Dans le cadre d’une
nouvelle conférence de presse
La Coalition pour la
Défense de la démocratie au Bénin (Cdd-Bénin) a, une nouvelle fois, tenu une
conférence de presse à Cotonou. La manifestation politique a eu lieu le
vendredi 6 juillet 2018 au lendemain du renvoi au référendum de la proposition
de loi portant amendement de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990, par
le manque d’atteinte de l’accord des 4/5 des parlementaires, soit 66 d’entre
eux, sur cette proposition émise par huit de leurs homologues. En prélude aux
échanges avec la presse, les représentants de la Cdd-Bénin ont rendu publique
une Déclaration liminaire dans laquelle ils ont, entre autres, félicité les 19
Députés dont le vote soudé a permis de faire échec à l’initiative de leurs
collègues du Bloc de la Majorité parlementaire (Bmp).
Les membres de la Cdd-Bénin, au cours de la conférence de presse |
« Nous tenons ici
à rendre un vibrant hommage à tous les députés de la minorité parlementaire
pour leur constance, leur unité d'action, leur audace, leur amour pour la
patrie et leur fermeté face aux maîtres chanteurs de la Rupture ». L’extrait
de la Déclaration liminaire présentée le vendredi 6 juillet 2019 à Cotonou,
lors de la conférence de presse qu’ils ont animée, par les représentants de la
Coalition pour la Défense de la démocratie au Bénin (Cdd-Bénin), un propos faisant
ressortir les cinq qualités pour lesquelles ils félicitaient les 19 Députés de
la minorité parlementaire pour avoir contribué à faire échec à la proposition
de loi portant amendement de la Constitution béninoise. Il s'agit des Honorables Justin Adjovi,
Jean-Marie Alagbé, Amadou Issifou, Nourénou Atchadé, René Bagoudou, Chabi Bah
Guerra, Idrissou Bako, Simplice Codjo, Abibath Dafia, Léon Dègni, Valentin
Djènontin, Yaya Garba, Mohamed Gibigaye, Sanni Gounou, Adjibadé Koussonda, Guy
Mitokpè, Rosine Soglo, Yarou Sinatoko et de Léon Basile Ahossi
« Le peuple
béninois tout entier est fier de ces députés. Ils sont nos héros et nous devons
les célébrer sur l'ensemble du territoire national et même en dehors de nos
frontières, au niveau de notre diaspora », a continué la Cdd-Bénin, avant
de conclure, à ce propos : « Car l'acte posé par nos valeureux et
dignes députés de l'opposition est héroïque ».
Avant d’en arriver à
cette étape, les membres présents de la Cdd-Bénin ont stigmatisé le procédé suivi par
le Président Talon pour introduire cette loi d’amendement de la Constitution. Puis,
suite à ces félicitations au vote résistant des 19 parlementaires, ils ont
dénoncé, en général, tout le système de fonctionnement du régime actuel.
Marcel Kpogodo
Intégralité de la Déclaration
liminaire de la Coalition pour la Défense de la démocratie au Bénin (Cdd-Bénin)
Messieurs les
journalistes,
Chers membres de la
CDD-Bénin
Notre peuple, le
vaillant peuple de Béhanzin, Bio Guerra, Kaba, Kpoyizoun, vient encore une fois
de dire NON au trio de la ruse Talon-Houngbédji-Amoussou en bloquant net, le
funeste projet de révision de la Constitution qu'il voulait lui imposer. Ceci
est une grande victoire pour le peuple béninois. Le 4 avril 2017 déjà, cette
révision initiée directement par Talon a été rejetée. Cette fois-ci, il n'a pas
osé s'afficher publiquement ; il a demandé à des députés à sa solde comme Bruno
Amoussou, Mathurin Coffi Nago, Antoine Idji Kolawolé, Jean Michel Abimbola,
André Okounlola, Barthélémy Kassa, Robert Gbian et consorts de le faire à sa
place en prenant ses projets comme propositions de loi à l'Assemblée nationale.
Après la mainmise sur
les institutions de contre-pouvoir, après la nomination de Joseph DJOGBENOU à
la Cour Constitutionnelle, la révision de la Constitution devait ouvrir un
grand boulevard devant l'autocrate Talon et ses députés godillots pour
s'éterniser au pouvoir le temps qu'ils veulent et continuer de faire souffrir
le peuple béninois. Mais notre peuple dans son ensemble a dit NON.
Le 4 avril 2017, les
députés de la minorité parlementaire avaient déjà joué leur partition. Hier, 5
juillet 2018, ils ont récidivé et ce, malgré les pressions et chantages de
toutes sortes : menace de levée de l'immunité parlementaire, redressements
fiscaux, pressions psychologiques, menace de mort... Nous tenons ici à rendre
un vibrant hommage à tous les députés de la minorité parlementaire pour leur
constance, leur unité d'action, leur audace, leur amour pour la patrie et leur
fermeté face aux maîtres chanteurs de la Rupture. Le peuple béninois tout
entier est fier de ces députés. Ils sont nos héros et nous devons les célébrer
sur l'ensemble du territoire national et même en dehors de nos frontières, au
niveau de notre diaspora. Car l'acte posé par nos valeureux et dignes députés
de l'opposition est héroïque.
En effet, il faut être
fort pour résister aux pressions de la junte civile au pouvoir capable de tout
pour atteindre ses objectifs. Pour cela, il n'est que de voir la manière dont
ils ont réussi à extorquer le vote du député ATAO Hinnouho en leur faveur.
Voilà un député que le pouvoir mafieux de Talon a mis en prison après l'avoir
bastonné et déclaré « fou », parce que, selon le gouvernement et sa justice
politique, ATAO est « un trafiquant de faux médicaments, un dangereux
trafiquant en douane ». C'est celui qui est déclaré « fou » qui devient
subitement lucide pour délivrer une procuration afin de permettre à Talon et à
son clan de démolir notre Constitution.
Comme vous pouvez le
constater, la lutte contre la corruption et l'impunité prônée par Talon est de
la pure comédie pour tromper le peuple et la communauté internationale : Talon
vous colle une affaire montée de toutes pièces, vous salit dans la presse, vous
jette en prison et vous demande après procuration contre votre libération.
Voilà comment Talon lutte contre la corruption et l'impunité au Bénin. La
traque contre les opposants se comprend donc facilement. Elle se comprend
d'autant plus que Houngbédji n'avait de cesse de faire chanter nos députés. La
CDD-Bénin prend à témoin la communauté nationale et internationale face aux
chantages de Houngbédji sur nos députés. Adrien Houngbédji, dans ses pressions,
menaçait ouvertement nos députés que s'ils obligeaient le BMP à aller au
référendum, ils vont échouer car, selon lui, Talon va gagner. Sur quoi
compte-t-il pour faire une telle annonce ? LA CDD-Bénin prend à témoin le
peuple et dit au pouvoir de Talon que le peuple l'attend patiemment sur le
terrain.
Hier au Parlement, tôt
le matin, toutes les voies menant à l'Assemblée nationale ont été bloquées ;
l'esplanade de l'Assemblée Nationale était remplie de policiers armés jusqu'aux
dents. Les Etat-major de l'armée et de la police se sont déplacés à l'Assemblée
comme si une attaque contre le pays se préparait à partir de Porto-Novo. Tout
ça, pour contrer des manifestants pacifiques venus protester contre une
révision en catimini de la Constitution et pour encourager les députés
patriotes. Comme malgré toutes ces précautions, les populations continuaient à
affluer devant l'esplanade et s'apprêtaient à y passer la nuit, le pouvoir a
été obligé d'utiliser la grosse artillerie pour disperser ce sit-in pacifique.
Camions avec canons à eau, gaz lacrymogènes, allant jusqu'à blesser certains
manifestants. En utilisant de tels moyens contre des manifestants pacifiques,
le pouvoir n'a fait qu'approfondir le divorce entre lui et le peuple. Notre
peuple qui a vécu dans sa chair une dictature à laquelle il a mis fin en 1989 n'acceptera
plus qu'une autre s'installe dans ce pays. Cette victoire a été aussi possible
grâce à l'unité et à la détermination de la Coalition pour la Défense de la
Démocratie au Bénin (CDD-Bénin) qui de jour en jour s'affirme comme un bloc qui
refuse la fatalité et s'oppose fermement à la remise en cause des acquis
démocratiques dans notre pays.
Par ce soutien aux
députés de l'opposition, par cette grande victoire du peuple qu'il vient encore
de remporter, le peuple béninois dit clairement au trio Talon-Houngbédji-Amoussou
: « Jamais je ne vous laisserai décider de mon sort sans me consulter. Jamais,
je ne vous laisserai détruire ce pays. »
En effet, personne ne
décidera plus jamais du sort de ce peuple en dehors de lui. Voilà pourquoi,
comme nous l'avons dit à la rencontre de DJEFFA, il faut travailler à
contraindre pas à pas le pouvoir de la ruse et de la rage à respecter la
démocratie, les droits de l'homme et l'Etat de droit ainsi que la tenue
d'élections libres, transparentes et crédibles et de façon acharnée pour
accumuler les conditions de la Réunion des Etas Généraux en vue de revoir la
gouvernance actuelle de notre pays.
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