Pour les négociations Gouvernement
– Centrales et confédérations syndicales
Depuis le 11 septembre
dernier, les négociations entre le Gouvernement béninois et les centrales et
confédérations syndicales ont démarré, dans le but de permettre une rentrée
apaisée et réelle. Même si, le 23 septembre, les deux camps se sont séparés
dos-à-dos, il faut remarquer l’absence à la table d’un partenaire de taille :
le Front d’action des syndicats des trois ordres d’enseignement. C’est un
regroupement syndical prenant en compte le personnel de la maternelle, du
primaire et du secondaire. Cette absence ne peut qu’inquiéter, pour la rentrée
2014-2015, lorsqu’on connaît le poids dont a été cette structure qu’est le
Front, l’année écoulée, dans la décision de reprise ou non des cours.
Maxime Okoundé, un des représentants du Front ... |
Le manque de
participation du Front d’action des trois ordres d’enseignement aux
négociations Gouvernement-Centrales et confédérations syndicales laisse
perplexe. Si, chaque année, au lancement des hostilités entre l’Exécutif et les
partenaires sociaux des enseignements maternel, primaire et secondaire, ce sont
les centrales et les confédérations syndicales qui prennent les devants des
négociations, vu que le Front ne se trouve pas invité parce que n’étant pas une
centrale ou bien une confédération bien constituée mais, plutôt, une
regroupement de syndicats, il se fait que lorsque la crise scolaire atteint une
étape critique, le Gouvernement se voit obligé de lui faire appel et de
commencer à discuter séparément avec lui.
Il se fait alors que,
contrairement aux centrales et aux confédérations qui comportent en leur sein
des syndicats isolés de tel ou tel niveau de l’enseignement, le Front, lui,
constitue une machine de pression qui se durcit de plus d’une bonne vingtaine
de syndicats et qui mobilise facilement tous les enseignants à la base. On l’a
vu : au cours de la grève perlée reconduite hebdomadairement, pendant l’année
scolaire 2013-2014, les centrales et les confédérations syndicales qui avaient
appelé à la reprise des cours, le 15 avril, n’avaient pas été écoutées et le
mouvement s’était durci de plus bel, sous l’autorité du Front. Et, par la
suite, ce bloc, s’étant fragilisé et cassé en deux, avait trouvé son aile la
plus jusqu’auboutiste qui n’avait appelé à en finir avec le bras-de-fer, que le
13 mai.
Voilà qui montre que le
Front d’action des syndicats des trois ordres d’enseignement est un bloc assez
influent sans lequel le Gouvernement ne pourra pas garantir une rentrée effective.
Alors, pourquoi attendre, soit de conclure quelque chose avec les centrales et
confédérations syndicales pour voir le Front venir confortablement s’installer,
à son tour, pour présenter ses exigences, soit faire face à l’échec du dialogue
avec les premiers partenaires pour se tourner vers le Front pour espérer
trouver une porte de sortie ? D’ailleurs, le dernier communiqué publié par
ce regroupement, en juillet dernier, lors de la correction du Baccalauréat, a
laissé apparaître une nouvelle revendication : les statuts particuliers
des enseignants. Celle-ci ne fait pas partie de la plate-forme dont discutent,
actuellement, l’Exécutif et les centrales et confédérations. Que va-t-il donc se
passer au Front lorsque ces deux parties arriveront à un terrain d’entente ?
Ne va-t-il pas brandir sa propre liste de revendications ? Ne pas trouver
le moyen de prendre langue, dès maintenant, avec ce Front semble suicidaire
pour l’école béninoise, à cause des mouvements d’arrêt des cours, déjà trop préjudiciables
pour le niveau intellectuel des apprenants de tous ordres, du secteur public.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire