jeudi 6 décembre 2012

Dakar : le rendez-vous de l'Afrique des peuples


Africités 2012


L’économie populaire et le microcrédit au centre d’un atelier



L’Ong sénégalaise Enda Ecopole, a organisé ce 05 décembre dans le cadre des sessions thématiques du sommet Africités de Dakar, un atelier relatif aux thèmes de l’économie populaire et du microcrédit.


Oumar Tandia, Coordonnateur d'Enda Ecopole

Photo : Bernado Houenoussi


Autour des thèmes de l’économie populaire et du microcrédit, cet atelier a été ponctué par deux phases : la première a été théorique et la seconde pratique. Dans un premier temps, c’est Oumar Tandia, coordonnateur d’Enda Ecopole, qui a décortiqué le thème de l’économie populaire. Il estime ainsi qu’il découle de 06 points qui concernent entre autres le contexte difficile auquel les acteurs de cette économie doivent faire face. En devenant ainsi partie intégrante de cette économie, ils donnent une réponse au chômage et au sous-emploi. Du coup, ils constituent une preuve vivante de la débrouillardise dont font preuve ces groupes qui se forment de facto à travers un génie populaire qu’ils montrent. Cette débrouillardise met aussi en exergue, une autonomie qui ne s’acquiert qu’avec l’effort. Le profil de ces acteurs est diversifié car il va à titre d’exemple des artisans aux vendeurs ambulants. C’est un « champ de créativité inclusive qui se nourrit de leurs apports en permettant une économie créative et d’entraide qui atténue les contraintes sociales et fédère du coup des initiatives innombrables », déclare Oumar Tandia. Mais il en tire des enseignements qui doivent à son avis, consister à promouvoir le renforcement des capacités de ces personnes et perpétuer ces alternatives qui permettent de lutter contre la pauvreté. Outre cela, il a recensé des limites dont la non qualification professionnelle de ces acteurs, un environnement juridico-administrative inadaptée et l’absence d’espaces de dialogue avec les autorités.


La phase pratique


Elle a été étayée par les expériences de plusieurs communes africaines, en matière d’économie populaire et d’octroi de microcrédit, dont les maires sont intervenus lors de cet atelier. Ces expériences ont été possibles, grâce à des programmes destinés notamment aux acteurs de l’économie populaire et aux femmes qui bénéficient principalement du microcrédit. Il y a eu ainsi la présentation de Boubacar Ndoye, Maire de la commune d’arrondissement de Rufisque-est au Sénégal. Il s’est appuyé pour la circonstance sur l’expérience du réseau Suxaat que sa commune et l’Ong Enda Ecopole ont appuyé. Pour Boubacar Ndoye, le contexte était marqué par l’analphabétisme et un déficit de formation qualifiante. Mis en œuvre à partir de 2008, ce partenariat tripartite a concerné 20 Organisations communautaires de base (Ocb). Il s’est traduit par la mise en place de 03 pôles, entre autres relatifs  à l’agroalimentaire, aux multiservices et à l’artisanat d’art ou d’habillement. Ces deux derniers pôles ont concerné notamment des personnes travaillant dans la coiffure, la savonnerie locale et la sérigraphie. Cela a permis de mutualiser les expériences, de renforcer des capacités et de financer des microprojets. Les capacités de productions ont pu être améliorées, les porteurs des initiatives intégrés et un réseau regroupant les 20 organisations communautaires a été mis en place.


Bernado Houenoussi


Article publié le 06 décembre 2012 par Africités Dakar-2012 Daily Quotidien

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