samedi 8 décembre 2012

Sessions politiques du sommet Africités 6 à Dakar


Africités Dakar


Nicéphore Soglo se prononce sur la construction de « l’unité et de l’intégration en Afrique »


Hier 07 décembre 2012, dans le cadre de l’ouverture des sessions politiques du sommet Africités de Dakar, une table ronde intitulée,  « Construire l’unité et l’intégration de l’Afrique : quels chemins et quelles étapes, où en sommes en 2012 ? » a été organisée. Nicéphore Soglo, l’ancien président du béninois faisait partie des panélistes. 

Nicéphore Soglo lors de la table ronde

Photo : Bernado Houenoussi


Plus de 16 ans après qu’il ait quitté le pouvoir, Nicéphore Soglo, Maire depuis 2003 de Cotonou, la capitale économique du Bénin estime que le thème de cette table ronde est un « vieux problème qu’on peut attaquer sous plusieurs formes ». Tout en soulignant qu’en étant « uni, l’Afrique pourrait rivaliser avec l’Europe », il a déclaré que cette unité pouvait être concrétisé par une approche soit « continentale, régionale ou locale ». Si les Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (Cglua), préconisent une approche locale, il rappelle que Kwame Nkrumah et Léopold Sedar Senghor ont été les tenants d’une vision continentale pour le premier  ou d’une autre qui partirait des entités régionales pour le second. Mis à part cela, le Maire de Cotonou pense que c’est une erreur de toujours comparer le niveau de développement qu’avait les pays d’Afrique-subsaharienne dans les années 60-70 à celui des pays comme la Corée du Sud ou le Japon à la même époque. En effet, il fait remarquer que ces Etats aujourd’hui développés ont bénéficié d’une construction stratégique que les Etats-Unis ont modélisé parce qu’ils tenaient coûte que coûte à contrer la Chine communiste. Une démarche inspirée directement du plan Marshall que le pays de l’Oncle Sam avait mis au point pour l’Europe au lendemain de la 2ème guerre mondiale. Un plan qui créera le terreau fertile à la mise en place plus tard de la Communauté économique du charbon et de l’acier (Ceca), l’ancêtre de l’actuelle Union européenne (Ue). Bien qu’il ait appliqué les Programmes d’ajustement structurels (Pas) lorsqu’il présidait de 1991 à 1996 le Bénin, il reconnait qu’ils étaient « terribles » et souligne qu’il n’aurait jamais imaginé voir de son « vivant » des pays comme la Grèce, l’Espagne et le Portugal en arrivé à une cure d’austérité, qui est du même acabit. Malgré ce constat qui n’est guère réjouissant, Nicéphore Soglo a tout de même mis l’accent sur des pistes à explorer pour changer la donne actuelle. Elles pourraient valablement s’appuyer selon lui sur l’énergie et l’agriculture. Dans un premier temps il s’agit d’en finir avec le délestage électrique que subit encore bon nombre de pays africains. En second lieu, son idée est de valoriser autrement les terres africaines qui sont de plus en plus vendus à des multinationales. Or, avec ces entreprises occidentales, chinoises ou indiennes qui ont jeté leur dévolu sur ces terres, c’est une opportunité pour sceller un partenariat gagnant-gagnant entre les Etats africains et ces firmes qui se créé. Mais, il revient de nouveau sur le défi de l’unité qui se pose pour l’Afrique, car « il n’y a pas une puissance qui ait les moyens de nous forcer à nous unir »


Bernado Houenoussi 


Article publié le 08 décembre 2012 par Africités Dakar-2012 Daily Quotidien 

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