Journée internationale de la liberté de la presse, édition 2010
Le SYNAPROMEB plaide pour des conditions économiques meilleures
Chères consoeurs,
Chers confrères,
Professionnels des médias du Bénin,
Ce 3 mai, la communauté internationale célèbre la 16è édition de la Journée internationale de la liberté de la presse. Cette année, la célébration ouvre sa Une sur le thème général de « La liberté d’information : le droit de savoir ». Un thème qui trouve écho dans la Constitution de notre pays dont l’article 8 prescrit à l’Etat de garantir, entre autres, l’égal accès des citoyens à l’information. Au-delà de la concordance de vues entre le thème retenu par l’ONU via l’UNESCO et la Constitution du Bénin, la liberté d’information apparaît comme une déclinaison du droit à l’information, lui-même étant une exigence de la liberté d’expression. Or, dans un système qui se veut démocratique, la jouissance de ce droit est en grande partie tributaire de la bonne action des organes d’information de masse, des organes de presse tout simplement. Une telle compréhension crédite les professionnels des médias d’un rôle majeur dans l’éveil, la conscientisation, l’éducation des populations. Et, plus encore dans les pays comme le nôtre, à majorité analphabète, les professionnels des médias ont le devoir, sinon qu’ils doivent se l’assigner, se l’imposer, d’aider les populations à sortir de l’ignorance et de les affranchir de la dépendance de leur conscience vis-à-vis de ceux qui ont intérêt et oeuvrent à les maintenir dans l’obscurité. Il apparaît alors que la liberté de presse ne trouve sa pleine signification que par l’action des professionnels des médias en faveur de l’autonomisation des masses et, partant, en faveur des progrès des sociétés, quoique l’accomplissement de ce sacerdoce, parfois, ne se fait qu’au prix d’énormes sacrifices voire de leurs vies. L’on conviendrait alors de ce que les menaces, les pressions et autres attitudes liberticides des pouvoirs publics sont autant de freins à l’épanouissement de la presse et, par ricochet, des populations. Autant d’ailleurs que les piètres conditions de travail et surtout de vie des animateurs de la presse. C’est dire si chez nous où les professionnels des médias, dans leur écrasante majorité, sont réduits à la précarité économique et sociale, la liberté de presse et son corollaire le droit à l’information vraie des citoyens, sont des quêtes permanentes.
Dès lors, plus qu’une simple célébration, cette Journée nous donne l’occasion de poser les vraies questions qui agitent notre presse. Aussi convient-il de se demander pourquoi plus de deux ans après sa signature, la Convention collective devant la régir n’est toujours pas mise en application alors que, vu le temps qui s’est écoulé entre sa rédaction et son adoption, ses dispositions relatives aux travailleurs des médias sont apparues largement en deçà des attentes légitimes. De même le besoin de réorganisation du secteur nous semble être en cause dans les dérives que nous observons et qui ont noms : désinformation, communication à outrance, instrumentalisation, etc.
C’est donc le lieu d’en appeler à des réformes en faveur de la liberté économique des médias et de leurs acteurs. Liberté économique pour les professionnels des médias à travers l’application de la Convention collective et l’amélioration de ses dispositions relatives aux conditions de vie, liberté économique pour les organes eux-mêmes à travers les réformes qui leur créent des conditions favorables à un développement cohérent et licite. En d’autres termes, le développement économique s’impose comme une condition déterminante de la liberté de presse. Autrement, au lieu d’être des acteurs de l’éveil des masses, les professionnels des médias, dans l’enfer du dénuement chronique, se révèleront des suppôts du manque de professionnalisme, de la manipulation et de l’endormissement des masses, de leur maintien dans l’ignorance au lieu de contribuer à les en libérer.
C’est pourquoi il sonne urgent pour le SYNAPROMEB que les promoteurs et responsables d’organes de presse de notre pays s’emploient à mettre leurs travailleurs dans les conditions requises ou qui s’en rapprochent tout au moins, et que tous, nous luttions pour l’amélioration qualitative de notre espace médiatique.
D’ores et déjà, le SYNAPROMEB entend apporter sa modeste contribution en décernant une fois encore, à certains professionnels des médias et organes de presse de notre pays, ou à des acteurs de la société civile, une attestation de défense de la liberté de la presse, pour leur contribution à cette fin.
Vive la presse béninoise libre et responsable !
Vivent les professionnels des médias du Bénin !
Vive le SYNAPROMEB !
Le Secrétaire général national,
Wilfried Léandre HOUNGBEDJI
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