dimanche 31 mars 2019

« [Le] ’’Visa for music’’ […] est un cadre d’apprentissage, d’information et de formation », selon Aristide Agondanou

A travers l’interview qu’il a accordée à notre Rédaction

La 5ème édition du Salon international de la musique, ’’Visa for music’’ (Vfm), s’est tenue du 21 au 24 novembre 2018 à Rabat au Maroc. Après la clôture cet événement a accepté de nous accorder une interview Aristide Agondanou, manager, booker et tourneur, qui est l’Ambassadeur de ce Salon au Bénin. Il y fait ressortir les avantages pour les artistes d’une participation à cette manifestation planétaire de la musique. 

Aristide Agondanou, intervenant à l'ouverture solennelle du ''Visa for music'' 2018
Le Mutateur : Bonjour Aristide Agondanou. Vous êtes l’Ambassadeur de ’’Visa for music’’ pour le Bénin. En cette soirée de la clôture de sa 5ème édition qui s’est déroulée du 21 au 24 novembre 2018, quel bilan en faites-vous ? Que pouvons-nous en retenir ?

Aristide Agondanou : Il faut dire que ’’Visa for music’’ dépasse le niveau du Maroc et même celui de l’Afrique ; il est devenu un événement incontournable, un événement mondial auquel tout artiste, tout acteur culturel doit venir pour échanger, parce que c’est un événement qui regroupe le monde entier, c’est un lieu où quand on veut avoir le monde entier sur le plan musical, on l’a. C’est un cadre d’apprentissage, d’information et de formation.
Pour cette 5ème édition, c’est une réussite parce que les concerts et les ’’showcases’’ ont eu lieu, de même que les réunions professionnelles. Celles-ci se sont déroulées tant dans les différents réseaux de musiciens, d’acteurs de la musique et de journalistes culturels, qu’en dehors d’eux. Donc, c’est un bilan positif, c’est une réussite totale ! Il est vrai que le Festival n’a pas pu réunir les fonds qu’il faut pour boucler le budget, mais d’autant plus que ce n’est pas l’argent et que c’est la tête, que ce sont les personnes qui s’activent, tout s’est bien passé, il n’y a pas eu d’incident. La nature ne nous a pas facilité la tâche, il faisait trop froid, il y avait la pluie mais, au jour de la clôture, la nature nous a assistés, il y a du soleil et tout se passe bien, tout le monde est heureux, les gens sont contents de venir faire leur marché dans ce Marché ; d’autres sont contents de rencontrer des personnalités importantes pour leur évolution.


M. Agondanou, nous constatons une participation nulle des musiciens béninois à cette 5ème édition du ’’Visa for music’’. Qu’en dites-vous ?

Non, ce n’est pas une participation nulle ; il y a eu des promoteurs, il y a eu des journalistes culturels. Le ’’Bénin international musical’’ (Bim) devait venir mais, compte tenu de la cherté du billet d’avion ’’Cotonou-Maroc’’, qui est à plus de 600 mille, cela n’a pas permis aux musiciens de venir.



Que peut-il être fait pour qu’à la prochaine édition, nous n’enregistrions plus ce vide, surtout qu’à la quatrième, il y avait quand même les ’’Poly rythmo’’ ?

Oui, à la quatrième édition, il y a eu ’’Poly rythmo’’ et, aussi, les ’’Gangbé brass band’’ qui avaient été retenus, mais c’est toujours le manque des moyens de déplacement, qui a empêché leur participation au Festival. Pour permettre que, désormais, les artistes et les groupes puissent se déplacer, il faut demander des subventions à temps et il faudrait que le Gouvernement les accompagne sur cet événement, parce que c’est un grand rendez-vous, c’est un lieu où les artistes peuvent présenter ce qu’ils savent faire aux promoteurs et aux acteurs culturels pour qu’ils les acceptent sur des festivals, pour faciliter aussi leur mobilité. Donc, il faudrait l’accompagnement du Gouvernement.


Avez-vous un message pour les artistes, pour les pouvoirs publics ?

Que les artistes et les journalistes, très tôt, déposent leur dossier à la Direction du Fonds des Arts et de la culture et non qu’ils attendent le dernier moment ; il y a un fonds pour la mobilité, pour l’accompagnement des artistes. Il faudrait aussi qu’ils envoient leur candidature à temps à ’’Visa for music’’ et non qu’ils attendent le dernier moment pour m’appeler et me demander de les y aider. Pour les artistes, il s’agit simplement qu’ils aient à leur actif deux albums, qu’ils disposent d’un manager et qu’ils s’inscrivent en ligne sur www.visaformusic.com.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo 

samedi 30 mars 2019

« Moi, on ne me menace pas ! », s’est indigné Kémi Séba

Au cours d’une conférence de presse qu’il a tenue à Cotonou

Kémi Séba a animé une conférence de presse le jeudi 28 mars 2019 dans l’une des salles de conférence de l’Hôtel du Lac à Cotonou. Dans un ton très dur, il a tenu des propos de vive indignation contre le Ministre béninois de l’Intérieur, Sacca Lafia.

Kémi Séba, au cours de la conférence de presse - Crédit photo : Urpanaf
« Nous n’avons pas peur de ceux qui vous engagent ou qui vous cooptent, donc, nous n’avons pas peur de vous […]. Faites attention aux menaces que vous lancez aux panafricanistes ! ». Un extrait de l’adresse de Kémi Séba à l’encontre du Ministre béninois de l’Intérieur, Sacca Lafia, lors de la conférence de presse qu’il a tenue dans le milieu de la matinée du jeudi 28 mars 2019, à l’Hôtel du Lac de Cotonou. Cet échange avec les professionnels des médias était destiné à ce que Kémi Séba, ce très célèbre activiste opposé au néocolonialisme et au Franc Cfa, aborde avec eux les conditions dans lesquelles il avait été expulsé de la Côte d’Ivoire vers le Bénin et les dispositions qu’il entendait prendre face à ce traitement dont il avait été l’objet.
A en croire ses propos, à son arrivée à Cotonou, il fut reçu, entre autres, par Sacca Lafia qui lui a clairement notifié : « Que vous soyez populaire en Afrique n’est pas mon problème. Mais, si vous continuez à mener des actions qui dérangent nos partenaires, la France et la Côte d’Ivoire, en tête de liste, nous nous organiserons pour réduire le périmètre de vos libertés individuelles au Bénin ». Ceci a amené Kémi Séba, face aux journalistes, à répliquer au Ministre : « Celui qui va restreindre nos libertés individuelles n’est pas encore né », sans se retenir d’aller plus loin : « Moi, on ne me menace pas ! ».


Des faits antérieurs

Cette réaction du Président de l’Ong ’’Urgences panafricanistes’’ se justifie par les événements qu’il a relatés quelques minutes plus tôt. Il s’était rendu en Côte d’Ivoire le samedi 23 mars 2019 dans le cadre d’une tournée qu’il effectue tous les deux mois pour la réalisation d’œuvres sociales et pour des actions de mobilisation et de sensibilisation des populations africaines sur la situation de la pauvreté de l’Afrique contrastant avec la présence de richesses dans son sous-sol. Mais, le mardi 26 mars, il fut arrêté par des agents de la Direction de la Surveillance du territoire (Dst) alors qu’il s’y était rendu pour s’enquérir du sort d’activistes de son équipe qui avaient été interpellés quelques moments avant lui. Puis, il a subi un interrogatoire seul, de la part de l’agent nommé Namaury Fofana qui n’a pas permis qu’il lui soit affecté un avocat. Et, il lui a été notifié son expulsion vers son pays d’origine, le Bénin, ce qui s’est réalisé le mercredi 27 mars. A son arrivée dans son pays, il a été arrêté par des agents de la Direction de Renseignement du territoire (Drt), à la demande d’Interpol. Placé en détention, il a été reçu dans l’après-midi de ce même jour par le Ministre Sacca Lafia qui a lui a tenu les propos indiqués précédemment.
Selon les déclarations de Kémi Séba, ses avocats étudient la suite juridique à donner aux menaces de Sacca Lafia ; il n’exclut pas alors que des plaintes soient portées contre cette autorité et contre celles ivoiriennes, closant de manière hardie la phase des réponses aux questions des journalistes : « Notre génération n’a pas peur de la mort parce qu’on va tous mourir ».

Marcel Kpogodo

vendredi 29 mars 2019

« […] nous sommes en train de vivre les derniers moments d’un Bénin, État de droits et de Démocratie moderne », avertit gravement Candide Azannaï

Dans son point de presse commémoratif du mercredi 27 mars 2019

Le mercredi 27 mars 2019, Candide Azannaï, Président du Parti ’’Restaurer l’espoir’’ (Re) a commémoré d’une manière très politique la deuxième année de sa démission du Gouvernement du Président Patrice Talon. Ainsi, il a tenu une grande déclaration sous le couvert d’un point de presse qu’il a animé dans l’après-midi de la journée concernée. En substance, deux faits sont revenus, de manière récurrente, dans la déclaration de cette personnalité de l’Opposition : d’une part, le pourrissement entretenu par le pouvoir en place pour en arriver à des élections législatives n’engageant que les deux partis de la mouvance présidentielle. D’autre part, Candide Azannaï a abordé  le double langage contradictoire de la même mouvance. Par ailleurs, cet acteur politique a comme prédit la destruction des derniers remparts de la démocratie béninoise. Voici l’intégralité de la Déclaration de Candide Azannaï, structurée en 7 points, retraçant, notamment, les faits marquants de la crise politique actuelle.

Marcel Kpogodo

Candide Azannaï (Archives)


Intégralité de la Déclaration de Candide Azannaï


Mesdames et Messieurs,

Chers invités,

Mesdames et Messieurs les journalistes,

Militantes et militants,


Permettez-moi, d’engager cette séance de déclaration politique commentée avec Karl MARX:
« L’histoire se répète tout d’abord comme une tragédie, après comme une farce. »
K. MARX.

Notre pays est face à son destin.

Je voudrais avant tout propos, saluer votre présence ici cet après-midi.

J’ai pris l’habitude de m’adresser à vous chaque fois que je pressens la nécessité de le faire au nom de l’intérêt général.

Notre pays amorce un virage délicat et ceux qui le gouvernent en ce moment, ne me paraissent pas en train de mesurer toute la gravité de leurs propensions suicidantes à se croire au nom de la prétendue toute puissance de l’argent, tout permis en système de démocratie moderne fondé sur les exigences de l’Etat de droits.

La corruption des lois par abus de la vénalité pathologique des législateurs soumis par l’ignorance, la nécessité et la couardise expose à suffisance comment le pouvoir de la rupture fait basculer la Démocratie et l’Etat de droits en un régime despotique de type ploutocratique par l’instauration d’un État de lois caractéristiques d’un pouvoir autocratique.

Il y a une confusion entre État de lois et État de droits qu’il convient de dénoncer afin de nous en prémunir. Lorsque les lois nuisent aux valeurs, aux principes, et aux droits fondamentaux de la personne humaine, l’Etat qui s’en prévaut cesse d’être un État de droits. Un tel État qui se fonde sur des lois iniques, injustes, incongrues et inapplicables perd dans cette condition le statut de Démocratie moderne et d’Etat de droits.

Nous sommes dans un tel cas actuellement en République du Bénin.

C’est face à cette évidence suite à la déclaration faite par le Chef de l’Etat, Monsieur Patrice TALON, le 06 mars 2019, et après l’évaluation de la stratégie du pourrissement que déploient actuellement les relais parlementaires du pouvoir de la rupture, que je voudrais m’entretenir avec vous sur l’impasse électorale et la crise politique conséquente.

J’évoquerai les limites interdites de franchissement par l’article 66 de la Constitution de la République.

Je réitérerai l’appel à la rencontre de l’ensemble de la classe politique en vue de solutions consensuelles pour une sortie de crise apaisée.

Je finirai par nous rappeler que le choix de ce jour 27 mars 2019 est pour marquer l’an 2 de mon retrait volontaire du Gouvernement et de l’équipe de la rupture. J’inscris mon action de ce jour comme un nouvel avertissement dans la même ligne sacrificielle du 27 mars 2017.


LE CONTEXTE ACTUEL :


La majorité parlementaire soutenant le pouvoir de Patrice TALON a poussé aux votes les « yeux fermés », de lois inopérantes, gorgées d’incongruités donc inapplicables.

Ainsi, la mise en œuvre de la loi sur la réforme du système partisan et de celle sur le Code électoral a conduit à une situation d’impasse électorale.

L’opposition appelle à une concertation de la classe politique en vue de solutions consensuelles le 19 février 2019.

Le Président Patrice TALON esquive le 25 février 2019.

Un complot de retour à un parlement de type ANR  (Assemblée Nationale Révolutionnaire ) est ourdi par le pouvoir de la rupture avec Patrice TALON lui-même à la manette.

La CENA a été contrainte visiblement à prêter faveurs aux seules deux formations politiques de Patrice TALON érigées par obscurantisme d’Etat en partis politiques. Et, par enchantement, ces deux seuls désormais partis - le bloc républicain (br) et l’union progressiste (up) - sont qualifiés pour prendre part aux élections législatives du 28 avril 2019.

Toute l’Opposition est exclue.

Tous les partis politiques estimés hostiles à Patrice TALON sont disqualifiés.

Une crise politique s’installe.

La communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest CEDEAO est saisie.

Le 06 mars 2019, le Président Patrice TALON reconnaît l’impasse et appelle dans une déclaration publique à une sortie de crise.


Mais dans les faits, il choisit la voie du pourrissement et de l’enlisement :

- Il confie au Président de l’Assemblée Nationale Me Adrien HOUNGBEDJI, le dénouement de cette crise (feignant d’ignorer le rôle de celui-ci dans le vote des lois inapplicables qui plombent actuellement l’organisation apaisée des élections législatives du 28 avril 2019 );

- Il ne rappelle à l’ordre ni les membres de son Gouvernement qui continuent de déclarer que seuls les deux partis politiques du Président TALON prendront part aux élections législatives du 28 avril 2019, ni ses députés du bmp qui se déclarent avec véhémence hostiles à toute solution consensuelle de sortie de crise.

Et ça traîne depuis le 06 mars 2019. Pourtant, il y a urgence à agir. 

L’Opposition depuis le 18 février 2019, ne cesse d’attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur le coup de force planifié et en cours d’exécution au BÉNIN contre la première démocratie issue de la première Conférence Nationale pacifique en Afrique.
La responsabilité personnelle de Patrice TALON est engagée contre l’ordre républicain et démocratique hérité de la Conférence Nationale de 1990.


LA PRÉCONISATION :


1 - Méthodologie :


• Concertation de la classe politique en configuration Opposition / Mouvance à l’effet de la réalisation d’un large consensus sous la médiation d’une personnalité indépendante et crédible.

• Traduction à l’Assemblée Nationale du consensus obtenu en actes législatifs par l’adoption de nouvelles lois garantissant des élections inclusives et dans un climat apaisé.

• Prise d’actes réglementaires conformes aux exigences du consensus obtenu.

• Mise en place d’un mécanisme de suivi et de facilitation de mise en œuvre des mesures arrêtées par la feuille de route du consensus qui a force exécutoire.


2- Éléments excluants:


• Le risque de retour à la pensée unique par l’initiative de deux partis politiques par le Président de la République Monsieur Patrice TALON :

Les partis bloc républicain (br) et union progressiste (up) sont la création du Président de la République, Monsieur Patrice TALON. En réalité, il s’agit de deux sections figurées d’un parti unique déguisé et fantôme érigé sur le socle politique du BMP. Nous sommes dans le cas d’un parti-Etat de type nouveau.

Il faudra interdire de telles pratiques visant à la la falsification du système partisan et à une fausseté du jeu démocratique.

Aucune individu ne doit ni promouvoir, ni créer plus d’un parti politique. Le br et l’up doivent être dissouts. En ne le faisant pas, le risque est le contrôle par une seule fraction politique et de l’espace réservé à la majorité et de l’espace réservé à l’Opposition au profit d’un seul homme - le promoteur – ici, Patrice TALON.

Nous sommes dans le cas d’une confiscation du pouvoir législatif par Patrice TALON,  par le truchement d’une parodie électorale  en perspective et nous devons tous, nous dresser contre.


• Le certificat de conformité :

Le certificat de conformité est inventé pour aider les formations br et up à franchir le cap de l’article 19 de la Charte des partis politiques et pour confisquer le récépissé des partis politiques de l’Opposition bénéficiaires des dispositions transitoires de l’article 56 de la même loi.

Le 14 février 2019, le Ministre de l’Intérieur s’en justifiait avec peine.

Les réformes projetées sous le couvert de la Charte des partis politiques et du Code électoral sont des alibis pour ourdir la décapitation du pluripartisme et pour l’instauration du monolithisme politique de tristes mémoires; tous nous devons nous lever contre ce complot, cette dérive despotique.
Le certificat de conformité doit être dénoncé, interdit et supprimé.


• Les alliances entre partis politiques :

La politique est essentiellement fondée sur le couple alliance/mésalliance. La dialectique entre les combinaisons d’idées, de visions est fonction des rapports de forces à travers les équilibres entre jeux et enjeux politiques sur l’échiquier politique. Les alliances constituent un facette existentielle de la liberté d’association, fondement et présupposé majeurs de la démocratie moderne et il est une incongruité de vouloir les interdire. Nous devons nous dresser contre toute ruine du substrat de la politique en démocratie moderne que constitue le couple alliance/mésalliance.


• L’article 242 et la falsification de la représentativité:

Hormis l’illisibilité de cette article par ceux-là mêmes qui l’ont inspiré, c’est l’illogisme du seuil de 10% au plan national qui vide le Code électoral des exigences que sont l’équité et la justice sans lesquelles aucune disposition ne saurait acquérir le statut de loi.  L’imposition du seuil de 10% est une source potentielle du vol aux électeurs concernés du suffrage exprimé par eux dans leurs circonscriptions électorales, avec le risque de l’instauration d’une démocratie à représentation injuste, tronquée et faussée.


• L’indécence de la caution de 249 Millions :

Il s’agit d’une indécence ridicule et avilissante. Il convient de ne pas nous divertir sur cette singularité mondiale qui renseigne sur la psychologie pathologique des auteurs de la sélection du droit électoral par la discrimination censitaire. Ici, c’est l’intrusion de la perversion de l’argent avec le risque de l’instauration de l’apartheid électoral sans aucun compte tenu du pouvoir d’achat très faible, caractéristique du béninois dans sa larges diversité d’une région à une autre, d’une catégorie sociale à une autre et même au sein des mêmes classes sociales ou des mêmes communautés ...

Nous devons nous dresser contre une telle moquerie envers les plus pauvres porteurs pourtant de plus grande probité envers l’intérêt général.



3 - Rencontre SOGLO/TALON :


Il se dégage un contraste entre optimisme du Président SOGLO et pessimisme du double langage du clan TALON. TALON a accordé de recevoir SOGLO à la demande de SOGLO. Quel est le bilan de cette rencontre ?

La piste HOUNGBEDJI montre ses limites et échoue. Le pourrissement continue de plus bel avec les thuriféraires de Patrice TALON retranchés au sein du BMP et sous l’armure prédatrice de la dictature de la majorité parlementaire.

Qu’en est-il de l’engagement fait par  Patrice TALON et rapporté par Nicéphore SOGLO ?

Je cite :
« Deux points majeurs méritent d’être soulignés :
1- Il mettra tout en œuvre, malgré les difficultés prévisibles, pour revenir aux lois qui ont permis son élection en 2016 sans qu’il soit besoin de toucher à la Constitution de 1990.

2- Il est aussi disposé à examiner favorablement, et dans les meilleurs délais, la proposition de Monseigneur GANYE, d’une loi d’amnistie en faveur de nos compatriotes actuellement en exil. »

Nicéphore D. SOGLO, Déclaration sur la crise de la Démocratie au Bénin le pays des Conférences Nationales Souveraines en AFRIQUE, Cotonou, 21 mars 2019 ».


Même si pour être bien vu dans ce pays, nous devons nous résoudre à la sagesse des trois singes et que je dois laisser chacun à son examen de conscience, nous devons exiger de la Présidence de la République une déclaration officielle sur ces engagements qui auraient été pris par le Président Patrice TALON tel que rapporté par le Président Nicéphore SOGLO.



4 - Comprendre ce qui est en jeu et quel est l’enjeu :


Nous sommes dans un coup d’Etat mafieux au Bénin. Ici, sous le pouvoir de la rupture, l’argent remplace la kalachnikov. Une excessive vénalité a ruiné toute dignité, tout sérieux et toute crédibilité à la plupart des acteurs politiques. La déchéance du politique a atteint un pourrissement tel que l’impression me ronge de me résoudre à suspecter que chacun attend son prix pour rompre l’identité entre sa conscience, son être et son paraître.  A la limite, parmi le peu de crédibilité qui existe encore, beaucoup ne comprennent pas ce qui se joue (le coup de force en cours) et ce qui est l’enjeu (le pluralisme politique, la Démocratie et l’Etat de droits).

Certains esprits réducteurs ne s’efforcent par d’examiner les faits sans les œillets des préjugés. D’autres épargnent les faits au profit d’égarements fixés sur l’ignorance et l’inconscience. Il y en existe qui ont fait le choix de n’orienter leur libre-arbitre que sur le soutien 100% aveugle à tel ou le dénigrement 100% aveugle à tel autre.

La politique est discours. Mais pas n’importe quel discours. Le discours politique est exigence de pertinence. La pertinence en politique est éprouvée par la résistance aux exigences des valeurs et des principes inscrits dans le marbre constitutionnel.

Qu’est-ce qu’un coup de force ?

« Un coup de force consiste, in globo,  en une opération qui vise sans tenir compte des principes ou des procédures mises en place, à prendre le pouvoir ou à le renforcer ». Me DORLEAN Jean Fritz Noldy.

Nous avons cette expression de coup de force dans l’article 66 de la Constitution, article 66 qui évoque en le réprimant  le « cas de coup de force quelconque »
Le concept « coup de force » est également utilisé dans le domaine administratif précise l’auteur de cette signification.

Qu’est-ce qu’un coup d’Etat ?

C’est « un acte d'autorité consistant dans une atteinte réfléchie, illégale et brusque, aux règles d'organisation, de fonctionnement ou de compétence des autorités constituées, atteinte dirigée, selon un plan préconçu et pour des raisons diverses, par un homme ou par un groupe d'hommes réunis en un parti ou un corps ; dans le but soit de s'emparer du pouvoir, soit d'y défendre ou d'y renforcer sa position, soit d'entraîner une simple modification de l'orientation politique du pays ». (Source : Wikipédia).

« Un coup d'État se définit seulement comme étant un coup de force dans le but de s'accaparer du pouvoir politique en utilisant des procédés illégaux », ajoutera Me DORLEAN.
Dans le cas qui nous intéresse, c’est la corruption qui abuse de la cupidité et de la vénalité de la quasi-totalité de la classe politique de notre pays.
Mais je n’occulte pas que le coup d’Etat peut être armé ; on parlera de putsch ou coup d’Etat militaire.

Ce qui est en cours est le vol des législatives de 2019, des présidentielles de 2021 en passant par la mise à sac de la Constitution de décembre 1990, le vandalisme des élections communales, municipales et locales de l’année prochaine.

Nous sommes devant un hold-up mafieux et rocambolesque sur la Démocratie moderne, sur l’Etat de droits, sur les Acquis du Renouveau démocratique.

Je vous l’avoue, nous sommes en train de vivre les derniers moments d’un Bénin, État de droits et de Démocratie moderne.



5 - Les limites interdites par l’article 66 de la Constitution de la République :


La Constitution a prescrit à chaque citoyen ce qu’il doit faire en de pareilles circonstances. Nous avions en 1990, prévu qu’un jour des délinquants d’un type crapuleux, une fois le sommet de l’Etat atteint, pourraient être atteints de la folie de l’érosion et de la remise en cause du pacte républicain.

Quelle est la nature du régime politique de la République du Bénin ?

Rappelons que c’est la République du Dahomey (1958) entre temps appelée République Populaire du Bénin  (en 1975) qui est devenue le 1er mars 1990, la République du Bénin. Elle a pour fondement, la Démocratie moderne, l’Etat de droits, le pluralisme politique.

Chacun devra retenir cette caractéristique de la République du Bénin.

Ces trois clôtures de notre pays ne sauraient être démolies par l’un quelconque d’entre nous.
Ne pas le retenir amènera à croire et à faire croire qu’au Bénin, tout est permis impunément.


6 - Limites interdites :


A l’examen de la situation que nous vivons, et que nul n’ignore, nous avons décidé de rappeler à chacun le libellé de l’article 66 de notre Constitution qui fixe des limites politiques infranchissables en République du Bénin.

« Article 66:
En cas de coup d’Etat, de putsch, d’agression par des mercenaires ou de coup de force quelconque, tout membre d’un organe constitutionnel a le droit et le devoir de faire appel à tous les moyens pour rétablir la légitimé constitutionnelle, y compris le recours aux accords de coopération militaire ou de défense existants.
Dans ces circonstances, pour tout Béninois, désobéir et s’organiser pour faire échec à l’autorité illégitime constituent le plus sacré des droits et le plus impératif des devoirs ».


Nous invitons tous le peuple et tous les démocrates indépendants et libres à rester mobilisés, engagés et prêts pour empêcher toute forfaiture et toute remise en cause de la profession de foi de la République telle que consignée dans le préambule de la Constitution de 1990.


7 - Appel à la mobilisation générale


Mesdames et Messieurs,
Chers invités,
Mesdames et Messieurs les journalistes,
Militantes et Militants,

Notre pays, à grand pas, fonce vers un désastre despotique et un déni de démocratie à travers le complot qui se prépare minutieusement contre les élections législatives du 28 avril 2019.

Nous avions avec les FCBE et avec les partis politiques qui partagent notre engagement libre de défendre la Démocratie et l’Etat de droits quoiqu’il peut nous en coûter, donné l’alerte le 18 février 2019. Le 19 février 2019 nous avions appelé le Chef de l’Etat, Monsieur Patrice TALON, à sa responsabilité en lui indiquant la voie prévue par la Charte Africaine sur les élections, les accords de BAMAKO, de DAKAR, de LOMÉ et surtout les exigences de la CEDEAO : la réunion de l’ensemble de la classe politique en vue de solutions consensuelles pour l’organisation dans un climat apaisé des élections législatives inclusives, crédibles.

Le 06 mars 2019, date à laquelle le Président de la République a reconnu l’impasse électorale, tout devrait être mis en œuvre, afin que la recherche du consensus, se fasse simultanément avec l’arrêt du processus électoral.

Hélas!

Nous assistons à une comédie politique, qui n’est rien d’autre que la carte du pourrissement.
Au cours de la plénière du vendredi 22 mars 2019 à l’Assemblée Nationale, le Député André OKOUNLOLA dans son intervention a dit :
« Si, le consensus, pour vous de la minorité, c’est que nous puissions remettre en cause ce que nous avons voté dans le code électoral, alors vous ne l’aurez jamais, car nous n’allons jamais vous le concéder ».

Distraire les acteurs politiques nationaux, souffler le chaud et le froid avec la communauté internationale et sous-régionale, faire du dilatoire à l’Assemblée Nationale, tenir un double langage, d’une part, avec le médiateur imposé, Maître Adrien HOUNGBEDJI et, d’autre part, radicaliser les positions de sa majorité mécanique à l’Assemblée Nationale, voilà le tableau lugubre et pas sincère sur lequel jouent le régime actuel et ses soutiens au parlement.

L’opposition joue la carte de la franchise et du dialogue dans un contexte où la mouvance présidentielle ruse et prépare le pire pour notre démocratie.

Des appels et des mots d’ordre populaires de résistance nationale seront lancés sans autorisation en fonction de notre appréciation de l’évolution de cette impasse électorale et de cette crise préélectorale occasionnée de toute pièce par le pouvoir dit de la rupture.

Enfin, aujourd’hui 27 mars 2019, il y a deux ans que, redoutant les conséquences dommageables de ce qui se complote, j’ai décidé non seulement de m’en séparer mais également de le combattre.

Mon combat n’est dirigé contre la personne de qui que ce soi.

Certains pensent que je suis contre la personne de Patrice TALON. Il ne s’agit pas de sa personne mais je ne suis pas d’accord avec le troc de la Démocratie moderne, de l’Etat de droits, des Acquis de la Conférence Nationale auquel s’adonne sa politique contre le retour à un despotisme grégaire au profit d’intérêts particuliers.

Mon combat est un combat pour la préservation des engagements de la Conférence Nationale de février 1990 tels que consignés dans la Constitution de la République surtout en son préambule.

Mon combat est pour l’amélioration des conditions de vie de nos communautés.

Je ne cours derrière ni grade, ni poste encore moins derrière aucun avantage, aucune matérialité. 

Ce dont il est question, est plus grand que les calculs particuliers - logos et egos, petits sièges de députés serviles, strapontins politiques et affairisme ... -   ils s’agit de la préservation de la Démocratie moderne, de l’Etat de droits et du pluralisme politique, de l’observance de la profession de foi de la République du Bénin telle que consignée dans le préambule de la Constitution de 1990.

Je voudrais m’acquitter d’une promesse faite tout au début de cet entretien, vous offrir un mot d’espoir avec Conficius :

« Notre plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber, mais de nous relever à chaque fois que nous tombons.»
CONFICIUS.

Je vous remercie.

Vive le Bénin !

Vive la Démocratie !

Vive l’Opposition !

Dieu bénisse le Bénin !

vendredi 22 mars 2019

Dominique Zinkpè expose de nouvelles œuvres sur papier

Dans le cadre des ’’divines mascarades’’ de l’artiste

Ces années-ci, on a identifié Dominique Zinkpè, artiste visuel béninois multidimensionnel, peintre, sculpteur, performeur, déambulateur, à travers les statuettes jumelles en miniature, les ’’ibédji’’. Celles-ci lui servent à monter des œuvres de toutes les possibilités de hauteurs, de figures, de formes, de personnages, notamment. Aujourd’hui, il s’annonce son retour à la présentation de dessins. Le public pourra les découvrir au Maroc, dès ce mois de mars.

Dominique Zinkpè
Vingt œuvres sur papier, c’est-à-dire des dessins, de petite et de grande dimensions, puis des sculptures monumentales ’’Ibédji’’. Ce que le public devra découvrir dès ce samedi 23 mars 2019, par l’exposition ’’Divines mascarades’’, que présente l’artiste contemporain béninois, Dominique Zinkpè, à l’espace d’exposition, ’’Salon des Casques’’, de la résidence d’artistes dénommée ’’Jardin rouge’’, située à la Fondation ’’Montresso’’, à Marrakech, au Maroc.
En réalité, cet artiste, chercheur invétéré et infatigable, poursuit un objectif : accéder à la quintessence de l’intrinsèque de l’être humain dans ses moindres manifestations, que celui-ci soit un conformiste social ou un révolté, qu’il soit tangible, accessible ou fermé : « développer et continuer ma quête de la captation de l’âme ou de l’esprit qui nous habite, cerner l’esprit rebelle, faire entendre le souffle de l’âme : ma perpétuelle quête pour cerner l’esprit, l’incorporel, l’être immatériel qui anime nos corps … », s’ouvre généreusement Dominique Zinkpè, sur ’’Divines mascarades’’. A quel niveau est-il parvenu dans cette recherche d’une si forte complexité ? L’enjeu devant déterminer qui le peut à aller voir cette exposition.
Elle résulte de deux résidences successives, au même ’’Jardin rouge’’, la première ayant eu lieu en octobre 2018 pour huit semaines et, la seconde, celle d’un certain aboutissement, qui s’est achevée récemment et qui lui a pris une trentaine de jours.
Par ailleurs, Cotonou, en novembre 2018, avait déjà vu des œuvres sur papier de cet assez imprévisible artiste contemporain. C’était à la Galerie ’’Awounou’’, dans une exposition dénommée ’’Zinkpè de A à Z’’. Quelle évolution la technique de travail a-t-elle connue ?
En attendant qu’on y voir clair, Dominique Zinkpè, avec ’’Divines mascarades’’, en est à sa deuxième exposition à la Fondation ’’Montresso’’, la première étant intervenue en février 2018, dans le contexte du Programme ’’In-discipline’’ par rapport auquel il avait été responsabilisé pour y faire intervenir, à ses côtés, quatre autres artistes contemporains béninois : Ishola Akpo, Charly d’Almeida, Gérard Quenum et Nathanaël Vodouhè.
Dominique Zinkpè, ce créateur que certains critiques d’art de son pays aiment appeler ’’Le Mammouth’’, suscite curiosité, admiration, amour, empathie, considération, même si le caractère mystérieux et imprévisible de sa démarche du dessin renvoie toujours aux trousses d’un défi perdu d’avance : le cerner. Mais, l'espoir semble en être permis, vu que l'exposition s'achève le 14 avril 2019.

Marcel Kpogodo

jeudi 14 mars 2019

« Les problèmes […] n’ont pas influencé la qualité du Festival », dixit Brahim El-Mazned, Directeur du ’’Visa for music’’

Dans une interview qu’il a accordée à notre Rédaction

La cinquième édition du Festival international, ’’Visa for music’’ (Vfm), a terminé ses activités le 24 novembre 2018 à Rabat, au Maroc, les ayant démarrées le 21. Dans l’effervescence de la clôture des manifestations, nous avons tendu notre micro à Brahim El-Mazned, Fondateur et Directeur du Vfm, pour partager ses impressions avec nous. A en croire ses réflexions, les meubles de la manifestation internationale, dans son édition de l’année 2018, ont été sauvés …  

Brahim El-Mazned, au cours de l'interview ...
Le Mutateur : Bonjour Brahim El-Mazned. Vous êtes le Directeur-fondateur du Salon international de la Musique, ’’Visa for music’’. A la clôture du déroulement de la 5ème édition ce samedi 24 novembre 2018 à Rabat, au Maroc, quel bilan nous permettez-vous d’en faire ?

Brahim El-Mazned : C’est un bilan qui est assez extraordinaire, vu le nombre d’acteurs culturels ici présents, d’artistes venus à peu près de 70 pays du monde entier, dont une trentaine du continent africain. On se réjouit aussi de la qualité des artistes, de la qualité des stands que nous avons eus, dans ce lieu qui les a accueillis, de ce nombre extraordinaire de participants et de leur qualité aussi : des directeurs de festivals, de salles, des producteurs, des tourneurs et des gens qui parlent toutes les langues du monde entier. C’est une reconnaissance extraordinaire de voir autant de monde ici.


Nous avons cru comprendre que, cette année, il y a eu quelques problèmes. Pouvez-vous évoquer ceux auxquels vous avez été confronté ?

Les problèmes que nous avons eus n’ont pas influencé la qualité du Festival. C’est juste qu’il commence à prendre une bonne ampleur. On espère pouvoir trouver des moyens pour maintenir ce projet qui défend la création en Afrique, qui défend les artistes du continent, et pour avoir plus de professionnels qui nous rejoignent chaque année.



Du côté de l’Afrique subsaharienne, il est souvent attendu que le Festival ’’Visa for music’’ puisse beaucoup plus prendre en charge les artistes par rapport à leur mobilité, à leur prise en charge en restauration et en hébergement. Est-ce que quelque chose sera fait dans ce sens à partir de la 6ème édition, pour élargir la capacité du Festival à résoudre cette question-là ?

Tout est une question de moyens. Une bonne partie des acteurs culturels africains vient, se défend, se bat ; il y a des artistes et des acteurs culturels qui ont les moyens de venir, qui viennent et qui organisent des choses chez eux, qui se prennent totalement en charge. En réalité, un festival ne peut pas malheureusement prendre en charge mille personnes, surtout une structure comme la nôtre qui est fragile, avec des moyens qui sont limités. A mon sens, plus on aura des moyens, plus on pourra accueillir plus de monde en prenant en charge, bien évidemment, tout. Aujourd’hui, la structure, elle est fragile.


Quelles sont les innovations que nous pouvons attendre pour la 6ème édition de ’’Visa for music’’, l’année prochaine ?

Pour le moment, on est concentrés sur la présente édition. Une fois qu’elle est finie, on va mener la réflexion sur la prochaine, en fonction des moyens qu’on aura.


Avez-vous un appel à lancer à tous les participants, à tous les acteurs culturels qui connaissent ’’Visa for music’’, à travers le monde, l’Afrique ? Un message fort ?

Je les invite à continuer à défendre notre Projet ; je les invite à être parmi nous si, toutefois, une date se précise. Je leur dis, « A une prochaine édition ! », et j’espère qu’ils seront parmi nous.

Propos recueillis par Marcel Kpogodo