Africités Dakar
Nicéphore Soglo se
prononce sur la construction de « l’unité
et de l’intégration en Afrique »
Hier 07 décembre 2012,
dans le cadre de l’ouverture des sessions politiques du sommet Africités de
Dakar, une table ronde intitulée, « Construire l’unité et l’intégration
de l’Afrique : quels chemins et quelles étapes, où en sommes en
2012 ? » a été organisée. Nicéphore Soglo, l’ancien président du
béninois faisait partie des panélistes.
Nicéphore Soglo lors de la table ronde
Plus de 16 ans après
qu’il ait quitté le pouvoir, Nicéphore Soglo, Maire depuis 2003 de Cotonou, la
capitale économique du Bénin estime que le thème de cette table ronde est un « vieux problème qu’on peut attaquer
sous plusieurs formes ». Tout en soulignant qu’en étant « uni, l’Afrique pourrait rivaliser
avec l’Europe », il a déclaré que cette unité pouvait être concrétisé
par une approche soit « continentale,
régionale ou locale ». Si les Cités et gouvernements locaux unis
d’Afrique (Cglua), préconisent une approche locale, il rappelle que Kwame
Nkrumah et Léopold Sedar Senghor ont été les tenants d’une vision continentale pour
le premier ou d’une autre qui partirait
des entités régionales pour le second. Mis à part cela, le Maire de Cotonou
pense que c’est une erreur de toujours comparer le niveau de développement
qu’avait les pays d’Afrique-subsaharienne dans les années 60-70 à celui des
pays comme la Corée du Sud ou le Japon à la même époque. En effet, il fait
remarquer que ces Etats aujourd’hui développés ont bénéficié d’une construction
stratégique que les Etats-Unis ont modélisé parce qu’ils tenaient coûte que
coûte à contrer la Chine communiste. Une démarche inspirée directement du plan
Marshall que le pays de l’Oncle Sam avait mis au point pour l’Europe au
lendemain de la 2ème guerre mondiale. Un plan qui créera le terreau
fertile à la mise en place plus tard de la Communauté économique du charbon et
de l’acier (Ceca), l’ancêtre de l’actuelle Union européenne (Ue). Bien qu’il ait
appliqué les Programmes d’ajustement structurels (Pas) lorsqu’il présidait de
1991 à 1996 le Bénin, il reconnait qu’ils étaient « terribles » et souligne qu’il n’aurait jamais imaginé
voir de son « vivant » des
pays comme la Grèce, l’Espagne et le Portugal en arrivé à une cure d’austérité,
qui est du même acabit. Malgré ce constat qui n’est guère réjouissant,
Nicéphore Soglo a tout de même mis l’accent sur des pistes à explorer pour
changer la donne actuelle. Elles pourraient valablement s’appuyer selon lui sur
l’énergie et l’agriculture. Dans un premier temps il s’agit d’en finir avec le
délestage électrique que subit encore bon nombre de pays africains. En second
lieu, son idée est de valoriser autrement les terres africaines qui sont de
plus en plus vendus à des multinationales. Or, avec ces entreprises
occidentales, chinoises ou indiennes qui ont jeté leur dévolu sur ces terres, c’est
une opportunité pour sceller un partenariat gagnant-gagnant entre les Etats
africains et ces firmes qui se créé. Mais, il revient de nouveau sur le défi de
l’unité qui se pose pour l’Afrique, car « il
n’y a pas une puissance qui ait les moyens de nous forcer à nous unir ».
Bernado Houenoussi
Article publié le 08 décembre 2012 par Africités Dakar-2012 Daily Quotidien
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