mardi 29 mai 2012

Le dialogue politique au Bénin


Relations entre Boni Yayi et l’opposition


Dialogue politique : attention au piège


Annoncé depuis plusieurs mois, l’organisation d’une série de rencontre entre le Chef de l’Etat et les principales figures de l’opposition, devait sceller l’amorce d’un « dialogue politique » entre  les deux camps. Mais au-delà de cet objectif, il n’en demeure pas moins que l’essentiel est peut-être ailleurs.


De gauche à droite : Boni Yayi et Bruno Amoussou


Après sa rencontre du 22 novembre 2011 avec les principaux membres de l’Union fait la nation (Un), Boni Yayi a reçu le 15 mai dernier, Adrien Houngbédji le Président du Parti du renouveau démocratique (Prd). Bien qu’il se soit écoulé plus de 06 mois entre ces deux audiences, beaucoup y ont d’ores et déjà vu le premier signe tangible de la décrispation entre le Chef de l’Etat et ses adversaires. En effet, les ponts étaient pratiquement coupés entre les deux parties depuis le scrutin présidentiel. Mais au-delà de ces faits, que peut-on attendre de plus ? Ce sont les prochains mois qui permettront de juger du fait que ces rencontres ont permis d’infléchir véritablement la politique menée  par le pouvoir actuel. En difficulté sur le front intérieur et ce notamment avec le dossier du Programme de vérification des importations (Pvi), Boni Yayi pourrait trouver dans ce « dialogue politique » une échappatoire. C’est du côté de l’opposition que le défi à relever est le plus grand. Car, elle est plus que jamais tenue d’être une force de contre proposition face au régime actuel, qui se croit en roue libre depuis que son chantre a rempilé pour 05 autres années à la tête du pays. « Le dialogue politique », n’est donc pas la panacée qui permettra de résoudre tous les problèmes du Bénin. Mis à part cela, la Constitution du 11 décembre 1990 donne au Chef de l’Etat béninois des prérogatives très large. Face à l’opposition, Boni Yayi a donc la main pour encore quelques années. 


Bernado Houenoussi

mardi 22 mai 2012

L’analyse des incidents du 15 mai 2012 sur le campus d’Abomey-Calavi


Echauffourées à l’Université d’Abomey-Calavi


Etudiants et forces de l’ordre dos à dos


Le 15 mai dernier, de violents affrontements opposaient les forces de l’ordre aux étudiants de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac). 


Devant le portail de l'Université d'Abomey-Calavi 


Des étudiants brutalisés sans ménagement par les forces de l’ordre dans les résidences universitaires investis par ceux-ci. Ces derniers dont certains ont été blessés et séquestrés, ont quant à eux subi des jets de pierre de la part des étudiants. Mais, au-delà de ces faits, et de la cause des affrontements du 15 mai dernier sur le campus d’Abomey-Calavi, ils traduisent de nouveau le climat de défiance qui subsiste depuis des lustres entre les étudiants et les forces de l’ordre. En effet,  à l’Université d’Abomey-Calavi (Uac), toutes les situations où la tension monte d’un cran constituent un prétexte pour que les uns et les autres s’en donnent à cœur joie. Pour l’occasion, les responsables des mouvements étudiants s’évertuent à rappeler que les franchises universitaires sont inviolables, et à appeler des fois à la paralysie des activités académiques. Les responsables des forces de sécurité se réfugient dans pareil cas, derrière le maintien de l’ordre pour se pointer au moindre écueil sur le campus de l’Uac. Dans l’affaire du 15 mai dernier, les autorités rectorales ont tôt fait de désavouer l’attitude des étudiants, qu’ils invitent depuis lors des communiqués télévisés à continuer les cours comme si de rien n’était. Mais dans la situation actuelle, c’est le silence du Ministre de l’Enseignement supérieur et en général celle du Gouvernement qui détonne.


Bernado Houenoussi

Mise en œuvre du projet Itinér’ance


Activités de l’association Oladé tourisculture du Bénin


Zoom sur le projet « Itinér’ance »


Depuis février dernier, et ce pour une période de 13 mois, le projet « Itinér’ance », initié par l’association Oladé tourisculture du Bénin (Otb) est entré dans sa phase pratique. Il est destiné entre autres à « promouvoir et à mettre en valeur les sites culturels et touristiques » de 08 départements du Bénin. 

Le village souterrain d'Agongointo : l'un des sites qui sera visité par l'Avgi


Outre l’objectif de valoriser les sites culturels et touristiques identifiés dans 08 départements du Bénin, « Itinér’ance », doit permettre aux populations de ces régions et globalement aux béninois de porter un autre regard sur le patrimoine culturel, matériel et immatériel du pays. C’est dans cette optique, qu’une équipe baptisée Avant-garde Itinér’ante (Avgi) et composée de 10 personnes a été constituée. Il y figure notamment des artistes plasticiens, des écrivains, des photographes et des sociologues. Le travail que cette équipe aura à effectuer, aidera les populations à s’approprier autrement les sites culturels et touristiques qui ont été identifiés. Ainsi dès ce 26 mai et ce pour une vingtaine de jours, l’équipe de l’Avgi ira visiter les 19 sites recensés au préalable dans O8 départements du Bénin. Dans le vif su sujet, chacun de ses membres, déterminera sous le prisme de son étiquette professionnelle ce qu’il faudra retenir de chaque lieu. Il est prévu après, une restitution globale à travers entre autres, une résidence de travail pour les plasticiens, l’écriture d’un roman et d’une pièce de théâtre. Les œuvres de l’Avgi, seront ensuite dévoilées au public des localités visitées par le biais « d’expositions Itinér’antes croisées et commentées ». Ce projet de l’association Oladé tourisculture du Bénin (Otb), est financé par l’Union européenne (Ue), et ce par le biais de son Programme société civile et culture (Pscc). Il s’inspire notamment du festival « Itinér’ance », que l’association organise chaque année depuis 2006. 


Bernado Houenoussi

La préparation de l’équipe nationale d’athlétisme du Bénin

18ème championnat d’Afrique d’athlétisme

 
Quelle performance peut-on attendre du Bénin ?

 

A un peu plus d’un mois de l’ouverture des championnats d’Afrique d’athlétisme qui auront lieu du 26 juin au 1er juillet prochain à Porto-Novo, l’équipe nationale du Bénin fourbit déjà ses armes. Malgré cela, ses chances de glaner quelques médailles sont minces. 
 
Didier Aplogan, Ministre des Sports

 
Le fait que la 18ème édition des championnats d’Afrique d’athlétisme se déroule au Bénin, devrait booster la performance des athlètes béninois, qui seront ragaillardis par le soutien du public. Mais, il serait prétentieux de compter sur un tel effet. L’athlétisme béninois est aussi amorphe que la quasi-totalité des autres disciplines sportives dans le pays. Outre cela, le championnat national d’athlétisme organisé du 11 au 14 mai dernier par la Fédération béninoise d’athlétisme (Fba), a des airs de rabibochage. La cinquantaine d’athlètes de l’équipe nationale, y a participé aux côtés d’autres sportifs venus des 12 départements du Bénin. Le 25 mars dernier, l’équipe nationale d’athlétisme avait pris part à un championnat test organisé par la Fba, et qui devait permettre d’évalué ses membres qui y ont participé. Mais au-delà de l’enjeu sportif, le Bénin qui organise pour la première fois une compétition de cette envergure, doit surtout relever un défi organisationnel.
 
Bernado Houenoussi

mardi 15 mai 2012

La responsabilité du Gouvernement dans l’échec du Pvi



Suspension provisoire du Programme de vérification des importation


Chronique d’un échec déjà annoncé


Entre le 04 avril 2012 et le 07 mai dernier, il n’aura fallu qu’un mois au Gouvernement pour démanteler le Programme de vérification des importations (Pvi), dont il n’avait de cesse de rappeler ces derniers mois les vertus. Un changement de fusil d’épaules, qu’il s’échine depuis lors à faire passer pour une tâche d’intérêt national, alors qu'on pouvait souligner dés le début plusieurs incohérences dans ce dossier. 


   Boni Yayi, Chef de l'Etat béninois


Depuis hier, des experts désignés par l’Exécutif sont chargés de s’assurer de la qualité des équipements utilisés par Bénin Control Sa. Mais dès le 04 avril dernier, le Gouvernement décidait de confier de nouveau à la douane, l’escorte des véhicules d’occasion en transit vers les pays de la sous-région ouest africaine. Or depuis le 1er juillet 2011, c’est Bénin Control Sa qui en était chargé et ce dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de vérification des importations (Pvi). Depuis le 07 mai dernier, le contrat liant la dite société au Gouvernement est suspendu. La douane reprend de facto les prérogatives qui étaient les siennes avant l’entrée  en vigueur du Pvi le 1er avril 2011. En un mois, ce programme, naguère paré de toutes les vertus par Boni Yayi et ses ministres, est désormais le mouton noir qu’il faut bouter dehors. Voué aux gémonies par le Chef de l’Etat lorsque que celui défendait ce programme, les douaniers doivent arborer maintenant un sourire de satisfaction, eux que Boni Yayi avait accusé en août 2011, d’être responsables d’une évasion fiscale qu’il a évalué à plusieurs milliards de Fcfa. Mais au-delà de ces faits, c’est le principe de base du Pvi qui était dés le début sujet à caution. En effet, sous le couvert d’un libéralisme débridé, l’Exécutif avait confié après un appel d’offres international lancé en novembre 2010 à Bénin Control Sa, la mission de contribuer à l’augmentation des recettes fiscales du pays. Et il était presque sur que cette logique gouvernementale,  allait montrer tôt ou tard ses limites, alors que le budget de l’Etat béninois dépend en partie des recettes douanières. En plus de cela, il est de notoriété publique que Patrice Talon, le propriétaire de Bénin Control Sa, faisait partie jusqu’à une date récente du premier cercle des proches de Boni Yayi. Outre cela, des rumeurs fondées ou non, faisaient état du fait que Patrice Talon aurait financé les campagnes électorales du Chef de l’Etat en 2006 et 2011. Au finish, et ce au-delà des raisons officielles qui sont évoquées par le Gouvernement, la remise en cause du Pvi, n’est-elle pas avant tout l’avatar d’un conflit d’intérêt au sommet de l’Etat béninois ?


Bernado Houenoussi

L’exposition « Caricas Tonakpa »


Caricature au Bénin


Tonakpa expose ses œuvres


Depuis le 11 mai dernier et ce jusqu’au 26 mai prochain, l’Institut français du Bénin (Ifb), accueille une exposition qui met en lumière les caricatures distillées ces dernières années par Constant Tonakpa dans les colonnes du journal « Le Matinal ».











Quelques uns des dessins exposés par Tonakp

Photos : Bernado Houenoussi


« J’ai plus de 10000 dessins dans mes archives », déclarait le 11 mai dernier, Constant Tonakpa lors de l’ouverture de cette exposition dénommée « Caricas Tonakpa ». Si le public en verra nettement moins durant les deux semaines où cette exposition durera, ceux qui étaient présent le 11 mai dernier à l’Institut français du Bénin (Ifb), ont pu se faire une idée de l’étendue du talent de ce caricaturiste qui est l’un des plus en vue au Bénin. Les dessins ont trait notamment à plusieurs thèmes. Il s’agit entre autres de « Diplomatie et étranger », « Le caméléon » et « Du changement à le refondation ». Sous les traits de ses dessins, Tonakpa décortique aussi avec un humour ironique des faits ayant marqués l’actualité de ces dernières années au Bénin. Il propose également un portrait des ministres qui sont actuellement membres du Gouvernement. Dans le même temps, les visiteurs pourront découvrir à travers « Bienvenue au Gloutouland » les incartades de Gloutou, le personnage phare des caricatures de Constant Tonakpa.  Lauréat en 2006 du Prix Rfi-Rsf-Oif, Tonakpa après une quinzaine d’années dans le métier, affirme « l’aimer », même si ses débuts ont été difficiles. Au finish, il espère publier un recueil des dessins de cette exposition. 


Bernado Houenoussi