Dans le cadre du 4ème Congrès
ordinaire du Rnd
La journée du samedi 24
octobre 2015 a été consacrée à la tenue du 4ème Congrès ordinaire de
la formation politique par les instances dirigeantes et les militants du
Rassemblement national pour la démocratie (Rnd). Les travaux, qui se sont
déroulés au Palais des congrès de Cotonou, ont débouché sur le renouvellement
des structures dirigeantes du Parti et sur le discours de Jean-Michel Abimbola,
Président reconduit, qui s’est fondu en un bilan de vérité des 10 ans de Boni
Yayi au pouvoir.
Jean-Michel Abimbola, au cours de la cérémonie d'ouverture du Congrès du Rnd |
Des résultats palpables
aux points de vue de la gestion économique, de la lutte contre le chômage, notamment,
mais le foisonnement des partis politiques, la transhumance politique, la
faiblesse des institutions de contre-pouvoir, le grégarisme, entre autres. Les
aspects en double teinte du bilan qu’a présenté Jean-Michel Abimbola, Président
réélu du Rassemblement national pour la démocratie (Rnd), des 10 années de
pouvoir de Boni Yayi. C’était le samedi 24 octobre dernier, à la Salle bleue du
Palais des congrès, en totale soirée, lors de la cérémonie de clôture du 4ème
Congrès ordinaire du parti politique.
Dans un langage de
vérité, l’ancien Ministre de la Culture, actuel Député à l’Assemblée nationale
et Président de la Commission du Plan, n’a pas ménagé ses mots pour décrire et
faire ressortir les éléments de dysfonctionnement politique ayant fragilisé la
gouvernance Yayi, de 2006 à nos jours.
Dans le même registre,
Jean-Michel Abimbola, tirant les leçons de l’appartenance du Rnd à la mouvance
présidentielle, a relevé un côté positif, la participation de ce parti à
l’Exécutif, du 28 mai 2011 au 18 juin 2015, et un aspect qui l’est moins :
« l’affaiblissement du parti au plan national ». L’évocation, dans ce
discours, de considérations pouvant s’avérer fâcheuses, au niveau de certains
cercles de la famille des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), met en
vue une réelle liberté de parole dont l’intervenant n’a pas manqué d’user, vu
sa position actuelle au plan politique, qui est celle d’un parlementaire établi
dans son mandat pour 4 années, sans risques de devoir se retrouver à perdre son
poste, en représailles à cette franchise. Entre les lignes, cette liberté de
ton révèle aussi la fierté de cette personnalité d’avoir géré avec loyauté et
fidélité ses relations avec le Président Boni Yayi.
Cependant, le profond
silence dans la Salle bleue du Palais des congrès, signe de l’écoute religieuse
des militants, du discours final, reste une atmosphère ayant fortement
contrasté avec celle de la cérémonie d’ouverture du Congrès, quelques heures
plus tôt. En effet, mettant fin à la prise de parole des responsables de partis
politiques invités, un récit conté brillamment exécuté et totalement applaudi,
présenté par des artistes de l’Association ’’Katoulati’’ avec, à leur tête,
Patrice Toton, a peint Jean-Michel Abimbola en caméléon, à travers des qualités
reconnues chez lui telles que sa capacité à s’adapter à son environnement, son
sens prudent et le fait pour cette personnalité politique de savoir saisir les
opportunités à savoir faire les choses quand il le faut. Les acclamations
nourries, aussi bien de la part des nombreux militants que des personnalités
invitées, montrent l’acceptation implicite de cette analogie entre Jean-Michel
Abimbola et le caméléon, ce qui laisse croire que cette personnalité politique
se trouverait sur les traces de l’illustre porteur de cette comparaison, Feu Mathieu
Kérékou, dont les funérailles nationales sont en préparation.
Plusieurs acquis
Le 4ème
Congrès ordinaire du Rnd présentait un thème bien précis : « Rnd,
ensemble pour relever les défis de la démocratie et du développement ». Il
a débouché sur des acquis importants tels que la relecture des textes
fondamentaux, le renouvellement des instances du Parti, avec la mise sur pieds
d’un Comité directeur, d’une part, et, d’autre part, d’un Bureau exécutif
national de 23 membres. Par ailleurs, le Congrès a permis aux militants du Rnd
de disposer d’un nouveau logo se matérialisant par un fond vert pur contrastant
avec un sigle ’’Rnd’’ en blanc, au-dessus duquel une grande étoile blanche
abrite, à chacun de ses côtés, une autre, plus petite. Par ailleurs, en bas du
logo, une fine bannière blanche restitue, en rouge, la définition du sigle du
Parti. En outre, la nouvelle devise de la formation politique est :
« Unité – Liberté – Progrès ».
La victoire en 2016, au
centre …
Pas moins d’une dizaine
de personnalités politiques ont pris la parole, à la cérémonie d’ouverture du
Congrès du Rnd. De Sakinatou Bello, de l’Abt, à l’Honorable Hinnouho Mohamed
Atao, en passant par Samba Saliou, Marcel de Souza, Malick Abdel-Aziz, Sacca
Lafia, l’ancienne Ministre des Finances, Adidjatou Mathys, le Député Raphaël
Akotègnon, l’Ambassadeur Albert Agossou, le 1er Vice-président de
l’Assemblée nationale, Eric Houndété, l’ancien Conseiller du Chef de l’Etat,
Alexandre Hountondji et Nassirou Arifari Bako. Cependant, le propos venant de
cette dernière personnalité a retenu l’attention, notamment, elle qui a occupé,
dans un passé récent, le poste de Ministre des Affaires étrangères. Celui-ci a,
en effet, tenu des propos prophétiques sur le déroulement de la prochaine
élection présidentielle : « En 2016 », dira-t-il, « la
victoire sera trans-partisane ; ce n’est ni la mouvance ni l’opposition,
mais c’est la recomposition qui donnera la victoire ; le Bénin de 2016
sera un Bénin du centre … ».
Marcel Kpogodo
Annexes
Annexes
Bureau Exécutif
National Elu
Président
: Jean-Michel
ABIMBOLA
1er Vice
Président : Médard SAIZONOU
2ème Vice
Président : Philippe ADAGBE
3ème Vice
Président : Eric TOTAH
Secrétaire
Général : Sidonie DJIVOH-KIKI
S.G. Adjoint :
Yves FANNOU
Trésorier
Général : Laurent ABIMBOLA
T.G. Adjoint :
Maxime HOUNTONDJI
Conseillers : 1.
Théophile ZANNOU
2. Aristide BONI
3. Françoise SOSSOU
4. Latif SALAMI
5. Moussa YAYA
Secrétariats
Nationaux
1. Formation,
Organisation & Animation : Thierry SEKLOKA
F.O.& A Adjoint : Rock
GNANSOUNOU
2. Information
& Propagande : Jean-Marie ANIGLE
I. & P. Adjoint : Nourou Dine ABDOULAYE
3. Solidarité
& Promotion de la Femme : Sandrine GBEDO
S.&P.F.
Adjoint : Jacqueline SAGBOHAN
4. Culture,
Jeunesse & Sport : Chamss–Deen TAIROU
C.J.& S.
Adjoint : Ramanou OLOUDE
5. Affaires
Universitaires & Scolaires : Médard LATOUNDJI
A.U.S. Adjoint :
François ADJIBODE
Président
d’honneur : Denis YABI
Communiqué
final
Le Samedi 24 octobre
2015, les militants du Rassemblement National pour la Démocratie (RND) ont tenu
au Palais des Congrès de Cotonou leur 4ème Congrès Ordinaire pour procéder à la
relecture des textes fondamentaux, au renouvellement des instances, et pour se
prononcer sur l’actualité nationale.
Ainsi, après
avoir fait le bilan de son appartenance à l’Alliance Forces Cauris pour un
Bénin Emergent (FCBE) et de son soutien au Président Boni YAYI, le Congrès a
examiné puis adopté les Statuts et le Règlement Intérieur.
Un nouveau
Bureau Exécutif National de 23 membres présidé par Monsieur Jean-Michel
Hervé Babalola ABIMBOLA a été élu.
Le Congrès a en
outre, fidèle à sa parole, réaffirmé son soutien au Dr Boni YAYI jusqu’au 06
Avril 2016.
Enfin, après
avoir exploré l’éventualité d’une candidature interne au Parti, le RND opte
pour le rassemblement et affirme sa disponibilité à oeuvrer avec tous ceux qui
croient aux valeurs républicaines. Le RND apportera son soutien à une candidature
sur la base d’une vision partagée et d’un projet de société répondant aux
aspirations du peuple.
Fait
à Cotonou, le Samedi 24 octobre 2015,
Le
Congrès
Discours
d’ouverture de Jean-Michel Abimbola
- Monsieur le Président d’Honneur du Rassemblement National
pour la Démocratie,
- Honorables députés à l’Assemblée Nationale,
- Mesdames et Messieurs les membres du Bureau Exécutif National
du RND,
- Mesdames et Messieurs les membres du Comité Directeur du
RND,
- Mesdames et Messieurs les Chefs de partis et Alliances de
partis ou leurs représentants,
- Majestés et Têtes couronnées,
- Mesdames et Messieurs en vos rangs, titres et qualités,
- Militantes et Militants du Rassemblement National pour la
Démocratie, très chers congressistes,
- Mesdames et Messieurs de la Presse,
- Mesdames et Messieurs,
- Distingués invités.
C’est avec une grande émotion que je me réjouis de vous voir
honorer, aussi nombreux, de votre présence la cérémonie d’ouverture du 4ème
Congrès de notre Parti, le Rassemblement National pour la Démocratie (RND).
Avant tout propos, je voudrais vous convier à observer avec
moi une minute de silence en mémoire de nos pères fondateurs, de nos vaillants
camarades décédés depuis notre dernier Congrès Extraordinaire du 28 novembre
2009 à Kétou et aussi pour l’un des grands hommes de l’histoire de notre pays,
le Général Président Mathieu KEREKOU.
Fondé le 12 mai 1990 à la faveur de la fusion entre du
FND-UDD représenté par le Président Justin AHOMADEGBE TOMETIN et du MDR-PRD représenté
par le bâtonnier Joseph ADJIGNON KEKE, le Rassemblement National pour la
Démocratie (RND)est le résultat d’une convergence d’idées et d’ambitions entre
des hommes politiques, animateurs de la vie publique de notre pays depuis les
premières heures de l’indépendance et de la nouvelle génération d’hommes et de
femmes à qui le vent du renouveau démocratique a redonné la liberté
d’expression et d’actions.
Héritiers de ces pères fondateurs, nous nous obligeons à
réunir régulièrement les instances décisionnelles de notre Parti. En 25 ans,
nous avons convoqué 4 Congrès Ordinaires, 3 Congrès Extraordinaires et une
Conférence Nationale afin de prendre pleinement notre part à l’animation de la
vie politique conformément à la Constitution du 11 décembre 1990 et à la loi
n°2001-21 du 21 février 2003 portant Charte des Partis Politiques.
Qu’il vous souvienne que c’est à l’occasion d’une session
extraordinaire du Comité Directeur le 15 février 2006 dont l’unique ordre du
jour était le choix du candidat, que le RND a décidé après analyse des
différentes candidatures de soutenir librement et entièrement à 95% le candidat
Thomas Boni YAYI pour l’élection présidentielle de 2006. Nous avions décidé en
toute connaissance de cause de le soutenir pendant son premier puis son second
mandats constitutionnels. Le RND, membre fondateur de l’Alliance Forces Cauris
pour un Bénin Emergent (FCBE) en Octobre 2008, très actif au sein des
différentes instances de l’Alliance (CPA, 3CP, Coordination Nationale) a été un
soutien permanent pour le Président de la République durant ses 10 années.
Mesdames et Messieurs,
Honorables invités,
Aujourd’hui, notre 4ème Congrès Ordinaire intervient dans un
contexte marqué par les lendemains d’élections législatives, municipales,
communales et locales, d’une part, et d’autre part à la veille de l’élection
présidentielle de 2016 annonçant la fin d’un cycle.
En effet, cette élection vient après deux mandats
constitutionnels du Président Boni YAYI et est caractérisée par un foisonnement
de candidats putatifs et un déchainement de passions.
Les partis politiques de l’Alliance FCBE attendent de voir,
tels des fidèles à genoux à la place Saint Pierre, la fumée blanche sortir du
conclave des Cardinaux, pour s’exclamer « Habemus candidatum (Nous avons un
candidat) !!»
Au RND ; et nous sommes persuadés que plusieurs autres partis
de l’Alliance FCBE originelle partagent notre point de vue ; nous estimons,
comme cela a été le cas les 8 et 9 janvier 2011 lors du forum bilan sur le 1er
mandat, qu’il n’est pas possible de se lancer dans une nouvelle campagne
présidentielle sans avoir pris préalablement le temps d’une évaluation des 10
années de pouvoir.
Nous pensons que nous devons dresser le bilan des deux
quinquennats du Président Boni YAYI afin d’en tirer des conclusions pour
l’avenir de notre pays.
« Pourquoi n’aurions-nous pas collectivement, et n’aurais-je
pas, moi, comme chef de parti politique, le droit d’inventaire ? N’est-ce pas
cela l’attitude de la raison ? N’est-ce pas cela l’attitude de l’esprit
critique et de l’esprit de progrès ? »
« Plus qu’un droit, c’est un devoir ! ».
« Avant de faire de nouvelles propositions, nous devons
savoir sur quoi nous appuyer, ce que nous devons reprendre et ce que nous
devons changer ».
Comment demander à 80 partis politiques et à 200 mouvements,
sans réflexions et sans débats, de suivre comme des moutons de panurge des
leaders qui eux-mêmes se perdent en conjecture et se demandent : où est le
chemin ? Quelle direction prendre, quelle route choisir ?
A moins que le projet de société et le programme du
gouvernement se limitent à la conservation du pouvoir, à la conservation des
privilèges et des avantages au détriment du peuple ?
Il nous semble urgent de libérer la réflexion, de libérer la
parole, de libérer l’intelligence afin qu’ « ensemble nous puissions relever
les défis de la démocratie et du développement ».
Pourquoi faut-il que toute analyse, tout questionnement soit
synonyme de rébellion, d’opposition ?
Depuis 2006, l’histoire de notre groupe politique, l’histoire
du changement, l’histoire de la refondation est parsemée d’ostracisme, d’exclusion
de leaders, de chefs de partis politiques, de personnalités qui ont osé poser
des questions dérangeantes, dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas.
Où sont-ils les premiers compagnons du changement ? Où sont
les soldats du changement et de la refondation ? « Pourquoi faut-il que la
révolution finisse toujours par dévorer ses propres enfants ? »
A moins que l’heureuse initiative du 12 octobre dernier,
comme nous l’espérons, vienne démentir cette crainte.
Mesdames et Messieurs les militants du RND,
Chers congressistes,
Au cours de nos travaux, il s’agira de faire une analyse
critique et objective de la situation sociopolitique de notre pays depuis les
dix dernières années afin d’en dresser le bilan qui devra nous permettre de
faire des recommandations.
Le système partisan de notre pays depuis l’historique
Conférence Nationale de février 1990 devra aussi être passé au crible.
Cet exercice nous permettra de faire des propositions
adéquates contre les maux dont souffre notre jeune démocratie, notamment :
- le foisonnement de partis politiques et alliances de partis
politiques souvent éphémères ;
- la fragilité de ces derniers, leur vulnérabilité ;
- la transhumance politique ;
- le déséquilibre entre les différentes institutions
constitutionnelles ;
- la faiblesse des institutions de contrepouvoir ;
- et pour citer le Frère Melchior, le professeur Albert
TEVOEDJRE, « l’asservissement par l’argent et la prédominance d’un grégarisme
régional irréfléchi » ;
- etc.
Il nous faudra, à la fin de nos travaux, faire des
propositions concrètes pour une réforme profonde du système partisan, une
relecture et un toilettage de notre Loi Fondamentale.
Nous devons aussi procéder à une relecture des textes de
notre Parti afin d’en relever les éventuelles imperfections et incohérences
pour y apporter des corrections.
En cette veille de l’élection présidentielle où tous les
états-majors politiques s’affairent, nous devrons, forts de notre vision, de
notre projet de société, définir le portrait idéal du prochain Président de la
République.
Chers congressistes,
Je ne doute pas un seul instant qu’au sortir de ce Congrès,
nous aurons des réponses précises à tous ces questionnements et que l’avenir,
notre avenir nous paraîtra plus clair.
Je voudrais pouvoir compter sur votre disponibilité, votre
discipline et votre assiduité afin que les travaux du Congrès se déroulent dans
une atmosphère empreinte de sérieux, de sérénité et de convivialité.
Pour finir, je voudrais m’inspirant de Danton, vous dire «
que pour vaincre, il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de
l’audace et le Bénin sera sauvé » !
Vive le Rassemblement National pour la Démocratie !
Vive la Démocratie !
Vive le Bénin !
Je vous remercie.
Discours de clôture de Jean-Michel Abimbola
- Monsieur le Président d’Honneur du
Rassemblement National pour la Démocratie,
- Mesdames et Messieurs les membres du
Bureau Exécutif National du RND,
- Mesdames et Messieurs les membres du
Comité Directeur du RND,
- Militantes et Militants du
Rassemblement National pour la Démocratie, très chers congressistes,
- Mesdames et Messieurs de la Presse,
- Mesdames et Messieurs,
- Distingués invités.
Permettez-moi,
avant tout propos d’adresser la gratitude de tout le Parti aux membres du
Comité d’Organisation de ce 4ème Congrès Ordinaire !!!
Je voudrais
particulièrement à vous, chers congressistes, adresser mes félicitations et mes
remerciements pour la disponibilité et le sérieux dont vous avez fait preuve
durant les travaux.
En effet, sans
désemparer, vous avez travaillé dans les diverses commissions mises sur pieds
pour apporter des solutions à toutes les questions que nous nous posions et
dont l’ensemble a justifié, faut-il le rappeler le thème de ce Congrès intitulé
: « Ensemble pour relever les défis de la démocratie et du développement ».
Mesdames et
Messieurs les militants du RND,
Chers
congressistes,
Je suis heureux
de constater que notre formation politique sort de son 4ème Congrès Ordinaire
plus sereine, mieux aguerrie pour les échéances futures et plus confiante en
son avenir.
En effet, à
travers l’atelier « Statuts et Règlement Intérieur », nous avons procédé à un
toilettage de nos textes fondamentaux.
Il a été proposé
ensuite à l’adoption de la plénière un nouveau logo et une nouvelle devise pour
le Parti.
Le deuxième
atelier, « Politique Générale et Programme de Société » s’est penché, quant à
lui, non seulement sur l’évaluation de l’appartenance du RND à la grande
famille de la mouvance présidentielle mais aussi sur le bilan des 10 années
d’exercice du pouvoir du Président Boni YAYI, et, d’autre part, sur les
réformes institutionnelles et les perspectives pour un avenir meilleur.
Mesdames et
Messieurs les militants du RND,
Chers
congressistes,
Qu’il vous
souvienne que notre Parti, le Rassemblement National pour la Démocratie était à
l’avant-garde de la création de l’alliance des Forces Cauris pour un Bénin
Emergent (FCBE) née pour accompagner et soutenir les actions du Dr Thomas Boni
YAYI, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement. Mais que peut retenir le Bénin
après dix ans de cette expérience?
Même si nous
pouvons nous enorgueillir d’avoir été membres des gouvernements successifs du
28 mai 2011 au 18 juin 2015, le bilan de notre appartenance à l’Alliance,
montre un affaiblissement du Parti dans ses structures à travers le territoire
national. En effet, le « système du leader régional » a ébranlé nos structures
à la base dans tous les départements. Les composantes FCBE dans une région
sont coordonnées par le leader local. Cette situation a amené les structures
des partis membres de l’Alliance à entrer en léthargie.
En ce qui
concerne le bilan de l’exécutif, les deux quinquennats qui s’achèvent peuvent
être analysés sur plusieurs plans.
Aux plans
macro-économique et des finances publiques, et on ne le dit pas assez, le Bénin
a connu des avancées notables, reconnues par la plupart des institutions
internationales et sous régionales. Le taux d’inflation est maitrisé. La dette
publique est contenue et en deçà des seuils communautaires. La transparence
budgétaire est saluée notamment par Amnesty International dont le classement
2015 de l’indice de la perception de la transparence budgétaire positionne le
Bénin à la 57ème place mondiale.
Au plan
économique, les nombreuses réformes ont permis de moderniser et dynamiser le
port. Des investissements massifs ont permis des changements significatifs au
niveau des infrastructures routières, portuaires et aéroportuaires.
Au plan social,
même s’il reste encore beaucoup à faire, le Bénin a connu des progrès
significatifs dans les domaines de la santé, de l’enseignement, de l’emploi
des jeunes, des microcrédits aux plus pauvres et aux femmes, etc.
A l’inverse, au
plan institutionnel, le constat est des plus
contrasté. Les
institutions de l’Etat sont peu ou prou fragilisées :
- l’institution « Président de la
République » semble désacralisée ;
- l’Assemblée Nationale est victime de
tentatives répétées d’instrumentalisation ;
- la Cour Constitutionnelle semble
rendre désormais de décisions,
polémiques, déstabilisatrices et
discutables même si celles-ci sont sans recours;
- la HAAC, en voie de clochardisation,
court le risque de devenir une simple caisse de résonnance ;
- la Haute Cour de Justice quant à elle,
attend encore, tel un moulin, du grain à moudre, de la matière pour
travailler.
Au plan des
libertés, notre pays le Bénin qui faisait notre fierté en ce qui concerne la
liberté de la presse est passé de la 24ème place en 2006 à la 84ème place en
2015 dans le classement de Reporters Sans Frontières.
En 2014, l’ONG
Transparency International classe notre pays 80ème sur 175 pays au monde pour
son indice de la corruption.
Au niveau de
l’Indice Ibrahim de Gouvernance en Afrique (IIGA) de la Fondation Mo IBRAHIM
pour la gouvernance en Afrique subsaharienne, le Bénin n’est plus classé dans
les 10 premiers pays.
La maison
Justice a totalement perdu de sa sérénité, secouée en permanence par des
grèves plus ou moins justifiées.
Les syndicats et
associations de défense des droits de l’homme sont constamment sur la braise
comme si notre pays n’était pas le laboratoire de la démocratie en Afrique
subsaharienne.
Pour paraphraser
les médecins, je dirai que le pronostic vital de la plupart des partis
politiques est sérieusement engagé. En effet, les formations politiques, si
elles ne sont pas affaiblies, sont pour leur large frange totalement
déstabilisées dans un contexte où nous continuons de clamer la vitalité de
notre démocratie alors même que cette vitalité devrait se mesurer à l’aune de
l’animation des partis politiques.
Cet état de
chose est illustré de façon flagrante par l’absence de débats autour des
visions et de projets de société ainsi que des hommes à même de les porter. En
lieu et place, le débat tourne autour de la désignation du dauphin.
En tout état de
cause, sur la question, le Rassemblement National pour la Démocratie voudrait
rappeler à l’ensemble des formations politiques, à la presse et à nos
concitoyens que le Bénin n’est ni une monarchie ni une monarchie
constitutionnelle mais une REPUBLIQUE !!!
Nous devons
faire le constat qu’en 10 ans, les familles sont divisées, les villages sont
divisés, les communes sont divisées, les institutions sont divisées, le pays
est divisé. Evitons alors que la République soit divisée.
Au total, nous
devons reconnaître humblement que malgré la volonté, l’enthousiasme,
l’omniprésence, les résultats laissent un goût amer, un goût de gâchis ; bref
les fruits sont loin d’avoir tenu la promesse des fleurs.
Face à ce
constat, à l’instar du Frère Melchior, Professeur Albert TEVOEDJRE, qui en
appelle à une nouvelle logique électorale, le RND en appelle à une
remobilisation afin qu’ « ensemble nous puissions relever les défis de la
démocratie et du développement ».
Militantes et
Militants du Rassemblement National pour la Démocratie,
Très chers
congressistes,
Le prochain
mandat présidentiel devra être celui des grandes réformes sur tous les plans.
Nos institutions devront être rééquilibrées afin de mieux jouer leur rôle.
Et pour mener à
bien ces réformes, nous avons l’intime conviction que le prochain Président de
la République devra être le fruit de la politique ou à tout le moins bénéficiant
d’un accompagnement franc et massif de la classe politique. En effet, seule une
personnalité imprégnée des réalités sociales, économiques et politiques de
notre pays, une personnalité pouvant apporter des solutions concrètes aux
problèmes des béninois, une personnalité connue de nos compatriotes pourra
mériter la confiance du peuple.
C’est fort de
cette conviction que le RND se réserve le droit d’entrer en coalition, pour la
conquête du pouvoir en 2016, avec les partis politiques partageant cette même
vision du développement.
Oui, mes amis !
Oui camarades,
militants et militantes, travaillons pour un Bénin apaisé, uni, fort !
Travaillons pour
la construction d’une vraie Nation fière, fière de sa culture, fière de son
histoire !
Une Nation
déterminée dans la voie de la prospérité et honorant la mémoire de ses fiers
guerriers, ses héros, Kaba, Bio Guerra, Béhanzin !
Un Bénin où il
ne sera pas nécessaire de savoir si l’on est :
- jeune ou vieux
- homme ou
femme,
- riche ou
pauvre,
- de l’est ou de
l’ouest,
- du nord ou du
sud,
- musulman,
chrétien ou animiste !
Un Bénin de
fraternité, de justice et de travail !!
Vive le
Rassemblement National pour la Démocratie !
Vive la
Démocratie !
Vive le Bénin !
Je vous
remercie.
M.K.
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