jeudi 29 décembre 2016

9 atouts contre 9 faiblesses de Patrice Talon en quête d’un triomphe populaire

Après 8 mois de pouvoir


Le Chef de l’Etat, Patrice Talon, présente une personnalité qui se laisse découvrir, au fur et à mesure qu’il égrène les jours, les semaines et les mois de son mandat présidentiel.  Désormais, il est identifiable à travers 9 atouts pouvant lui permettre d’atteindre ses objectifs de réussite, et 9 éléments de faiblesse, qui pourraient constituer un frein à son évolution politique.

Le Président Patrice Talon


Les atouts

1.      une bonne élection à plus de 65% des suffrages exprimés, ce qui lui octroie une franche légitimité et une marge de tolérance de la part de la population béninoise ; elle saura alors comprendre quelques erreurs du début de gouvernance. 
2.      Deux grosses têtes pensantes dont il est entouré : Pascal Irénée Koupaki  et Abdoulaye Bio Tchané ; ce sont deux Ministres brillants, de par leur capacité à mener des débats de fond, en ce qui concerne le développement d’un pays. Cadre émérite, le premier a fait ses preuves sous le Président Boni Yayi, concernant sa rigueur dans la gestion des affaires publiques et sa force de conception. Le second est un ancien Directeur adjoint du Fonds monétaire international, dont les idées pour conduire le développement d’un pays du Tiers-monde comme le Bénin, ne peuvent contribuer à donner de l’épaisseur à la propre vision du Président Talon. L’entente parfaite entre les deux hommes, pour l’instant, sert les intérêts du Chef de l’Etat.
3.      Un abord méthodique de l’exécution de sa charge de Président de la République. Dans le cas d’espèce, le Conseil des Ministres semble pour lui une religion dont il faut respecter les rites sacrés, ce qui lui a fait s’imposer d’être présent à toutes les séances et de faire préparer tous les dossiers à l’avance et de s’en tenir informé du contenu avant la séance proprement dite. Il n’y aura donc jamais d’improvisation ni de coups à jouer de non information des dossiers sensibles. Et, si l’instance forte qu’est le Conseil des Ministres ne dure pas, il ne se tient qu’une fois la semaine.
4.      La libération de l’espace médiatique public, en l’occurrence la télévision nationale de l’image permanente du Chef de l’Etat, apparemment omniprésent et omnipotent. Dans une discrétion absolue, il pose ses pions et ses communicants se chargent du reste, exploitant à fond les espaces conventionnels des médias et les réseaux sociaux.
5.      La réelle restauration d’une certaine autorité de l’Etat : il ne se mêle apparemment pas de tout, laisse appliquer des mesures très impopulaires d’établissement de l’ordre sans revenir sur des mesures impopulaires, lorsque les plaintes des populations se font persistantes : il a un objectif précis à atteindre.
6.      Ses ministres semblent disposer d’une autonomie ; on ne le voit pas les mettre sous pression ni de les intimider.
7.      L’annulation des concours frauduleux et la prise d’autres mesures d’assainissement a montré de lui une volonté très applaudie de composer avec le propre, l’intègre et le juste. Pourvu que ça dure !
8.      Il sait se ménager de bons rapports avec la classe politique dont des ramifications importantes sont perceptibles à l’Assemblée nationale.
9.      Il dispose d’une capacité intéressante d’anticipation, ce qui fait qu’à la veille de la nouvelle année, il détient son budget 2017, son Pag et, le discours sur l’état de la nation au Parlement relève désormais du passé.



9 faiblesses du Président Talon

1.      Anticonformiste, le Président Talon n’a pas voulu se conformer à des actes de rien du tout, mais qui ont une portée politique remarquable : le refus de signer son serment, de porter l’écharpe de Chef de l’Etat et d’arborer la Croix du Grand maître de l’Ordre national du Bénin ; il donne l’impression, par ces refus, qu’on peut bafouer ces choses apparemment symboliques mais qui sont significatives.
2.      Il a mis du temps à déclarer ses biens.
3.      Il a mis en orbite ses entreprises personnelles dans les réformes entreprises pour remettre la filière coton sur les rails.
4.      Plusieurs éléments importants de l’héritage de la gouvernance Yayi sont bafoués, alors que ce sont les deniers publics qui ont servi à les mettre en œuvre, en l’occurrence, l’aéroport de Tourou.
5.      Le social ne semble pas une grande priorité pour lui.
6.      Il valorise la sobriété dans les dépenses publiques, mais n’a pas hésité à consacrer la bagatelle de 500 millions de Francs Cfa, pour les membres de la Commission des réformes politiques.
7.      Une apparente ingratitude vis-à-vis des grandes franges sociales de sa victoire à la présidentielle : les femmes, les jeunes et les journalistes.
8.      Il a succombé au piège de la centralisation de la communication gouvernementale à la présidence de la République.
9.      Il n’a pu résister aux nominations de remerciement.


Marcel Kpogodo

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