mardi 15 mai 2012

La responsabilité du Gouvernement dans l’échec du Pvi



Suspension provisoire du Programme de vérification des importation


Chronique d’un échec déjà annoncé


Entre le 04 avril 2012 et le 07 mai dernier, il n’aura fallu qu’un mois au Gouvernement pour démanteler le Programme de vérification des importations (Pvi), dont il n’avait de cesse de rappeler ces derniers mois les vertus. Un changement de fusil d’épaules, qu’il s’échine depuis lors à faire passer pour une tâche d’intérêt national, alors qu'on pouvait souligner dés le début plusieurs incohérences dans ce dossier. 


   Boni Yayi, Chef de l'Etat béninois


Depuis hier, des experts désignés par l’Exécutif sont chargés de s’assurer de la qualité des équipements utilisés par Bénin Control Sa. Mais dès le 04 avril dernier, le Gouvernement décidait de confier de nouveau à la douane, l’escorte des véhicules d’occasion en transit vers les pays de la sous-région ouest africaine. Or depuis le 1er juillet 2011, c’est Bénin Control Sa qui en était chargé et ce dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de vérification des importations (Pvi). Depuis le 07 mai dernier, le contrat liant la dite société au Gouvernement est suspendu. La douane reprend de facto les prérogatives qui étaient les siennes avant l’entrée  en vigueur du Pvi le 1er avril 2011. En un mois, ce programme, naguère paré de toutes les vertus par Boni Yayi et ses ministres, est désormais le mouton noir qu’il faut bouter dehors. Voué aux gémonies par le Chef de l’Etat lorsque que celui défendait ce programme, les douaniers doivent arborer maintenant un sourire de satisfaction, eux que Boni Yayi avait accusé en août 2011, d’être responsables d’une évasion fiscale qu’il a évalué à plusieurs milliards de Fcfa. Mais au-delà de ces faits, c’est le principe de base du Pvi qui était dés le début sujet à caution. En effet, sous le couvert d’un libéralisme débridé, l’Exécutif avait confié après un appel d’offres international lancé en novembre 2010 à Bénin Control Sa, la mission de contribuer à l’augmentation des recettes fiscales du pays. Et il était presque sur que cette logique gouvernementale,  allait montrer tôt ou tard ses limites, alors que le budget de l’Etat béninois dépend en partie des recettes douanières. En plus de cela, il est de notoriété publique que Patrice Talon, le propriétaire de Bénin Control Sa, faisait partie jusqu’à une date récente du premier cercle des proches de Boni Yayi. Outre cela, des rumeurs fondées ou non, faisaient état du fait que Patrice Talon aurait financé les campagnes électorales du Chef de l’Etat en 2006 et 2011. Au finish, et ce au-delà des raisons officielles qui sont évoquées par le Gouvernement, la remise en cause du Pvi, n’est-elle pas avant tout l’avatar d’un conflit d’intérêt au sommet de l’Etat béninois ?


Bernado Houenoussi

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