Selon Elie Sara, Directeur du
Développement de la Société LABABIDI HOLDINGS, propriétaire des "Grands
moulins du Bénin"
Depuis 2010, la Société
’’Les grands moulins du Bénin’’ a été rachetée par un grand groupe, qui a relancé
les activités de l’entreprise avec, comme conséquence, la mise sur le marché
béninois d’un produit phare : ’’Chouchou’’ nouilles instantanées. Pour
mieux nous en faire comprendre les tenants et aboutissants de ce nouveau
concept et produit, Elie Sara, Directeur du Développement du Groupe
propriétaire des ’’Grands moulins du Bénin’’, a accepté de nous accorder cette
interview, ce qui lui a permis de lancer un appel patriotique du cœur, salvateur
aux Béninois.
Elie Sara |
Le
Mutateur :Bonjour
M. Elie Sara. Vous êtes le Directeur du Développement de la Société ’’LABABIDI
HOLDINGS’’. Pouvons-nous en savoir plussur la pâte alimentaire dénommée ’’Chouchou’’,
dont depuis plusieurs mois, votre entreprise fait la promotion ?
Elie
Sara : Oui,
il s’agit des nouilles instantanées, ’’Chouchou’’, qui sont faites à base de
notre farine fraîche, au moulin. Donc, nous transformons le blé en farine et, cette
dernière est transformée en nouilles instantanées. La particularité en est que
c’est la première fois, en Afrique francophone, qu’une usine produit ce genre
de pâte alimentaire ; les seules usines qui existent en Afrique de l’Ouest
sont au Nigeria. Nous sommes donc les seuls au Bénin et dans la sous-région jusqu’en
Côte d’Ivoire, à fabriquer ces nouilles-là.
C’est un concept vraiment
unique en son genre ; ces nouilles se préparent en 3 minutes : vous
faites juste bouillir un verre d’eau; après que l’eau bout, on y plonge les
nouilles. Remuez un peu puis dosez, selon votre goût, les sachets d’épices au
poulet ou à la tomate ainsi que le sachet de piment offerts à l’intérieur du
paquet. Remuez encore pendant quelques minutes et votre repas est prêt !
L’avantage de ce repas
est qu’il est très bon et qu’il se prépare très rapidement sans aucun ajout d’ingrédients
car tout ce qu’il faut se trouve à l’intérieur du paquet. Il est surtout
économique : le paquet de 120 g vaut maximum 200 Francs, prix à l’étalage.
Il
semble que les nouilles ’’Chouchou’’ peuvent aussi se manger directement, sans
cuisson …
Effectivement, "Chouchou" se mange de trois façons :
La première est qu’il
se mange en l’état, comme des chips ou du biscuit, parce qu’une fois que la
farinefraîche passe au four, elle est transformée en nouilles croustillantes et
les nouilles sont empaquetées, cuites et croquantes. Une fois qu’on ouvre le
paquet, on peut en même temps les manger comme des chips car le produit est
déjà cuit ; l’eau chaude ne sert qu’à ramollir les nouilles etles épices, qui
sont optionnelles à l’utilisation, servent à ajouter de la saveur; ça peut
faire des chips au poulet ou à la tomate, au prix de 200 Francs, maximum.
La deuxième façon se
mange en nouilles préparées ; cela veut dire que vous faites bouillir un verre
d’eau, vous yplongez les nouilles, vous égouttez l’eau eten 3 minutes, les
nouilles sont prêtes.
Et, la troisième façon,
c’est en soupe, en bouillon, c’est-à-dire que vous faites bouillir deux verres
d’eau; là, les nouilles, les épices etle piment se mélangent à l’eau, formant
ainsi une bonne soupe.
En tout cas, les
instructions sont écrites au dos du paquet.
La
pâte alimentaire ’’Chouchou’’ est fabriquée par ’’Les grands moulins du
Bénin’’, une société béninoise qui a été acquise par des étrangers. Pouvez-vous
expliquer un peu ?
’’Les Grands moulins du
Bénin’’ existent depuis 42 ans, c’est-à-dire, depuis 1972. Depuis 42 ans, le
moulin tourne et ne s’est pas arrêté une seule fois. En 2010, le Groupe ’’LABABIDI’’,
est venu du Nigeria et a racheté l’entreprise. L’équipeest constituée de plusieurs
nationalités et, surtout, de bons Béninois dédiés à la tâche. A plein régime, le
moulin peut fabriquer 240 tonnes de farine par jour et 10 mille cartons de
nouilles par jour.
Ce que l’on souhaite
vraiment, c’est de placer le Bénin sur l’échelle internationale : le paquet de
nouilles, la qualité de la farine et du produit lui-même, le nom ’’Chouchou’’, le
marketing qu’on fait autour du produit, à travers les promotions, les
dégustations, les panneaux, la télé, la radio, les journaux et les magazines, font
de ce produit un produit de consommation qui peut se placer à un niveau
international.
Tous les gens qui
goûtent le produit, au Bénin et en dehors, sont vraiment épatés et, personne ne
croit vraiment que c’est fait au Bénin. Nous, c’est notre fierté nationale, on
a un produit 100% béninois et, on demande aux Béninois de nous donner le
support nécessaire. Les quelques produits qui viennent d’autres pays comme le
Nigeria ou la Chine, sont connus parce qu’ils sont plus anciens mais, nous, on communique
beaucoup pour que les Béninois sachent que c’est d’abord leur produit à eux.
Et, si ça marche au Bénin, ça marchera entre autres, au Togo, au Burkina, au
Mali, au Sénégal, en Guinée, au Niger et, même au Nigeria. ’’Chouchou’’, c’est
chez nous, ça vient de chez nous, et on se doit donner le support mérité à
notre industrie, à notre économie ; on n’a pas encore ça, au Bénin, avec
les Béninois.
Avez-vous,
justement, un appel à lancer aux Béninois, à cet effet ?
Je dis aux
Béninois : faites confiance à votre production locale. Vous avez beaucoup
de gens, ici, au Bénin, qui travaillent dur, qu’ils soient artistes, artisans,
producteurs, spécialistes de l’agro-alimentaire, paysans, pêcheurs, ils font
des efforts, chaque jour, pour leurs propres familles, leur propre peuple, leur
propre pays ; si, nous-mêmes, dans ce pays-là, nous ne les aidons ou ne
les supportons pas, en achetant leurs produits, croyez-moi, personne ne viendra
de l’étranger pour acheter ces produits-là. Ce n’est pas le Chinois, le
Ghanéen, le Français ou l’Américain, qui vont venir acheter ’’Chouchou’’ et
repartir ; ce sont les Béninois qui doivent d’abord encourager la
production locale.
Mon appel aux Béninois,
est ceci : il y a beaucoup de production locale, faites-lui confiance;
essayez, achetez, voyez la qualité, voyez le prix, voyez l’équipe qui travaille
derrière, vous êtes en train de faire vivre votre pays et votre économie, si
vous n’achetez pas vos produits locaux, il n’y aura plus de travail, notre
usine va fermer si, dans quelques mois, on ne vend pas, parce qu’on doit vendre
aux Béninois d’abord; avant tout, notre marché, c’est vous, ce produit est pour
vous, et, c’est vous qui allez le porter sur vos épaules et l’emmener en dehors
de vos frontières. Vous êtes les ambassadeurs et on compte beaucoup sur vous. On
a du mal à faire passer ce message-là : tout le monde aime ’’Chouchou’’,
tout le monde connaît ’’Chouchou’’, mais, les gens ne l’ont pas encore adopté
dans leurs foyers et dans leurs habitudes alimentaires, au même niveau que le
riz, les spaghettis et la pâte.
Vous avez un bon produit
d’avenir ; cette génération-là doit penser à l’avenir et non au présent,
ou au passé; le passé, c’est fini, on a un présent qui est un peu dur, mais, ensemble,
on peut former un bel avenir qui se construit dès aujourd’hui. Saisissons l’opportunité
et avançons avec ce produit vers l’avenir, la main dans la main; Ensemble on
est plus fort ! Ceci est mon message à tous les Béninois.
Propos recueillis par Marcel Kpogodo
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