Un nouveau coup d’éclat de Boni Yayi
Quelle mouche a donc bien pu piquée le chef de l’Etat, pour qu’il demande la suspension des primes et indemnités des travailleurs des sociétés et offices qui sont dans le giron de l’Etat ? Alors qu’on ne s’y attendait pas, Boni Yayi sort une nouvelle carte de sa manche et coure le risque de devoir déchanter dans les prochaines semaines.
C’est Edouard Ouin-Ouro, Secrétaire général de la Présidence de la République, qui a été envoyé au front dans ce qui s’annonce déjà comme une nouvelle bataille entre le gouvernement et les syndicats des travailleurs des sociétés et offices appartenant à l’Etat béninois. Dans une correspondance adressée le 31 octobre dernier et ce sur instruction du chef de l’Etat, il demande à tous les ministres de faire suspendre par les directeurs généraux des sociétés et offices d’Etat sous leur tutelle, toutes les primes et indemnités des travailleurs. Ainsi dès la fin de ce mois, ceux-ci ne percevront que leur salaire. Il est aussi annoncé que des contrôles seront effectués pour vérifier la mise en œuvre de cette mesure. Dans le cas où, elle serait effective, ces milliers d’agents devront faire l’impasse sur une part non négligeable de leur rémunération mensuelle alors que le contexte économique est morose. Quoi qu’il en soit, c’est un nouveau coup d’éclat de Boni Yayi, un fait dont celui-ci est coutumier. C’est ainsi qu’il avait limogé, et ce dans la foulée de sa réélection intervenue en mars dernier, la cohorte de conseillers qu’il avait nommé durant son 1er quinquennat. Mais depuis, une bonne partie d’entre eux ont été de nouveau nommés à la présidence de la république. Cette suspension des primes et indemnités, pourrait aussi constituer un terreau fertile pour le déclenchement d’une nouvelle fronde sociale des syndicats de ces différentes structures étatiques. Quelle est aussi la base juridique de cette mesure, alors que ces primes et indemnités sont des droits acquis par les agents de ces différentes sociétés publiques ? Le Port autonome de Cotonou (Pac) et la Caisse autonome d’amortissement (Caa) font entre autres parties des structures étatiques concernées par cette la dite mesure. Qu’en est-il alors de la Présidence de la République, des ministères et des institutions de la République ?
Bernado Houenoussi
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