La reddition de comptes jetée aux oubliettes
Le 05 mai 2006, soit un mois après l’accession de Boni Yayi au pouvoir, tous les membres du gouvernement signaient une charte qui devait en régir le fonctionnement. L’une des 10 valeurs cardinales énoncées par cette charte est relative à la reddition de comptes.Mais, elle semble être passée par pertes et profits depuis lors.
Boni Yayi, chef de l'État béninois
La reddition de comptes qui est la 10ème valeur cardinale de cette charte stipule notamment que « chaque membre du gouvernement s’engage à rendre compte de sa gestion et des actions de son département » Même si la forme et la périodicité de ce compte rendu n’ont pas été définies, chaque ministre n’a fait le bilan des différentes réformes mises en œuvre depuis avril 2006 que lors d’un grand oral public du gouvernement, tenu les 08 et 09 janvier dernier. Or cet exercice inédit qui avait été organisé à quelques semaines du scrutin présidentiel de mars dernier, constituait l’une des pièces majeures de la précampagne électorale, que Boni Yayi avait commencée dans l’optique de l’élection présidentielle qui devait se tenir deux mois plus tard. O6 mois après le début de son second quinquennat, le chef de l’Etat béninois devrait s’inspirer de son homologue ivoirien. En effet, un séminaire gouvernemental organisé du 10 au 12 octobre dernier, a permis au gouvernement de Guillaume Soro de faire un bilan de ces différentes réalisations, et ce trois mois après son entrée en fonction. Il a été aussi décidé qu’un tel bilan aura dorénavant lieu une fois tous les 3 mois. Boni Yayi, omniprésent sur les différentes chaines de télévision, survend l’image du président au four et au moulin. Quoi qu’il en soit, le grand oral public organisé par le gouvernement béninois en janvier dernier, a inspiré Abdoulaye Wade. C’est ainsi que le 05 octobre dernier, sous la présidence du chef de l’Etat sénégalais, plusieurs ministres ont présenté les changements intervenus depuis l’alternance de mars 2000. Mais, il est tout aussi important que Boni Yayi tienne compte du « droit à l’information du peuple souverain », tel qu’indiqué dans la charte de fonctionnement du gouvernement.
Bernado Houenoussi
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire