Les leaders de
l’opposition béninoise se sont réunis le mercredi 16 janvier 2019 au siège do
Parti ’’La Renaissance du Bénin’’, aile de Rosine Soglo, à Cotonou. Dans un
communiqué rendu officiel par Nourou-Dine Saka Saley, juriste et acteur
politique, ils ont décidé de se réunir au sein de la Coalition pour la Défense
de la démocratie (Cdd), de façon à présenter une liste unique aux élections
législatives du 28 avril 2019. Au-delà de cette question urgente liée aux prochaines consultations électorales, il a été question de la mise en place d'une politique générale de travail de l'Opposition. Lire l’intégralité de la Déclaration.
Herman Doyigbé
De gauche à droite, les anciens Présidents de la République, Nicéphore Soglo et Boni Yayi |
Intégralité de la
Déclaration émanant de la Coalition pour la Défense de la démocratie (Cdd)
Ce jour 16 janvier
2019, l’histoire et la postérité retiendront que l’opposition politique
béninoise présentera une liste unique aux élections législatives d’Avril 2019.
L’histoire et la
postérité retiendront que notre union n’est que la poursuite d’un engagement
antérieur, matérialisé par la création en 2018, de la Coalition pour la Défense
de la Démocratie, forces politiques aujourd’hui présentes, et résolues à parler
d’une même voix. Cet engagement est aussi le prolongement du combat politique
de la minorité au sein de notre parlement face aux lois, heureusement
confessées mauvaises par leurs initiateurs.
L’histoire et la
postérité retiendront que nous demeurons l’instrument du respect des
aspirations populaires, et donc de la restauration de notre parlement, et de
ses rôle et valeurs.
Ce jour 16 janvier
2019, nous sommes profondément convaincus que nous pouvons doter notre pays de
lois plus justes, plus humaines et plus respectueuses de nos impératifs et
défis de développement.
Nous confesserons aussi
que nous avons une crainte : celle que notre pays, par défaut de politiques
respectueux et fidèles représentants des aspirations des masses, se retrouve
dans la situation des printemps arabes et des mouvements populaires de
contestation en occident, motivés par la rupture de confiance entre les peuples
et leurs représentants politiques.
Nous confesserons
également notre crainte que l’opposition devienne la population, ne pouvant
plus compter sur leurs représentants pour les défendre, parce que trop occupés
à défendre et préserver certains intérêts personnels.
Nous nous sommes parlé,
nous avons entendu les attentes des populations, et avons convenu d’être
l’instrument politique au service desdites attentes.
Nous demeurons
convaincus que les lois sont inadaptées, voire crisogènes, mais en légalistes,
nous avons le devoir de les respecter pour mieux nous donner les moyens et les
leviers politiques pour les adapter à une meilleure gouvernance sociale,
politique et économique.
Nous reconnaissons
avoir mis la patience et les attentes à rude épreuve, parce que se voir
contraints de renoncer à nos histoires et orientations respectives après des
décennies d’existence politique pour certains, pour un «essai politique»
proscrivant même la libre alliance, était au-delà de nos convictions.
Lorsque l’histoire et
la postérité nous interrogeront sur nos solutions politiques, nous assurerons
la nation que nous engagerons des processus inclusifs :
- d’une meilleure orientation de nos
textes liés au droit social de manière à réduire la précarité et assurer la
protection des travailleurs tant du privé, que du secteur public, afin que
notamment, aucune loi n’autorise plus expressément les pouvoirs publics à ne
pas respecter les décisions judiciaires. Nous avons donc besoin de réformer la
loi sur l’embauche, sur le statut de la fonction publique et celle sur les
collaborateurs extérieurs.
- d’un renforcement du droit à
l’information et de la liberté de la presse dont les atteintes manifestes ne
sont plus à rechercher et prouver, le cas de Sikka TV, Soleil FM, la Nouvelle
Tribune nous parlant encore.
- d’adoption de textes à caractère
économique, propices à l’entrepreneuriat et donc à une croissance de débouchés
économiques et d’emplois. Nous devons impérativement adopter des lois qui
rassurent les étudiants et les jeunes quant à une insertion académique et
professionnelle accompagnée et soutenue.
- de réinstallation de l’équité fiscale
en réponse aux multiples taxes et impôts qui mettront en péril notre économie
encore fragile.
- de reformulation des lois qui créent
une insécurité juridique et judiciaire, notamment celle politisant le Conseil
Supérieur de la Magistrature, voire la suppression de celle instituant la
CRIET.
- de relecture de nos textes électoraux
afin de garantir l’impératif constitutionnel de pluralisme politique, et de
libre et saine expression et compétition politique. Notre code électoral et
notre charte des partis politiques seront donc profondément revus, et
accompagnés d’une loi sur le financement public équitable des partis
politiques.
Nous savons pouvoir
compter sur les impératifs de renouvellement générationnel et de genre de notre
personnel politique, dictés tant par l’ère du temps, que par l’engagement et le
mérite grandissants de nos jeunes femmes et hommes, riches d’idées et de qualités,
et désireux de ne plus rester en marge de la décision publique, donc de ne plus
la subir.
Les partis, forces,
mouvements et personnalités politiques engagés dans, et alliés de, la Coalition
pour la Défense de la Démocratie, ont donc décidé de se donner les moyens de
poursuivre leurs actions par une participation à travers une liste unique à
partir des prochaines échéances législatives d’avril 2019, sous une seule et
même bannière.
Au-delà d’un
engagement, il s’agit d’une concrétisation des efforts et volontés, qui se
manifeste par la mise en place immédiate d’un Comité restreint de suivi, chargé
de faciliter la mise en œuvre de l’impérative Liste unique, et des organes
affiliés dont entre autres :
- une cellule de déontologie et
d’éthique chargée de statuer sur l’irréprochabilité des candidatures une
cellule juridique chargée de veiller à la conformité de la liste unique aux
exigences légales et réglementaires en vigueur, et des suites des opérations de
vote,
- une cellule en charge de la
communication écrite, audiovisuelle et numérique,
- une cellule chargée de la
sécurisation des opérations électorales.
Le Comité de suivi
poursuivra cependant, en collaboration avec la CDD, les discussions avec les
mouvements et forces politiques rassurées par le projet politique sus-présenté,
aux fins d’un élargissement plus inclusif.
Fait à Cotonou, le 16
janvier 2019
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