Suspension
provisoire du Programme de vérification des importation
Chronique
d’un échec déjà annoncé
Entre le 04 avril
2012 et le 07 mai dernier, il n’aura fallu qu’un mois au Gouvernement pour démanteler
le Programme de vérification des importations (Pvi), dont il n’avait de cesse
de rappeler ces derniers mois les vertus. Un changement de fusil d’épaules,
qu’il s’échine depuis lors à faire passer pour une tâche d’intérêt national,
alors qu'on pouvait souligner dés le début plusieurs incohérences dans ce dossier.
Boni Yayi, Chef de l'Etat béninois
Depuis hier, des experts
désignés par l’Exécutif sont chargés de s’assurer de la qualité des équipements
utilisés par Bénin Control Sa. Mais dès le 04 avril dernier, le Gouvernement
décidait de confier de nouveau à la douane, l’escorte des véhicules d’occasion
en transit vers les pays de la sous-région ouest africaine. Or depuis le 1er
juillet 2011, c’est Bénin Control Sa qui en était chargé et ce dans le cadre de
la mise en œuvre du Programme de vérification des importations (Pvi). Depuis le
07 mai dernier, le contrat liant la dite société au Gouvernement est suspendu.
La douane reprend de facto les prérogatives qui étaient les siennes avant
l’entrée en vigueur du Pvi le 1er
avril 2011. En un mois, ce programme, naguère paré de toutes les vertus par
Boni Yayi et ses ministres, est désormais le mouton noir qu’il faut bouter
dehors. Voué aux gémonies par le Chef de l’Etat lorsque que celui défendait ce
programme, les douaniers doivent arborer maintenant un sourire de satisfaction,
eux que Boni Yayi avait accusé en août 2011, d’être responsables d’une évasion
fiscale qu’il a évalué à plusieurs milliards de Fcfa. Mais au-delà de ces
faits, c’est le principe de base du Pvi qui était dés le début sujet à caution.
En effet, sous le couvert d’un libéralisme débridé, l’Exécutif avait confié
après un appel d’offres international lancé en novembre 2010 à Bénin Control
Sa, la mission de contribuer à l’augmentation des recettes fiscales du pays. Et
il était presque sur que cette logique gouvernementale, allait montrer tôt ou tard ses limites, alors
que le budget de l’Etat béninois dépend en partie des recettes douanières. En
plus de cela, il est de notoriété publique que Patrice Talon, le propriétaire
de Bénin Control Sa, faisait partie jusqu’à une date récente du premier cercle
des proches de Boni Yayi. Outre cela, des rumeurs fondées ou non, faisaient
état du fait que Patrice Talon aurait financé les campagnes électorales du Chef
de l’Etat en 2006 et 2011. Au finish, et ce au-delà des raisons officielles qui
sont évoquées par le Gouvernement, la remise en cause du Pvi, n’est-elle pas
avant tout l’avatar d’un conflit d’intérêt au sommet de l’Etat béninois ?
Bernado
Houenoussi
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