordres d'enseignement, en plein déroulement de la correction du Bac 2014.
C'est un texte dans lequel cette structure appelle les enseignants à la mobilisation pour une prochaine paralysie des activités pédagogiques avec, à la clé, une remise en cause de la rentrée scolaire, pour revendiquer, entre autres, des statuts particuliers pour ses mandants. Au lieu de s'en préoccuper dès maintenant et de prendre le taureau par les cornes pour lancer les concertations, pendant ce qu'il reste des vacances, avec ce Front afin que le peuple ne puisse assister, impuissant, à de nouvelles grèves, ils préfèrent expédier les affaires au quotidien et, récemment, continuer à se réjouir de leur maintien dans l'équipe gouvernementale. Ce qu'ils ne savent peut-être pas, c'est que le Président Boni Yayi a déclaré n'a plus rien à gagner, en matière d'élection présidentielle, ce qui le conduira, sous peu, à commencer à relativiser tout l'apport politique dont ces N'da, Soumanou Djimba et Abiola sont censés lui faire bénéficier, et les limoger, imprévisible qu'il est, lorsqu'il va prendre la mesure de leur incapacité à prévenir les crises sociales dans leurs secteurs respectifs, de leur incapacité d'empêcher qu'il soit toujours présenté au peuple comme le dernier recours, lorsque le bras-de-fer avec les enseignants atteint son point culminant. Ces trois ministres ont intérêt à profiter, pendant qu'il en est encore temps, des privilèges relevant de leur poste actuel, le "chassage" interviendra sans délai, devant la force de la réalité de leur incapacité à en finir avec les crises destructrices dans leurs secteurs respectifs.
Marcel Kpogodo
François Abiola |
Aussi, ce qui guette le Baccalauréat, c'est la politisation des résultats de cet examen, surtout lorsque François Abiola va se rendre compte que cela peut être un moyen, après toute proclamation, de se mettre à l'abri des critiques acerbes de la population. On verra si les acteurs du secteur éducatif laisseront faire, cette fois-ci.
Des ministres peu alertes
Comme il est de notoriété publique que l'Approche par compétences en Français a détruit, chez les apprenants béninois ayant subi cette réforme, du Cours d'initiation (Ci) à la classe terminale, la capacité de la bonne expression, orale et écrite, dans la langue de travail, Eric N'da et Soumanou Djimba ne donnent pas l'impression d'être pressés que la rectification des choses interviennent, profondément et, au plus tôt, pour sauver les apprenants qui se bousculent dans les petites classes et, qui, bientôt, finiront le secondaire pour l'université ; ils ne sont pas pressés de réinstaurer la salvatrice dictée du Ci jusqu'en classe de troisième, avec des verrous d'élimination au Cep et au Bepc. A coup sûr, ils prennent leur temps parce que leurs enfants, déjà grands et actifs, ne sont plus concernés par les affres intellectuelles d'une réforme scolaire catastrophique. En bons hommes politiques béninois, ils attendent le cataclysme, avant de conduire ces changements au niveau du Français.
Des ministres peu anticipateurs
Par ailleurs, les trois ministres de l'enseignement que sont Eric N'da, Soumanou Djimba et François Abiola auraient dû être chaleureusement remerciés par Boni Yayi, dans son dernier remaniement ministériel. En effet, ils anticipent peu sur les crises et attendent patiemment qu'elles atteignent une gravité prononcée, à travers la grève perlée des enseignants, pour commencer à jouer aux sapeurs-pompiers. Actuellement, ceux-ci préparent une gigantesque grève qui va paralyser la rentrée 2014-2015. Cela est sensible à travers un communiqué cinglant publié par le Front d'action des trois ordres d'enseignement, en plein déroulement de la correction du Bac 2014.
C'est un texte dans lequel cette structure appelle les enseignants à la mobilisation pour une prochaine paralysie des activités pédagogiques avec, à la clé, une remise en cause de la rentrée scolaire, pour revendiquer, entre autres, des statuts particuliers pour ses mandants. Au lieu de s'en préoccuper dès maintenant et de prendre le taureau par les cornes pour lancer les concertations, pendant ce qu'il reste des vacances, avec ce Front afin que le peuple ne puisse assister, impuissant, à de nouvelles grèves, ils préfèrent expédier les affaires au quotidien et, récemment, continuer à se réjouir de leur maintien dans l'équipe gouvernementale. Ce qu'ils ne savent peut-être pas, c'est que le Président Boni Yayi a déclaré n'a plus rien à gagner, en matière d'élection présidentielle, ce qui le conduira, sous peu, à commencer à relativiser tout l'apport politique dont ces N'da, Soumanou Djimba et Abiola sont censés lui faire bénéficier, et les limoger, imprévisible qu'il est, lorsqu'il va prendre la mesure de leur incapacité à prévenir les crises sociales dans leurs secteurs respectifs, de leur incapacité d'empêcher qu'il soit toujours présenté au peuple comme le dernier recours, lorsque le bras-de-fer avec les enseignants atteint son point culminant. Ces trois ministres ont intérêt à profiter, pendant qu'il en est encore temps, des privilèges relevant de leur poste actuel, le "chassage" interviendra sans délai, devant la force de la réalité de leur incapacité à en finir avec les crises destructrices dans leurs secteurs respectifs.
Marcel Kpogodo
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