Pour une élection présidentielle de 2016 aux forces déséquilibrées
L’élection
présidentielle, au Bénin, approche, ce qui amène les gros potentiels candidats
à prendre leurs marques. Ainsi, dans le camp des hommes d’affaires qui aspirent
à diriger les Béninois, Sébastien Ajavon et Patrice Talon se démarquent, même
si le premier présente tous les atouts pour battre de loin le second, dans une
confrontation devant les électeurs béninois, devenus plus mûrs que jamais.
La joie de la victoire contre l'incertitude de l'avenir politique |
Une confrontation entre
Sébastien Ajavon et Patrice Talon laisserait complètement groggy le magnat du
coton. C’est ainsi que, de plus en plus, beaucoup d’observateurs de la vie
politique pensent qu’entre ces deux poids lourds, il n’y a pas photo, pour s’exprimer
vulgairement. Sur 10 personnes que vous interrogez n’importe où au Bénin, vous
en trouvez 2 qui sont indécises sur le favori de la prochaine élection
présidentielle, mais 7 sont prêtes à accorder leur suffrage personnel à
Sébastien Ajavon, pour seulement 1 pour Patrice Talon.
Quand vous vous étonnez
et que vous cherchez à aller plus loin dans la compréhension des motifs
montrant une profonde désaffection de la population béninoise pour Patrice
Talon, en dépit de tout le battage médiatique qui se fait autour de son image,
vous êtes surpris de la précision des arguments produits pour propulser
Sébastien Ajavon sous les feux de la rampe de la concrète conquête du fauteuil de
la Marina, dès le 6 avril 2016.
Première raison pour
laquelle Sébastien Ajavon est en passe de devenir le successeur de Boni Yayi, selon
4 citoyens ordinaires qui ont bien voulu s’ouvrir à nous, et qui ont requis l’anonymat,
c’est le fait, justement, que l’homme d’affaires a été une perpétuelle victime
de celui dont il va prendre la place dès le 6 avril 2016. Traqué par le fisc
alors que cet immaculé payait régulièrement ses impôts et qu’il s’est révélé
être le plus grand contributeur de l’Etat, à raison de plus de 50 milliards par
an, versés au Trésor public par son entreprise, ’’Cajaf common’’, il n’a eu d’autre
choix que de démanteler cette entreprise pour survivre. De manière collatérale,
il a aussi dû faire mettre la clé sous le paillasson par des structures annexes
mises en place pour promouvoir le sport au Bénin ; il faut clairement
évoquer le Cifas qui, depuis quelques années, est un vieux souvenir, sans
compter que Sébastien Ajavon, au comble de l’asphyxie, n’a pas échappé aux
coups bas du milieu du football, ce qui a provoqué son éjection de la ligue
professionnelle qui, avec cette situation, n’est plus que l’ombre d’elle-même, privant
ainsi des centaines de footballeurs d’un salaire mensuel auquel ils avaient
commencé à prendre goût. Et, il s’en est trouvé un homme parmi nos sources qui
était justement un de ces anciens footballeurs, sociétaire d’une équipe de la
place, payé par le système efficacement généreux mis en place par Sébastien
Ajavon ; notre homme a annoncé devoir amener tous les membres de sa
famille en âge de voter à porter leur choix sur cette personnalité afin qu’avec
son arrivée au pouvoir suprême fasse renaître le football béninois et, par extension,
la situation salariale d’antan qui l’avait sorti de la misère. "Contrairement à ce que croit le commun des Béninois", conclut-il, "Ajavon est la véritable victime du régime Yayi et le Béninois promeut les victimes politiques".
Deuxième motif pour l’écrasement
inévitable de Patrice Talon par Sébastien Ajavon, en cas de confrontation électorale
entre les deux hommes, ce sont les imperturbables œuvres sociales du second. Imperturbables
œuvres sociales empruntant le tempérament effectivement impassible d’un homme
qui, froid face aux tracasseries fiscales, notamment, et ne pensant qu’au
bien-être des populations, n’a eu d’autre moyen pour se purger de ses déboires
que de s’investir dans des réalisations sociales palpables : construction
de modules de classes, de toilettes, de laboratoires, notamment, dans des établissements
scolaires. Sa dernière action en date reste cet acte de compassion religieuse
qu’a été d’avoir initié des prières dans toutes les mosquées du pays pour le
repos de l’âme des disparus, lors des meurtrières bousculades du dernier Hadj,
en Arabie Saoudite.
Par ailleurs, Sébastien
Ajavon présente l’étoffe d’une personnalité rassurante et intègre chez qui
trouver une casserole constitue un véritable défi pour les détracteurs de
mauvaise foi. Quant à Patrice Talon, celui dont il ne pourra faire qu’une
bouchée, dans un challenge des plus redoutables, le Gouvernement de la
République du Bénin, à travers le Conseil des Ministres des 23 et 25 octobre 2015, vient de le plonger plus que jamais, endeuillant et révoltant ses
partisans, l’embarrassant lui-même et mettant en demeure le seul parmi les dix
personnes contactées qui ont bien voulu nous confier leur choix de
présidentiable de nous révéler la vérité sur son soutien à Patrice Talon :
engranger quelques ressources, en cette période de vache maigre, ce qui
devrait, selon ses dires, lui imposer le sacrifice de s’afficher comme son
partisan le plus acharné, même s’il doute de lui tamponner violemment le
visage, sur le bulletin de vote, avoir été reçu ses fonds.
En outre, un autre fait
justifiant le vent en poupe de Sébastien Ajavon : depuis peu, des partis
politiques se ruent vers lui, pendant que l’autre en recherche désespérément.
Ainsi, le Mouvement africain pour la démocratie et le progrès (Madep), de
Séfou Fagbohoun, et l’Union pour le développement du Bénin nouveau (Udbn) de
Claudine Prudencio, lui offrent sur un plateau d’argent leurs militants respectifs
pour travailler à la conquête de la Marina par un homme dont l’assurance de la
victoire et la pugnacité froide effraient les hommes de l’autre camp dont la
naïveté et le parasitisme politiques ne viennent que pour fragiliser davantage
un homme qui fait beaucoup de bruit pour peu de partisans réels.
Entre Sébastien Ajavon
et Patrice Talon, il n’y a donc pas photo, le profil impressionnant du premier devant
amener le second à prendre conscience qu’il faut plus que de l’argent pour
capitaliser les suffrages des Béninois, plus que jamais éveillés ; 25 ans de
démocratie n’ont fait que les faire mûrir, au fil des consultations électorales.
Marcel Kpogodo
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