Après le vote par les
Députés de la suppression de la grève dans ces deux corps
Dans l’après-midi du
jeudi 28 décembre 2017, les parlementaires béninois ont procédé à la
modification de la Loi 2015-18 portant Statut général de la Fonction publique,
enlevant le droit de grève aux fonctionnaires de la Santé, de la justice et de
la sécurité. Vingt-quatre heures plus tard, une réaction qu’on peut dire
énergique s’es fait entendre dans le monde syndical, dans les secteurs respectifs
de la Justice et de la santé, annonçant des moments très mouvementés dans ces
domaines, dans les premiers jours de la nouvelle année.
Patrice Talon, Président du Bénin |
72 heures de grève, du
mardi 2 janvier à zéro heure au jeudi 4 janvier 2018 à minuit. La décision prise, le
vendredi 29 décembre, par « les Bureaux directeurs et exécutifs » du Syndicat
des Travailleurs de la justice et assimilés du Bénin (Syntrajab), du Syndicat national
des travailleurs de la justice (Syntra-Justice), de l’Union nationale des
officiers de justice et greffiers en chef du Bénin (Unogec-Bénin) et de l’Union
nationale du personnel de la justice (Unp-Justice), à travers une « Motion
conjointe de grève », adressée aux Ministres de la Justice, du Travail et
des Finances. En appui à cette décision d’arrêt de travail, les signataires
pointent du doigt un certain nombre de promesses non tenues par le Gouvernement
et son Chef, ce qui leur permet de mettre en avant sept revendications, la
toute première ayant un rapport étroit avec le vote par les Députés, le 28 décembre,
de la suppression du droit de grève à leur corporation, notamment. Ainsi, la
première de ces exigences concerne « l’abrogation pure et simple des
dispositions scélérates, rétrogrades, liberticides et datant d’une période
révolue en rapport avec la suppression de l’exercice du droit de grève aux
agents de la Justice ». Lire, ci-dessous, l’intégralité de la Motion.
Du côté du secteur de
la Santé, le « Collectif des Syndicats du secteur », à travers une « Déclaration
de presse » rendue publique le vendredi 29 décembre aussi, manifestent pas
moins de cinq reproches au Gouvernement, entre autres, et annonce la tenue d’assemblées
générales dans tout le pays, le 6 janvier 2018, sans oublier qu’il promet « des
grèves perlées et des activités de boycott à grande échelle ».
Pour un front social
qui s’annonce aussi tendu et remarquable du mépris et du défi du vote des
Députés, le Gouvernement et le Président Talon devront s’investir urgemment
pour éviter que se concrétise la détérioration annoncée, surtout que la
suppression du droit de grève, votée à l’Assemblée nationale, devra connaître
les étapes de contrôle de constitutionnalité, par la Cour constitutionnelle, et
de promulgation, par le Chef de l’Etat, avant de devenir effective.
Marcel Kpogodo
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