’’Azalaï Hôtel de la
plage’’ de Cotonou a abrité une rencontre des ténors de l’Opposition béninoise,
dans l’après-midi du lundi 18 février 2019. Celle-ci a accouché d’une
Déclaration lue par le Président du Parti ’’Restaurer l’espoir’’ (Re), Candide
Azannaï. Il en ressort du contenu trois demandes formulées par cette instance
politique à l’endroit du Président de République, Patrice Talon …
Vue des ténors de l'Opposition à la réunion conjointe |
Intégralité de la Déclaration de l’Opposition
béninoise
DÉCLARATION DES FORCES
POLITIQUES DE L’OPPOSITION SUR LE PROCESSUS ÉLECTORAL ET LES INTENTIONS DE FRAUDES
INSTITUTIONNELLES ORCHESTRÉES PAR LE RÉGIME DE LA RUPTURE
COTONOU, le 18 février
2019
Béninoises, béninois,
Mesdames et Messieurs,
Le Dimanche 28 avril
prochain, notre Peuple est appelé aux urnes pour élire les députés de la 8ième
législature. A cet effet, la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) en
charge de l’organisation pratique de ces élections aux termes de la loi, a
appelé les différentes formations politiques, dans sa décision
N°003/CENA/PT/VP/CB/SEP/DT4/SP en date du 22 janvier 2019 à déposer les listes
de candidature du 21 au 26 février 2019.
La CENA, dans la même
déclaration, a indiqué, en guise de rappel, la liste exhaustive des pièces
devant obligatoirement figurées dans le dossier de déclaration de candidature
de chaque parti politique.
À ce jour, les
nouvelles formations politiques ont été confrontées à la
non-opérationnalisation des formalités de constitution et d’existence juridique
au regard de la loi N° 2018- 23 du 17 septembre 2018 portant charte des partis
politiques en République Bénin.
En effet, la loi No
2018 - 23 du 17 septembre 2018 portant Charte des Partis politiques, a été
jonchée d’incongruités conçues pour empêcher les forces politiques hostiles au
pouvoir dit de la rupture de se constituer en partis politiques pouvant accéder
au statut juridique avant le terme imparti par la CENA pour prendre part aux
élections législatives prochaines.
Force est de constater
que curieusement les deux partis politiques à savoir le Bloc Républicain et
l’Union Progressiste, voulus, promus, et portés par Patrice TALON, se
retrouvent incapables de franchir les pièges tendus par la charte des partis
politiques aveuglement votés par le Bloc de la Majorité Parlementaire et
promulguée par le Chef de l’Etat Monsieur Patrice TALON.
Constatant
l’impossibilité des blocs de la mouvance Présidentielle à exister, tout en
respectant les dispositions de ladite loi, le Gouvernement de Patrice TALON à
travers la Cour Constitutionnelle, la Commission Electorale Nationale Autonome
(CENA) et le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique (MISP) vient
d’inventer une nouvelle pièce constitutive du dépôt des listes par les partis
politiques : le certificat de conformité.
Parallèlement, à moins
de dix (10) jours de la clôture du dépôt des dossiers de candidature, la
Direction Générale des Impôts montre son incapacité et son incompétence à
situer la quasi-totalité des candidats sur l’évolution de leurs dossiers
d’obtention du quitus fiscal.
L’atmosphère politique
pré - électorale actuelle est infestée par :
- L’inexistence légale
de la quasi totalité des partis politiques;
- L’impossibilité pour
les partis politiques du Président Patrice TALON à savoir le Bloc Républicain
et l’Union Progressiste de prendre part aux prochaines élections législatives;
- La persécution
fiscale des potentiels candidats aux législatives en l’absence de tout avis
d’imposition ;
- Les flous qui
obscurcissent le code électoral et qui exposent plusieurs des dispositions de
notre système électoral comme un régime d’exclusion et d’injustice à
conséquences imprévisibles.
Ainsi le Gouvernement,
la Cour Constitutionnelle, la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA),
le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique (MISP) et la majorité
mécanique de Patrice TALON nous acheminent vers une crise sans précédent dans
l’histoire de notre démocratie si enviée dans le monde.
Les déclarations du
Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique Monsieur Sacca LAFIA en
évoquant l’institution d’une nouvelle mesure transitoire non prévue par la loi,
constituent une atteinte grave et inacceptable à la loi portant Charte des
partis politiques et au Code électoral.
C’est dans le souci
d’éviter l’impasse électorale en préparation et le désir de maintenir
durablement la paix dans notre cher pays que l’ensemble de la classe politique
de l’opposition lance un appel au Gouvernement à :
1. annuler sans délai
l’introduction frauduleuse dudit certificat de conformité inventé par la Cour
Constitutionnelle, dans sa Décision EL 19-001 du 1er février 2019 et n’ayant
aucune légitimité, ni base légale, (ne figurant ni dans la charte des partis ni
dans le code électoral);
2. délivrer sans délai
les pièces prévues par la loi à tous les partis politiques ayant régulièrement
déposé leur dossier au ministère de l’intérieur ;
3. arrêter la mascarade
observée dans la délivrance du quitus fiscal.
La Cour Constitutionnelle,
la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) en introduisant
subrepticement le certificat de conformité viennent ainsi de se discréditer et
de se disqualifier dans le processus électoral nous conduisant aux élections
législatives du 28 avril 2019 dans un climat qui manque de sérénité et de
transparence.
Face à cette situation
grave, marquée par le blocage du processus électoral, les forces politiques de
l’opposition et les forces vives de la nation invitent instamment le
Gouvernement, la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) et la Cour
Constitutionnelle :
▪ à arrêter les
tentatives de passages en force en évitant d'introduire frauduleusement des
pièces illégales à l’instar du fameux « CERTIFICAT DE CONFORMITE »
▪ à réunir sans délai
toute la classe politique pour la recherche des conditions consensuelles à un
amendement en procédure d’urgence du Code électoral afin de corriger toutes les
malfaçons normatives, les dénis démocratiques notamment l’article 242 et les
dispositions d’exclusion qu’il comporte
Nous prenons à témoin
la CEDEAO, l’Union Africaine, les Nations Unies sur la gravité de la situation
inédite qui est créée dans notre pays le Bénin en cette veille des élections
législatives du 28 avril 2019
En tout état de cause,
les partis politiques de l’opposition mettent en garde le Gouvernement et la
Cour Constitutionnelle et les rendent responsables des troubles qui
découleraient de leur entêtement.
Nous déclarons
ouvertement, publiquement de manière solennelle et avec la gravité patriotique
qu’il sied en de pareilles circonstances au Président Patrice TALON que sa
responsabilité personnelle est engagée en sa qualité de Chef de l’Etat.
Nous appelons les
forces vives de la Nation : jeunes, femmes, artisans, sages, travailleurs, à se
tenir prêts pour les prochains mots d’ordre pour défendre la Patrie et sortir
le peuple des griffes des Dirigeants véreux ayant érigés l’arbitraire en mode
de gouvernance.
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